Sectes

Des patamédecines aux sectes  (ou l'inverse)

(source : BULLES, 4ème trimestre 1998)

Le Docteur Dominique Dehaudt, vice-président du Conseil de l'Ordre des Médecins de la Vendée, était l'invité de l'UNADFI lors de sa rencontre nationale à Nantes le 21 novembre dernier. Il est à l'origine de l'établissement au sein du Conseil d'une commission sur l'exercice illégal de la médecine et sur les sectes. Son action s'est étendue aux départements limitrophes. Actuellement, dix départements français sont pourvus d'une telle commission, dans les Pays de Loire et dans la région Rhône-Alpes.

C'est suite à ses initiatives, qu'en novembre 1996 une Circulaire du Conseil National a été composée et signée de son vice-président, le Dr. Olivier Dubois, onze pages très utiles, mais dont le retentissement dans la profession est demeuré confidentiel. Elle n'a même pas été mentionnée dans le Bulletin national.

Pourtant les sectes, ayant maintenant trouvé expédient de laisser leur folklore, ont investi principalement dans le domaine de la santé et dans celui de la formation continue, 2 secteurs où il y a de l'argent à ramasser.


Les médecins intéressent les sectes

Leurs inévitables échecs les intéressent encore plus, car un sentiment bien compréhensible de frustration apparaît chez des malades lorsque l'insuccès demeure après le déploiement de technologies, dont on attendait beaucoup, et qui ont été sèchement ou trop peu expliquées. Les sectes se présentent alors comme un recours avec leur cortège de charlatans, parmi lesquels hélas quelques médecins en mauvaise passe.

La plupart sont autorisés à exercer. D'autres ont déjà fait l'objet d'injonctions ou même de sanctions, telles que blâmes, suspensions ou radiations. Les sectes sont à l'affût de tous comme de possibles complices à ne pas négliger, car elles pourront exploiter le titre de médecin. Certains même vont être promus " professeurs " ! Il faut bien distinguer plusieurs catégories : celle des médecins simplement " touchés " et qui commencent à glisser, puis la catégorie des coupables qui se sont mis à exercer systématiquement en rapport avec une structure et selon une doctrine de secte, le cas extrême étant le médecin devenu gourou.

À signaler que des médecins isolés sont des médecins exposés, et que le danger devient particulièrement sérieux lorsqu'ils ont devant eux un malade grave. Exemple : un homme de 20 ans porteur d'un cancer des testicules (séminome) qui, fourvoyé, n'a été traité qu'après deux ans et demi de prière ; il en est mort.

Actuellement on estime grosso modo que les " coupables " représentent 2% des 86.000 médecins français en exercice. Compte tenu de ceux qui n'exercent pas la médecine de soins on parvient au chiffre de 3.000, ce qui n'est pas négligeable. Le rôle de la Commission ad hoc est d'abord de les convoquer pour avoir une franche conversation. Dans les cas des médecins seulement " touchés ", l'expérience du Dr. Dehaudt est que cela a suffi dans 18 cas sur 20.

L'Ordre des médecins, institution disciplinaire

Le rôle de la Commission devient l'instruction, lorsque la conversation " appuyée " a échoué. Il recueille les plaintes, examine si elles sont accompagnées de preuves et de témoignages sans lesquels la justice aurait toute chance de classer sans suite, et les transmet à l'Ordre Régional, qui saisira ou non le Parquet, car c'est au pénal seul que revient le rôle répressif. Cependant les décisions prises par l'Ordre sont publiques bien que mal publiées.

Une discussion animée a suivi l'exposé, ainsi :

Que chacun joue son rôle :



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