Pour en finir avec Massimo Introvigne

(source : CRASER)

Massimo Introvigne et J. Gordon Melton ont dirigé un livre intitulé " Pour en finir avec les sectes le débat sur le rapport de la commission parlementaire ". En réaction au rapport parlementaire sur les sectes, ils y expriment leurs critiques et celles de leurs amis sur ce rapport et s'attaquent de plus à réhabiliter les sectes les plus connues, les plus nocives parmi celles citées dans ce rapport...


Ayant l'occasion de militer contre les sectes, j'ai feuilleté et lu pas mal d'ouvrages d'intérêts tous différents, que ce soit par leur ancienneté, leur quasi exhaustivité, leur modernité ou leur originalité ; mais aucun n'était mensonger comme celui-ci.

En effet, ce livre est articulé de la manière suivante :

Nous allons d'abord évoquer le cas de Massimo puis celui de ses amis. Le dernier chapitre nous intéresse beaucoup mais ce n'est pas le propos de cet article et les livres cités sont déjà une bonne source d'information.

Critique du texte d'introduction de M. Introvigne

Pour commencer, définissons le mot secte, au sens usuellement péjoratif, ce qu'Introvigne déplore : Remarquons qu'une bonne partie de cette définition peut s'appliquer à des entreprises comme Carrefour ou comme Eurodisney par exemple (cf. paragraphe " Manipulation mentale ").

Une autre définition de ce livre concerne la secte coercitive, différenciée d'une secte " normale " par sa nature plus liberticide :

Cette définition nous concerne ici tout particulièrement, encore faut-il admettre la réalité des termes employés, comme manipulation mentale, dépendance ou contrôle. Ce ne sont pas les seules critiques de M. Introvigne à l'égard des mouvements anti-sectes.

Scientifique ?

D'abord, celui-ci se déclare sociologue des religions, donc scientifique, et considère ainsi que seule son analyse et celle de ses amis sont valables. Il va même jusqu'à faire croire qu'ils sont les seuls sur cette affaire, alors que M. Bouderlique par exemple, ferraille contre Massimo et compagnie. Le problème est qu'un scientifique digne de ce nom a une méthode, dite scientifique justement, héritière du siècle des Lumières et de ses sceptiques et rationalistes. Cette méthode est basée sur quelques principes simples et de bon sens :
    1. La rationalité : l'usage rigoureux de la logique permet aux interlocuteurs d'échanger des arguments intelligibles et de s'accorder sur des méthodes.
    2. Des règles du jeu communes, c'est-à-dire des modalités suivant lesquelles une connaissance peut laisser place à une autre. [...]
    3. Le rationalisme : il permet la mise en place des expériences. L'expérience est une action sur le monde matériel qui permet de vérifier les théories énoncées et de créer de nouvelles expériences. Le dialogue scientifique est basé sur la reproductibilité des expériences.[...]


    Ces trois éléments ont permis aux sciences de fournir les éléments d'une explication du monde dotée d'une cohérence interne et d'une puissance méthodologique bien supérieures aux explications globales fournies par les religions. "

Un scientifique se doit donc de ne pas croire mais de savoir, ou mieux, d'admettre son ignorance et de le préciser lorsqu'il croit. Or M. Introvigne, dans un autre livre, nous assène que : Nous retrouvons ici toute l'argumentation fallacieuse basée sur le théorème mathématique de Gödel - en gros : dans toute construction logique, il existe des propositions indécidables, comme " le menteur qui dit mentir, ment-il ? " -, utilisé ici pour faire croire que l'objet de la foi est invérifiable alors que les religions et les sectes ont toujours cherché la " preuve scientifique " à leurs élucubrations (comme le pape et le suaire) et que par exemple la foi dans le système aristotélicien s'est écroulée grâce à la science. C'est la première arnaque bien exploitée par les newagers pour expliquer leurs croyances, reprise ici pour défendre la pensée magique. Un peu plus loin, Massimo en remet une couche en expliquant que le rationalisme est un acte de foi et que ces rationalistes vont jusqu'à remettre en cause l'efficacité de la prière et même la véracité des miracles de Lourdes comme ceux de Jésus !

Voici ce qu'on peut lire sur le site internet des sceptiques du Québec :

Ce monsieur défend la pensée magique qui est bien illustrée par un chat qui miaule après une mouche pour la faire descendre du plafond ou par la prière. Un autre exemple, un curé de Turin a expliqué à France-Inter que même si le suaire de Turin est un faux, de toute façon les gens y croient et la machine est lancée.

Vérité toute nue ?

Un scientifique se doit donc de ne pas trafiquer ses chiffres, ni d'en sortir sans signification, ni de bidonner des études statistiques, ni de manipuler la vérité en la tronquant. M. de Pracontal, ancien journaliste à Science et Vie, explique bien comment produire un discours qui a tout l'air d'être scientifique sans en être réellement.

Or son texte est truffé d'inexactitudes, de vérités à demi révélées et de mensonges par omissions, défauts qu'il s'empresse de remarquer dans le rapport. Par exemple et en vrac :

Critique des textes de ses amis

Voici en vrac encore, des arguments foireux des amis du professeur Introvigne. En gros, on finit dans la secte. Le groupe Alliance, c'est de l'arnaque !

Conclusion

Ce livre est donc l'apologie des sectes, l'auteur l'écrit lui-même mais en des termes plus mesurés. Pire, il désinforme totalement sur ce sujet. Ne l'achetez donc pas, empruntez-le en bibliothèque et prévenez le bibliothécaire à quoi il a affaire. C'est comme si on casse le thermomètre car on ne veut pas reconnaître que la septicémie n'est pas un mal.

  


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