L'EMPRISE DES MOUVEMENTS SECTAIRES SUR CERTAINS DISPOSITIFS DE FORMATION

Université Paris X Nanterre
Année 1998/1999
Maîtrise de Sciences de l'Education
Directeur de maîtrise : Jacques Pain.

Mémoire de maîtrise de Madame A. X


TABLE DES MATIERES

  I- INTRODUCTION. 1 A - Une recherche suscitée par une expérience personnelle d'ordre privé. 2

B - Mes premiers questionnements.3

C - Pour une réflexion plus approfondie.4
 

Les taxonomies.5


D - Mes questions de départ.6

E - Choix théorique 7

II - LES MOUVEMENTS SECTAIRES. 8

 

III - PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES. 9

1 - NOTRE PROBLEMATIQUE 10

2 - NOS HYPOTHESES.11

IV THEORIE DES EMPRISES SECTAIRES12

1 - LE CONCEPT DE GROUPE 13
  A - Le groupe: historique et genèse..14

B - Construction d'une allégeance inconditionnelle au groupe et au leader.15
 

B- 1 - Le groupe, lieu de co-excitation pulsionnelle et de séduction comme moyen d'emprise sur autrui. 16
B - 1 - 1 - La séduction : une double aliénation. 17

B - 1 - 2 - La séduction à la recherche de l'unité perdue. 18

B - 1 - 3 - La séduction et l'illusion groupale. 19

B - 1 - 4 - La séduction, une aliénation mutuelle. 20
 

C - Le groupe comme entraves à la pensée et à la symbolisation. 21
 
C - 1 - Entraves à la pensée 22

C - 2 - Entraves à la symbolisation. 23
 

D - Défaillances ou perversions de la fonction conteneur groupale 24

E - Le groupe sectaire comme institution substitutive. 25

F - Le groupe sectaire en tant que groupe d'appartenance secondaire. 26


2 - L'IDEOLOGIE - : sa place et sa fonction. 27
 

A - L'idéologie comme défense28

B - L'idéologie comme pensée contre le penser. 29


3 - LA RUPTURE CATASTROPHIQUE 30
 

1  Attaque sur le pacte dénégatif.31

2 - L'attaque sur le contrat narcissique.32

V- CHAMP D'INVESTIGATION 33

A - METHODE MISE EN OUVRE POUR NOURRIR LES HYPOTHESES34
  1 - Les entretiens 35

2 - Ma demande.36

3 - Modalités et critères de choix de la population étudiée. 37

4 - Le matériau empirique38

VI - ANALYSE DU MATERIAU EMPIRIQUE. 39

A - APPROCHE THEMATIQUE. 40
  1 - Construction des thèmes41

TABLEAU RECAPITULATIF

2 - Confrontation des entretiens aux hypothèses. 42

3- Le groupe, son cadre et son fonctionnement.


B - ANALYSE PAR ENTRETIENS 43

C - DESCRIPTION DES GROUPES. 44

VII - ANALYSE GLOBALE. 45

VIII - CONCLUSION. 46

IX- BIBLIOGRAPHIE 47


INTRODUCTION

A - Une recherche suscitée par une expérience personnelle d'ordre privé.

Le choix de ce thème de recherche et de mes interrogations ont été, à l'origine, suscités par une expérience personnelle auprès d'amis intimes..

Il y a une vingtaine d'années, jeune enseignante enthousiaste d'une école Waldorf ( Rudolf Steiner fut l'initiateur du type de pédagogie qui y est appliqué), provinciale fraîchement débarquée dans la région parisienne, je me liais d'amitié avec un couple très sympathique dont j'admirais tout à la fois la stabilité conjugale, l'équilibre et l'épanouissement de leurs enfants de l'âge des miens, la chaleur du foyer, l'ouverture intellectuelle, l'aisance financière, la position sociale et la générosité de leur porte ouverte à tous..

Je les considérais comme un couple phare et ils constituaient pour moi une référence d'autant plus solide que l'âge de Monsieur x le plaçait sensiblement dans la génération de mon père.

Après plusieurs années de compagnonnage proche, Ils me parlèrent un jour avec enthousiasme de la rencontre bouleversante qu'ils avaient faite d'un personnage haut en couleur, d'origine amérindienne, porteur de concepts révolutionnaires dont il puisait les sources dans sa tribu d'origine celle des Mic-Mac du Canada du nord.

Ses promesses d'apprentissage, attrayante pour un occidental friand de découvertes cognitives se doublaient de projets audacieux concernant l'avenir écologique et économique de la planète.

Monsieur x me pressa de l'accompagner au campement du groupe sis à l'époque dans la région parisienne; je ne m'y rendis jamais; vaguement inquiète du côté pseudo exotique et des enjeux annoncés, mais aussi lourdement chargée d'âmes et de bouches à nourrir, je n'avait guère la disponibilité de rendre visite à ce groupe aussi extraordinaire soit-il ou à cause de cela peut être.

La suite confirma mes premières impressions. Il s'avéra que le groupe appelé " la tribu " émanait d'une secte écologiste du nom de " ecoovie " née en 1978 et que le Gourou en question fut identifié comme étant un escroc international connu sous plusieurs identités. Depuis, la secte s'est auto dissoute en 1994.

De nombreux procès sont en cours qui mettent en cause les pratiques du groupe: morts suspectes d'enfants en bas âge, d'adolescents et d'adultes. La mortalité infantile dans la secte, qualifiée " d'impressionnante " relèverait de défaut de soins; des corps cachés et retrouvés font l'objet d'enquêtes diligentées par les familles et les pouvoirs publics.
 

B - Mes premiers questionnements.


Ma distance affichée se situe entre l'amusement, l'incrédulité et une certaine condescendance teintée de surprises et d'inquiétudes devant l'engouement que ce groupe suscite chez mes amis.

Ces sentiments vont se muer en étonnement grandissant puis en stupéfaction et enfin en consternation.: Monsieur x m'apprend avec un orgueil mêlé d'envie que le gourou est chaman, , médecin, initié chez les indiens aux traditions préglaciaires orales en voie de disparition et dont il est le dépositaire. Au nom de ces secrets initiatiques, hommes et femmes devaient être séparés - parfois par des milliers de kilomètres- l'acte sexuel entre eux est déclaré contre nature mais se pratique sous forme d'orgies entre les hommes. En effet seul l'échange de sperme entre deux hommes permet la transmission des pouvoirs et des savoirs.

Une grande marche autour du monde baptisée " le retour " est prévue pour 1984. Les adeptes, dont mon ami se donnent seize ans pour parcourir la planète, à pied de préférence, témoignant ainsi de la fraternité des peuples.

Je dus alors faire face à ce qui me semblait être de l'ordre de la dissonance cognitive: je ne comprenais plus comment cet homme - son épouse s'étant rapidement démarquée de tout cela - âgé de plus de 60 ans, à la carrière professionnelle brillante et respectable, au parcours familial sans faute, père attentif de trois grands enfants, mari aimé et aimant, pouvait déserter la maison, se couvrir de bimbeloteries, remiser le costume trois pièces pour des robes indiennes et tomber sous la coupe d'un individu dont tout semblait révéler les mours douteuses ! Non content d'adhérer à des idées qui semblaient relever de credo aussi simplistes et scientistes qu'invraisemblables et utopiques, Monsieur x souhaitait y entraîner famille et amis. Le groupe ne constituait plus pour lui une fantaisie momentanée répondant à certaines attentes personnelles mais devenait une idéologie totalisante, répondant à toutes les questions individuelles et sociales, capable de résoudre tous les problèmes posés par les hommes sur la planète.

Projetant le plus sérieusement du monde de vendre maison et autres biens, il n'envisageait rien de moins que de sauver la planète et d'entraîner dans "Le Retour" femme et enfants.

Dans un premier temps il me fut difficile voire douloureux d'admettre qu'il pouvait se tromper et être lui-même abusé. Le prestige intellectuel que je lui connaissais ne pouvait qu'être incompatible avec celui d'un homme induit en erreur et trompé, tout comme me paraissait l'être, le fait d'"avaler" des choses comme l'androgynie de l'être humain et autres "révélations" de cet ordre. C'était sans compter sur la séduction qu'exercent les croyances vendues au grand bazar du spirituel et celle que représentent les réponses globalisantes ; on est tout à la fois rassuré et attiré, séduit et grandi par le sentiment d'appartenir à une élite et par celui mégalomaniaque d'être élu et tout-puissant.

Que le quidam puisse être séduit et happé par ce type de groupe me paraissait, par contre, du domaine courant.

Que l'on se nourrisse de soupe d'orties ou d'herbes sauvages et des graines, cela pouvait correspondre au courant de contre-culture post 68 de "retour à la nature" allant souvent de pair avec un régime alimentaire végétarien ou végétalien, mais ce qui me semblait être de l'ordre de la régression me paraissait impensable pour l'homme cultivé et équilibré que j'avais connu jusqu'alors. Ce changement en était-il un ou avait-il la spécificité de la rupture, de la dérégulation et de la déliaison des liens familiaux et sociaux ?
 

C - Pour une réflexion plus approfondie.


Ces réflexions me conduisirent à travailler en 1993 et 1994 de façon plus approfondie sur une bibliographie intitulée " Gros plan sur les nouvelles sectes au regard de l'analyse institutionnelle: Instituant - Institué - Institutionnalisation." et ce dans le cadre universitaire, puis, les mois suivants, en 1996/1997 sur le thème de "La violence dans les mouvements sectaires".

Cette démarche me permit de préciser mes questions initiales et de tenter de les formuler en termes plus conceptuels et théoriques que cela n'avait été le cas auparavant;

Depuis lors il m'a semblé que tout individu pouvait être potentiellement un futur adepte et par conséquent victime de groupe sectaire.

Mais que de façon quelque peu paradoxale c'était jusqu'à un certain point, une victime consentante.

Ces "victimes consentantes " qui se précipitent aux places que le groupe leur assigne ne sont donc pas forcément des personnes faibles et vulnérables, des proies faciles pour ces organisations mais peuvent être des individus ayant une profession prometteuse, bénéficiant d'un niveau d'études supérieures, notamment dans le domaine médical et scientifique, donc, a priori peu susceptibles d'être naïfs et sots, jouissant de revenus corrects sinon élevés.

Ces premiers éléments ébranlèrent fortement les représentations sociales que j'avais à ce sujet : un groupe sectaire, ce n'est pas seulement une image stéréotypée de l'ordre du "mandarom" ou de "Krishna" ni même des "témoins de Jéhovah". Ce peut être un groupe dont rien, à première vue, ne révèle les formes sectaires sous-jacentes à une apparence des plus respectables.

Ce peut également être un groupe qui, qualifié de secte dans un pays, ne l'est pas dans un autre d'autant que le terme même de secte ou "cult" entretient l'ambiguïté entre secte ancienne et secte contemporaire. Cet amalgame savamment entretenu par les intéressés, mérite quelques précisions.

Nous ne nous aventurerons pas sur le terrain hasardeux d'un projet de définition de ce qu'est une secte, mais notons toutefois qu'utiliser de vieilles terminologies permet à des groupes de se cacher derrière un masque qui n'a de religieux que le nom. Notons par ailleurs, que si le terme de "cult" employé par M.WEBER et E.TROELTSER impliquait l'existence de groupes se démarquant radicalement des églises instituées, et ce par leur pratique et leur prédication, on n'y trouvait ni trace de multinationale, ni manipulation, ni infiltration politique ou publique. Le phénomène contemporain est donc d'une toute autre nature et c'est ce dernier que nous ambitionnons d'aborder aussi modestement que cela soit.

La question n'était donc pas aussi simple qu'il y paraissait à première vue et nous nous heurtions, dans ce projet d'étude, à un certain nombre de problèmes.

En effet, nous avons au sujet des mouvements sectaires, un certain nombre de descriptions qui ont permis d'établir des classements plus ou moins satisfaisants selon que l'on se trouvait à l'intérieur ou à l'extérieur du phénomène.

Ces taxinomies des groupes sectaires non pu cependant permettre de donner une définition précise de notre objet d'études et là n'est d'ailleurs pas l'objectif d'une science du classement.

En conséquence une secte peut-elle être objet de science ?

Cette difficulté liée à l'absence de concept est doublée par l'impuissance " des agents de l'extérieur " qui cherchent à en donner des critères objectifs et ceux de " l'intérieur " qui récusent toutes les tentatives de définition et ne se reconnaissent pas dans ce qu'en disent les théoriciens.

Devant l'impossibilité qui apparaissait à trouver un pont possible entre ces deux attitudes, il nous a fallu trouver un moyen terme et ceci expliquera mieux notre choix de la population étudiée constituée de personnes ayant été adeptes plus ou moins longtemps ou ayant suivi quelques sessions de formation dans l'organisme considéré comme sectaire.

Cette option, à mi-chemin entre les deux attitudes évoquées ci-dessus, nous a paru être un choix acceptable face à l'alternative que présentait un sujet aussi particulier.

En effet, il nous appartenait soit de nous taire faute d'objet véritablement conceptualisé et donc scientifique, soit de prendre le risque de réfléchir à la question avec les risques particuliers corrélatifs au fait que nous étions alors aux marges normatives de l'exercice.

Avant de nous pencher sur les questions de départ qui ont été les nôtres, abordons quelques-unes des différentes taxonomies proposées par certains chercheurs.

Parmi celles-ci nous en proposerons quatre :

Les taxonomies.

La taxonomie proposée par Danièle Hervieu-Léger distingue trois courants répartis en Sans développer davantage ces distinctions notons cependant que : -La commission d'enquêtes de l'Assemblée nationale a rendu son Rapport Parlementaire basé sur un certain nombre de critères de dangerosité concernant les groupes analysés par les Renseignements Généraux. Il s'agit de : Le Docteur LIFTON, psychanalyste freudien dégage, quant à lui, huit critères pour analyser le "totalitarisme idéologique" : Thierry Baffoy, professeur à Paris VII propose une approche sociologique des sectes, relevant davantage d'une analyse politique et économique que de la sociologie religieuse Dressant une liste non exhaustive d'indices susceptibles de révéler l'emprise du groupe sur l'individu, voici quelques uns des indicateurs de contrainte, de structure, de comportement, de doctrine que ce chercheur soumet à notre réflexion : Et l'auteur d'écrire :

La simple réponse par oui ou non à chacune de ces questions-indices, donne un aperçu relativement clair de la situation. L'ensemble de ces indicateurs contribue à rendre compte du totalitarisme pratiqué dans bien des sectes et correspond à l'analyse qu'ont fait Friederich et Brzezinski des régimes politiques totalitaires. Rappelons que ces auteurs ont présenté des critères permettant de définir pareils régimes : 1) Idéologie officielle, qu'il n'est loisible à personne de critiquer, sous peine de sanction grave .2) Parti unique. 3) Terreur policière. 4) Monopole de l'in formation et des moyens de communication. 5) Contrôle étroit des forces armées. 6) Dirigisme économique - intervention directe et discrétionnaire de l'Etat dans la politique économique.

Comme nous pouvons le constater, ces critères se fondent sur différentes approches, les uns dans l'optique des nuisances envisagées, les autres selon les rapports que ces groupes entretiennent avec le monde. Nous expliquerons ultérieurement le choix théorique qui a été le nôtre.

D - Mes questions de départ.

Ces questions mettent en cause le groupe sectaire;

Qu'est-ce qui permet de le qualifier ainsi ?

Qu'est-ce qui le constitue en tant que groupe sectaire avec tout ce qui, désormais, est rattaché péjorativement à ce terme ?

Quelle est la part de l'individu, sujet du groupe et celle de ce dernier ? et, par conséquent, y a-t-il des prédispositions chez certains qui, dans un groupe, sont mobilisés au niveau inconscient ou encore y a-t-il un moment où ça "dérape" ou le ver était-il déjà dans le fruit ?

Ces questions nous ont conduits à nous intéresser aux phénomènes de groupe, aux interactions groupe-sujet et à ce qui est la part de l'un et de l'autre, les modalités de fusion ou séduction, d'appareillage inconscient et ce à l'exclusion de toute analyse concernant l'idéologie en jeu.

En effet, le contenu des croyances et idéologies ne relevant pas de notre recherche dans la mesure où, d'une part, celles-ci relèvent des droits fondamentaux de l'être humain dans sa liberté de pensée et de croyance

Et, d'autre part, en ce que les mêmes phénomènes peuvent être observés quel que soit le type de l'idéologie pris en compte.

Ce sont ces processus d'adhésion, voire de "collage" , l'étayage mutuel du sujet et du groupe, ces phénomènes communs au fait groupal qui seront l'objet de notre travail.
 

E - Choix théorique


C'est dans cet esprit que nous avons souhaité apporter notre modeste contribution au fait psychique sectaire dans une démarche personnelle de compréhension. Cette démarche souhaite s'inscrire dans un processus de compréhension par la psychanalyse.

Ce choix du champ psychanalytique spécifique au fait institutionnel et groupal ainsi qu'aux liens pathologiques que l'on peut y observer appelle au moins deux remarques :

Les groupes sectaires que nous avons souhaité étudier donnent à voir plusieurs types de pratiques que nous répartirons arbitrairement en deux catégories en dépit de leur complexité et de leur syncrétisme.

Les unes, et c'est le cas pour nos groupes, tendent à rendre le sexuel méconnaissab le et ce par différents moyens de déplacement, d'alliances inconscientes ou de déni ...les autres, au contraire, à provoquer " la levée groupale des inhibitions sexuelles" (par exemple ceux d'inspiration reichienne et, plus précisément, parmi les groupes sectaires, les Raëliens et les Enfants de Dieu).

Les groupes auxquels font référence nos interviewés, agissant dans le cadre de l'institution formative, relèvent pour la plupart de pratiques apparemment plus classiques que celles des "nouvelles thérapies" issues du courant néo-reichien. A ce titre, ils nient, gomment ou déplacent cet aspect que Freud appelait "la partie scabreuse" du lien social.

Les pratiques formatives de nos groupes induisant un certain type de liens et de relations, ces concepts seront abordés à partir des travaux de certains psychanalystes et/ou analystes didacticiens de groupe et d'institution. Citons R.Kaës , D.Anzieu, J.J Rouchy, E.Diet pour ne nommer qu'eux.

On notera que ce qui sera entendu par relation d'objet désigne non pas les relations réelles que le sujet entretient avec son entourage mais bien plutôt celles qui sont les siennes ou l'ont été au niveau fantasmatique avec le groupe. Mais voyons auparavant ce qu'il en est des mouvements sectaires.
 

 

   II - LES MOUVEMENTS SECTAIRES.


La question des mouvements sectaires occupe depuis ces dernières années une place importante dans les médias. Et pour cause: plusieurs suicides collectifs et drames en France et à l'étranger ont permis à tous de se sentir concernés voir menacés de près ou de loin par les dérives sectaires.

Les événements récents concernant l'Ordre du Temple Solaire (OTS) et les suicides criminels perpétrés au Canada, en Suisse puis en France (entre 94 et 95) ont réactualisé des drames comme ceux de Jonestown au Guyana en 1978 ou de Wacco aux États-Unis en 1993. Celui plus récent d'Haven's Gates ainsi que l'attentat au gaz à Tokyo (le 5 mars 1995) ont définitivement posé le problème de la dangerosité de certains de ces groupes et il n'est guère de mois depuis où les journaux ne fassent état de menaces de suicide collectif de la part de certains groupuscules ou n'alertent l'opinion à ce sujet.

Ce qui jusqu'alors ne semblait concerner qu'une minorité en mal de religiosité devenait un fait de société.

Du même coup, les représentations sociales concernant les groupuscules sectaires ou identifiés comme tels ont été ébranlées puisque ce n'était plus le seul fait d'excentriques ou de paumés.

Il n'est pas une semaine sans qu'une émission n'ait lieu sur ce thème, qu'un livre ne paraisse, que d'anciens adeptes soient appelées à témoigner, que les associations de victimes des sectes ne soient sollicitées de diverses et multiples façons: conseils, interventions dans les lycées, les centres associatifs ou/ et de formation, foyers de jeunes ou de moins jeunes.

Certains médias ne sacrifiant pas au seul fait sensationnel ont souhaité approfondir la question dans sa complexité en l'abordant sous divers angles:: sociologique, ethnologique., psychologique et en invitant à leurs antennes divers représentants du monde scientifique, universitaire et religieux.

C'est dans ce contexte que la Commission Parlementaire a rendu le 22 décembre 1995 le rapport issu de ses travaux d'enquête sur les sectes, sur ce phénomène si difficile à appréhender.

Le travail de cette commission présidée par A.Gest (J.Guyard en était le rapporteur) a déchaîné les polémiques. L'ampleur et la vivacité de celles-ci suffiraient à démontrer, si besoin était, l'actualité du phénomène, sa diversité, son extension, sa mouvance, les difficultés à définir des critères et à proposer des mesures autres que celles déjà existantes.

Il va sans dire que notre étude ne saurait donc être exhaustive et se concentrera sur les questions soulevées par les dispositifs de formation mis en place par ces groupes.

En effet, on constate que de nombreux groupuscules sectaires ont quelque peu, semble-t-il, délaissé, voire quitté, le créneau porteur de la religion pour celui de la formation et de la communication, l'un et l'autre, caractéristiques de la post modernité.

Le but reste le même: toucher un très large public, accroître son audience et son influence tout autant que fonder sa légitimité.

Se substituant ainsi insidieusement à l'entreprise dans sa fonction identitaire, certaines sectes ouvrent sous couvert de formation et se qualifient officiellement d'organisme de formation, en profitant de la facilité actuelle de pratiquer ce métier qui n'exige qu'une demande de numéro et la fourniture de trois bilans sans qu'aucun contrôle ne puisse être effectué sur les capacités, les diplômes des formateurs, ni le contenu des programmes..

À ce titre tout un chacun peut être victime potentielle des dispositifs de formation mis en place par ces groupes par ailleurs fort attrayants..

Force nous est de constater qu'un type nouveau de secte semble se développer qui aurait jeté son dévolu sur le créneau porteur de l'information et de la communication

Notre recherche sur le thème des groupuscules à mouvance sectaire se veut une interrogation sur le fonctionnement de ces groupes et sur les processus qui peuvent dans certains cas conduire du groupe classique de formation au groupe totalitaire et pathologique..

La notion de secte a subi une telle évolution ces dernières décennies qu'il nous est indispensable de cerner les critères qui permettent d'identifier un groupe comme tel.

Ces critères n'étant plus uniquement et exclusivement de l'ordre du religieux, nous nous attacherons plus particulièrement à dégager ce que l'on peut observer dans les groupes de formation que ces mouvements mettent en place.

Enfin nous nous attarderons à identifier ce qui est en jeu lorsqu'un groupe associatif est qualifié de sectaire et ce au-delà des critères de dangerosité qui sont ceux retenus par la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale.

Or que savons-nous vraiment des groupes sectaires dont on parle tant actuellement et qui sont en voie de constituer un phénomène de société?

Qu'avons-nous besoin d'en connaître pour les identifier puisque les représentations sociales que nous en avions ni suffisent plus ?

Que savons-nous vraiment des formations proposées ici ou là, tant comme voie royale pour l'emploi que comme moyens de lutte contre le chômage?

Qu'avons nous besoin d'en connaître pour identifier plus encore que leurs méthodes, leur véritable finalité?

C'est par ces questions que nous débuterons notre recherche consacrée aux groupes de ce type dans leur but avoué de formation.
 

III - PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES.

 1 - NOTRE PROBLEMATIQUE

La formation dans le groupe et par le groupe s'est avérée ces dernières décennies, comme un outil extrêmement efficace de transformation de l'individu et par là même largement utilisé dans le champ de la formation.

Bénéficiant des dernières recherches des sciences humaines dans le domaine psychosociologique et thérapeutique en matière de groupes, les mouvements sectaires utiliseraient ces mécanismes groupaux au sein de dispositifs de formation dont il reste à analyser le fonctionnement.

Tel sera l'objet de notre recherche dont le postulat serait que ces groupuscules se servent de psychotechniques formatives pour enfermer les individus dans des groupes de type totalitaire et pathologique.

Nous nous appuierons essentiellement sur les travaux de Mélanie Klein et de son école en ce qui concerne tout particulièrement les positions paranoïde-schizoïde puis dépressive et l'identification projective et ceux de W.R Bion, l'un de ses plus illustres disciples pour ce qui a trait à la genèse du psychisme et des phénomènes de groupe et plus proches de nous, à ceux de R.Kaës et de son équipe, pour les concepts relatifs aux groupes pathologiques, à leur fonctionnement, caractéristiques et phénomènes spécifiques.

Grâce à ces chercheurs nous tenterons d'effectuer une approche du groupe sectaire en termes de pathologie d'une part, de totalitarisme d'autre part.

Notre projet étant d'étudier, avec les concepts issus de leurs travaux, comment les groupuscules sectaires puisent dans les sciences humaines en matière de groupe et utilisent ce dernier de façon transgressive pour y créer un isolat culturel et y emprisonner l'individu concerné
.

2 - NOS HYPOTHESES.


La première d'entre elles s'articulerait autour de l'ensemble des processus primaires archaïques que le groupe, sous couvert de formation, sollicite chez le formé et dans lesquels celui-ci est maintenu de gré ou de force: de gré, au nom du principe trompeur : "toujours plus de la même chose", de force, au nom de la sauvegarde du groupe et de sa survie, au nom d'un totalitarisme inavoué et inavouable.

Les sciences et méthodes de la communication s'étant généralisées dans les différents dispositifs et secteurs de formation, il n'est surprenant pour personne de les retrouver intégrés notamment dans les programmes de formation au développement personnel. Les pratiques habituellement mises en place, qu'elles relèvent de l'un ou l'autre des différents courants des sciences humaines, qu'elles soient comportementales ou cognitives, visent au mieux être et/ou mieux faire. Dans le cas des sectes à visée formative, ces deux objectifs semblent être évincés au bénéfice d'un devoir être mis en place par un ensemble de pratiques totalitaires sur fond de prophétisme.

La deuxième hypothèse s'articulerait autour de la formation dispensée par le groupe comme étant dangereuse, moins par ses pratiques - encore que celles-ci soient le plus souvent discutables - et par ses finalités avouées que par son caractère d'alternative exclusive et radicale, entraînant de ce fait conduites violentes et agressives.

On sort l'individu de la réalité pour le plonger dans un isolat substitutif, ersatz de vie sociale.

Contraint de n'avoir qu'une issue possible : le groupe et son idéologie, enfermé dans un seul isolat culturel, cultuel, social et humain, sans autre alternative que celle du groupuscule, le formé qui a été ou s'est coupé de la réalité quotidienne, familiale, sociale et professionnelle, dépossédé de ses repères familiers et habituels, voire dépersonnalisé et aliéné, mis en interdiction de penser, le plus souvent harcelé, devra fuir ou faire face.

Exclusif, le groupe sectaire l'est, et ne saurait tolérer aucun des "bricolages religieux " que la plupart des sociologues des religions observent comme spécifiques à l'homme de la post modernité. En cela la secte se démarque des nouveaux mouvements religieux.

Au nom de son caractère auto référent et totalitaire, le groupe s'auto proclame seule alternative envisageable et prétend répondre à tous les aspects de la vie de l'individu.

Ces paramètres aliénants, en spécifient la nature sectaire: devenu geôle, caserne, asile pour des centaines d'individus, ces groupes évoquent l'enfermement, la dépersonnalisation, l'aliénation, et le totalitarisme.

La troisième hypothèse découle, en quelque sorte des deux précédentes. En effet, nous pouvons penser qu'en terme de sectes et d'institutions sectaires, plusieurs facteurs sont à prendre en compte, un seul d'entre eux ne suffisant pas à donner une idée suffisamment juste de la nature sectaire de la formation étudiée.

Nous avons vu, en effet, que les méthodes employées étaient le plus souvent empruntées au champ des sciences humaines et pouvaient, dans un premier temps tout au moins, être proches, voire similaires à ces dernières.

Résumons ainsi nos hypothèses :

Hypothèse 1 - La sollicitation et résurgence de mécanismes archaïques chez les formés jouerait un rôle décisif dans leur déstabilisation, aliénation et perte d'autonomie. Le stade régressif que d'aucun prônent en thérapie comme étant passage obligé, ne saurait, à ce titre, qu'être momentané et transitoire; le danger surgit lorsque le sujet considéré y est réduit puis maintenu à des fins peu avouables et peu compatibles avec une formation digne de ce nom.

Hypothèse 2 - Le groupe se constituerait comme secte lorsque la violence de sa radicalité emprunte les formes du discours auto référent et circulaire et présente le monolithisme d'une exclusivité absolue et indiscutable.

Hypothèse 3 - Elle emprunte aux deux autres l'essentiel de notre démarche fondée sur les hypothèses selon lesquelles un ensemble de paramètres est à prendre en considération afin d'identifier des dérives sectaires ou même des sectes infiltrant le milieu de la formation, champ particulièrement propice à leur emprise
 
 
 
 

IV THEORIE DES EMPRISES SECTAIRES

 

1 - LE CONCEPT DE GROUPE

A - Le groupe: historique et genèse..


Le groupe, comme totalité est déjà contenu en germe dans la " psychologie des foules " de Lebon, ainsi que de chez Mac Douglas lorsqu'il expose ses idées sur le " group mind ".

On le retrouve également dans ce que Freud nomme le " surmoi culturel " auquel l'inconscient collectif Jungien fera écho d'une certaine façon. C'est K.Lewin qui le premier précisera la notion de totalité du groupe et par là même d'interdépendance entre ses parties, ce qui le conduira au concept du groupe comme un tout dynamique, fondant ainsi le succès de la dynamique des groupes.

Le groupe n'y est pas réductible à la somme des éléments qui le constituent. Tout changement affectant l'un de ces éléments entraîne des répercussions sur l'ensemble du groupe.

Ce sont notamment les travaux de l'école de Palo Alto qui permettront le passage du groupe comme totalité au groupe comme système.

Dans cette approche systémique le groupe n'est plus seulement un " tout dynamique " mais essentiellement un système articulant trois niveaux de phénomènes voire quatre:

Le niveau des comportements individuels

Celui relationnel et interpersonnel

Le niveau contextuel du groupe

Et enfin, le contexte plus global " del'institution, de la culture et de la société environnante " - Lipiansky (E.M) et Trognon (A) in Le groupe, évolution des théories et des pratiques. N°68. Ed. Erès- p 55.

Néanmoins, constatons que si la question se pose en psychologie sociale de savoir si le groupe y est considéré comme objet ou moyen, dans " l'approche psychanalytique des groupes et dans l'approche systémique, le groupe reste un objet d'étude privilégié.

Comme nous l'avons déjà mentionné, ce sont principalement les psychanalystes anglais, disciples de Mélanie Klein, à qui revient le mérite d'avoir les premiers développé la réflexion psychanalytique sur les groupes humains. Cette réflexion ayant engendré des développements théoriques, techniques et cliniques, inspirera notre étude à propos des groupuscules sectaires et des groupes de formation qu'ils organisent:

Ce sont R.Kaës et D.Anzieu qui lancent en France la théorie psychanalytique des groupes avec la création chez Dunod de la collection " Inconscient et culture " ainsi qu' avec la publication d'un volume collectif inaugurant dès1972 cette collection.

Cet ouvrage qui réunit D.Anzieu, A.Bejarano, R.Kaës, A.Missenard, et JP Pontalis portera le titre éloquent de " Le travail psychanalytique dans les groupes ".

La troisième édition de ce livre sous-titré: Tome 1 " Cadre et Processus " et complété par un nouvel avant-propos: " Travailler en psychanalyste dans les groupes " est paru à l'automne 1982 accompagné d'un tome 2 " Les voies de l'élaboration " dû à R.Kaës, A Missenard, D.Anzieu, A.Bejarano, JC. Ginoux . La collection " Inconscient et Culture comprenait au premier janvier 1983 quinze volumes dont neuf consacrés aux groupes. Citons parmi ces documents ceux qui - articles et livres - ont étayé notre travail de recherche:

R.Kaës :

R.Kaës et al : C'est à cet auteur notamment, ainsi qu'à son équipe, que revient le mérite d'avoir mis en évidence la spécificité du travail psychique qui s'élabore dans un groupe, les effets que cela induit chez ses membres, partie constituée et constituante de celui-ci.

Nos observations, lectures et interviews concernant la réalité psychique du sujet et du groupe, nous ont permis de constater dans de nombreux cas, l'élaboration et la construction d'une allégeance inconditionnelle de l'individu au groupe ou au leader.

Ceci nous a conduits à rechercher de quel ordre sont les moyens mis en ouvre pour que ce type de relations s'établisse, que ce type de liens intra et inter subjectifs s'instaure et se constitue. Le sujet du groupe serait tout à la fois victime et bénéficiaire. Ceci explique que la polémique en cours sur cette dualité de l'état de l'adepte d'un groupe sectaire se révèle probablement sans fin.

Parmi les moyens utilisés, parfois à l'insu mais le plus souvent avec l'accord du sujet, nous avons souhaité étudier ceux de la séduction mais également ceux que permet l'idéologie .

Nos observations, recherches et lectures nous ont conduits à étudier les effets hystérogènes du groupe, aussi, commencerons-nous par faire un bref historique de l'origine, la genèse et l'évolution de ces concepts.

Nous étudierons tour à tour les effets hystérogènes du groupe comme participant à l'élaboration d'une allégeance aliénante par le biais de la séduction ; le groupe sectaire comme attaque contre les pensées et comme institution substitutive et groupe d'appartenance secondaire mais également les défaillances, voire les perversions de la fonction conteneur groupale.

Notre attention se portera également sur les fonctions défensives de l'idéologie et son rôle déterminant comme pensée contre le penser. De plus, nous consacrerons une part de notre réflexion sur les attaques perpétrées sur le pacte dénégatif et le contrat narcissique dans un contexte engendrant ce que certains chercheurs ont qualifié de rupture catastrophique.

B - Construction d'une allégeance inconditionnelle au groupe et au leader.


Entre octobre 1885 et février 1886, le jeune Freud fait l'expérience du groupe chez Charcot et constate combien l'hystérique de Charcot trouve dans l'espace groupal un lieu de mise en scène, de représentation et de spectacle dans lequel le face à face, le regard, les corps mis en présence, les langages posturaux et gestuels, tout concourt, par les jeux entrecroisés visuels et corporels, à la séduction, à la suggestion, à l'hypnose et à l'emprise. Le regard prédomine, tel celui de l'hypnotiseur.

C'est afin de "soustraire le thérapeute du champ visuel de l'hystérique", pour que celle-ci transforme "ses cris et ses convulsions en mots" que Freud va introduire la technique du divan et, ce faisant, procéder à une "innovation capitale" amenant le patient à "convertir vers l'espace psychique son regard vers les objets internes.

Cette mutation, que chacun s'accorde à qualifier de révolutionnaire dans mesure où l'on passe du regard à la parole, tend à montrer en quoi Freud entendait par là établir une rupture et soustraire le client et le psychanalyste aux effets hystérogènes engendrés par le groupe.

R. Kaës écrit à ce sujet : "le dispositif de la cure place tout autrement le corps et le regard du psychanalyste et de son patient. Dans cet espace autre, où la vision du premier se dérobe et manque au regard du second, nous sommes aussi dans un autre temps : au lieu de la consommation des jeux de séduction et de domination inhérents à l'espace spectaculaire de la représentation, où il s'agit de donner à voir et à regarder, le dispositif ouvre l'accès à la représentation endopsychique désormais appelée par la parole de la libre association, par le renoncement et la séparation qu'elle signifie".

Et, parlant de la cure individuelle, de poursuivre un peu plus loin que celle-ci " s'établit, notamment avec l'analyse de Dora, contre les effets hystérogènes du groupe : effets de séduction, de domination, de suggestion et d'emprise. Toute situation de groupe mobilise spontanément les noyaux hystériques de ses membres".

C'est dire combien les enjeux de divers ordres, qu'ils soient théoriques, pratiques, éthiques et institutionnels que constitue le groupe sont importants autant que multiples.

Ces constatations nous ont amené à prendre plus particulièrement en considération les enjeux institutionnels dans la mesure où les mouvements sectaires se situent dans le champ des institutions dont ils sont partie prenante et constituante et visent à s'institutionnaliser dans le domaine de la formation qui est précisément notre objet d'étude.

On notera que ces groupes ont, pour la plupart, pris naissance aux États-Unis. Cela n'est pas anodin et "on supposera", écrit R.Kaës, " que la méfiance avouée de Freud vis à vis des foules et des masses fut réveillée par la valorisation du conformisme et de l'adaptation sociale qu'il percevait chez les Américains, devant leur préoccupation d'efficacité et leur "souci de gagner du temps".

On retrouvera ce souci de gagner du temps... et de l'argent, celui d'être efficace à tout prix, dans la plupart des groupes décrits par nos interviewés : 150 à 200 personnes rassemblées quelques jours en sessions intensives le plus souvent onéreuses: soient quelques heures de groupe pour changer l'individu, voire changer la planète, le plus souvent pour la sauver !

Mais revenons aux effets hystérogènes du groupe que Freud dénonçait et que nombre d'autres psychanalystes ont qualifié de sidérants. Cela nous permettra de les mettre en parallèle avec ceux que l'on peut observer au sein des groupes sectaires.
 
 

B- 1 - Le groupe, lieu de co-excitation pulsionnelle et de séduction comme moyen d'emprise sur autrui.

R.Kaës, tout comme D.Anzieu ont, l'un et l'autre, abondamment décrit le groupe comme bouche, sein, ventre, anus, machine et corps morcelé, pénis.

Ces objets sont autant de rencontres violentes et hyper excessives avec la psyché de l'individu qui y est confronté. Cette multitude désordonnée tout autant que désorganisatrice des pulsions partielles constitue une violence à effet traumatogène.

L'individu mis en présence de façon "plurielle, simultanée et frontale" avec des sujets dans un groupe est l'objet de la dimension co-excitatrice, séductrice et cumulative de cette présence même.

Il en est à la fois le sujet et l'objet; "selon cette perspective", écrit R.Kaës, " le groupe est une scène de la séduction multilatérale et polymorphe".

Chacun va fonctionner comme cause de désir pour l'autre et les autres, excitation "pour lui excitante" mais dont il tentera de se protéger dans ce qu'elle a de dangereux pour lui-même.

Cette particularité d'être sujet et objet de désir et d'excitation à valeur traumatique va renvoyer chacun à sa propre histoire, à l'après-coup d'incidents traumatiques plus ou moins précoces et à ce qui est en lui en instance d'évolution, de transformation et de résolution.

Et, R.Kaës de souligner combien " le groupe est une formidable caisse de résonance de ces effets de co-excitation".

L'auteur poursuit son propos en étudiant le groupe comme lieu spécifique des modalités de séduction. C'est de cette notion qu'il s'agira maintenant et à laquelle de nombreux auteurs ont apporté leur contribution.

B - 1 - 1 - La séduction : une double aliénation.

C'est sans doute à J.Laplanche que revient le mérite d'avoir fait de la problématique freudienne de la séduction une pierre d'angle essentielle et déterminante dans la mesure où il lui donne "la valeur d'une source permanente de douleur et de manque dans la psyché" Cette source s'alimente de ce que J.Laplanche traduit par "le refusement c'est à dire la privation et le manque établis dans le sujet par le refus maternel d'être l'objet du désir de l'infans ".

En 1991, J.Lanouzière, commentant les travaux de J.Laplanche, met en évidence d'une part les deux sens du mot "séduction", d'autre part, la double aliénation qui sous-tend celle-ci: reconnaissons l'utilité de cette distinction entre les deux significations dont est porteur ce terme et prenons-en note pour la suite de notre recherche.

Le premier sens est "le charme, l'attrait qu'exerce une personne ou une chose", le second "l'excitation sexuelle à valeur traumatique immédiate ou différée".

Mais J.Lanouzière va plus loin en soulignant "la chaîne de la séduction dans laquelle tout séducteur est un séduit antérieur"

La séduction constitue bien une aliénation dans la mesure où le séduit agi par sa souffrance et sa détresse va séduire à son tour et, de plus, s'identifier à l'agresseur.

Ces travaux, nous dit R.Kaës, sont extrêmement précieux pour l'étude du groupe et c'est à la lumière de ces recherches qu'un certain nombre de processus mis en évidence dans ceux-ci peuvent être réinterprétés.

Et cet auteur d'écrire : "ces remarques nous sont particulièrement précieuses lorsque nous avons à rendre compte de la position inaugurale du fondateur ou du chef dans les groupes; d'une certaine manière, le groupe est, comme toute relation intersubjective, la scène de cette répétition et de cette transmission".

Ce que A.Missenard avait écrit en 1972 comme "urgence identificatoire" dans les groupes, R.Kaës va le préciser comme une forme d'identification à l'agresseur dans le cas de la séduction traumatique. Dans l'urgence identificatoire, le Moi du Sujet tente de résoudre la crise que la violence de la rencontre entre lui-même et l'excès d'autres sujets a provoquée.

Cette urgence, cette précipitation du sujet à s'identifier est une mesure défensive de sa part. Elle se veut solution face à la crise des identifications à laquelle le sujet est confronté mais n'en demeure pas moins "génératrice de crises ultérieures."

Pour A.Missenard, comme pour R.Kaës, une grande partie du travail à effectuer dans les groupes à dispositif psychanalytique vise aux remaniements des identifications. On peut se demander ce qu'il en est dans les dispositifs de formation de pratiques sectaires.

Se pose la question de savoir ce qu'il en est de la chaîne de séduction dans sa double dimension d'aliénation : nous avons vu comment s'effectuent la répétition du choc traumatique et l'identification à l'agresseur dans leur aspect défensif ainsi que comme mesure d'urgence pour surmonter le traumatisme infligé.

La séduction à la recherche de l'unité perdue

Le groupe, qui reste notre objet d'étude serait donc bien le lieu privilégié de la séduction mais il apparaît également "soit comme la scène de l'unité narcissique retrouvée, soit comme les retrouvailles de l'objet narcissique phallique d'avant la versagung (ou refusement selon J.Laplanche)".

En écrivant cela, R.Kaës se base sur les travaux de J.Lanouzière qui voit dans la séduction, la tentative de retrouver l'unité originelle perdue, de se réapproprier ce temps d'avant la césure opérée par l'adulte séducteur.

Ce groupe-couple indivis, cette unité narcissique autrefois vécue, c'est ce que la séduction tenterait de retrouver , de se réapproprier; et le groupe en tant que qu'objet mais également "le chef" , l'idée "capitale" ou "la cause" ou l'"enfant merveilleux" peuvent tout aussi bien faire l'affaire.

B - 1 - 3 - La séduction et l'illusion groupale.

Le groupe sectaire qui, comme tout groupe, peut se donner comme le champ de l'unité narcissique perdue puis retrouvée ou comme l'objet narcissique phallique antérieur à la privation semble, plus que tout autre, propice à ces processus. A défaut, il proposera le gourou-leader, l'idéologie ou la mission qui consiste à sauver le monde, assurer son salut, faire advenir le "Royaume" ou encore un monde où tous seront guéris et par là même sauvés.

R.Kaës , à la lumière de la séduction et de ses enjeux, nous propose une lecture renouvelée de l'illusion groupale dont D.Anzieu décrit la formation et les avatars dans ses ouvrages et notamment dans "Le groupe et l'inconscient" Voici ce qu'il écrit de cette forme spécifique qui est celle de l'illusion en groupe - J'appelle " illusion groupale" un état psychique particulier qui s'observe aussi bien dans les groupes naturels que thérapeutiques ou formatifs et qui est spontanément verbalisé par les membres sous la forme suivante : "nous sommes bien ensemble; nous constituons un bon groupe ; notre chef ou notre moniteur est un bon chef ou un bon moniteur "-. Selon R.Kaës, opère alors, dans le phénomène psychique de l'illusion groupale propre au groupe " une double séduction, symetrique, mutuelle, dans laquelle se confondent séduit(s) et séducteur(s) qui ne forment qu'un seul être par un mouvement d'identification mutuelle dans lequel peut s'engager la fantasmatique de la bisexualité".

L'illusion groupale qui se qualifie par sa modalité de production et sa fonction spécifique au sein de la réalité psychique du groupe serait de l'ordre d'une séduction mutuellement effectuée entre les sujets mis en présence. La chaîne de la séduction décrite plus haut ne serait plus linéaire mais circulaire et donnerait lieu à une fantasmatique dans laquelle le déni de la différence des sexes se donne à voir.

B - 1 - 4 - La séduction, une aliénation mutuelle.

Freud, dès 1913, posait dans "Totem et Tabou" le modèle de l'hypnose comme caractéristique de la relation duelle primitive.

L'hypnotiseur, écrira-t-il, comme le meneur, le chef primitif est mis à la place de l'Idéal du Moi. Il est celui qui détient le "Mana", la force et à ce titre attire autant qu'il menace ceux qui l'approchent.

Pour R.Kaës, cette "mise à la place de " équivaut à ce que l'on constate dans le mouvement de l'identification, celui de l'étayage et de la sublimation et de citer Freud pour qui "la relation hypnotique est un abandon amoureux illimité, la satisfaction sexuelle étant exclue, alors que dans l'état amoureux, celle-ci est repoussée pour un temps et demeure à l'arrière plan, à titre de but possible ultérieurement" (G.W- XIII p 180 pour la traduction française).

Mais, ajoute ce chercheur, si le meneur peut remplit cette fonction d'Idéal du Moi, il n'est pas seul à pouvoir le faire. En effet, le groupe le peut tout autant. Se noue alors entre le groupe fascinant et fasciné et ses membres, une relation mutuelle aliénante.

Le sujet subit autant qu'il l'accepte et recherche cette domination.
 

 C - Le groupe comme entraves à la pensée et à la symbolisation.

 

C - 1 - Entraves à la pensée

Si les groupes sectaires que nous étudions paraissent donner maints exemples de ces entraves, voyons dans un premeier temps ce qu'en dit R.Kaës. En effet, les critiques contre le groupe en tant que " dispositif pour ne pas penser, c'est à dire pour exclure le sujet de son rapport à qui le pense "sont nombreuses, notamment de la part des psychanalystes. Ceux-ci n'ont pas manqué de dénoncer, ce qui, dans le groupe, est envahissement de l'espace psychique individuel par celui de l'autre, les attaques et/ou alliances réciproquement aliénantes, les manifestations d'une pensée sans la pensée, celles d'abandon de sa propre pensée au nom de la sacro sainte cohérence du lien groupal et de son maintien.

Carences, censures, inhibitions, stéréotypies sont autant de constats que l'on peut effectuer dans les groupes qu'il nous a été permis d'étudier.

Dès 1980, R.Kaës fait de la pensée idéologique l'objet de ses travaux sur le devenir de la pensée dans les groupes. Nous reviendrons ultérieurement sur cet aspect de caractère défensif et aliénant..

Mais, abordons dès à présent "le désir d'auto-aliénation" traité par ce chercheur dans La Parole et le Lien . Voici selon lui, ce qui fonde l'abandon de pensée et celui d'état d'aliénation. " Ce fondement, écrit-il, se définirait par son but: la réduction minimale, voire absolue, du conflit entre l'identifiant et l'identifié, entre le Je et ses idéaux. Les conséquences en sont la mise à mort de la pensée par la réduction maximale de tout écart ou différence. Le sujet s'installe d'emblée dans sa certitude; celle-ci n'est pas acquise au prix d'un processus et d'un travail de la pensée. Le processus de pensée est remplacé par une reprise en écho, cette reprise étant soumise à des règles qui empêchent de penser la situation d'aliénation. Il y a équivalence entre énonciation, acte et pensée. L'obligation d'orthodoxie implique, non seulement l'inhibition de toute pensée dangereuse, mais l'usage d'une logique permettant de soutenir certaines propositions, en faisant abstraction des arguments logiques contradictoires. Il y a une répétition perpétuelle du passé, en fonction du présent, dans le but de contrôler le futur. Un double mouvement est donc à l'origine du désir d'auto aliénation: la déréalisation du perçu, laquelle fait appel à une représentation discursive qui joue le même rôle que le délire vis à vis de la réalité. Le second mouvement est l'appui sur le discours tenu par un autre, pour reconstruire et apporter au sujet l'illusion qu'il prend place parmi les élus détenant une vérité qu'il faudra imposer aux autres pour leur dire."

Et l'auteur de poursuivre, en se fondant sur ce que Freud, dans le chapitre VIII de Psychologie des masses et analyse du moi - 1921, décrit comme étant le mécanisme fondamental subséquent à l'abandon de pensée, à savoir l'idéalisation, et en reprenant ces concepts, montre comment l'auto-aliénation s'installe. L'individu qui surinvestit et idéalise un objet extérieur à lui-même et réellement existant, s'appauvrit, se dépossède de son Idéal du Moi en le plaçant dans cet objet idéalisé. L'aliénation qui s'ensuit peut se constater de façon plus ou moins manifeste dans la vie, le comportement et le discours d'un adepte ou de celui qui a suivi un certain type de formation avec des groupes sectaires.
 

C - 2 - Entraves à la symbolisation.


Nous devons les termes de position paranoïde-schizoïde puis dépressive à Mélanie Klein. C'est en ces termes qu'elle a décrit les différentes modalités de la relation mère-enfant et les processus ainsi mobilisés par le nourrisson au cours des premiers mois de sa vie. Ces concepts, renvoient au système défensif que l'infans mobilise et peuvent servir de référence pour indiquer certains aspects archaïques de la vie psychique et relationnelle de l'adulte. Par ailleurs, le terme de "position" implique bien qu'il s'agit d'une manière de fonctionner sur le plan psychique et relationnel et ne saurait être circonscrit à un moment temporel de la vie de l'être humain. R.Kaës écrit à ce sujet : " position est à entendre ici au sens kleinien de configuration stable , de mécanismes de défense et de constructions, de relations d'objet , de structures identificatoires organisées par la prévalence d'un type d'angoisse psychotique".

Par ailleurs, ces concepts sont à mettre en relation étroite avec le mécanisme de l'identification projective par lequel M.Klein désigne le prototype d'une relation d'objet agressive. Ce fantasme génère de violentes angoisses pour l'infans qui met en ouvre le processus de clivage pour se défendre contre ce qu'il vit comme étant dangereux pour lui.

En projetant hors de lui les parties clivées, mauvaises et dangereuses, il tente de s'en débarrasser par l'identification projective. Pour BION, ce mécanisme est à l'origine de l'activité et de la capacité de penser. En effet, BION postule l'existence d'un " appareil à penser les pensées. "Afin que cet appareil puisse être élaboré et fonctionner, encore faut-il, selon lui, que des symboles soient mis à la disposition de l'infans et que la possibilité de les fabriquer lui soit donnée. C'est la fonction principalement dévolue à la mère et, plus généralement aux parents. Dans Nouvelle introduction à la pensée de BION nous pouvons lire : " l'identification projective consiste dans le fantasme tout puissant qu'a le nourrisson et selon lequel il y a des parties non désirables aussi bien de sa personnalité que de ses objets internes qui peuvent être dissociées, projetées et contrôlées dans l'objet où elles ont été projetées (.......) dans son fonctionnement normal l'identification projective constitue un des principaux facteurs de la formation de symboles et de la communication humaine...." Lorsque tout se passe bien, le nourrisson projette dans" le bon sein contenant", ses émotions, sensations, douleurs et souffrances, parties mauvaises et envieuses, que la capacité de contention et de métabolisation de la mère (appelée fonction alpha par BION) désintoxique, transforme et lui renvoie, sous une forme assimilable, contribuant dans ce cas à la formation de l'appareil à "penser les pensées" et à la symbolisation.

Voyons ce qu'en dit JC.ROUCHY :" C'est, en effet, une des fonctions de la mère, des parents, de donner sens à l'univers des signes auquel est confronté l'enfant, de transformer les sensations en sentiments et en idées, de les dénommer et de les organiser en pensée. C'est la fonction alpha de WR.BION qui donne la possibilité de symbolisation et la capacité de penser." Qu'advient-il dans le cas contraire ? Que se passe-t-il lorsque la mère n'est pas en mesure de remplir pleinement cette fonction ? Selon WR.BION, l'enfant présentera des difficultés de symbolisation et des troubles de la pensée.Cette incapacité à la symbolisation et à l'abstraction, vient du fait que la fonction alpha n'ayant pu transformer émotions et sensations en éléments alpha, celles-ci reviennent à l'enfant sous forme d'éléments bêta, c'est à dire d'éléments non transformés, inassimilables voir persécuteurs. L'identification projective qui tendait à projeter dans un bon contenant, émotions, peurs et angoisses échoue dans sa tentative de métabolisation et ses éléments sont sont réintrojectés d'une "manière avide, envieuse et hostile" pouvant provoquer "une terreur sans nom" L'identification projective fonctionne de manière hypertrophiée, cherchant ainsi à se débarrasser des éléments indésirables dans l'incapacité où l'individu se trouve de former des concepts et des abstractions, des symboles et des hypothèses. C'est cette défaillance de la fonction conteneur, dans sa dimension groupale que nous aborderons maintenant.

D - Défaillances ou perversions de la fonction conteneur groupale

WR.Bion, dont les travaux fondamentaux sur le genèse de la pensée sont incontournables a émis l'idée selon laquelle un développement positif de la fonction alpha et celui de l'appareil à penser exige le jeu de deux mécanismes fondamentaux.

Le premier, largement fonction de l'environnement est représenté par le modèle contenant-contenu. Le second, endogène, se joue dans l'interaction entre les positions paranoïde schizoïde et dépressive selon le sens kleinien des termes..

Résumons quelque peu caricaturalement en disant que le fonctionnement de l'appareil à penser va impliquer, d'une part la relation contenant-contenu, d'autre part un rôle métabolisateur (que la mère tient, généralement, pour l'enfant) qui doit assurer des processus de désintégration et de réintégration.

Dans un chapitre concernant la fonction conteneur, voici ce que R.Kaës écrit : "Les contenus de pensée sont des perceptions émotionnelles, esthétiques, myokinestétiques, esthésiques; ils sont constitués de souvenirs de perceptions passées. Les travaux de B.Gibello (1989) ont mis en évidence la fonction des contenants de pensée : leur rôle est de donner forme et sens aux contenus de pensée. Il s'agit de différentes structures dynamiques où des contenus de pensée peuvent apparaître, prendre sens, être compris et communiqués par le sujet. Les contenant de pensée ont une fonction dans le traitement de l'excitation, ils rendent possible l'intégration des sources internes et des sources externes de la pensée, ils permettent la transformation des charges émotionnelles en pensées et l'articulation des affects, des actions et de la pensée (Dans le psychodrame, par exemple, le thème du jeu est un contenant de pensée sensori-moteur qui permet d'articuler action et pensée) ; ils ont, précisément, une fonction limitative et métaphorisante.

Il existe une multiplicité des contenant de pensée, depuis les plus simples : gnosies, praxies, fantasmes inconscients, jusqu'aux plus complexes : les

contenants intersubjectifs (mythes, contes légendes, utopies, idéologies, théories, dogmes) constitués ".

Nous avons vu, précédemment que WR.Bion postulait l'existence, chez l'être humain, d'un appareil spécial pour "penser les pensées". Rappelons que deux mécanismes interviennent dans la formation de cet appareil.

D'une part il est nécessaires qu'existe un contenant (la mère pour le nourrisson) et un contenu qui y soit accueilli (les émotions, sentiments, sensations que le l'enfant y dépose).

Le second mécanisme fait intervenir les positions paranoïde-schizoïde et dépressive décrites par M.Klein.

C'est de la dialectique entre ce que l'enfant projette et le contenant apte à le recevoir et à le métaboliser que la fonction conteneur pourra remplir son rôle à savoir permettre la transformation et l'élaboration des charges émotionnelles ainsi que la possibilité pour l'enfant, de les "réintrojecter, sous une forme modifiée".

Lorsque la capacité de la mère (Bion la nomme fonction alpha) se montre défaillante, les éléments projetés par l'enfant lui reviennent, non pas sous la forme d'éléments alpha mais de façon violente voire persécutrice, non transformés et non assimilables, dans ce que Bion appelle des éléments béta ou choses-en-soi (selon l'expression de Kant).

Mais revenons-en au groupe de type sectaire. L'une des caractéristiques de ces groupes est d'accueillir le nouveau venu de façon extrêmement chaleureuse et de le soumettre à ce qu'il est convenu d'appeler "le bombardement d'amour". Ceci, ainsi que la convivialité qui est de mise, les marques plus ou moins prononcées d'amour et de tendresse dont on l'entoure donnent à "l'entrant" le sentiment plus ou moins conscient que le groupe en question saura le comprendre, qu'il pourra y partager ses expériences même les plus douloureuses ou inavouables.(Pensons aux aveux, chez K....., à l'électromètre en Z...... et aux confessions publiques vécues par les uns et les autres de nos interviewés).

Comment ne pas penser que ce groupe est celui auquel on aspirait, que l'on y sera aimé, que l'on y aura sa place. En un mot, le groupe sectaire, tout au moins dans un premier temps, présente toutes les caractéristiques d'un bon conteneur fiable, aimant, solide, offrant l'espace sécurisant du "bon sein" maternel. Et ce d'autant que la perspective formative riche en promesses de tous ordres donne à penser qu'évolutions, symbolisations, métabolisations, transformations pourront s'opérer, que des "restes" et des nouds psychiques jusqu'alors inélaborés pourront se dissoudre et faire sens.

Nous avons vu que pour Bion, certaines expériences mentales "plus senties que pensées, connotées davantage par les sens que par les capacités d'élaboration cognitive ou intellectuelles.......pouvaient être transformées à travers deux phases fondamentales".

Or, le plus souvent, et plus ou moins rapidement, le nouvel adepte, épinglé, disqualifié, ridiculisé, découvrira l'autre visage du groupe sectaire. Celui qui, ayant orchestré de main de maître un certain nombre de désétayages, laissera l'individu désemparé, isolé, apeuré voire terrorisé par le retour de fantasmes archaïques : il ne dispose plus des défenses anciennes, il les a sacrifiées au groupe, pour le groupe, au nom du groupe, pour le fonctionnement et le bénéfice de ce dernier et des siens propres.

R.Kaës, à propos des enjeux mortifères et destructeurs de la catastrophe psychique dont nous reparlerons ultérieurement écrit : " Celle-ci tient son effet désorganisateur et mortifère de ce que le sujet se trouve placé dans l'impossibilité de faire séjourner ni dans son propre inconscient, ni dans celui de quelque autre la charge et la représentation du traumatisme, en raison de la destruction des contenants internes et externes"
E - Le groupe sectaire comme institution substitutive.

W.R.Bion, dans son travail sur les groupes démontre que ces derniers réactivent un certain nombre d'états psychiques qu'il nomme "présupposés de base ou hypothèse de base"; celles-ci, au nombre de trois sont inhérentes à tout groupe et peuvent se succéder plus ou moins rapidement au sein de celui-ci mais ne sont jamais concomitantes.

"Bion a retenu trois hypothèses de base : l'hypothèse de groupe, dépendance, l'hypothèse de groupe, attaque, fuite, l'hypothèse de groupe, couplage"

Selon W.R.Bion, chacun de ces états spécifiques peut être mis en relation avec un élément constitutif de la constellation familiale :

Mais ce n'est pas tout., pour W.R Bion, ces hypothèses de base trouveraient leur institutionnalisation dans la société et, plus précisément dans des institutions sociales spécifiques.

C'est ainsi que le groupe dépendance s'institutionnaliserait dans l'institution "église", le groupe attaque-fuite dans "l'armée" et le groupe couplage dans" l'institution aristocratique en tant qu'institution eugénique".

Un schéma rapide peut en donner une idée succincte :

Hypothèse de base Objet Symbole familial Institution
Dépendance Objet de dépendance totale Maternel Eglise
Attaque-fuite Objet ennemi qu'il faut fuir ou contre lequel il faut lutter Paternel Armée
Couplage Objet idéalisé dans une attente messianique Enfant Institution eugénique - Aristocratie.
Du travail de W.R Bion sur l'expérience clinique de la psychothérapie de groupe, on retiendra que : F.Fornari, reprenant ce thème dans son étude "Pour une psychanalyse des institutions", cite un passage de Freud dans son ouvrage : "Psychologie collective et analyse du moi". Celui-ci évoque le roman " when it was dark" et utilise l'histoire de ce roman pour illustrer l'importance du chef dans la structuration du groupe et la façon dont le groupe va vers sa propre destruction lors de la perte ( dans ce cas, morale ) du chef.

Pour F.Fornari cependant, on peut aller au delà de ce problème et aborder " le rapport entre les institutions ( dans ce cas, l'institution religieuse ) et le contrôle des angoisses primaires, persécutives et dépressives".

Selon lui, la faillite des institutions serait à l'origine de deux types de conséquences : d'une part la réactivation des angoisses primaires, d'autre part, la mise en place de structures de rechange. Ces ou cette institution de remplacement s'avérant absolument indispensable au bon fonctionnement social et à l'apaisement des angoisses archaïques réactivées par la situation.

On peut penser que dans cette optique, la crise des idéologies, celle non moins grave actuellement des grandes institutions telles que l'Eglise, l'Armée et la cellule familiale traditionnelle, entraînerait d'une part le surgissement incontrôlé des angoisses archaïques que Mélanie Klein a mises en évidence et, d'autre part, la recherche puis la mise en place d'institutions substitutives.

Nombre de groupes sectaires seraient susceptibles de jouer ce rôle de remplacement.

Dans le monde de la post-modernité où toutes les institutions, aussi bien établies soient-elles, se trouvent très sérieusement ébranlées, les mouvements sectaires qui tendent à s'institutionnaliser dans les structures formatives et éducatives, médicales, sociales et humanitaires, offrent une solution de rechange non négligeable pour l'individu de notre fin de siècle.

Cela pourrait, en partie, expliquer l'attrait qu'exercent ces groupes et l'opiniâtreté qu'ils déploient à se faire reconnaître socialement, notamment comme Eglise à part entière. (L'exemple de la Z...... est assez probant qui se dit "Eglise de Z......" et réclame les avantages notamment fiscaux, liés à ce statut).
F - Le groupe sectaire en tant que groupe d'appartenance secondaire.

Décrivant longuement le rôle des groupes primaires ( la famille essentiellement, bien que la configuration en soit variable) selon les cultures, et celui des groupes secondaires, J.C Rouchy évoque, parmi les différents facteurs culturels qui lui semblent déterminants pour tout individu, l'éducation religieuse non pas en tant que croyance mais dans le registre du rapport à la loi. Il écrit :"Un troisième type de construction apparaît dans de nombreuses sectes dont la LOI se situe en rupture avec celle du Père et du groupe d'appartenance primaire (isolation, suggestion, emprise, captation). Le groupe d'appartenance secondaire, institué par la secte, s'il devient un lieu de vie pour des familles, peut même englober et destructurer le groupe d'appartenance primaire avec toutes les dérives qui s'ensuivent.

Et E. Diet : "toute institution s'inscrit dans le registre oedipien et s'instaure sur le meurtre du père fondateur, la culpabilité étayant l'introjection de la loi. Dans la secte, à la place de cette differenciation et de cette conflictualité structurante, ce qui est en jeu, c'est la soumission archaïque à un père de la horde ou à une mère toute puissante, prégénitaux, dans une identification adhésive. Il s'agit là d'une ligature fusionnelle qui s'oppose à la coupure-séparation qui permet dans l'institution, l'identification symbolisante. Le meurtre fondateur de l'institution est e qui permet l'institution de la loi par l'interdit. Dans la secte au contraire, la présence maintenue et fétichisée du leader, assujettit en désubjectivant et institue la transgression comme règle. Dans l'institution, l'imaginaire lui-même est en principe mis au service de la castration symbolique. Dans la secte, les pactes de déni opérationalisent la toute-puissance phallique-narcissique.. Dans l'institution, l'arbitraire instituant l'interdit ouvre l'espace de la culpabilité et de la responsabilité. Dans la secte, l'institution de l'arbitraire comme principe produit la désubjectivation. Tandis que toute institution promeut un mythe de l'origine, la secte met en ouvre un déni des origines. Tandis que toute institution inscrit son développement dans une histoire étayée sur la filiation et la généalogie, la secte "met en ouvre le désengendrement odipien et le déni de la filiation".

Nous pouvons observer un certain nombre d'éléments mettant en évidence ce type de pratiques conduisant à instaurer une nouvelle loi en rupture, voire en conflit avec celle du Père et celle du groupe primaire de l'individu. Prenons pour simple exemple celui qui a tant choqué Sophie, celui de cette jeune fille devant pardonner à son père de l'avoir violée. Sophie ne comprend pas au nom de quoi il doit y avoir pardon et le conflit intra-psychique qui est le sien est manifeste des mois après. De plus, ce pardon à connotation chrétienne dans une session formative laïque lui semble d'autant plus incongru que cela lui paraît être le déni de la différence des sexes et des générations et pire encore d'un tabou, celui de l'inceste, organisateur de nos sociétés. Jusqu'à la fin de notre entretien, Sophie réitèrera son incompréhension et sa perturbation à ce souvenir prégnant autant que bouleversant pour elle..

Le fait également que des personnes soient bénévoles dans une Société à but lucratif lui semble enfreindre toutes les lois gérant le monde du travail et de l'entreprise. Sophie évoquera de façon récurrente, le rôle de l'argent dans les diverses sessions qu'elle a effectuées. Outre le lien que celui-ci entretient avec l'analité et la situation formative, nous pouvons également y voir les aspects que nous avons notés ci-dessus: le groupe de formation se révèle à maints égards en rupture avec la loi. Les divers aller et retour que l'on peut faire habituellement entre différents groupes secondaires et groupes primaires, se révèlent ici bien difficiles en dépit des apparences.( On téléphone à papa pour lui pardonner), cette situation est propre à générer des conflits intrapsychiques , destabilisateurs et destructurants.

Empruntons de nouveau la plume de E.Diet pour conclure ce paragraphe. Celui-ci explique: " tandis que l'institution est fondamentalement pour chacun et pour tous, ce qui cadre et régule la vie pulsionnelle, définit le possible et l'impossible, formule le permis et l'interdit, la secte se caractérise, au contraire, par l'attaque des organisateurs culturels et psychiques, la destruction des liens,, la mise en ouvre méthodique du désétayage. Alors que l'institution vient, à la fois, soutenir et relayer le groupe d'appartenance primaire du sujet et lui ouvre du même coup des possibilités de maturation et d'élaboration, l'organisation sectaire, comme groupe d'appartenance secondaire, prétend remplacer absolument le groupe d'appartenance primaire qu'elle annule, détruit, disqualifie. Dans le cas de l'institution, , le contrat narcissique est, en principe, symboligène, dans le groupe sectaire, la perversion narcissique exige la soumission inconditionnelle à la loi du plus fort. Pour le meilleur et pour le pire, l'institution à une fonction normalisante et socialisante, tandis que la secte marginalise et désocialise volontairement."
 

2 - L'IDEOLOGIE - : sa place et sa fonction.
R. Kaës écrit, à propos de l'idéologie " Elle est tout à la fois une idéologie, c'est à dire le discours de l'idéal, une idologie, c'est à dire une production narcissique d'idoles, une idéologie capitale en ce qu'elle est du chef, un substitut abstrait, désaffecté, contrôlable et soumis à l'idée toute puissante, en dépit de ou, le plus souvent, en déni de la réalité.

Abordons tour à tour l'idéologie dans sa fonction défensive ainsi que dans celle de non travail de la pensée

A - L'idéologie comme défense

Dans son ouvrage sur l'idéologie, R.Kaës écrit que celle-ci "remplit un certain nombre de fonctions défensives, individuelles et collectives, les unes s'étayant sur les autres en appui mutuel ; ces défenses s'exercent contre des objets, des aspects, des représentations ou des actions qui menacent gravement l'intégrité narcissique et les idéaux externalisés dans le groupe: défense contre l'incertitude, la persécution, la défaillance, l'expérience du vide et du morcellement".

Ce sont ces actions défensives et intégratives qui, selon ce chercheur, permettent d'effectuer un rapprochement avec celles que l'on rencontre dans le domaine de la magie et de la sorcellerie.

Ces fonctions passent par la mise en ouvre du déni de la réalité, du clivage et du déplacement de la haine de l'intérieur vers l'extérieur.

Tandis que le groupe se constitue en bon et pur objet , l'objet menaçant est rejeté, externalisé hors du groupe ou hors du sujet du groupe. Ce processus psychique permet que les tensions se déchargent et que l'angoisse soit réduite du fait de l'expulsion des pulsions agressives et sexuelles de l'extérieur.

Déni de la réalité, clivage et déplacement vers l'extérieur de ce qui était le mauvais objet de l'intérieur, sont autant de processus qui nous permettront de comprendre en quoi un groupe sectaire ne saurait se passer d'idéologie pour remplir des fonctions aussi déterminantes pour l'équilibre du groupe, son maintien et sa sauvegarde.

Il s'agit d'exercer un contrôle efficace sur l'objet dangereux qui peut être, pour les groupes sectaires : les religions établies, les groupes primaires ou secondaires en la personne des familles, amis, instances de contrôle, institutions ou organisations. Mais ce peut être également les médias, des idées, doctrines ou autres objet réifié sur lequel va s'exercer, de façon magique, l'omnipotence du groupe sectaire dans son désir infantile.

De plus, en désignant et en nommant l'objet dangereux et l'objet messie, l'idéologie parachève sa fonction d'intégration, unit ses membres en un discours commun de référence à la même réalité psychique.

Un rapide aperçu concernant le clivage nous permet de souligner l'importance de ce concept, né des travaux de Mélanie Klein qui, tête de proue de l'école anglaise, fut la première à donner à l'objet interne son statut de réalité psychique. Objets internes et externes sont à mettre en relation avec les mécanismes de projection et d'introjection.

Le clivage qu'elle relie aux positions paranoïdes-schizoïdes et dépressives s'élabore comme modalité défensive à l'égard des angoisses que ces positions suscitent chez le jeune enfant.

Tout comme l'enfant, l'adepte qui se sent menacé par son environnement intérieur et extérieur va cliver celui-ci et projeter à l'extérieur ce qui est cause, à ses yeux, de persécution. D'où, la plupart du temps, la nécessité de trouver un bouc émissaire, le groupe sectaire devenant le bon "sein" c'est-à-dire, symboliquement, celui qui est aimant et nourricier.

Cela nous permet de nous sensibiliser aux fonctions capitales du discours idéologique qui nourrit de son bon lait, l'adepte et le groupe et les constitue en "frères de lait" tandis que "les mauvais objets" que l'on tente de tenir à distance et de contrôler sont vécus comme persécuteurs.

On notera que ce sentiment de persécution est fréquemment mis en avant par les organismes de défense des les mouvements sectaires pour s'ériger en victimes. En se réclamant du statut de nouveaux mouvements religieux (NMR) nombre de ces groupes s'octroient, par là même, celui de victime au même titre que les premiers chrétiens.

Ce système binaire en tout bon / tout mal nie la réalité qui attribue aux êtres et aux choses des nuances moins tranchées.

Déni de la réalité et clivage vont de pair mais on pourrait également retourner le point de vue ci-dessus et inversement dénoncer le même clivage chez ceux qui ne voient dans les sectes qu'un objet "mauvais" et, pris dans le piège manichéen, partent parfois à la "chasse aux sorcières".

B - L'idéologie comme pensée contre le penser.

Parler de l'idéologie comme appareil à penser contre la pensée, implique une approche préalable des données théoriques que les travaux de W.R Bion ont mis à jour. Les éléments qu'il donne permettent de "caractériser l'appareil à manipuler les pensées dans l'idéologie, et ses rapports avec l'identification projective".

En effet, ce célèbre disciple de l'École Kleinienne postule l'existence de pensées primitives, de protopensées qu'il nomme éléments béta. Ces éléments resteront objets bizarres, informes voire terrifiants, s'ils ne rencontrent pas un bon conteneur (la mère, le plus souvent) qui, par sa capacité à les accueillir et à les contenir, pourra les métaboliser en éléments alpha, germes de la pensée naissante.

Selon lui, ce qu'il définit comme "la capacité de rêverie de la mère" est déterminante pour l'enfant. En effet, par cette capacité appelée fonction alpha les éléments béta sont transformés de telle sorte que, rendus assimilables par l'enfant, ce dernier est en mesure d'élaborer sa pensée et de construire "un appareil à penser">.

Dans "Contes et Divans", R.Kaës définit "la fonction conteneur comme l'ensemble dynamique formé par la réunion d'une fonction alpha et d'un contenant permettant l'avènement d'éléments alpha ou bien l'actualisation de ceux-ci."

Lorsque dans le cas contraire, la mère ne peut assurer cette fonction, cet échec à transformer les éléments béta en éléments alpha contraint l'enfant à mettre en place un mécanisme hypertrophié d'identification projective, "c'est à dire non pas un appareil pour penser les pensées mais un appareil pour débarrasser la psyché de l'accumulation de mauvais objets internes".

Se fondant sur les travaux du psychanalyste anglais, R.Kaës souligne les similitudes que comporte la position idéologique avec celle d'échec de la pensée.

Le groupe dont la position idéologique se constitue en un pseudo contenant n'est pas en mesure d'assurer la fonction alpha qu'en attend le sujet du groupe et qui lui permettrait de transformer les données brutes de l'expérience qu'il vit. Dans ce cas, le groupe restitue telles quelles les identifications projectives qu'il reçoit et, de plus, y ajoute les siennes, comme la mère le ferait, dans ce cas, pour son enfant.

R.Kaës écrit : "La position idéologique comporte ce double aspect : d'une part une identification projective non transformée, et les éléments béta (persécution, faute) sont non seulement reprojetés tels quels, mais, de plus, ils sont liés ensemble (de force, par le processus secondaire); d'autre part une idéalisation qui bloque l'accès à la dépression (à la symbolisation, au travail du deuil, à la formation de l'objet total): l'absence, la perte est toujours (dé)niée " Mais pour W.R Bion, cette intolérance à la frustration, entraînant la défaillance décrite ci-dessus, peut conduire l'individu à développer un sentiment d'omnipotence et d'omniscience .

L'individu ne pouvant ni fuir ni accepter la frustration et son corollaire le principe de réalité, va substituer l'affirmation à la discrimination, le non penser à l'activité du penser, l'omniscience à l'apprentissage.

3 - LA RUPTURE CATASTROPHIQUE

Celle-ci survient lorsque sont mis en question d'une part l'espace psychique de l'individu en tant que sujet singulier, d'autre part celui de l'ensemble transsubjectif dont il est partie prenante et partie constituante.

A propos de cette notion que nous empruntons au travail de R.Kaës, ce dernier écrit : "Une catastrophe psychique se produit lorsque les modalités habituelles de traitement de la négativité inhérente à l'expérience traumatique s'avèrent insuffisantes, et notamment, quand elles ne peuvent être utilisées par le sujet en raison des qualités particulières du rapport entre la réalité traumatique interne et l'environnement".

Selon cet auteur, il s'agit toujours d'une remise en cause profonde des formations intermédiaires, d'une attaque plus ou moins violente du système de liens. A la suite de cet auteur, abordons deux de ces configurations psychiques, formations par ailleurs bifaces car "doublement organisées et signifiantes et dans l'ensemble transsubjectif et dans l'espace psychique propre à chacun des sujets"

Il s'agit, notamment du pacte dénégatif et du pacte narcissique.

Ces formations qui assurent le lien entre la réalité psychique du sujet et celle de son environnement nous sont apparues comme particulièrement remises en cause par les pratiques sectaires telles que nos interviewés les ont évoquées.

Si nous suivons la pensée des auteurs qui, comme R.Kaës et E.Diet ont abordé plus spécifiquement ce sujet, nous pouvons penser que si ces pratiques désorganisent plus ou moins gravement les structures du lien, procèdent au désétayage et à la désintrication des liens ainsi qu'à la désintégration des formations intermédiaires, ceci entraînera ou peut entraîner une catastrophe psychique pour le sujet et objet de ces pratiques.

E.Diet, à propos du travail de la mort et de la destructivité dans les institutions décrit les processus mis en ouvre et particulièrement les attaques agies par le thanatophore ou/et ceux qui ont été instrumentalisés dans ce sens. Ces attaques portent plus spécifiquement sur le pacte dénégatif ainsi que sur le contrat narcissique.

1 -  Attaque sur le pacte dénégatif.

Le pacte dénégatif , écrit R.Kaës, " assure, à côté du refoulement conjoint, le rejet requis pour être ensemble"

Cette formation se caractérise, comme toute formation intermédiaire par le fait que son origine, sa structure et sa fonction tiennent au lien qui se tisse entre le sujet et l'ensemble dont il fait partie.

Lorsque ce qui fait le lien est invalidé, disqualifié ou sapé, le maintien des espaces psychiques communs n'est plus assuré, ce pacte qui était "accord tacite sur un dire divisant" est lui-même rompu, ce qui fondait la sécurité de base de l'ensemble est attaqué. E. Diet décrit la double fonction organisatrice du pacte: "chaque ensemble transsubjectif", écrit-il, "s'organise positivement mais aussi négativement."

Nous avons tous conscience que ce qui fonde notre groupalité se construit positivement à partir d'un ensemble d'idéaux, d'idées, d'identifications, d'investissements mutuels dont le caractère commun fait ciment. Fait également ciment ce qui nous relie "négativement" dans ce qu'ensemble nous refoulons, rejettons, sacrifions ou nions, sur ce que nos sacrifices et nos renoncements ont de commun.

Le besoin et la nécessité d'être ensemble nous impose ce type de pacte qui, lorsqu'il est rompu, invalide ce que nous avons pensé construire et vivre dans nos groupes d'appartenance.

Les pratiques sectaires en clivant, le plus souvent, les deux aspects du pacte dénégatif, libèrent la violence qu'il jugulait, font apparaître comme arbitraire et inacceptable les sacrifices, les renoncements que les individus avaient acceptés dans leur quotidien et ce, dans l'interêt mutuel du sujet et de l'ensemble.

Il nous est aisé de constater, en lisant les interviews, cette espèce de regard neuf que chacun porte sur son passé, le sentiment profond de naître à une nouvelle liberté, de s'être enfin affranchi de ce qui nous liait et nous tenait prisonnier; pseudo-liberté car, en dénonçant le "négatif" des liens familiaux et leur tyrannie, le peu d'intérêt de la tâche primaire et le poids professionnel qu'elle entraîne, ainsi que les diverses contraintes sociales qui sont les nôtres, les pratiques sectaires clivent la réalité et ouvrent pour la déliaison de ce qui fondait la cohésion des groupes d'appartenance de chacun.

L'attaque sur le pacte dénégatif va de pair avec celle qui consiste à détruire le contrat narcissique. R.Kaës écrit : " toute modification dans les alliances, contrats et pactes met en cause la structure du lien de l'ensemble transsubjectif et des sujets eux-mêmes. Réciproquement, toute modification de la structure du lien se heurte aux forces qui soutiennent les alliances, le contrat et le pacte comme composante irréductible du lien de l'ensemble et des sujets". Selon ce même auteur, contrat narcissique et pacte dénégatif sont face et contreface l'un de l'autre et à ce titre complémentaires entre eux.

  2 - L'attaque sur le contrat narcissique.

C'est à Piera Aulagnier que nous devons la description de cette formation et l'introduction de cette notion capitale.

H.Troisier , évoquant l'ouvre de Piera Aulagnier montre comment cet auteur parle de l'entrée en scène du contrat narcissique qui assigne à chacun une place au sein du groupe. Chaque être humain investit dans cette place au sein du groupe et assure la continuité de celui-ci, tandis que réciproquement, le groupe investira narcissiquement ce nouveau venu. Le discours porteur d'idéaux et de valeurs l'accueille conformément au mythe fondateur de l'ensemble, discours dont on attend, de chaque individu, qu'il le reprenne à son compte. Le groupe est responsable du sujet qui s'y insère, tout comme le sujet est responsable, à son tour, du groupe, afin d'en assurer la continuité et la cohésion. R. Kaës, reprenant les lignes directrices de cette importante notion en souligne les trois aspects déterminants pour la vie de tout sujet:

Le premier est que" tout être humain est, à lui-même sa propre fin et qu'il est, en même temps, membre d'une chaîne à laquelle il est assujetti".

Le deuxième" est que les parents constituent l'enfant comme le porteur de leurs rêves de désirs non réalisés et que le narcissisme primaire de celui-ci s'étaie sur celui des parents"

Le troisième "est que l'idéal du moi est une formation commune à la psyché singulière et aux ensembles sociaux"

Piera Aulagnier a souligné que le contrat narcissique désigne " ce qui est au fondement de tout possible rapport sujet/société, individu/ensemble, discours singulier/ référent culturel".

Cette conception l'avait conduite à introduire par là même, la notion du sujet du groupe : "le contrat narcissique s'établit grâce au pré-investissement narcissique par l'ensemble de l'infans comme voix future qui prendra la place qu'on lui désigne; il dote celui-ci, par anticipation, du rôle de sujet du groupe qu'il projette en lui". R.Kaës, citant P.Aulagnier distingue deux types de contrat, différents selon leur forme et les enjeux qui sont les leurs."Le premier, écrit-il, est conclu dans le groupe primaire comme on vient de le voir, le second dans les groupes secondaires. C'est celui-ci qui nous occupe dans la mesure où tout groupe de formation constitue un groupe de type secondaire, remettant en cause de façon plus ou moins conflictuelle ou complémentaire le premier contrat. Qu'en est-il des modalités mises en place dans le groupe de formation à visée sectaire.

L'attaque plus ou moins implicite effectuée sur les liens familiaux, les appartenances religieuses et/ou politiques, les pressions exercées afin que les individus quittent ou délaissent leurs autres activités (sportives, culturelles ou autres) au bénéfice des seules activités du groupe sectaire donnent à penser que les nouvelles affiliations se font, non pas dans la continuité ni dans le changement et la complémentarité inhérente à tout processus formatif, mais dans la rupture et l'opposition au nom d'un pacte qui contiendrait et transmettrait de la violence, pacte que R.Kaës entend " par opposition avec le contrat comme le résultat d'une paix imposée. Le pacte narcissique désignerait ainsi une assignation univoque ou mutuelle à un emplacement de parfaite coïncidence narcissique : cet emplacement ne supporterait aucun écart."

Nos interviewés évoquent très explicitement ces processus qui les conduisent peu à peu à cliver leur vie, à opérer un repli sur soi, à ne plus voir leurs amis, leur famille. Benoît n'a plus de temps à lui, il doit être re-baptisé, Claude, Hugues se brouillent avec leurs amis ou opèrent une pseudo réconciliation avec leur famille, Valérie a tout quitté au nom d'un pacte narcissique qui l'a conduite au goulag et la maintient dans une position schizo-paranoïde permanente et chronique, proche de la position psychotique, Virginie "vit" la nuit et est invitée à lier un pacte avec une sorte de groupe virtuel dont l'appartenance commune passe par la transe chamanique, affiliation peu commune aux occidentaux que nous sommes. Reprenons ce que R.Kaës en dit :" lorsque le contrat narcissique est mis en péril, le sujet est atteint dans le double statut que freud lui reconnaît en tant qu'il est à lui-même sa propre fin et en tant qu'il est membre d'une chaîne ( d'un ensemble) à laquelle il est assujetti"

Lors de la catastrophe psychique, la "désintrication narcissique et libidinale du lien est véritablement mise en ouvre, le fantasme est agi. Ne subsistent que les composantes léthales de la pulsion de mort."

R.Kaës note que " le sujet meurt psychiquement de cette désintrication du lien transsubjectif qui renforce la désintrication des liens et des énergies intrapsychiques, avec lesquelles, pour ce qui concerne ses formations et ses processus les plus indifférenciés et vitaux, elle tend à se confondre"

Bien que ce chercheur développe d'autres aspects inhérents aux coproductions aliénantes nous nous en tiendrons à celles qui viennent d'être évoquées.

Notons, cependant, la communauté de déni proposée par M.Fain (1981) ainsi que l'alliance dénégative introduite par M.Th Couchaud (1986) qui confirment, s'il en était besoin, les dimensions mortifères et désorganisatrices de la catastrophe psychique que peuvent vivre certains sujets soumis à ses enjeux. Nous pensons que tel est le cas pour certains individus sous l'emprise sectaire.

Il se confirme également que c'est non pas "le contenu même du système de croyance" qui est à prendre en compte, ("l'énormité de ce à quoi peuvent croire les adeptes" est de l'ordre de l'impensable) mais bien le lien à l'autre qui est à analyser.
 
 
 

 V- CHAMP D'INVESTIGATION

A - METHODE MISE EN OUVRE POUR NOURRIR LES HYPOTHESES
  1 - Les entretiens. Nous avons choisi d'interviewer 8 adultes à propos de l'expérience qu'ils avaient vécue lors de sessions ou stages de formation émanant de groupes qualifiés de groupes sectaires dans le rapport rendu par la Commission Parlementaire en janvier 1995.

Un seul mode d'entretien a été choisi: il s'agit de l'entretien non directif tel qu'il a pu être préconisé par Carl Rogers et dans lequel l'attitude avant tout empathique de l'intervieweur devrait permettre d'en appeler à l'expérience affective, à "l'inconscient cognitif" de l'interviewé dans la mesure où l'entretien peut lui permettre d'avoir à sa disposition un temps et un lieu pour réfléchir à ce qu'il a vécu, une opportunité pour effectuer éventuellement des prises de conscience.

Pour ce faire, outre les cours dispensés en milieu universitaire dans le cadre de l'UE D 2.411 ainsi que les cours de travaux pratiques qui y sont joints, nous avons consulté plusieurs ouvrages dont les précieuses indications nous ont permis d'améliorer notre comportement d'intervieweur non directif, du moins l'espérons-nous.

Parmi nos lectures mentionnons :

- Blanchet (A) et al. L'entretien dans les sciences sociales . Dunod- Paris- 1985.

- Blanchet (A). Ghiglione ') et al : Les techniques d'enquête en sciences sociales . Dunod- Paris- 1987.

- Bourdieu(P) : Comprendre in La misère du monde. Seuil-Paris 1993- pp 903/939

- Ghiglione (R), Matalon ( B), Les enquêtes sociologiques, théories et pratiques- A;Colin- Paris- 1991 - Collection U.Sociologie.

C'est ainsi que, par ce mode d'entretien nous nous sommes proposés de faire appel auprès de l'interviewé à deux types d'informations: les premières d'ordre cognitif, les secondes d'ordre affectif comme le précisent Ghiglione et Matalon dans l'un des ouvrages sus - cités.

Nous avons eu conscience que "le discours énoncé par l'interviewé est construit en interaction permanente avec l'intervieweur qui en sollicite la production linéaire à l'aide de ses interventions- commentaires"

"Tout entretien de recherche débute donc par une consigne inaugurale de l'intervieweur, celle-ci doit être claire et non contradictoire avec le contrat initial et plus précise que celui-ci quant à l'objet de la demande"
 

2 - Ma demande.


Elle s'est adressée, dans un premier temps, aux associations telles que l'Association de Défense des Famille et de l'Individu (A.D.F.I)-10 rue du père Julien Dhuit 75020 Paris et le Centre d'étude et d'éducation Contre les Manipulations Mentales (C.C.M.M) 138 avenue Félix Faure 75015 de Paris.

La demande, formulée par écrit auprès de ces deux associations en en stipulant les raisons, fondait ma demande et s'engageait au respect des impératifs de l'anonymat et de la discrétion, les associations concernées devant se limiter à me mettre en rapport avec des personnes susceptibles de correspondre à ma demande qui concernait des personnes ayant suivi dans ou hors de leur entreprise une formation dispensée par un organisme ou une filiale de groupes sectaires, à titre personnel, privé ou professionnel.

Je proposais, afin de préserver un total anonymat à la personne concernée qui serait contactée par l'une de ces associations, que celle-ci me joigne directement à mon domicile, afin que nous puissions prendre rendez-vous, sans, pour autant que je sache qui elle était, ses nom, adresse et téléphone me demeurant inconnus.

Le CCMM ne me répondit jamais et ne donna aucun suivi à ma demande en dépit de mes appels réitérés et explicatifs quant à mon statut d'étudiante. L'ADFI ne fit pas mieux.

Cela s'avérait donc beaucoup plus difficile que je ne le pensais. Je dus en conséquence me tourner vers mon mari, bénévole de l'ADFI, qui, tout en respectant l'anonymat de ces personnes eut la possibilité de leur demander de prendre contact avec moi si cela leur était possible.

C'est ainsi que j'eus un premier contact téléphonique avec Sophie, Brigitte, Virginie , Benoît, Valérie, Christian, Claude et Hugues..
 

3 - Modalités et critères de choix de la population étudiée.


La population étudiée a été choisie compte tenu de notre souci premier d'obtenir un corpus homogène.

Population interviewée.
Nom Age Statut socio professionnel Nom du groupe Durée de la formation suivie Lieu d'origine du groupe Intitulé.
Benoît 20-25 ans Étudiant en études commerciales Y..... de Paris 2 à 3 mois États-Unis Formation "chrétienne"
Brigitte 40 ans ou plus Enseignante en maternelle Z.E.P - plusieurs sessions de courte durée. États-Unis Ouverture des "chakras"
Sophie 20-25 ans Étudiante en études commerciales K..... plusieurs sessions intensives courtes États-Unis Amélioration personnelle
Virginie 35-40 ans Études en sciences cognitives(aaancienne journaliste) Institut M..... 3 à 4 jours ou nuits Pays-Bas Ouvertures : séminaires de développement personnel .
Hugues 35-40 ans Cadre dans le secteur du tourisme K..... plusieurs sessions de courte durée États-Unis Amélioration personnelle
Claude 35-40 ans Professeur de musique dans un conservatoire K..... plusieurs sessions de courte durée États-Unis Amélioration personnelle et guérison
Valérie 40 ans ou plus En phase de réinsertion professionnelle Église de Z...... plusieurs années États-Unis Amélioration personnelle et guérison
Christian 35-40 ans Ingénieur informaticien Église de Z...... quelques semaines États-Unis Amélioration personnelle et guérison
De ce fait, tous les interviewés ont plusieurs points en commun dans:

Leur démarche , tous se sont inscrits "de leur plein gré "aux formations proposées et nous entendons par là que ce fut de leur propre initiative et non par sous la pression ou l'incitation de leur employeur ou dans le cadre d'une formation exigée par leur milieu professionnel.

Leur trajectoire socio-culturelle et professionnelle à laquelle ils appartiennent. Tous, à l'exception de Valérie ont une vie professionnelle normale se situant dans le créneau des "cadres" : professeur, informaticien, deux sont étudiants en école supérieure de commerce et marketing, tous font donc partie de ceux qui seront "qualifiés" et qui ont donc bénéficié d'une solide formation initiale et d' études plus ou moins longues et satisfaisantes ce qui peut donner à penser que ceci exclut la possibilité d'échec scolaire ou d'accident de biographie, en tout cas, aucun n'en fera-t-il état.

Leur demande sociale de formation. Elle semble avoir été d'ordre qualifiante, non pas dans un but d'insertion ou de réinsertion sur le marché du travail, mais dans l'objectif d'une demande de promotion sociale et professionnelle; toute formation apparaissant comme paramètre incontournable lorsque des transformations importantes au sein du marché du travail exigent une meilleure gestion des ressources humaines.

Leur âge : A l'exception de Benoît et Sophie - tous deux étudiants - ils ont tous entre 35 et 45 ans. L'âge moyen auquel ils ont été " recrutés ", à l'exception encore de benoît et Sophie, se situe autour des 35 ans. Ils font néanmoins état, dans leurs interviews, d'une importante disparité dans le milieu intergénérationnel participant aux formations.

Leur implication concernant le thème Toutes ces personnes avaient en commun d'avoir subi un certain traumatisme à la suite de leur "expérience" et éprouvaient un certain besoin d'en parler, sentant, plus ou moins son côté "trouble" . Lorsqu'elles ont appris l'existence d'associations s'occupant des problèmes relatifs aux procédés sectaires ,elles se sont empressées de se manifester auprès d'elles soient :

:L'A.D.F.I ( Association de défense des familles et de l'Individu)
Centre d'accueil et d'information sur les mouvements sectaires .
10, rue du Père julien Dhuit. 75020 PARIS.
et

Le C.C.M.M ( Centre de documentation, d'éducation et d'action, Contre les Manipulations Mentales - Centre Roger Ikor)
138, avenue Félix Faure 75015 Paris.,

dont le Président , Alain Vivien, ancien Ministre, est plus connu comme étant le premier député à avoir remis au Gouvernement le tout premier rapport sur le thème des sectes en 1985.

C'est par ce biais que je les ai contactées et qu'elles ont accepté d'être interviewées.
 

4 - Le matériau empirique


Il se compose d'un corpus de huit entretiens effectués entre le 13 décembre 1997 et le début février 1998 dont la consigne de départ était : " Vous avez suivi des stages de formation avec un organisme qui s'appelle ........, que certains pensent être un mouvement sectaire. Pourriez-vous me parler de votre expérience et donc de ce que vous avez vécu, ressenti à travers cette formation ? "

Parmi les personnes interviewés nous avons quatre femmes et quatre hommes. Les interviews ont été enregistrés puis retranscrits en numérotant les paragraphes.

Pour plus de commodité de la lecture de l'analyse de discours de ce corpus, nous choisissons de le séparer du reste du mémoire et de le présenter dans un document intitulé : TOME II - CORPUS D'ENTRETIENS.
 

VI - ANALYSE DU MATERIAU EMPIRIQUE.

Cette analyse se fera sous deux formes: en effet, d'une part nous allons collecter sous des catégories précises, l'ensemble des extraits significatifs de nos entretiens et, d'autre part, nous allons tenter d'analyser le discours de chacun de nos interviewés.

A - APPROCHE THEMATIQUE.

Nous avons dégagé quatre grandes catégories de l'analyse du matériau empirique; ces catégories ont été, elles-mêmes divisées en sous catégories ou dimensions afin d'analyser de façon claire l'ensemble des discours. Nou présentons ce découpage sous forme de tableau afin de permettre au lecteur d'embrasser d'un seul coup d'oil, les différents aspects de notre analyse.

Nous nous emploierons ensuite à justifier la portée heuristique de notre travail en tentant de relier ce qui émane des catégories et les hypothèses avancées.
 

1 - Construction des thèmes


TABLEAU RECAPITULATIF

Catégories Sous-catégories.
1 - Le groupe Son cadre et son fonctionnement.
2 - La personne parlant d'elle 
d'un point de vue clinique
2-1 - Sentiment d'attirance

2-2-Sentiment de dépersonnalisation 
et d'infantilisation

2-3 - Angoisse de dévoration, celle de se vider,d'être "bouffé", dépossédé, spolié.

2-4-Manifestations psychosomatiques : 
du doute à la révolte


 
 
 
  3 - Le groupe dans une perspective clinique
3-1 - Mécanismes de séduction.

3-2 - Mécanismes d'embrigadement et d'aliénation.

Construction et maintenance par le discours 
Idéologique.

3-3 - Mécanismes d'ostracisme:

Clivages et ruptures par rapport à la société.

3-4 - Sentiment d'euphorie

4 - L'individu et le groupe: 
articulation des processus
psychiques individuels
et groupaux.
Perception du leadership du point de vue
de l'individu et du groupe.

  2  - Confrontation des entretiens aux hypothèses.

Afin de permettre une lecture plus aisée, les huit entretiens mentionnés ont été regroupés dans le tome II .

Dans le tome I , et dans le but que notre lecteur puisse se référer rapidement aux entretiens dans leur globalité, chaque extrait cité porte le numéro du paragraphe dont il est issu.

D'autre part, certains mots, phrases ou passages ont été soulignés comme nous paraissant plus particulièrement significatifs au regard de nos hypothèses et afin de faciliter une consultation rapide des documents.

1 - Le groupe, son cadre et son fonctionnement.

Cette catégorie désigne l'ensemble des conditions dans lesquelles un dispositif de groupe de formation va fonctionner.

Conditions spatio-temporelles aussi bien que financières lorsque celles-ci sont précisées ou simplement évoquées.

R.Kaës dans "La parole et le lien", cite D.W.Winnicot pour lequel le concept moderne de cadre renvoie à la notion de setting, désignant "par là, l'ensemble de tous les détails de l'aménagement du dispositif psychanalytique "de soin" qui contribuent à sa stabilité".

Benoît

§ 6 Donc, à partir de... de première rencontre dans la rue, c'était...., c'était à la sortie d'un métro, à 200 mètres de chez moi et bien euh...., chaque semaine, il m'a rappelé jusqu'à que j'accepte de venir à, donc à une de ses réunions de euh.. .. d'étude de la Bible.

§13 ...petit à petit je suis allé d'abord à une réunion par semaine pendant 3 semaines, un mois. Et je suivais des études, pour étudier la bible,...

§15 Donc, pendant 3 semaines, un mois, pendant les vacances scolaires, mois de juillet -mi-août, fin août, j'ai suivi des études d'abord une fois par semaine, donc des gens qui venaient chez moi ou j'allais chez eux pour suivre des études particulières, donc euh...., moi j'étais seul face à deux personnes qui me faisaient étudier la Bible avec des thèmes comme : " Qui est Jésus ?  euh.... ", " La Foi  euh..... ", "l'humilité euh..... ", ....

§17 A cette époque-là donc, jusqu'au 15 août donc, d'abord j'allais à une réunion par semaine donc avec 12 autres personnes, plus j'avais une réunion euh..... d'étude particulière.

§18 Ensuite euh........., au bout de15 jours, 3 semaines, de toute façon en même temps de ces deux réunions, et ben je voyais A.....et une personne qui me faisait euh......, j'ai oublié le nom, euh....qui me faisait étudier.

§19 Ben, je les voyais en dehors, ils m'invitaient à des soirées cinéma, vidéo chez eux, à des goûters euh..... à faire du sport avec eux. ...

§21 .... on m'a demandé d'aller à d'autres réunions, alors euh....., je crois que c'est au bout d'un mois ou un mois et demi, donc ça nous portait fin août début septembre. Euh....là euh...., ben je, j'ai été entraîné à d'autres réunions donc avec tout le groupe, c'est-à-dire que les différents groupes de....,d'étude biblique euh... se retrouvaient tous ensemble par région nord, sud, est, ouest. Et euh.....on chantait ensemble, on priait ensemble et donc on essayait de se rencontrer.

§25 Donc euh....., bon euh.....jusqu'à fin septembre, j'ai repris les cours euh....., fin septembre début octobre. Euh..... vers mi-septembre, je suis allé à un week-end qui se passait en Bourgogne, je sais plus exactement dans quelle ville, je crois que c'est vers Châlon ou Dijon, Dijon oui !

Brigitte

§2 : Oui bon ben, c'est...., y a 3 ans, je suis allé voir un ostéopathe pour des problèmes de dos et ce monsieur au bout de quelques séances m'a proposé de euh...!!., de suivre un stage euh...!!., sur l'énergie, pour euh...!!., pouvoir se soigner, soigner les autres......

§3 Il y a différents niveaux, donc le 1er niveau, nous étions euh...!!. 6 ou 7 personnes reçues par ce monsieur, donc à raison de 3 soirées de...., de 2 heures chacune. Bon, dans cette soirée euh...!!il s'est présenté pour les personnes qui ne le connaissaient pas et euh...!! il nous a expliqué le but de euh...!!., de cette Association, puisque c'est comme ça qu'il l'a présentée, comme étant une Association.

§9 Ce qu'il nous proposait, c'était de euh...!!., d'effectuer des soins pour vérifier l'exactitude de..., de ces...... , de ce qu'il avançait, au cours de ces 3 jours, alors les gens qui étaient présents y avait des patients de ce monsieur et d'autres personnes qui venaient envoyées par des euh...!!., par des.... , personnes du corps médical.

§12 Il a parlé de l'ouverture de chakras, je pense que c'est 40 ou 60% qu'il effectue à la fin de euh...!! du premier stage Il a parlé du 2ème stage, donc il n'est pas question de poser des questions, puisque les réponses euh...!., les réponses étaient toujours au niveau suivant et puis euh...!., il nous a donné des petits livrets avec la correspondance des chakras et des points d'actions.

§16 Il y avait là euh...!., on était entre 30 et 40 personnes, des observateurs, enfin moi, ce que j'appelle des observateurs de euh...!., de cette Association. Ils étaient 6 ou 7 à peu près dont un couple, mélangés hein ! ils étaient assis euh...!

§18 Il y avait rien de plus sauf euh...!., qu'il nous a demandé de passer à la pratique, donc euh...., nous étions par deux et nous étions euh...!., on nous proposait euh...!., un cas de figure et nous devions effectuer des soins, observés et par euh...!., par les...., les adeptes.

§22 Et ce 3ème niveau, ben ! ça se déroulait euh...!., ou en Belgique, en Allemagne, au Canada, aux Etats-Unis. Donc, c'était à nous de choisir.

§23 Alors le 1er niveau euh...!., était payant, c'était 250F, le 2ème niveau identique 250F et plus on augmentait de niveau, plus on augmentait au niveau de la somme, c'est-à-dire que le 3ème niveau, c'était euh...!, un montant de 1000F (..........)

§29 Donc ce monsieur, moi je l'ai revu après ces...., ces 2 stages, alors y a eu aussi au 2ème stage, une...., l'ouverture de chakras de 60 ou 80%. Et pour être très, très efficace il fallait faire 100% et pour faire 100% , il fallait faire le 3ème niveau.

§30 A chaque fois qu'on posait une question, c'était euh ... faites le 3ème niveau, vous en saurez plus au 3ème niveau, euh bon....

§85 Donc, y a 6 niveaux je crois jusqu'à présent euh...!., dans cette euh...!.secte, je pense qu'il y aura un 7ème niveau, un 8ème niveau et plus ça ira , plus ça sera cher. Ce qui était assez étonnant, c'est que le thérapeute a oublié de me dire que c'était payant et euh...!., j'ai euh...!., je connais des gens qui ont fait cette formation et à la base c'était gratuit. .......

§86 Euh...!., à 250F à raison de euh...!., de 30 personnes, je pense que en une séance il..., il était déjà remboursé. Alors il m'a dit qu'il fallait qu'il loue la salle euh...!.

§87 Donc, à chaque fois qu'on parlait de problèmes d'argent, il se sentait assez mal à l'aise et on discutait un tout petit peu et il me demandait de passer à autre chose.

Sophie

§2 Je l'ai vraiment vécu en euh..!..., en deux temps parce que euh..!..., c'est une Formation qui se passe euh..!...qu'on suit d'abord avec euh..!..., un séminaire intensif qui donc dure tout un week-end et à peu près euh..!..., je me souviens, peut-être une douzaine euh..!..., 10 à 12 heures par jour, pendant euh..!..., pendant 3 jours et ensuite une soirée le 5ème jour.

§3 Ça se passe sur vendredi, samedi, dimanche. Le lundi, il se passe rien et on retrouve tout le groupe le mardi soir et ensuite après ça, euh..!..., il se passe quelques semaines sans que euh..!..., le groupe ne se réunisse et ensuite chaque semaine pendant 8 semaines, le groupe se réunit à nouveau pour là mettre en action les euh..!..., les principes que..., qui nous ont été inculqués pendant le euh..!..., pendant le week-end.

§4 Moi je euh..!..., je dis que j'ai vécu un peu ce..., cette Formation en 2 temps parce que ben, le, le , ce week-end qu'ils appellent Xxxx euh..!..., je l'ai passé aux Etats-Unis et la Formation Continue qui s'appelle le Xxxx en Action demandant l'application de tout ce qui a été appris durant le week-end, je l'ai euh..!..., je l'ai suivi en France.

§5 C'est euh..!..., c'est un Organisme qui est un peu partout dans le Monde et qui commence un peu à s'implanter en Europe et euh..!..., alors j'ai vraiment eu deux sentiments très, très différents. Euh..!..., aux Etats-Unis je suivais plutôt un stage de euh..!..., de euh..!..., de motivation : " Comment se retrouver soi-même ? ". C'était bien plus euh..!..., psychologique et de euh..!..., d'introversion que de euh..!..., moi je l'ai pas du tout perçu comme une secte,quelque chose de mauvais ou quelque chose ni même de curieux.

§6 C'est plutôt, en arrivant en France que je me suis posée des questions, sur euh..!..., notamment sur le euh..!..., la façon dont les méthodes étaient euh..!..., étaient transmises, les principes étaient transmis. Je trouvais les méthodes un peu euh..!..., un peu étranges, beaucoup plus violentes que ce que j'avais vécu aux Etats-Unis et euh..!..., plus euh..!..., plus strictes. C'était euh..!...

§9 Euh..!..., mais je veux dire que aux Etats-Unis, c'était vraiment un dialogue entre le euh..!..., l'intervenant principal et euh..!..., et le groupe alors que en France c'était plutôt une leçon, une morale avec un euh..!..., un sentiment de culpabilité plus euh..!..., beaucoup plus prononcé en France. Je veux pas dire qu'aux Etats-Unis, ils n'ont pas joué sur le euh..!..., le sentiment de culpabilité des euh..!..., des participants, néanmoins c'était pas..., y avait pas euh..!..., pas d'agression.

§41 On se voit chaque semaine ou tous les 15 jours et donc y a des devoirs à faire entre, des devoirs .......

§53 : Le Xxxx en action ben moi j'ai, j'ai laissé le euh..!..., j'ai pas créé un suivi d'ailleurs euh..!..., on est, on est en petits groupes, donc le Xxxx en Action c'était euh..!.., les personnes qui ont suivi le Xxxx donc le week-end forment ensuite de petits groupes de euh..!..., quatre, cinq, voire six personnes où on est censé se voir entre chaque semaine pour une petite mise au point, donc " Qu'est-ce que t'as fait.... ", c'est le suivi.

§71 " Je suis comme le Coach d'une équipe de football, je suis euh..!, vous êtes l'équipe, donc c'est vous qui allez jouer le match, c'est vous qui allez avoir tous les éléments en main, je suis celui qui va vous guider ", donc " Faites juste ce que je vous dis bêtement ", c'est un entraînement qu'on va faire pendant ces 3 jours ou pendant les 8 semaines qui suivent l'entraînement intensif quoi et je suis vraiment votre coach et faites sans penser ce que je viens de vous dire et euh..! après vous pourrez penser, après vous pourrez mettre en application si vous voulez mais je suis votre coach, je suis là pour vous enquiquiner, pour vous ennuyer mais c'est pour votre bien ", donc voilà !

§72 ...... y a une fois de temps en temps une réunion alors qui n'a rien à voir avec euh..! ces, avec ces séminaires, ces cours euh..!, c'est pour euh..!, ben c'est pour ramener d'autres personnes, c'est des euh..!, ils appellent ça des soirées spéciales où il y a un thème qui est développé, alors parfois c'est euh..!, c'est très curieux parce que là en ce moment je suis sûre comme on est en période de Noël, ça doit être la famille, les vacances parce que l'année dernière à cette période-là, c'était ça, euh..!, au mois de juin c'était euh..! les vacances, le bien-être et l'épanouissement de soi-même, donc c'est euh..! ça dépend vraiment euh..! des saisons et c'est très approprié.

§74 ...... après ça dure une demie heure ¾ d'heure de euh..!, d'exposé ou de cours magistral sur un thème sociologique de la part de l'intervenant, y a quelques questions, quelques échanges et en fait les questions et les échanges sont un peu préparés parce que on nous prévient quelques semaines à l'avance en nous disant : " Et ben voilà ! la prochaine soirée spéciale va avoir lieu à tel endroit mais surtout sur ce thème-là. Si vous avez des questions, préparez-les et on peut en discuter un peu avant pour voir comment expliquer de la meilleure façon à vos invités euh..! ce dont il s'agit ", donc c'est déjà un peu truqué et euh..!, et après ces réunions, cet exposé magistral y a une séance vraiment très ennuyeuse de euh..!, de racolage commercial.

§75 C'est euh..!, alors les invités sont divisés en petits groupes de une dizaine de personnes et chaque petit groupe va dans une salle et là des exercices du genre euh..!, je pense on vous demande si vous êtes en accord avec votre famille euh..!, si professionnellement ça marche bien euh..! et qu'est-ce que vous aimeriez qui soit mieux dans votre vie ou quelle est la chose que vous aimeriez changer et après, ben... conclusion, évidemment ils vous disent : " Ben, écoutez nous on peut vous aider, c'est super, venez euh..!, venez vous inscrire, ça coûte tant euh..!, vous pouvez euh..!... ", on vous énonce très rapidement les conditions de euh..!, du séminaire : on explique que ça se passe sur 3 jours et ça coûte assez cher mais y a 8 semaines qui sont comprises dans le prix, donc si vous comparez à une séance chez un psychologue, ça coûte vraiment moins cher.

§85 ...... ce qui fait qu'il reste 2 salariés et dans les 2 salariés en fait c'était euh..!, c'était un monsieur belge et sa fiancée. Elle tenait la comptabilité pour K..... France et lui était l'intervenant principal pour les séances et les réunions. Je me suis dit comment euh..! toutes ces personnes à côté font pour euh..!, pour faire ça.......

Virginie

§2 Dans toutes les formations, j'en ai fait deux avec eux, euh...!..., ça a commencé dans un site d'exposition vers République où ils proposaient des formations à la communication et au développement de la personnalité.

§12 On est arrivé, on nous avait demandé de venir avec des vêtements blancs, la soirée était à 600F, euh...!..., y avait des gens de toute nature à peu près, tout âge entre 25 et 65 - 70 ans.

§13 Il a commencé par séparer les hommes des femmes et tout le monde effectivement était habillé de blanc et à la grande surprise, XxxxM..... est arrivé. Il avait l'air pour ces gens qui le connaissaient d'être quand même quelqu'un euh...!..., avec lequel ils étaient très différents.

§15 J'ai remarqué ça avec le consultant et on a un peu souri et en fait la soirée a commencé avec le Chaman qui était en uniforme. Ça ressemblait un peu à..., à un uniforme de l'Armée du Salut, sombre, bleu avec des jeunes femmes en bleu aussi avec des jupes taillées comme euh...!..., comme si elles sortaient d'un pensionnat de bonnes soeurs et déjà cette mise en scène nous a paru un peu bizarre.

§16 Ils se sont assis tout autour d'une table, y avait un crucifix, la photo de quelqu'un qu'on ne connaissait pas, dont ils ont dit que c'était un euh...!..., un Prêtre ou un Pasteur qui avait su et respecter leur culture et les amener à prier.

§17 Donc le Chaman dirigeait à peu près la séance, je dis " à peu près " parce que les quelques personnes qui étaient autour de lui, qui étaient aussi des Brésiliens euh...!..., martelaient avec leur musique le rythme, un certain rythme comme un rythme de tambour euh...!..., assez primitif, qui ressemblait un peu aux battements du cour.

§20 Ça a commencé par l'absorption d'une substance qu'ils appellent daï mé , qui est venue par..., par tonneaux et dans ces tonneaux, ils ont mis juste avant de faire boire aux gens, ils mettaient une espèce de petites fioles, euh...!..., sans couleur, quelque chose de..., d'assez euh...!..., enfin une fiole blanche qu'ils ont rajoutée à cette substance.

§22 Je faisais partie des filles qui touchaient les garçons quoi ! et ça déjà c'était euh...!..., on voyait bien qu'ils n'étaient pas tout à fait d'accord. Il fallait vraiment que les filles soient séparées des garçons et puis la soirée a commencé, chacun a bu cette..., cette substance, qui était un peu euh...!..., qui était une décoction de plantes selon le..., selon le Chaman qui était..., qui venait..., il y avait toute une légende autour de cette substance.

§47 Donc euh...!..., quand euh...!..., la 1ère fois que j'ai été à l'A.D.F.I, je crois que l'A.D.F.Iavait pas entendu parler du GroupeM..... entre temps. Je crois que depuis euh...!..., j'ai l'impression qu'ils ont eu plusieurs demandes de plusieurs gens, j'ai l'impression qu'en tout cas si c'est une façon de faire du fric de XxxxM....., c'est une façon très réussie de faire du fric de type sectaire euh...!..., mais c'est pas une secte comme euh...!..., comme on peut l'imaginer euh......, le prototype de la secte du MANDAROM dans l'absolu.

§50 ...Tout l'art de la chose c'était sur des concepts de visualisation et de reconnaissance des, des images de soi. Ca pourrait être de la thérapie brève, des concepts de thérapie brève digérés par XxxxM......

§51 Donc, je trouve que c'est un bon moyen de faire une présélection et après de faire une espèce de grande messe où on fragilise ensemble les gens et où on les met au pas et après on les relance. ........

§54 ....... Je me suis dit : " Tiens ! c'est marrant, dans quelles, dans quelles particularités vont ces gens " et euh...! je trouvais qu'ils, qu'ils tablaient dans du cadre, c'était des gens, les gens qui étaient là c'était toutes sortes de population mais ça, la façon dont les gens étaient habillés montrait qu'ils étaient relativement coquets, donc euh...!, j'ai trouvé ça étonnant, c'était....

§55 ......J'ai trouvé que c'était particulier, comme catégories de gens qui y étaient et euh...!, je me souviens, à la fin du 3ème jour j'ai discuté avec des gens quand ils sont sortis de cette torpeur etc., c'était des gens qui savaient élaborer qui avaient un discours quand même construit , en tout cas une partie de ces gens-là était déjà bien installée dans, dans... c'était pas euh...!...

§57 ......c'était pas des paumés et ils étaient relativement installés dans, dans la formation de XxxxM..... en fait puisqu' ils parlaient entre eux, de leur formation etc

§58 Donc il semblait que ces gens-là, c'était pas la première fois qu'ils venaient là moi j'avais jamais vu XxxxM....., alors que les trois quarts des gens qui étaient là le connaissaient

Hugues

§6- Je vais avec lui écouter cette présentation donc je euh... dans un institut de formation, nous étions une dizaine de personnes, d'interlocuteurs assez sympa, assez pro.

§8 - Donc, je ne m'attendais vraiment pas à signer ma participation à ce stage en venant euh... donc le stage en lui-même dure 3 jours, la somme à débourser est à peu près de 3000,00 francs .......

§18- Notamment du rythme qui est particulièrement soutenu puisqu'il nous indique que nous allons être en stage de 9h00 du matin jusqu'à 1h00 du matin avec un seul repas par jour vers 17h00 et une pause le matin et une pause en début d'après-midi, il me semble et, et puis une pause vers 22h00 - 22h30, quelque chose comme ça, donc un rythme un peu bizarre .........

§43- Il faut se dire que ce premier est suivi par 10 cours du soir pendant 10 semaines tous les soirs. Une fois par semaine, on a des cours pendant 3 heures sur des sujets avec des exercices à faire pour la semaine suivante, des exercices de groupe.

§50- Bon puis, il fait le stage, 2 mois après et donc moi, j'étais inscrit au second cursus. Je fais ce second cursus la semaine qui précède son 1er stage. Donc plus fort que le 1er stage, plus restreint, 50 personnes à peu près avec des exercices plus poussés, des jeux de rôle sur des exercices de lecture, des exercices qui étaient pas tournés sur une espèce de psychoses, thérapie de groupe qu'on avait vécue dans le 1er stage mais plutôt tournée sur l'individu, sur une relation, euh..., une introspection, sur une analyse un peu plus philosophique etc.

Claude

§6- Et à l'issue de ce que j'en ai tiré. Bon alors nous étions réunis dans une salle de conférence qui se trouvait donc Porte de la Chapelle. C'est une grande salle. Il y avait à peu près 200 sièges puisque nous étions à peu près 200 participants et nous étions convoqués. C'était tout un week-end, donc il fallait qu'on, c'était samedi, dimanche, lundi ou c'était un week-end plus un jour. Y avait 3 jours absolument intensifs puisque nous étions convoqué à 9 heures. La séance commençait à 9 heures pile. La chose qui frappait, qui m'a frappé en entrant outre qu'il y avait déjà des gens installés, c'est l'ordonnancement même de la salle. Tout était tiré au cordeau. La disposition des chaises, euh..., il c'était très, très, très ordonné, l'estrade, le tableau.....tout était écrit avec une parfaite calligraphie, des diagrammes, des choses comme ça.

§7- Donc la prise de contact, alors on se trouve avec des gens qui se... on se regarde un petit peu, euh... l'air de dire qu'est-ce qu'on fait là, qui est on, on se scrute un petit peu, y avait des étrangers, c'était international puisque moi j'étais avec une communauté belge importante qui venait de Bruxelles et de Liège. Il y avait beaucoup de belges, il y avait euh...euh... plusieurs femmes marocaines euh et il y avait d'autres .......il y avait un anglais, un comédien anglais qui n'a pas suivi et il y avait plusieurs personnes de tout........

§63- Voilà la première séance, c'était il faut replacer le passé dans le passé et le laisser et empêcher le passé de revenir et de et que le futur soit conditionné par le passé. Laisser le passé dans le passé pour pouvoir construire autre chose à la place du vide qui était laissé par ce passé qui était définitivement rangé.

§64- ......les moments passés qui nous faisaient faire, qui conditionnaient plus ou moins la vie, fallait qu'on trouve l'origine, euh, et puis le déroulement de la contrariété et euh en plus, on nous demandait de lâcher prise et au besoin de se réconcilier avec les gens avec qui on avait des problèmes ....

§80- Il fallait mettre dans nos vies, en pratique ce qu'on nous avait enseigné, alors, on nous a appris ce que c'était que des rackets, alors le racket, c'est tout ce qui empoisonne et emprisonne nos vies.

§83- Ce racket, c'est si je renonce à ma cage, je perds ma banane et le racket, c'est ça. C'est la banane qu'on tient (...........) je, on la garde parce qu'elle est bonne et on ne veut donc, donc on ne veut pas se libérer d'une prison, de la cage.

§92- Maintenant euh, voilà pour la démarche, alors après il y avait le xxxx en action où il fallait mettre en pratique, donc nous avions des exercices avec des thèmes donnés.

§93- Alors c'était sur des thèmes qui avaient été étudiés pendant le xxxx, alors ça été le racket, alors on a fait une séance sur le racket, c'était une séance sur la formule gagnante, une séance, une des dernières séances. C'était la vie est vide et sans sens euh, il y a eu d'autres choses

§144- .....on se met tous debout " Et fallait tous se prendre par le coude , se mettre en rond et puis tout le monde dit : " Ouais, c'était super, j'ai eu des percées dans ma vie pendant l'assistanat, l'assistanat etc. et je, tout était super, tout était super.

§277- Ah oui ! tous ne sont que bénévoles sauf Xxxx qui devait être le seul payé, ....

§301- Il fallait constamment être d'accord pourvu qu'on soit en accord avec soi, les conséquences des autres, ça ! Eventuellement s'il y avait un gros problème ,? mais emmène le au prochain Xxxx (rire), on va s'en charger (rire) et ça a marché comme ça, ça a marché comme ça, ben c'est comme ça, un peu, que j'y suis venu. Je ne comprenais que dalle , viens à une présentation hein. En tout cas, on ne pouvait pas me donner d'explications sur ce qui s'y faisait. Il fallait que j'y sois. Et il fallait qu'on ait.....moi, j'ai, je crois qu'il faut que j'amène une personne " Débrouille-toi, il faut que tu emmènes 3 ou 5 personnes, débrouille-toi ! "

§302- Il fallait toujours " Débrouille-toi, écoute qu'est-ce qui est plus important dans ta vie "

Christian

§10- Donc, euh!...l'audition Z...... était censée euh!... vous faire mémoriser, vous faire revivre cet accident, y compris la douleur qui l'accompagnait de telle sorte que, de la faire ressortir, et de me la faire revivre plusieurs fois, c'est à dire que l'auditeur me demandait de répéter ça à chaque fois, à chaque fois que j'avais fini ma p'tite histoire, et de la raconter avec plus de détails encore, pour me souvenir d'un maximum de circonstances de l'accident.

§20- Et elle a commencé à m'inscrire donc, euh!... à des cours, des hauts et des bas, donc euh!... des hauts et des bas donc euh!... pour manier comme ils disent. Manier ça veut dire manipuler ou traiter hein! , c'est un terme, c'est, ça fait partie du jargon scientologique. Donc euh!... manier les hauts et les bas. Elle m'a inscrit aussi à d'autres cours euh!..., cours de euh!...communication. Mais euh!... c'étaient des cours qu'étaient pas chers euh!... disons que euh!..., y avait le bou...c'était vendu 600 francs pour un bouquin, mais qui comprenait aussi, euh!... disons... euh!...l'animation donc, euh!... la surveillance de la part d'un animateur hein!... d'un superviseur.

2 : La personne parlant d'elle-même d'un point de vue clinique.

Cette catégorie fait apparaître les sentiments d'attirance corrélés plus ou moins rapidement à ceux de dépersonnalisation et d'infantilisation. Ces sentiments s'accompagnent le plus souvent de l'angoisse de dévoration. L'individu se sent vidé, "bouffé", dépossédé et généralement déçu voire spolié.

On notera que les éléments attractifs et séduisants en phase initiale, se révèlent être ceux-là même qui, par la suite deviennent insupportables et répulsifs et conduisent du doute à la révolte, étayés par de très nombreuses manifestations psychosomatiques.

a) Sentiment d'attirance

Benoît §3 .....j'ai été rencontré dans la rue par un étudiant, euh.....,un ingénieur qui s'appelle A...., je me souviens très bien de son nom, qui m'a rencontré dans la rue, qui m'a parlé fort sympathiquement en me disant qu'il était étudiant lui aussi et qu'il faisait des réunions sur la Bible.

§4 Donc, comme il était très gentil, très bien habillé, très bon niveau, euh...., très chaleureux, et bien, j'ai laissé mon numéro de téléphone et euh....j'ai pris le sien.

§8 Euh...alors donc quand on arrive, on est entouré d'une dizaine de personnes qui semblent être aussi des étudiants. Euh.....ils étaient tous....tous des étudiants dans le Commerce.

§9 Comme, moi je faisais un BTS Commercial, les étudiants étaient tous en rapport avec moi.........

§10 ...... pendant ce un mois et demi, une à deux fois par semaine, je parlais avec A.... qui m'appelait au téléphone, qui me demandait euh....donc quelle euh...., quelle euh.... par rapport à ou à Dieu, quelle était ma position, qui essayait de me connaître, de m'inviter à faire des choses, aller au cinéma, boire un café dans...., bref à lier des liens d'amitié avec moi ou de pseudo- amitié, je l'ai su plus tard.

§11 Donc, euh....., bon comme ce monsieur s'intéressait à moi et qu'il était chaleureux j'ai marché dans son business. Donc à partir du 15 juillet à peu près hein, je ne me souviens plus exactement parce que ça fait assez longtemps.

§12 Euh....., ben non, je suis venu à une première réunion donc avec mes 3 amis, euh....donc, les gens m'ont paru assez sympathiques ......moi, par contre j'étais intéressé par l'étude de la Bible, vraiment c'est ce qui m'intéressait, donc je... j'y suis allé. ........

§22 Bon bref, donc ce qui m'attirait là dedans, c'était d'abord de rencontrer plein de gens, des gens qui faisaient semblant d'avoir un lien avec moi, euh.....qui faisaient semblant de me valoriser, euh.....de dire que j'avais été choisi par Dieu par exemple, euh....que Dieu les avaient mis sur mon chemin pour me faire apprendre la Bible et pour me mener à lui.

§49  : Voilà, " réponse à tout " ! Alors c'était très agréable, chaque fois qu'on avait un problème euh.... " Qui a fait le Monde ?, c'est Dieu ! " , c'est très satisfaisant de savoir tout, d'avoir réponse à tout.

Sophie §20 Donc pour moi, il était hors de question que je continue là-dedans puisque je ne pouvais pas, financièrement je ne pouvais pas non plus, donc euh..!... , alors j'ai été voir un des euh..!..., un des responsables de leur euh..!..., du staff et donc de l'administratif qui m'a dit : " Ben, écoutez ! On ne fait pas ça souvent mais pour les étudiants, c'est satisfait ou remboursé ". J'ai trouvé ça un peu étrange déjà, .... certaines choses qu'il m'avait dit m'avaient euh..!..., semblé un peu étranges mais pas parce que euh..!..., je trouvais ça malsain mais parce que je ne comprenais pas tout, alors je voulais un peu comprendre surtout que c'est euh..!..., j'avais quand même euh..!..., senti que cette..., cette personne avait pu en retirer de bonnes choses.

§22 Ce..., c'est attrayant cette Formation comme on le ferait pour une formation professionnelle, technique euh..!..., ou même sur un produit. Ils vendent vraiment leur euh..!..., le Xxxx comme un produit.

§24 Donc c'était très vaste et euh..!..., je me suis dit je pouvais..., je n'avais pas grand chose à perdre de toutes façons et.....

§25 ANNICK :Vous pourriez me parler justement de..., de vos euh..!..., objectifs, vous, personnels puisque c'est une expérience personnelle finalement ?

§26 Ouais, oui c'est personnel et euh...... enfin ce qui m'a intéressée le plus dans..., dans ce Xxxx c'est que j'ai rencontré des personnes qui nous ont dit : " Voilà, moi professionnellement je me suis complètement épanoui, j'ai réussi à faire des milliers de choses, ça m'a vraiment aidé, ça m'a..., amené à..., à un niveau supérieur euh..!..., " comme des gens vous disent : " Moi j'ai fait  un bilan, ça m'a amené à... ".

§27 Aussi je me suis dit : " Bon, pourquoi pas ces 3 jours ? " mais j'y allais avec dans l'esprit " j'ai rien à perdre ........

§33 ....... Donc ça faisait un moment que je me demandais si c'était pas une bonne idée de euh..!..., d'aller voir un psychologue pour euh..!..., ben pour euh..!..., pour m'aider à être mieux avec ce que je suis.

§38 Mais avec ma mère, on a parlé un peu après et elle a compris que j'aie eu besoin de revenir un peu sur moi ........

§73 ....... le leader c'est un simple intervenant principal qui parle pendant une demie heure d'un sujet et euh..! explique et alors euh..! c'est plein de bon sens, c'est de la logique euh..! c'est intéressant et euh..! sociologiquement c'est très intéressant, c'est euh..!, ça avive la curiosité de euh..!, des invités puisqu'ils viennent en invités.

§109 ....parce que je me disais c'est quand même pas mal d'argent, enfin pour moi c'était pas mal d'argent, .. ...j'étais en stage j'étais loin de ma famille et tout ça, je pense que je me suis laissée euh.... entrer là dedans en me disant que peut-être que ça va m'aider et d'un côté comme j'étais en stage, je gagnais un peu d'argent, c'est la 1ère fois je me dis ben, autant profiter maintenant.

Virginie

§6- Je me souviens pas très bien pourquoi j'ai dit " Oui ". Je crois que j'adore le Brésil, j'ai..., j'y étais allée quand j'étais journaliste mais après pour mon plaisir. Ça m'intéressait de voir qu'est-ce que ça voulait dire qu'un Chaman brésilien vienne en France. J'ai à..., Pouf !...

§8 Donc, on est allé là euh...!...., eux-mêmes parce qu'ils étaient intrigués par le libellé de l'information. Ils ne connaissaient pas XxxxM..... ni l'un ni l'autre.

§53 Je me suis dit que c'était pas n'importe qui ! Il me disait " Tiens ! Vous voyez hein y a beaucoup de gens de cet, de ce type de profession qui viennent ! " puisque bon je lui posais des questions, je lui demandais mais qui sont les gens qui seraient à cette formation-là. Il me répondait " des jeunes " mais y avait que 3 jeunes.

Hugues

§3- D'un garçon qui était assez renfermé, assez discret, assez euh..., se posant beaucoup de questions mais en même temps se les posant pour lui-même et non pour l'extérieur, revient en parlant de lui-même, en parlant de sa vie, en parlant de son intimité et je suis assez intrigué par son expérience et euh... intéressé justement ou tout simplement par cette transformation qu'il a subie, je me euh... il m'invite à venir euh... il, à une présentation du stage.

§34- ........et donc le mardi soir, nous sommes sensés tous nous retrouver pour une soirée de clôture où nous sommes sensés exposer les résultats que nous avons obtenus sur les deux journées où nous sommes libres, où nous sommes sensés amener des invités.

§35- Donc nous amenons des invités pour montrer à nos invités les choses extraordinaires que nous avons pu accomplir dans les 3 jours de stage et dans les deux jours de liberté que nous avons avant la soirée de clôture .......

§145- .........je pense que ce stage là il est dangereux parce que plusieurs méthodes sont employés pêle-mêle euh...... depuis la demande de cette petite cotisation, depuis parler en public, depuis faire des exercices, monter sur une estrade, déclamer un engagement de vie, mais finalement ça ne regarde que soi, en fait c'est vraiment se mettre écorché, c'est ce que je disais tout à l'heure , ça te donne l'impression de voir un lapin auquel on enlève la peau, quand je dis ça euh......euh......et ce sont des exercices qui sont dangereux chez des gens que je pense fragile et en même temps c'est très valorisant, c'est bizarre hein ! Ce serait dans le moment où on vit le stage.

Claude

§66- C'est vrai que... d'autres histoires, j'aurai pu raconter ce genre d'histoire

§67- Ça m'a intéressé parce que c'était effectivement les choses que j'aurais pu retirer, moi parce que personnellement j'avais pas de gros gros problèmes d'identité et euh, mais par contre, il y avait donc, ils avaient des choses qui m'intéressaient et que par recoupement, on se sent toujours plus ou moins concerné et puis à un moment donné, on rentre dans la conversation parce que en fait, c'est une, c'est une seule et même conversation qui se tient à 200.

§102- Je me dis : " Voyons, on va passer de l'autre côté du miroir ".

Christian

§4- Christian. Oui donc, ça a commencé lorsque j'ai reçu un dépliant d'un centre de Z...... avec la présentation d'un livre qui s'appelle : La puissance de la pensée sur le corps. Alors j'ai été un peu intrigué par ça. J'lisais pas mal de bouquins sur la psychologie, donc a priori ce bouquin me .... Je me suis dit que ce bouquin me plairait, et je l'ai commandé. Donc, je l'ai commandé à Paris, 65 rue de Dunkerque. Je l'ai reçu huit jours après. J'ai donc lu le livre, disons, un p'tit peu chaque jour pendant un mois, là!

§5- Ils m'avaient donc livré avec ce livre un petit dépliant parlant d'un séminaire d'un week end le 2 juin, pour 500 francs. Alors.... Je leur ai écrit que j'étais intéressé et ils m'ont appelé, donc c'était en plein été là! Pendant les vacances d'été au mois d'août, là, je leur ai dit que je ne voulais pas assister au séminaire tant que je n'ai pas fini le livre sur la Z......, et donc, ils n'ont pas insisté, mais - donc j'ai continué le livre et puis j'me suis inscrit en septembre..

§44- Christian : Il est merveilleux ce pont ! Alors, en fait c'est le fameux pont vers la liberté totale, pour devenir clair. ......

b) Sentiment de dépersonnalisation
Benoît

§16 Qu'il fallait euh....toujours vers la soumission, penser aux autres, mais pas penser à soi-même, pas à son développement personnel, mais au développement des autres. Euh.....l'attitude était : nier l'individu pour me soumettre au groupe en fait et nier sa propre volonté, aller dans la volonté du groupe. Mais ça c'est bien après que j'ai su, je me suis aperçu finalement. Euh.....

§37 Dans les rapports entre nous, c'est tout....., tous nos rapports étaient codifiés. On nous disait de téléphoner une fois par jour à notre euh....., à la personne qui nous parrainait et qui est notre professeur, euh....., on nous disait euh.... de parler souvent aux gens, ....

§75 Mais par contre, c'est décevant dans le sens où....., mais les réponses qui sont apportées parfois, euh...., je me demande d'où elles viennent et surtout enfin, petit à petit, tu te rends compte que tu parles avec une personne, elle te donne exactement la même réponse que la personne d'à côté et tout le monde a le même avis, mais en fait euh...., enfin, moi ça m'ennuie quoi !

§76 Quand je parle avec une personne, j'aime bien qu'elle ait un avis différent de celle d'à côté, enfin, y a plus de personnalité, d'individualité. C'est tout euh...., oui c'étaient des robots (........).

§78 On...., on me donne différentes solutions et puis après euh...., je me fais mon petit " schmilblic " dans la tête et puis j'en sors une solution qui m'appartient et là, c'était pas ça.

§80 Ils avaient...., ils répétaient tous avec les mêmes mots, pratiquement, de la même manière, euh...., les mêmes solutions aux questions.

§81 Si on leur demandait euh...: " Est-ce que tu as la Foi ? ", ils répondaient avec le même vocabulaire, le même mot, la même chose.......

§90 Il fallait que je dise des mots qu'on m'avait appris, il fallait que je dise que euh...., je voulais servir Dieu toute ma vie euh.... et que j'étais soumis à Dieu etc. et Dieu était assimilé à l'Eglise.

§91 On nous avait changé de vocabulaire : l'Eglise...., l'Y....., donc il fallait être soumis à l'Y...... Or euh..., moi, dans l'absolu je trouvais pas que les membres de l'Y..... représentaient Dieu.

§108 Donc en fait, on ne peut pas en vouloir aux gens qu'on quitte, on se dit qu'il faut pas qu'on les voit et puis on ne les voit plus parce que il faut nous-mêmes se sortir de là et puis euh...., on aimerait bien les aider, mais quand on leur parle, on parle plus le même langage. On ne réfléchit plus de la même manière donc euh...., en fait, on est séparé d'eux, mais alors qu'on sait qu'ils sont sincères, qu'ils sont de bonne volonté, donc....je leur en veux toujours pas.

§109 Je leur en veux euh....le seul truc...., enfin, j'ai plutôt pitié. Je me dis euh...., mais ils réfléchissent pas par eux-mêmes, c'est des robots quoi !

§115 Mais en fait, c'est des gens qui empêchent euh...., tous ceux qui pourraient apporter euh...., une once d'esprit critique ou de...., de raisonnement là dedans euh...., d'approcher quoi !

Brigitte

§32 Le contenu des euh...!., des cours était euh...!., y avait rien ! En fin de compte, quand on analyse bien, y avait rien. C'était... il reparlait de son expérience personnelle, il redisait les...., exactement les mêmes choses ......

§40 Ce qui m'a...., ce qui m'embêtait beaucoup, moi, c'est qu'il nous a demandés de ne pas réfléchir, de ne pas poser de questions, de ne pas chercher à comprendre et à partir de ce moment là euh...!., ça m'a mis la puce à l'oreille.

§53 Euh...! moi j'ai trouvé le...., le fait qu'on demande aux gens de pas réfléchir, j'ai trouvé ça dangereux, donc je lui ai dit que : " C'était euh...! qu'on n'était pas des moutons, que la curiosité, chercher à comprendre était une réaction humaine et normale et euh. ".

§130 Certaines choses, Oui ! Enfin c'est tellement...., moi je me basais sur ce que je ressentais. C'était pas quelqu'un de euh...!., très ouvert, de très sympathique. Quelqu'un qui vous disait euh...!. : " Faut oublier tout ce que vous savez, faut euh...!., parce que c'est pas bon ", donc c'était nier euh...!., nier le euh...!., les autres choses.
 
 

Sophie.

§54 ...j'ai jamais su vraiment quoi en penser mais je m'étais bien liée avec une des filles qui était justement très euh..!..., qui prenait tellement à cour ce qu'elle faisait et qui, qui vraiment euh..!..., faisait ses devoirs par exemple comme moi je faisais mes devoirs quand j'avais 8 ans pour montrer à ma maman que j'avais tout fait, c'était en fait je pense que cette fille vit toute seule et c'était vraiment pour se rattacher à quelque chose et je pense c'est vraiment là le xxxxer, c'est que ce sont des gens euh..!..., je sais pas, moi je me dis que euh..!..., peut-être que si j'avais pas été toute seule aux Etats-Unis, je l'aurais certainement pas fait parce que c'est vraiment euh..!...,

§61 ...pour moi c'était pas très difficile de prendre une demie heure pour mes devoirs et euh..! comme ça mais les Directeurs de banque ou les artistes, pour eux c'était vraiment très difficile. Souvent ils venaient se réunir au café du coin de la rue une demie heure avant que le cours ne commence et vraiment comme euh..!, quand moi je faisais avant les contrôles, vite réviser et de quoi on a parlé et euh..!, qu'est-ce qu'on va faire ?

§63 Oui, c'est vraiment infantiliser les gens et aussi la façon dont ils nous parlent, c'est euh..!, le Leader d'abord est sur toute une estrade, il est sur une chaise euh..!, donc il est déjà un peu plus surélevé, les gens sont tous alignés donc sur une grande audience soit dans, dans des amphithéâtres vraiment des chaises alignées qui sont beaucoup plus basses que l'estrade évidemment, donc euh..!, on a tous la tête levée et en plus et ça, ça m'avait frappée parce que ils avaient les mêmes chaises aux Etats-Unis qu'en France, vraiment euh..!, la chaise standard, des chaises qui se déplient comme ça.

§64 Oui et ça la façon dont il se permet de parler aux gens, le euh..!, le Leader ! surtout en France, aux Etats-Unis ça ne m'a pas choquée du tout peut-être parce que c'était très intensif et que je faisais très attention à la langue mais ça ne m'avait pas vraiment choquée mais en France c'est le contraire c'est quelqu'un d'abruti qu'on le dise : " C'est normal que tu comprenne pas, t'écoutes pas ", comment une personne peut dire, alors qu'on n'a pas le droit de parler hein, on n'a pas le droit de parler du tout, donc y a pas, y a pas un bruit.

§95 Une personne qui fait un complexe sur son poids, elle le fera, elle le fera même si elle perd énormément de poids euh..!, c'est euh..!, c'est là-dedans enfin y a un petit truc qui fait que euh..! elle se croit grosse mais alors qu'elle l'est pas du tout et donc nous, on utilisait ces termes-là même après en rigolant même après et c'est amusant parce que y a quelques semaines, on m'a dit " Ah ! tu fais un racket " parce que j'étais encore en train de râler à propos de ma mère, elle dit " Ah ! c'est ton racket ", je dis " Tu sais, ça fait au moins euh..! 6 - 8 mois que j'ai pas entendu ce terme-là ", c'était vraiment amusant parce que euh..! c'est là qu'on, qu'on se rend compte que y a, y a plein de mots et c'est euh..!...

§98 C'est un autre langage et, et pendant les 3 jours de séminaire on n'a pas le droit de prendre une note, donc c'est euh..!, c'est un peu difficile pour mettre vraiment euh..! une signification claire précise qui soit la même pour tout le monde pour ces mêmes mots alors après, pendant le Xxxx en Action, on peut. Et là on vous dicte carrément des formules, on peut quand même prendre des notes mais c'est vraiment très, très euh..!, c'est comme à l'école. Ils écrivent même sur un tableau blanc et euh..!, d'ailleurs quand on arrive y a toujours quelques définitions qui sont au tableau, tout le monde rit, prend son stylo et note.

Virginie

§14 Le formateur avec lequel, moi je me suis formée s'adressait à lui d'une façon très différente de ce qu'il avait fait avec moi. Il était un peu enfant, ce qui m'avait étonnée puisque c'était quand même un adulte et euh...!..., on l'a remarqué.

§50 Donc ce type savait un certain nombre de choses sur moi .......

§52 C'est quand même radicalement différent, on aime ou on n'aime pas. Moi, je suis pas euh...!, je suis pas emballée par ces trucs-là mais là y a vraiment une orchestration assez douce, assez bien faite et je crois que ils touchent des populations assez marrantes parce que le formateur me disait qu'il touchait beaucoup dans les gens qui voyageaient énormément : les gens d'Air France, les gens des compagnies aériennes, des compagnies de voyage, qui sont des gens assez instables, qui n'ont pas de, de racines, qui vivent sans arrêt à des rythmes qui ne sont pas les leurs, ils sont obligés d'avoir des règles euh...! différentes des leurs, ils sont obligés de se déplacer beaucoup.

§71 En tout cas, aucune des personnes que je connais, aucun des formateurs que je connais ne me paraissent des gens construits. Le formateur qui me formait en communication me paraissait un jeune homme provincial qui avait une entreprise et qui a rencontré XxxxM...... C'est un type que j'avais vu, je crois une fois après le 3ème jour puisque je voulais discuter avec lui de qu'est-ce que lui, il pensait de tout ça, euh...! il semblait complètement, complètement, incapable de dire quoi que ce soit sur cette situation. ........

Hugues

§64- Donc, ma 1ère réaction, c'est celle-là et puis dans les jours qui suivent, Bruno me raconte les coups qu'il reçoit, l'espèce de lavement de, de cerveau enfin des méthodes qui quand même m'intriguent beaucoup .......... je me mets à me poser beaucoup de questions .............

§65- Ç a a pris 8 à 10 jours. Lui, interrompt complètement sa formation avec eux et moi aussi. Moi, je décide d'arrêter. J'en parle à mes amis que j'avais emmenés dans le stage et tout le monde arrête simultanément ...........

§76- Et donc, en fait pour lui ça n'avait rien changé, les semaines passent Guy fait son 3ème stage et à ce moment là il s'était transformé d'une manière qui n'était pas du tout agréable, il parlait avec un langage de mots nouveaux, qui étaient des mots que j'avais entendus pendant mes deux premiers stages, un vocabulaire qui était de plus en plus déconnecté de la réalité, ..........

§109- On peut être fragile ..........

§111-...... cette expérience, elle est difficile à accepter sur le moment en ce disant qu'on peut en ce qui me concerne sans me jeter de fleur avec un certain bagage intellectuels des études, un milieu comment peut-on se laisser berner, d'abord comment est-ce que moi je peux me laisser prendre.

§115- ........ c'est-à-dire que les sectes, c'est un sujet qui est à l'ordre du jour depuis plusieurs euh...... depuis plusieurs, depuis quelques années euh...... mais tant qu'on ne connaît quelqu'un qui a vécu ça de près, ça reste un sujet immatériel et euh... ce qui étonne surtout les gens quand j'en parle par exemple si je prends les exemples récents ; c'est : " mais comment toi, comment toi, toi avec ce que tu représentes dans ton boulot, dans ta boite, par rapport à tes amis par rapport à ta famille etc. comment toi tu as pu être là-dedans " .

§122- ........tout le monde a son jardin secret. Et heureusement ! Euh... ce que K..... a provoqué, c'est que ça a cassé en lui ce qui faisait finalement son charme, c'est-à-dire c'était quelqu'un qui était secret, qui avait beaucoup de charme, qui était euh..., qui jouait sur sa culture, sur son... sur sa personnalité un peu secrète, un peu cultivée et que K..... a cassé en lui, cette intimité, ce secret qu'il avait au fond de lui parce qu'il est devenu quelqu'un qui a mis sur la table ces choses, les choses les plus intimes et c'est ça qui a hâté ou qui a cassé le euh..., l'harmonie dans le groupe.

§123Donc, oui là-dessus ils sont responsables, mais ils sont plus responsables sur leurs méthodes de euh..., justement de euh..., d'écorcher les gens ........

§124- ........Ce qui est important dans l'histoire, c'est lui et c'est le, les dégâts que ça causé, euh... ça cassé chez lui. Alors, il est très heureux, au moment où je l'ai perdu de vue, il était très heureux, euh... mais jusqu'où va ce bonheur puisqu'il est, il est momentané. Ce qui est difficile, c'est le jour euh... quand il a plus cette béquille, comment il sera. ........

§138 -.........; écorcher quelqu'un en trois jours c'est épouvantable . C'est que vous êtes mis à nu euh......euh...... c'est vraiment un électrochoc je pense, ........

§141- Donc l'écorché, on peut s'en remettre, parce que moi je me suis mis à nu aussi........ Donc je me suis écorché, ....... elle peut-être très, très dangereuse sur quelqu'un qui a, qui a vraiment du passif, pas parce que c'est quelque chose qui se prépare et extirper un truc au fond de soi euh......

§148- Je suis encore incapable une fois encore, on me demande aujourd'hui dîtes-nous les méthodes ? Parlez nous du contenu, du texte, du langage des exercices, j'en suis absolument incapable, absolument incapable,... mais c'est incompréhensible, c'est absolument incompréhensible.

§150- Mais c'est dangereux, je pense que c'est dangereux, très dangereux , très dangereux parce que on y amène, OK on peut s'y perdre soi même mais ce qui est surtout difficile c'est le prosélytisme qu'on apprend parce que on se met à parler de cette méthode à l'extérieur, on y amène des gens, on y implique des parents, des enfants, il y avait même des enfants de 18 ans, moi dans mon stage il faut être majeur, il y avait même de 87 ans aussi euh...... il y avait de tout, les professions sont variés mais plutôt de haute gamme des chercheurs, des ingénieurs, des médecins, des notaires, des avocats euh....... il y avait très peu qui étaient boulangers, plombiers, zingueurs il n'y avait juste quelques uns puisque déjà il y avait l'élément financier du stage euh......, mais euh......, c'est dangereux parce que toute cette organisation ne vit que sur un individu en fait en tout cas ici et tout cet organisation, sa structure d'ailleurs n'est composé que de bénévoles et ces bénévoles ils sortent de haut.

§153- Et puis quand il y a un incident, quand vous essayez de vous sortir de ce stage euh..... et ben alors là les phrases que , les réactions que cette organisation a..., sont totalement à l'opposé de ce qu'ils apprennent, c'est-à-dire de euh...... il vous accuse quand on veut s'en sortir, ce qui n'a pas été mon cas , mais qui a été le cas de mon ami qui a voulu s'en sortir, qui était le premier a ce sortir de là, on l'a accusé, on lui a dit qu'il n'était rien, que c'était un euh...... qu'il n'avait rien compris etc.

§156- Donc des gens qui sont en général des leaders d'opinions, souvent des leaders d'opinions dans leurs entreprises, des leaders d'opinions dans leur milieu familial, euh...... dans des associations sportives, culturelles etc. Et que n'importe qui peut se retrouver dans ce discours, dans le discours qui est dispensé, n 'importe qui, même si vous vous êtes engueulés avec votre mari le matin, vous vous dites : " mais tiens pourquoi pas " ou que votre chien ne mange pas depuis 3 jours pourquoi pas ?

§157- N'importe que, qui peut tomber dedans, c'est ça qui est assez étonnant, ça relativise, ça relativise beaucoup le euh..... la notion qu'on peut se dire du libre arbitre, euh...... je suis libre, moi je ne, jamais je tomberais dedans, c'est faux je pense que tout le monde peut tomber dedans, tout le monde, absolument tout le monde sans qu'on se rende compte .

§159- ..........sauf que ce ne sont pas des amis parce que on n'a pas le temps, mais il n'y pas un qui a, qui a arrêté, les autres euh...... ils étaient trop pris là dedans, absolument trop pris ........quand on vit une expérience comme celle-là euh......où on se fait avoir, où on laisse des plumes, euh.......on n'est pas grand chose. On peut être bien habillé, avoir fait des grandes études, avoir un bon boulot, c'est pas ça qui euh...... tout disparaît, tout disparaît à ce moment là .

Claude

§20- C'était impossible, il fallait prendre ses précautions. Nous ne pouvions pas sortir parce que on nous expliquait que le fait de sortir pouvait nous faire manquer quelque chose qui était irréversible. Donc il fallait que nous soyons systématiquement présents. Je dois dire que à ce régime-là, la 1ère journée a été, je n'ai pas ouvert la bouche.

§35- Et Xxxx qui parlait, parlait, parlait pendant des heures et qui nous expliquait les choses. Donc euh...euh...ouf, ce qui s'y est dit, y a eu beaucoup de choses se sont dites. Les 1ers jours, je n'ai pas dit grand chose. Le 1er jour je n'ai rien dit et jusqu'à 1 heure du matin je me suis demandé ce que je foutais là.

§40- Donc avec les transports, ça voulait dire qu'on se levait à 6 heures du matin. On dormait 3 heures par nuit à peu près. A ce régime-là, c'était extrêmement fatigant, extrêmement fatigant et tous les jours avec, alors on nous demandait de prendre de solides petit déjeuners.

§41- Et moi à 3 heures du matin j'ai du mal à déjeuner ....on savait que de toute façon nous ne mangerions pas avant 5 heures de l'après-midi

§93- Alors par contre, moi y a des choses qui me gênaient parce qu'il était question, y avait des termes qui étaient utilisés, mais euh là où je me suis euh (...........) ou ce qui me gênait, c'est que j'utilisais le vocabulaire, il était impossible de se faire comprendre en dehors du, le racket, formule gagnante, .....mais le problème, c'est que nous parlions tous de la même façon et euh le vocabulaire, c'était un vocabulaire d'initié, .....

§101- .......Claude euh, fais gaffe parce que on te reconnaît plus, c'est plus toi

§109- Je ne suis pas allé jusqu'au bout du Xxxx en action parce que là vraiment ça me gonflait, j'avais plus rien à y faire, c'était une, il y avait une redondance qui faisait que, et puis y a surtout que y avait des choses qui n'allaient pas quoi, déjà et en plus j'avais eu cette expérience malheureuse de, de l'assistanat

§111- ......  et elle insistait, elle insistait et j'ai commencé à mettre en colère et elle me dit : " Là, je sens que tu es en train de me faire un racket " et je dis : ...... tu m'emmerdes " et j'ai raccroché.

§112- Elle m'a rappelé, c'est quelqu'un d'autre qui m'a rappelé pour dire : " Qu'est-ce qui s'est passé avec Kim ? ". Je dis : " Elle est une emmerdeuse, elle me veut à tel point, je suis pas son jouet, je suis pas un toutou euh, je peux pas, je peux pas, maintenant si elle n'est pas contente, c'est comme ça ".

§115 Cinq minutes après, on me dit : " Eh, tu laisses tomber ça ". Je dis : " Non, je croyais que c'était très important, j'ai pas fini " " Non, Non, tu laisses tomber ça, quelqu'un te relaye, tu vas faire autre chose, tu dois être dans la salle ".

§119- ....., il était quand même très supérieur à tout le monde, nous, nous étions que des pauvres merdes,........mais nous n'étions que des pauvres merdes, .....

§120- C'est de la jalousie, il est méprisant parce que bon ..... Alors et puis ni bonjour, ni flûte, ni rien.

§121- Moi, il m'a, il m'a, il m'est passé devant le nez sans rien mais cela dit, je faisais partie des petites mains, donc j'étais quantité négligeable, donc ça commençait très mal,

§135- " Mission très importante, tu dois ranger les chaises ....

§137-........ mais moi, je commence à en avoir ras le bol qu'on me prenne pour un con, les choses, l'ordre et suivi du contrordre cinq minutes après, y en a ras le bol ".

§138- ..... parce que toutes les cinq minutes, on me fait changer d'activité et toutes les cinq minutes. Là, je dis : " Tu attends que je finisse la rangée pour me dire qu'il fallait en tenir compte...... ". Je dis : " Tu me prends pour un con ou quoi, alors les chaises, tu te les carres où je pense et tu te démerdes ",

§139- Je dis : " Tu me prends vraiment pour un abruti "

§140-.... " Ils veulent être cons, je vais être plus con, je suis .....jusqu'au bout "

§144- Je dis : " Kim, y'en a par dessus la tête, c'est pas de l'Assistanat, j'ai pas de temps à perdre ". Alors, je lui dis : " c'est le foutoir, votre truc. Je comprends que vous soyez cinquante parce que hein, vous vous brassez du vent. Mais c'est rien, c'est nul votre truc.

§233- Euh....quand j'ai fait mon service militaire, quand mon colonel me disait de me mettre en garde-à-vous. Oui, ça je suis libre et j'accepte de me soumettre aux ordres parce que c'est comme ça. Mais me faire faire le pitre en me disant : " Si t'accepte pas de faire le pitre, c'est parce que t'es pas libre "

§238- Il faut penser comme ça, il faut penser comme ça et puis et on....et on te culpabilise constamment . Si tu réagis, c'est que tu fais un racket et Hop ! on est reparti pour.... de la psychanalyse gratuite.

§253...... c'est comme quand on a voulu me faire prendre des vessies pour des lanternes... là, je dis : " Attends, là ils sont " cons " ou quoi. Si eux, ils le sont, moi je ne suis pas.

§263- ...... et je me suis soumis, j'ai réagi mais je l'ai fait, mais je l'ai fait, je l'ai fait.

Valérie

§6- Une secte (blanc) c'est un endroit où vous subissez une manipulation mentale énorme. Vous subissez des violences physiques, verbales et psychologiques. Vous subissez une destruction de la personnalité, vous subissez une perte de vos biens, de votre compte en banque, de votre identité, vous subissez une perte d'emploi, et vous subissez une perte de tout ce qui fait votre personnalité.

§11- Il est trop tard quand vous êtes piégés, vous êtes piégés. Sans compter la manipulation mentale, sans compter que vous avez tout donné, vous avez donné votre famille, votre emploi, votre patrie, vous avez tout donné, votre argent, votre foi, vous, vous avez donné même votre religion parce que si vous êtes bouddhiste, si vous êtes musulman, si vous êtes juif, si vous êtes catholique. Eh bien comme cette secte se réclame d'être une religion alors maintenant vous n'êtes ni plus juif, ni plus musulman, ni plus catholique, ni plus bouddhiste, vous êtes scientologue. Il y a une arnaque religieuse qui s'ajoute à l'arnaque financière, à l'arnaque intellectuelle, et à l'arnaque morale, c'est une quadruple arnaque.

§29- ......Dans le goulag, vous êtes recrutés comme un esclave. Dans le goulag vous n'avez pas de droit. Dans le goulag vous n'avez pas de sécurité sociale, vous n'êtes pas déclarés, vous n'existez pas. Dans le goulag vous êtes oubliés. Pourquoi  vous êtes oubliés ?......

    1. § 34-.......Vous n'avez plus de famille, vous n'avez plus de domicile, vous n'avez plus d'emploi, qu'est ce que vous allez faire ? (blanc) Et bien ! Vous restez au goulag ma chère ! Qu'est que vous voulez faire ? Vous ne parlez même plus votre langue, vous avez ce jargon scientologue où n'est ce pas ? Où vous n'arrivez même pas à communiquer avec les gens de votre espèce, vous avez perdu le sens du langage, vous parlez sciento, vous parlez scientologue, qu'allez vous faire ? On va vous jeter dehors ? Mais qu'est ce que vous allez faire ....dehors ? Et sans passeport, sans papiers, sans rien ? ......
    1. § 37- cette personne là m'a conduit dans un endroit pas possible qui était caché de moi et qu'est ce que  je me retrouve ? Je me retrouve dans un cachot, mais dans un cachot avec de l'eau jusqu'au ...........cette eau sale, noire, jusqu'au genoux, je me dis mais où je, suis-je ? Où suis-je ? Et cette personne là mais tiens, me dit tiens, tu vas... tu vas attendre ici jusqu'à ce que tu réfléchisses et puis tu va travailler ici, et puis cette personne là est partie et je me retrouve de l'eau sale jusqu'au genoux, et mes yeux s'habituant à la pénombre, je remarque que cette forme Prrrr ! dans le fond et je m'approche, je m'approche vers elle, et , et je vois que c'est une femme et je lui dis : " Mais ! mais on est où ici ? On est où ? " Elle me dit : "  mais hein ! Et comment ça on est où ? Puis toi d'abord toi, t'es qui toi ? " Mais moi je, je ne sais pas moi, moi, moi, moi je suis dans le RPF, je sais pas, je, on m'a envoyé ici, je, je ne sais pas. Elle me dit : " Ecoute hein ! moi je n'ai pas le temps de, de bosser ...euh ......euh ... j'ai pas le temps de bosser, je dois travailler, je dois travailler ".
§ 43- ........on est là pour obtenir la Rédemption donc il est parfaitement OK qu'une personne accepte de se faire enchaîner pour obtenir la Rédemption selon des préceptes qui nous échappent hein ? je veux dire ...euh...quels préceptes ?

§ 64......... Et que tout allait bien en réitérant mon allégeance à la secte etc. Et en sachant très bien que je mentais. Eh bien ! on m'a donné mon passeport mais c'est un, un coup de poker parce que si on me donnait pas mon passeport, j'étais dans une vraie merde ! Moi française aux Etats-Unis comment vous faites pour vous s'en sortir ? C'est mais, c'est fou ce truc-là. Je dis : Bon écoutez je vais aller à l'ambassade alors hein ! comme un clochard hein ..........

§ 66- Alors et pour ça, j'ai pris un taxi et j'ai dit : " Ecoutez, j'ai besoin de votre aide, il faut je rentre dans mon pays, ...euh j'ai besoin de votre aide, j'ai besoin de votre aide ".........

§ 67-...... effectivement, je serais, j'aurais marché à pied à travers la Tampa ...euh pendant 50 km pour arriver au Consulat et pleurer, quémander que l'on me rapatrie dans mon pays. Oui, effectivement, j'aurais pu le faire. Encore faut-il ...euh, ...euh s'échapper hein parce que on courait derrière moi hein. On a couru derrière moi,.......

§ 71- Moi, je suis restée une quinzaine de jours, mais normalement le programme, c'est 3 ans. Là, la personne est complètement détruite. Elle n'est plus elle. C'est un produit de goulag. Comme on peut oui, comme là, les autres, l'exemple communiste hein, c'est exactement ça (blanc). Donc le piège est total, le piège est total. Bon ceci dit, je n'avais pas des barbelés autour de moi.

Christian

§16- Et ils m'ont fait passer une espèce de machine qu'ils appelaient un électromètre , avec des espèces de boîtes de conserve qu'on tenait dans les mains, là... qu'étaient reliées à un dispositif électrique... donc, et puis, bon ...euh!... y avait une aiguille mais... un vue mètre avec une aiguille... c'était euh!... la personne en face de moi qui me... qui voyait l'aiguille et donc nous disait euh!... " tout va bien, votre aiguille flotte ! " j'ai pas compris c'que ça voulait dire mais bon!... j'ai terminé la journée comme ça.

§40- C'est à c'moment là aussi que mon conseiller orienteur en a profité pour m'engager toujours plus loin dans la Z....... Donc, en me proposant une espèce d'attribution de bourse, entre guillemets, une bourse de euh!... 60 000 francs, que j'ai jamais touchée d'ailleurs, c'est à dire qu'en échange d'un chèque de 120 000 francs, je recevais une bourse de 60 000 francs pour avoir 180 000 francs de cours! C'était ça en fait. Bon, on aurait pu parler de réduction d' prix plutôt que d'attribution d'bourse, mais euh!... l'astuce, c'était de me faire signer un contrat, selon lequel au cas où je ne, comment dire, progresserais pas suffisamment dans mes cours, je devais rembourser ces 60 000 francs... 60 000 francs que j'ai jamais touchés et j'ai pourtant versé 120 000 francs! Alors, c'était assez astucieux pour en fait euh!... essayer d'exercer un contrôle sur moi. Parc'que bon, déjà, j'progressais pas beaucoup donc j'avais toutes les chances qu'un jour euh!... ils me réclament ces 60 000 francs.

§45- Les cours ont continué, le sauna aussi, l'overdose de sauna aussi hein!... Alors j'avais affaire avec une superviseur qu'était, visiblement euh!... pas supportable! Donc, elle avait euh!... un'façon de parler qu'était très dure car chaque fois qu'j'arrivais pas à progresser dans mes cours elle parlait très dur'ment avec moi. Euh!... mes démonstrations en pâte à mod'ler lui plaisaient pas du tout hein!...et moi j'en avais ras l'bol je supportais pas...C'que je euh!... trouvais pas normal non plus, c'est que, euh!...quand une personne avait euh!... envie d'arrêter, ils la harcelaient de questions euh!... "est-ce que vous avez mal compris un mot ?" Ils lui posaient un tas de questions pour essayer de déterminer la cause pour laquelle ce cours ne lui plaisait pas ! Et j'avais envie d'intervenir en lui disant" mais laissez-le tranquille à la fin là!". Alors euh!... j'avais un autre individu, j'aurais bien eu envie d' lui jeter le classeur à travers la figure parc'qu'il m'demandait de décoder tout les sigles qu'y avait euh!... même ceux qu'étaient en tête euh!... du genre AOSH euh!... etc...J'en voyais vraiment pas l'intérêt, j'voyais vraiment pas le rapport avec les cours là.

§46- Et, euh!... j'me souviens, un soir, j'avais pas du tout progressé dans mon cours euh!... à cause de ça, parc'qu'il était strict et faisait vraiment du zèle hein!...Alors c'est dire si j'ne progressais pas dans mes cours hein!...Alors euh!... très franch'ment euh!...moi, professionnellement d'un point d'vue technique ça marchait bien, on m'appréciait et puis là, euh!... j'avais l'impression de regresser euh!... au stade de euh!... de l'école primaire !J'avais l'impression de tout devoir réapprendre euh!... la définition de la conjonction de coordination etc... etc... Y avait des gens, j'commençais à comprendre pourquoi y passaient leur temps le nez plongé dans l'dictionnaire à clarifier des mots qu'ils connaissaient de toute façon, c'était vraiment une euh!... aberration!

c) : Angoisse de dévoration, celle de se vider, d'être "bouffé",dépossédé, spolié.

Benoît

§15....j'ai vu après que c'était tout tourné vers la soumission : qu'il fallait se donner, se donner à Dieu, donner son argent pour les autres, pour les pauvres, pour l'Eglise .

§16 Qu'il fallait euh....toujours vers la soumission, penser aux autres, mais pas penser à soi-même, pas à son développement personnel, mais au développement des autres. Euh.....l'attitude était : nier l'individu pour me soumettre au groupe en fait et nier sa propre volonté, aller dans la volonté du groupe. Mais ça c'est bien après que j'ai su, je me suis aperçu finalement. Euh.....

§20 ....., j'avais très peu de temps à moi pour voir d'autres amis à l'extérieur, petit à petit enfin, mon temps était mangé ........ j'étais attiré par ces gens qui me demandaient toujours de faire des choses, des activités avec eux.

§21 Donc voilà, j'avais donc deux réunions pendant un mois, puis par la suite on m'a demandé d'aller à d'autres réunions, ......., j'ai été entraîné à d'autres réunions donc avec tout le groupe,

§26......, on nous a laissé très peu de temps pour dormir. C'était sport, prières et chansons tout le temps, ........

§83 En fait, des gens qui...., qui me disaient...., formateurs qui..., qui disaient m'aimer, très amis avec moi, mais après, ils passaient à une autre personne, ils allaient former une autre personne. Ils avaient plus de liens avec moi, dans le sens où ils n'appelaient plus.

§84 On partageait moins de choses, beaucoup moins qu'avant. Donc, en fait ils étaient intéressés (dans ma tête), ils étaient intéressés du moment qu'ils me formaient, mais dès que la formation était finie : " Basta ouais, on t'aime beaucoup, mais euh...., c'est parce que t'es un chrétien, mais ta personnalité euh.... "

§85 Le centre d'intérêt qu'on pouvait avoir en commun, mais euh...., ça partait en fumée et donc c'était pas une véritable amitié.

§86 Enfin, ils se trompaient, pour moi, dans le sens de l'amitié, des relations, complètement

§.... Je me rendais compte que je n'avais plus le temps de lire un bouquin euh...., plus le temps de voir mes amis euh...., que bref, j'avais plus de vie personnelle, plus de vie privée quoi !

§110 Mais oui, le fait d'être floué....., floué oui ! mais on sait pas à quoi ça sert tout ça. Ça doit être le Grand Chef ou bien des Grands Chefs....

§113 Mais après on m'a...., on m'a demandé de sortir mais violemment, agressivement, comme quoi, j'avais plus le droit de venir ici, puisque j'étais pas euh...., un chrétien et que j'avais rien à faire ici, j'avais pas été invité et oui, je savais pas que ça existait mais je....

Brigitte.

§56 ....., c'est vrai qu'à un moment donné, j'ai...., j'ai eu des appréhensions ........, j'étais avec un monsieur d'un certain âge, donc un monsieur qui avait des expériences de la vie, on a...., on a eu peur hein, à un moment donné.

§57 On a, on a senti une espèce d'inquiétude, d'angoisse, ben c'est le euh...!., dernier jour du 3ème niveau, enfin du 2ème niveau, où là euh...!., on a trouvé qu'il y avait une drôle d'ambiance, une drôle d'atmosphère.

§58 Et on s'est demandé si, s'il allait pas se passer quelque de chose et on était très content de ressortir de là euh...!., soulagés de ressortir de là. ......

§103 : ...... c'est-à-dire que moi je venais, j'assistais aux cours et je m'en allais. Je restais pas, j'avais pas envie de discuter.Ça me semblait tellement " Brr ", tellement " Bof " que je préférais m'en aller et à la suite de ça, eux ils restaient, ils discutaient.

§110 Voilà de part ma profession, je connais beaucoup de monde, donc je suis quelqu'un qui parle assez facilement, qui..., qui lie contact assez facilement, donc je crois que c'était...., c'était ça qui pouvait l'intéresser, bon. En plus euh...!., quelqu'un d'assez disponible vis-à-vis des autres.

§111 Bon, je crois que c'est ça qui les intéressait, enfin qui l'intéressait lui, parce que il m'a présent...., je pense que la façon dont il m'a présentée aux euh...!., aux futurs adeptes c'est euh...!. la même façon dont il m'a présentée aux gens de l'Association, mais euh j'ai une position très euh...., de rejet tout de suite par rapport aux...., aux observateurs de...., de la secte. Ces gens qui me plaisaient pas du tout, j'avais euh...!., je les appréciais pas.

§112 Donc euh...!.j'ai eu, tout de suite une attitude très distante. C'est pas évident du tout

§118 C'est dans le comportement de ce monsieur, je euh...!., enfin quand il soignait, il me disait : " Si vous vous laissez aller, tout ira mieux " et ça, je sentais que si je laissais aller, pour moi c'était...., je me sentais en xxxxer (.........), c'est euh...!.

§128 Bon euh...!., je pense que y a certaines choses qui sont assez, quand même révélatrices, sans forcément euh...!., faire une généralité mais euh...!.

§133" Que jusqu'à présent, les choses avaient été positives et que maintenant euh...!., je trouvais qu'elles devenaient négatives et que je préférais m'en aller. Donc, je souhaitais euh...!., pas donner suite et que je souhaitais pas le revoir ".

Sophie.

§12 ......je voulais pas rester un petit peu à la traîne du groupe et arrivée en France, je voulais être sûre que ma dialectique correspondait à la leur..., et plusieurs fois, et ben je me suis fait un peu renvoyée un peu (rire) sur le côté parce que je n'avais qu'à suivre et que les questions, c'était avant ou après l'intervenant.

§14 avait vraiment le euh..!..., le..., l'intervenant, enfin le Leader du..., du Xxxx en Action était très, très directif et très euh..!... Il fallait suivre ce qu'il voulait, comprendre immédiatement. Alors le euh..!..., l'individu qui n'a pas euh..!..., qui a de l'esprit euh..!..., dont le euh..!..., dont le raisonnement ne suit pas à la vitesse des autres, ben est laissé un tout petit peu à la traîne et c'est tant pis pour lui. Certaines personnes se retrouvaient un peu euh..!..., en suspens ne comprenant pas tellement ce que euh..!..., ce dont on parlait, surtout quand on parlait de euh..!..., du pardon, pourquoi pardonner euh..!... ?, tellement euh..!..., une personne qui s'était fait violée par son père, pourquoi on pourrait euh..!..., on pourrait pardonner à son père de la violer, quelque chose comme ça quoi.

§39 Alors d'abord c'étais un peu étrange pour moi parce que c'était pas le groupe avec lequel j'avais fait mon séminaire, donc je ne connaissais personne, j'étais un peu isolée sur le groupe, en plus ils utilisaient des expressions différentes que euh..!..., celles que je connaissais parce que ils parlaient français et moi jusqu'à maintenant j'ai préparé en anglais, donc tous les termes étaient euh..!..., y a vraiment un euh..!..., vraiment une dialectique différente.

§41 On se voit chaque semaine ou tous les 15 jours et donc y a des devoirs à faire entre, des devoirs qui sont euh..!..., parfois ça peut durer 5 minutes, juste poser quelques questions, faire une liste de choses qu'on aimerait accomplir ou faire une liste au contraire qu'on a accomplies, comparer un peu nos objectifs, nos buts, ceux qui ont été atteints, ceux qu'on pourrait euh..!..., atteindre, comment euh..!...

§43 Donc y a vraiment des choses qui euh..!..., c'est..., c'est..., c'était la méthode qui euh..!..., c'est la méthode qui..., qui cloche..., qui est nulle. Il y a une densité d'information... euh., pendant les 3 jours qui est..., qui est incroyable. C'est comme euh..!..., c'est comme suivre un cours magistral euh..!..., pendant 15 heures d'affilée et pendant 3 jours en plus d'affilée........

§59 Cette notion de mauvais mais c'est euh..!, la personne qui ne fait pas assez d'effort pour se respecter soi-même, la personne euh..!, c'est-à-dire c'est euh..!, un manque de bonne volonté, un manque de euh..!, un manque de courage, ça dépend vraiment des personnes si euh..!, si euh..!, Oui ça dépend vraiment des personnes, ça peut être un manque d'amour des autres, ça peut être de l'égoïsme, ça peut être euh..!, plein de péchés....

§70 Moi je me suis levée en lui disant : " Mais écoutez, j'avais compris de la même façon que euh..!, que cette personne " et plusieurs personnes se sont levées comme ça en disant..... " Bon ceux qui n'ont rien compris, c'est pas grave je continue, je peux pas passer plus de temps à expliquer ces choses-là ", donc évidemment on se retrouve un peu euh..! sur la touche .......c'est pénible. Je pense vraiment que personne n'oserait dire quoique ce soit ......

§101 ..... on a des mots qui reviennent et euh..! on se, on se rend même pas compte. Je me disais Oh ! j'ai pas tellement été euh..!, tellement affectée par ça mais en fait si, quelque part Oui parce que euh..!, j'ai..., bien sûr parce que je l'ai vécu donc je pense que de toutes façons on ressort euh..! avec quelque chose, c'est euh..!..., je le prends comme une expérience mais de toutes façons toute expérience, même si elle s'est mal passée, même si euh..!, même si c'est quelque chose de difficile, c'est une expérience il faut en retirer quelque chose de positif donc euh..!, donc pour moi c'était bien, j'ai vu ce que c'était, j'ai vu euh..!, Pouf ! Oh je vais pas dire que j'étais fière d'être dans une secte mais non, mais euh..!, mais euh..!, j'ai vu quelque chose de différent, j'ai eu une expérience, je la prends comme telle et euh..! j'ai appris des choses euh..! et je me suis rendue compte qu'il y a d'autres choses qui, qui vont vraiment pas euh..! dans notre Société parce que les sectes y en a partout, partout, partout et ça marche euh..!, je sais pas, ça fleurit comme des mauvaises herbes ........

Hugues

§55- Et puis voilà le 2ème stage s'arrête. Et ça a réellement transformé quelque chose en moi, c'est ça qui me perturbe ........, mais qui m'impressionne toujours, c'est que réellement ça a changé ma façon d'être par rapport au boulot par exemple. J'étais quelqu'un qui ne savait pas parler en public, qui n'osait pas prendre la parole.

§68- Bruno continue à être relancé, c'est là que ça se ramène à mon ami, le tout 1er qui nous avait emmené à cette Organisation. Et donc autant, cet ami s'était transformé, nous avait véritablement amené à cette formation, autant là, il reste complètement extérieur à ce qui nous arrive, essaie de nous tromper, essaie de nous expliquer que nous nous trompons, que nous voyons le mal là où il n'y en a pas.

§69- Et donc le fameux ami qui s'était ré-ouvert à nous, qui était apparu sous un nouveau jour, qui nous avait fait toute preuve de confiance à ce moment-là, retire, enfin j'ai le sentiment qu'il retire ses billets.

§78- Nous allons à cette soirée sans aucun à priori et en arrivant à cette soirée, il y avait Bruno avec d'autres amis et on se rend compte qu'il n'y avait que des gens de K....., donc traquenard ou pas traquenard, j'en sais rien et c'était pas une soirée très agréable .....

§79- ...... On n'a pas du tout parlé de ce sujet qui était un sujet de friction puisque au sein de ce groupe d'amis, nous étions, en l'occurrence, 4 copains, eh bien, il y avait ça entre nous désormais et c'était vraiment difficile.

§90- Et en fait c'était un événement dont elle n'avait jamais parlé à personne, y compris à son futur mari et je reste stupéfié par cette nouvelle et moi qui étais le dernier maillon avec Guy je largue les amarres, c'est-à-dire je dis : " Ce n'est pas possible ! Comment est-ce que quelqu'un peut faire une telle crasse à son meilleur ami ?

§91-Ç à m'émeut encore aujourd'hui et finalement à cette soirée d'anniversaire il vient et nous étions là tous les 4 avec elle. Une espèce d'atmosphère délétère, il y avait un sujet, il y avait une boule noire entre nous et personne n'osait parler entre nous et personne n'osait parler de ce sujet et donc la soirée se passe, elle se passe vraiment et l'anniversaire se termine et euh... quelques jours passent

§93- Elle lui en parle , alors il a une réaction qui est encore différente de moi et de Bruno, il a une réaction d'incompréhension, il se dit : " Ce n'est pas possible , ce n'est pas possible comment peut-il faire une chose pareille, alors qu'il me connaît "

§105- Et euh... les uns qui dans le groupe des 3-4 personnes, les uns ayant une attitude très dure en disant " Non, il ne faut pas l'inviter, il a fait des choses dégueulasses ". D'autres comme moi ne parlant pas, me disant rien et puis total de l'opération, il n'est pas invité.

§107- Nous sommes en décembre 97 et voilà l'histoire ! Et ça je dirais personnellement tout ce que je peux dire par rapport à cette organisation aujourd'hui c'est que j'y suis rentré pour une question, j'ai trouvé la réponse à ma question de manière beaucoup plus brutale que ce que je m'y attendais.

§112- La 2ème chose c'est de se dire, je me suis fait prendre, mais comment, comment accepter que ça m'ait apporté autant parce que ça m'a apporté donc il faut le reconnaître ça, ça c'est pas simple . 3ème chose comment j'ai pu euh... y amener du monde, des amis, un patron donc c'est quand même une responsabilité que j'ai prise vis-à-vis de certaines personnes, donc il faut accepter ça euh... ... La 4ème chose qui est difficile... alors ces trois choses là, je suis, maintenant je suis tout seul. Ç a été très vite accepté. Euh... je n'ai pas de regret de l'avoir fait.

§119- ........ un groupe d'amis, c'est fragile euh.... y a des groupes d'amis qui se sont séparés, y en a des euh.... probablement de la ribambelle, euh.... donc ce qui a dynamité, je suis donc incapable de le dire. à l'époque nous étions tous célibataires, on a vécu des trucs supers, bon on vit tous des histoires différentes qui peuvent nous séparer. Donc euh.... je ne sais pas si on peut accuser K..... d'être responsable, en tout cas on peut les accuser d'avoir hâté la chose euh.... c'est une fille de son travail qui l'a amené dedans.

§122- ......, tout le monde a son jardin secret. Et heureusement ! Euh... ce que K..... a provoqué, c'est que ça a cassé en lui ce qui faisait finalement son charme, c'est-à-dire c'était quelqu'un qui était secret, qui avait beaucoup de charme, qui était euh..., qui jouait sur sa culture, sur son... sur sa personnalité un peu secrète, un peu cultivée et que K..... a cassé en lui, cette intimité, ce secret qu'il avait au fond de lui parce qu'il est devenu quelqu'un qui a mis sur la table ces choses, les choses les plus intimes et c'est ça qui a hâté ou qui a cassé le euh..., l'harmonie dans le groupe.

§123- Donc, oui là-dessus ils sont responsables, mais ils sont plus responsables sur leurs méthodes de euh..., justement de euh..., d'écorcher les gens parce que somme toute, c'est ça que, sur la finalité réelle d'avoir cassé un groupe d'amis.

§124-......... Ce qui est important dans l'histoire, c'est lui et c'est le, les dégâts que ça causé, euh... ça cassé chez lui. Alors, il est très heureux, au moment où je l'ai perdu de vue, il était très heureux, euh... mais jusqu'où va ce bonheur puisqu'il est, il est momentané. Ce qui est difficile, c'est le jour euh... quand il a plus cette béquille, comment il sera. Voilà ce que j'ai à dire. C'est surtout le euh..., c'est surtout la gravité de la chose par rapport à lui. Le groupe, ça n'a pas d'importance

§151-Ils sortent des stages donc ce sont des gens, c'est l'embrigadement numéros 4 ou 5 c'est-à-dire qu'ils sont vraiment dans ce trip là, ils y croient en plus je pense, il le font parce qu'ils y croient, euh...... et donc moi je le pense que cette organisation c'est une, je ne la considère pas comme une secte a motif religieux avec euh......, on n'est pas avec des grandes toques rouges à taper dans des tambours.

§152- C'est une pompe à fric je pense, c'est une pompe à fric mais qui joue sur le mental et qui utilise la faiblesse humaine, c'est là qu'elle est dangereuse, donc elle est quand même une secte, elle utilise les gens, elle utilise les gens et là ou elle est, je pense qu'elle ment c'est vraiment une euh...... elle est fondé sur du vent, c'est que le stage que vous subissez, euh...... que vous suivez ou subissez je veux dire, les 2 premiers modules que j'ai fait en tout cas euh...... ont vous donnent comme principe que ce sont des stages qui vous permettent de retourner vers l'extérieur, vous êtes disponibles pour les autres, vous réglez les problèmes que vous avez pu avoir dans votre vie et c'est effectivement ce qui se passe, on retourne vers l'extérieur, on se met à reparler a des gens avec auxquels on est brouillé on se met à régler les problèmes etc.

§153- Et puis quand il y a un incident, quand vous essayez de vous sortir de ce stage euh..... et ben alors là les phrases que , les réactions que cette organisation a..., sont totalement à l'opposé de ce qu'ils apprennent, c'est-à-dire de euh...... il vous accusequand on veut s'en sortir, ce qui n'a pas été mon cas , mais qui a été le cas de mon ami qui a voulu s'en sortir, qui était le premier a ce sortir de là, on l'a accusé, on lui a dit qu'il n'était rien, que c'était un euh...... qu'il n'avait rien compris etc.

§161- Hugues : Oui on est vulnérable, on est un être humain, on est, je pense que ce mot de vulnérabilité il est intéressant parce que euh...... je crois quand on, quand on avance dans la vie on se prend des claques, on a des expériences enrichissantes, des bonheurs etc. Et on se, bon on se blinde, je crois que la vie c'est ça hein ? euh......et puis euh......, bon en fait on a toujours, l'armure n'est jamais hermétique, il y a toujours des endroits ou on peut, où on peut, où on peut frapper mais sauf qu'on croit qu'il y a en plus, je crois que quand on a, notamment euh...... dans un domaine professionnel je crois qu'on se euh...... on a une expérience on devient plus assuré dans un domaine, dans le couple euh...... OK on se marie, on a des enfants euh...... on croit qu'on est assis, on se blinde et on cache cette vulnérabilité parce dans notre société on le considère, la vulnérabilité n'est pas admise, il n'y a pas de sentiment dans la vie euh...... il devait y en avoir mais en tout cas il n'y en a de moins en moins et la vulnérabilité eux, il la trouve, il la trouve pourquoi ?

Claude

§8- ...., ne sachant pas trop à quelle sauce nous allions être mangés. On savait que c'était très important mais on ne savait pas quelle formule ça allait être.

§23- C'est ce déballage d'intimité, nous étions, nous pénétrions l'intimité de 200 personnes. Et c'est une des choses extrêmement intimes, alors on nous expliquait par exemple qu'il ne fallait prendre aucune note. On nous a fait euh.. d'abord avant même d'être inscrit au stage, il nous a fallu remplir un questionnaire euh... psychologique très poussé.

§36- 2ème journée même chose, parce que non seulement nous étions alors, nous étions épuisés, E.P.U.I.S.E.S et migraineux. A un moment donné je, je euh... on pouvais plus, et moi je n'en pouvais plus. Je saturais, je pense donc que le euh... la sous-alimentation et le, le euh...le, cette tension, cette attention constante avait, nous a abaissé toutes nos défenses.

§46- Et puis quand est venu mon tour, est-ce que quelqu'un veut coacher Claude ? Personne n'a voulu me coacher, personne, donc je me suis dit ça commence bien. Alors bon et puis euh... euh... finalement y en a un, qui est volontaire etc.

102- Je me dis : " Voyons, on va passer de l'autre côté du miroir ". De client, je vais passer acteur et c'est là, là où ça a, ça a complètement déconné quoi leur système. Là, j'ai vu, j'ai vu des, des choses assez aberrantes.

§104- .... Oui, là, là, oui parce que je n'étais, j'étais plus le client, là j'étais le volontaire. Donc corvéable à merci,....

§226- Je dis : " Parce que vous êtes, pour moi vous êtes une secte et pour moi la raison est suffisante (.......) ". J'ai raccroché.

§227- Et euh.... j'ai rappelé Guy à son travail en lui disant : " Guy, le prochain coup de téléphone, je porte plainte pour harcèlement, alors qu'on se le dise "

Valérie

§ 11- Il est trop tard quand vous êtes piégés, vous êtes piégés. Sans compter la manipulation mentale, sans compter que vous avez tout donné, vous avez donné votre famille, votre emploi, votre patrie, vous avez tout donné, votre argent, votre foi, vous, vous avez donné même votre religion parce que si vous êtes bouddhiste, si vous êtes musulman, si vous êtes juif, si vous êtes catholique........

§ 13- Y a pas que les clodos je veux dire que pour être dans une secte, il faut avoir de l'argent hein! Les sectes n'ont rien à foutre des clodos, des, des exclus de la société, là les sectes elles n'en veulent pas. Elles veulent des ingénieurs, des médecins, elles veulent l'élite de la société.

§ 18- ........mais il se trouve que lorsque on est embrigadé à 100% on ne peut plus faire marche arrière pour diverses raisons, parce qu'on a tout perdu d'abord hein ! on a tout perdu ; donc on ne peut plus se raccrocher, on a plus de liens familiaux, de liens amicaux, de liens professionnels, on est tellement embrigadé que même l'éducation de base s'estompe, on ne peut plus se raccrocher ni même à sa religion puisque en fait il se trouve que toutes les sectes se réclament être religieuses donc on change de religion, donc il y a une espèce de négation de toute la personnalité ...euh...en plus donc on ne peut pas s'échapper à tout ça.

    1. § 19- La seule solution c'est de dire : " Mon Dieu, mais j'ai, j'ai tout perdu " donc si j'ai tout perdu je peux pas, je retourner à la vie normale mais avoir tout abandonner , avoir tout perdu pour rien, ce n'est pas possible. En fait c'est la secte qui a raison puisque j'ai tout perdu, eux, ils ont raison , je ne vaux rien, puisque je n'existe même plus, donc le raisonnement que la personne se fait est le suivant : Si j'ai tout perdu pour rien, pour une arnaque, ..........ou alors elle devient folle, elle , alors elle continue le jeu de la secte vous voyez et alors à un moment donné elle se dit : " si je dois suivre le jeu de la secte, je dois y aller jusqu'au bout ". J'ai commencé et je termine. Parce que de toute façon, c'est le chemin, je suis ici pour sauver la planète, ça peut vous paraître illuminé mais on y pense vraiment.

    2.  

      § 22 - ......que l'expérience est tellement effroyable qu'on a de la peine, même avec le recul, même une dizaine d'années après à appréhender ce sujet tellement il est douloureux, tellement il a été destructif sur le plan de la personnalité, morale, psychologique, intellectuelle de la personne.

      § 39 - ...... il faut absolument que je partes, si je ne pars pas je vais me retrouver enchaînée et je ne sais pas ce qui se passe , je ne sais pas, j'ai commis aucun crime, moi, j'ai fait mon boulot, je veux juste, juste partir.

      § 58- Moi j'ai perdu déjà ma famille. J'ai perdu un mari. J'ai perdu un pays. J'ai perdu un emploi. J'ai perdu tous mes meubles. J'ai perdu mes souvenirs. J'ai perdu mes albums de photos, enfin je veux dire, j'ai perdu ma mémoire, j'ai perdu 30 ans de ma vie, alors comment voulez-vous maintenant me demander d'aller chez Dechavanne, d'aller je ne sais où et d'aller au parlement et, et de dire et d'écrire mon livre et ...euh... de le publier avec mon nom. Et ben ça y est allez, allez y ( claquement des doigts), détruisez-moi encore une fois, détruisez mon ...euh...mon mariage et détruisez ma maison et détruisez. Et venez me harceler, c'est pas possible, on ne peut pas demander ça, c'est au-delà de le ...euh... de, de...Et pourtant je suis courageuse hein, je ne me laisse pas intimider mais on ne peut pas me demander d'être publique lorsque j'ai déjà tout perdu.

      §68 Je veux dire, il faut planifier. Moi , j'ai planifié mon évasion. Je l'ai planifié la nuit qui a suivi ...euh, cette femme enchaînée que j'ai vue. J'ai été tellement horrifiée, mais, mais c'est une chance que j'aie été horrifiée parce que y en beaucoup qui n'auraient même pas été horrifiés par ça. Voyez y a enfin, c'est, c'est vraiment un personnage de presque de roman, quoi ! Quand je vois ça, je dis mais la chance que j'ai eue parce que .......(blanc). De quelque côté que vous vous tourniez, vous ne, vous ne trouvez pas une solution à votre problème, parce que d'abord :

      - Vous êtes endoctriné

      - Vous y croyez

      - et puis 3 vous avez tout perdu

      Alors ...euh si vous avez tout perdu pour rien, comment un être humain peut l'accepter, bon vous allez jusqu'au bout. Peut-être que, peut-être que vous allez comprendre, peut-être que vous allez trouver une solution à votre problème dans le ...euh, dans le cadre de, de l'endoctrinement. Peut-être qu'après tout, c'est vous qui êtes complètement dingues hein. peut-être que c'est eux qui ont raison hein et puis peut-être c'est vous qui êtes une criminelle et ben pourquoi pas hein ! Vous avez peut-être crucifié Jésus Christ hein ! C'est vous qui l'avez hein !. Pf ! à Nazareth, je ne sais où donc, vous deviez expier donc, c'est peut-être eux, eux. C'est un piège qui se forme de tous les côtés. Vous n'avez ...euh rien, vous ne pouvez compter que sur votre formation initiale.

      § 72- Non j'avais pas des barbelés autour de mon goulag, mais, il y avait un enfermement psychologique : si jamais, tu t'en vas, tu vas mourir, tu vas mourir, tu vas mourir, alors je ne sais pas pourquoi ils me disent " tu vas mourir ", à cause de quoi. ? Je ne sais pas mais il y a cette peur. Je vais, je suis damnée pour l'éternité et si tu meurs, tu ne pourras plus jamais te racheter. C'est, c'est maintenant qu'il faut que tu te rachètes, plus tard, ce sera trop tard.

      § 73- Voilà, c'est ça le discours et si tu t'échappes, tu es morte pour l'éternité et tu n'auras aucune chance et c'est là que le piège est total. C'est parce que y a des barbelés autour de vous, c'est parce que vous savez que si vous partez vous êtes morte de toute façon, et que vous ne pourrez plus jamais vous racheter et ça c'est commun dans toutes les sectes et en particulier en Z.......

      Christian

      §18- Et puis elle m'a proposé d' me présenter, donc, un conseiller orienteur, donc euh!... j'savais pas très bien c'que c'était. En fait euh!... j'ai su ça plus tardque c'était le fameux REG ( prononcer rèdje) et le REG c'est le meilleur ami, hein! Celui qui vous fait signer des chèques euh!... de plusieurs centaines de milliers de francs. Donc j'le savais pas auparavant. Alors j'ai rencontré cette personne qui s'appelait Marianne, euh!... Lauret, très très mignonne, euh!... très élégante, euh!... qui présente très bien, puis un contact euh!... très très facile hein!et donc c'est comme ça que j'ai commencé à m'laisser embarquer dans des dépenses. Parce que jusqu'à présent je n'avais dépensé que 500 francs en deux jours.

      §37- Alors euh!... y avait aussi des choses qui m' choquaient, c'étaient des propos du genre " n'acceptez jamais une approche à un esprit ouvert, à l'église de Z......", ça veut dire qu'on n'y va pas pour, juste par curiosité pour voir un peu c'que c'est, euh:... on nous d'mande de nous engager à fond là d'dand! Complèt'ment, de s'investir complèt'ment! Et le superviseur exerce des presions pour euh!... justement donc euh!... qu'on s'investisse au maximum, qu'on y consacre toujours plus d' loisirs, de notre temps, d'loisirs euh!... à la Z...... et aux études de cours. Donc euh!... ça c'était du côté des cours et j'avais l'impression de très mal progresser aussi.Alors, bizarrement euh!... mon conseiller orienteur qui me complimentait sur euh!...y avait un contraste parc'que le superviseur euh!... trouvait eu!.. que j'progressais pas beaucoup. J'arrivais pas à d'venir un bon scientologue hein!... comme disait D..... X......

      §41 - ........J'ai r'gardé la rubrique Quid, j'ai découvert la,.. la,.. l'existence de l'ADFI et du CCMM donc euh!... j'ai contacté le CCMM j'ai envoyé une petite carte au CCMM pour demander euh!... pour leur dire que j'avais l'impression qu'on exerçait de plus en plus de pressions sur moi et la Z......, je voulais savoir quels étaient mes droits face à la Z....... Je leur demandais pas "au secours", je n'demandais pas à quitter la Z......, j'leur demandais en fait, de savoir comment les empêcher euh!..., d'abuser en fait euh!... d'abuser d'moi en fait hein!...

      §42- Alors j'ai pas eu de réponse la semaine suivante, j'ai attendu lundi, mardi, alors, mardi, comme je sentais ma situation euh!... j'suis en train d'me laisser entraîner dans un engrenage, j'arriv'rai pas à en sortir, j'ai décidé de n'pas attendre la réponse du CCMM, j'les ai appelés. J'ai eu un Monsieur jean au téléphone et je euh!... lui ai expliqué euh!... un peu ma situation puis il m'a dit, "bien, si vous continuez comme ça, vous allez voir, ils vont exercer des pressions psychologiques sur vous pour vous faire payer un maximum d'argent, ils ne s'arrêteront jamais" Alors euh!... j'voulais pas l'croire, j'étais pas tout à fait convaincu de c'qu'il m'disait. Et j'voulais dire euh!... euh!... lui dire simplement que l'objet de mon appel c'était, euh!... en fait j'avais envie de continuer le cours mais j'voulais arrêter qu'ils abusent de moi. Alors c'est là qu'il m'a répondu sur un ton ironique :"il est merveilleux ce pont!". Et bon, j'ai bien compris tout de suite que c'était...

      §48- Bon! Euh!... ça c'était la dernière rencontre. Le lendemain matin je suis allé au CCMM, j'ai rencontré Mr Jean La première question que je lui ai posée c'est euh!..." Qu'est-c'que vous m'conseillez de faire ? Continuer ou arrêter ?"et ( rires ) la réponse était évidente hein!... Et donc euh!..., j'étais soulagé disons euh!... d'arrêter, c'était vraiment un soulag'ment. Alors le contrat d'engag'ment à rembourser les 60 000 francs éventuels en cas de non progression? Il m'a dit " ce contrat-là c'est complètement bidon, c'est complètement abusif!". J'ai montré mes dépenses, j'lui ai montré toutes mes factures que j'avais payées et il était atterré par le montant des sommes que j'ai payées en 180 jours. Alors j'ai commencé par le faire, euh!... le récit de mon expérience comme je l'fais maintenant là , puis euh!... ( soupirs ) il a été atterré par tout les cours auxquels je m'étais inscrit. J'suis rentré chez moi, j'ai vu l'état déplorable de mon appartement, la vaisselle pas faite, plus euh!... un seul linge propre. Des cours de Xxxx, euh!... partout dans l'appartement! Je m'suis dit : " mais qu'est-c'qu'il m'arrive, j'avais pas réalisé ça avant ! "Tout c'que je voyais c'était la Z...... auparavant hein!... j'avais pas réalisé ça auparavant

      d) : Manifestations psychosomatiques : du doute à la révolte

      Benoît

      § 28 ......j'étais très sceptique par rapport euh.... à l'enseignement qu'on nous donnait, c'est-à-dire que on nous faisait admettre des choses qui étaient...... je trouvais pas vraiment vraies, c'était pas démontré.

      §29 ...j'étais pas encore impliqué quoi, donc je croyais pas trop à ce qu'on m'avançait et donc elle, elle est allée se renseigner donc sur les associations, elle est venue à l'ADFI avec un ami ,elle a rencontré Mathieu, elle a appris et elle m'a téléphoné. Donc, ça m'a fait prendre conscience qu'effectivement, tout de suite euh....ce que je croyais euh..... intuitivement s'était révélée exact.

      §36 On nous disait ça comme discours et c'est un discours qui me gênait. Pour moi, on peut pas avoir l'air heureux , soit on est heureux et on sourit, soit on n'est pas heureux, et alors on n'a rien à montrer. Je veux dire euh...., il faut être vrai, bref.

      § 38 On perd petit à petit notre liberté, notre libre arbitre en fait. Donc, toutes ces petites choses me...., me gênaient mais sans vraiment m'outrager euh...., enfin je veux dire c'est un..., une petite gêne comme ça, je relevais. Par exemple, ils disaient qu'il fallait euh.... donner euh... tout ce qu'on pouvait à l'Eglise, ou donner une dîme , 10% de nos salaires, mais quand ils voyaient un " Clodo " dans la rue, ils discutaient avec lui. Ils lui demandaient de venir aux réunions et s'il voulait pas venir, mais non, ils ne lui donnaient....., ils ne l' aidaient pas.

      § 39 C'était en contradiction totale pour moi avec ce qu'ils disaient.

      § 40 ça qui..., qui faisaient que..... Y a d'autres choses qui m'ont choqué comme euh...., euh.... " Un chrétien ne pouvait pas rester tout seul avec une fille euh...., dans..., dans une même pièce, même s'ils avaient aucun rapport avec eux ".

      § 42 Tout ça, ça me euh.... donc c'était des aspects qui intuitivement comme ça me gênaient sans vraiment euh...., comme les gens étaient gentils, sympa avec moi, ça passait euh...., mais quand même j'étais étonné, donc voilà !

      § 51 Tout ça, ça m'avait choqué euh.....entre le fait de ne pas pouvoir voir qui on veut, quand on veut euh....quand même ce sont des choses qui blessent (.............)

      .

      § 56 Elle avait cherché à pousser et sa remarque avait été étouffée. Donc, c'est comme ça que elle, elle s'était rebellée parce qu'elle venait d'être recrutée

      § 57 Donc bon, moi, ça m'avait fait un tilt, après elle m'avait fait réfléchir 77 fois 7 fois, c'est pas l'infini, c'est différent euh.... et puis elle, elle avait rélevé d'autres contradictions, donc que, dont moi je n'avais pas fait attention.

      § 58 Ouais c'est comme ça que...., voilà quoi ! ça...., ça a fait réfléchir quoi !

      § 67 C'est un ensemble de petites choses qui font que...(......), euh...., mais quand je suis parti, j'étais en train de me mettre dans un appartement avec une autre personne de l'Eglise, qui avait été baptisée depuis un an, un an et demi.

      § 68 Donc, j'ai tout stoppé, euh....je voulais partir de mon appartement, j'avais une petite chambre que je louais, de 15 m2. Donc je voulais prendre un grand appartement où on pourrait faire des formations et étudier la Bible en groupe, etc...

      § 69 Et euh...., j'ai arrêté ça dès que je me suis...., j'ai posé des questions euh...., enfin à mon collègue qui..., qui m'a donné des réponses vaseuses quoi !, enfin.

      § 93 Ouais, oui ! j'étais gêné. Enfin, il fallait me le démontrer. Il est exact que la manière dont ils agissaient, était unique, pas commun. Ah, c'était dur ! (rire)

      § 101 Ce qui était très gênant, voilà ! C'est...., c'est surtout cette somme de choses qui est additionnée en fait, qui fait douter que...., mais l'élément déclencheur, bon... c'est clair que c'est euh... la jeune fille qui était révoltée et qui m'a posé certaines questions euh....

      Brigitte

      §10 Donc, y avait une dame d'un certain âge à la retraite qui avait des problèmes de santé, y avait aussi un monsieur à la retraite dont la femme avait des gros problèmes de santé, un monsieur euh...!!assez jeune dont le bébé avait de très, très gros problèmes de santé, soigné par un chirurgien qui faisait partie de cette Association et puis un monsieur qui avait des problèmes de santé et je pense euh...!!., qui a de gros problèmes d'obésité, donc il se sentait assez mal à l'aise et puis bon ben, moi qui venais aussi pour des problèmes de santé.

      § 15 ......il nous a demandé si on souhaitait le faire, on a euh...! on a tous été présents au 2ème niveau , bon moi j'avoue que j'étais très sceptique mais j'ai voulu aller voir jusqu'où ça pouvait aller, .......

      §20 Pfff..!  Il faut dire que euh...! c'est vrai que les gens ont pris ça d'une façon euh...! au départ ça nous a fait beaucoup rire parce que c'est assez comique .......

      §25 ....... une jeune fille qui était accompagnée de sa mère qui s'est trouvée mal et c'est sa tante qui était adepte, qui les avait convaincues de venir et quand la mère a voulu intervenir pour euh...!., pour s'occuper de sa fille, la tante l'a empêchée de l'approcher et ils ont amené la jeune fille.

      §27 ...... si l'Energie était aussi efficace que ça et que si elle était efficace, cette demoiselle devait revenir sur ses deux pieds avec le sourire. Si ça n'était pas le cas, elle était obligée de repartir chez elle parce que elle n'était pas bien du tout.

      §28 Quand on en a parlé avec le thérapeute, il nous a expliqué que l'énergie circulait pendant les cours, et que cette personne était certainement très sensible et que cela l'avait un petit peu remuée et ce qui expliquait son malaise, et que ça arrivait au cours de stage où les gens euh...... étaient un petit peu ivres de cette Energie qui circulait (..........)

      §33 Il expliquait les doutes que sa femme avait eu euh...! au cours d'un soin qu'elle avait effectué où elle a été 2 fois plus malade qu'avant et euh...! qu'en fait c'était le mal qui...., qui ressortait, donc quand on faisait des soins, il se pouvait que, que les gens soient un peu plus mal mais fallait pas s'inquiéter, c'était le temps que les choses se fassent, que les choses reviennent à la surface.

      § 35 Ce qui m'a été confirmé et euh...!je lui ai fait part de euh...!., de mes doutes et euh...! donc au cours du 2ème niveau, il a parlé effectivement de l'image que donnait son Association, l'image de secte et il nous a répondu : " Ben, effectivement si on est catalogué comme une secte, c'est pas grave. Le principal, c'est que nous sommes une secte qui faisions du bien " .......

      §45 On a pu constater qu'il y avait une personne qui souffrait du dos, de fortes douleurs au niveau du dos et euh...!., c'était une femme dont le mari avait des problèmes de foie, ça s'est vu par certains symptômes.

      § 46 ....., ça contredisait ce que, ce qu'il pouvait nous affirmer, lui-même au cours de euh...!., de soins qu'il a prodigués avait des problèmes de dos donc je suis restée assez sceptique par rapport à ce qu'il disait.

      § 47 Et puis bon, il disait que euh...!., ça lui apportait l'épanouissement et quand on voyait ce monsieur et ben, on s'aperçoit que c'est pas quelqu'un d'épanoui du tout. En plus, je crois qu'il essayait plus de se convaincre que de euh...!., qu'autre chose.

      § 50 Disons c'est un monsieur, dès que je l'ai rencontré, j'ai eu des doutes. bon mais euh...!., étant sceptique, j'ai dit qu'il faut quand même lui laisser une chance, on sait jamais ! .......

      § 54 Oui, j'a...., j'adhérais pas au fait euh...!., de faire les choses sans, sans essayer de comprendre et j'avais le sentiment de euh...!., d'une manipulation.

      § 62 Alors euh, ça, on est resté très sceptiques, puisque euh...!., y avait eu des examens de santé, euh...!. notamment au niveau sanguin, tout allait très bien ........

      § 69 Avec ce monsieur oui ! Et euh...!. on a été très, très mal perçus parce que c'est vrai, qu'on a fait des commentaires, on a fait part de nos doutes très ouvertement et que quand on posait des questions euh...!., c'était toujours euh...!.,

      § 73 Bon euh...!., c'est ce qui m'a aidée à comprendre que y avait quelque chose qui n'allait pas. Parce que euh...!., c'était pas naturel.

      § 90 ......je me sentais un petit peu coincée parce qu'on en avait parlé mais euh...!., dès le départ, j'avais des doutes et j'ai voulu vérifier si mes doutes se confirmaient

      § 93 Dès...., dès le premier niveau, j'ai eu des doutes ! .......

      § 100 Moi, j'avoue que j'étais plutôt euh...!., sceptique et donc en retrait. ......

      § 114 C'est criminel ! Pour moi, c'est criminel parce que les parents avaient un tel désarroi, on sentait que ce...., enfin ce père avait un tel désarroi que euh...!., on se dit que si...., si par malheur il arrive quelque chose, Oui. D'ailleurs euh...!., quand on a discuté avec le thérapeute, c'est ce que je lui ai dit. D'abord, j'ai dit : " Vous vendez du vent et ce que vous dites n'a aucun intérêt ou des choses qui sont connues de tous, en plus quand on parle de capacité, on parle de don ".

      § 115 ..... un don c'est quelque chose qui est donné, qui n'est pas vendu. Donc, c'était faire commerce de choses euh...!., c'est...., c'était faire un commerce illicite pour moi hein.

      § 116 Donc euh...!., il était toujours très mal à l'aise quand on parlait d'argent (.......), c'est Pfff..! !

      § 117 C'est vrai que bon, je euh...!., je me posais beaucoup de questions mais en même temps je culpabilisais en me disant : " Peut-être que euh...!., peut-être que c'est moi qui avais un état d'esprit négatif, qui euh...!., qui suis trop méfiante ", parce que ça, il me le disait tout le temps, que j'étais quelqu'un de euh...!., de très méfiant, que je ne lâchais pas prise, que euh...!., les choses seraient beaucoup plus simples si je me laissais aller et je pouvais pas, y avait quelque chose qui me euh...!., qui me bloquait et je pouvais pas laisser aller (........)
      §119 Je pense que ce qu'il souhaitait c'était que je craque en fait et ça euh...!., c'est quelque chose que je ne voulais pas faire.

      §120..., bon après, quand je ressortais de certaines de ses séances, ça m'arrivait de pas être bien, donc de euh...!., la chance que j'ai, c'est de pouvoir discuter avec beaucoup de personnes qui me disaient : " Mais enfin euh...!., tu vois bien, tu vois bien que ça ne tient pas debout, tu vois bien que ce qu'il te dit ne te euh...!., ne te convient pas puisque tu euh...!., tu te sens pas bien ".

      § 126 Donc moi, je lui avais faire part aussi de euh...!., de mes impressions par rapport à son Supérieur que je ressentais d'une façon très négative. Un monsieur qui m'a pas plu du tout, dans son comportement, dans sa façon d'être et puis euh...!., un monsieur que j'ai trouvé très antipathique et euh...!., qui avait aussi, certainement des problèmes de santé.

      § 127 Alors euh...!., lui, sa réponse c'était euh...!., que c'était quelqu'un qui était fort, qui avait beaucoup de possibilités et qu'il ne fallait pas se fier à son extérieur.

      § 131 C'était trop...., trop absolu dans le comportement (.....).

      §140 Enfin moi, je pensais...., je lui avais donné en espérant que ça lui euh...!., aurait ouvert les yeux là dessus et il s'en est servi comme en étant euh...!., bon euh...!., en disant euh...!., certainement que ça provoquait des jalousies, mes possibilités. Ce qu'ils avaient déjà dit que les gens étaient sceptiques euh...!., que les gens étaient jaloux parce qu'ils ne possédaient pas euh...!, ces possibilités et que euh...!., donc il était...., qu'il était serein. Par rapport à tout ça, ça lui posait pas de problèmes.

      Sophie

      § 5 C'est euh..!..., c'est un Organisme qui est un peu partout dans le Monde et qui commence un peu à s'implanter en Europe et euh..!..., alors j'ai vraiment eu deux sentiments très, très différents........ moi je l'ai pas du tout perçu comme une secte, quelque chose de mauvais ou quelque chose ni même de curieux.

      § 6 C'est plutôt, en arrivant en France que je me suis posée des questions, sur euh..!..., notamment sur le euh..!..., la façon dont les méthodes étaient euh..!..., étaient transmises, les principes étaient transmis.Je trouvais les méthodes un peu euh..!..., un peu étranges, beaucoup plus violentes que ce que j'avais vécu aux Etats-Unis et euh..!..., plus euh..!..., plus strictes. C'était euh..!...

      § 19 .., je suis sortie du Xxxx en me disant : " Mais qu'est-ce que je fais là ?, qu'est-ce que c'est que ça ? " et puis je me suis qu'au fait j'ai rien à perdre ......

      § 48 Voilà donc ça ne m'avait pas choquée mais en France, d'abord que tout le monde se tutoie alors que en France, en général on respecte bien euh..!... les classes d'âge, les catégories socioprofessionnelles donc et tout ça, donc ça m'avait étonnée et ensuite euh..!..., Oui que tout le monde vienne se faire la bise euh..!..., " Comment tu vas ?  Et tes enfants et que deviens-tu euh..!...", c'était euh..!..., c'est..., c'est irréel ! C'est euh..!..., je sais pas euh..!..., je pense que je me serais pas aperçue de..., du mal-fondé par opposition..., par l'opposition du bien-fondé des méthodes si j'étais pas venue en France .......

      § 54 .., j'ai jamais su vraiment quoi en penser mais je m'étais bien liée avec une des filles qui était justement très euh..!..., qui prenait tellement à cour ce qu'elle faisait et qui, qui vraiment euh..!..., faisait ses devoirs par exemple comme moi je faisais mes devoirs quand j'avais 8 ans pour montrer à ma maman que j'avais tout fait,

      §61 ...... Alors je pense que ça m'a moi choquée parce que j'étais encore étudiante, je suis encore étudiante mais en ce moment-là je l'étais euh..!, je l'étais encore moins , ça m'a moins choquée. .......

      §67 parce que euh..! sinon le ventre gargouillait, c'était " S'il vous plaît, veuillez sortir pour manger ", c'était euh..!, c'était vraiment euh..!, c'est pénible, c'est euh..!, enfin c'est euh..!, c'est choquant d'abord et puis c'est euh..!, moi je l'ai vraiment pris dans le sens où ça m'ennuyait, j'avais déjà assez de profs qui m'enquiquinaient toute la journée pour me dire " Mais qui c'est ce con ? ", mais vraiment euh..! je me disais des choses comme ça, alors les euh..!, les intervenants et les leaders insultent certaines personnes mais alors si Oh ! là un des participants osait ne serait-ce que mais même pas insulter, parce que ce serait vraiment euh..!, je ne sais pas ce que ce serait mais euh..!, ce serait euh..!

      § 70 Moi je me suis levée en lui disant : " Mais écoutez, j'avais compris de la même façon que euh..!, que cette personne " et plusieurs personnes se sont levées comme ça en disant..... " Bon ceux qui n'ont rien compris, c'est pas grave je continue, je peux pas passer plus de temps à expliquer ces choses-là ", donc évidemment on se retrouve un peu euh..! sur la touche

      § 76 Enfin, vraiment c'est du racolage commercial euh..! qui est très pénible et en plus moi étant dans des euh..!, des études commerciales, j'ai trouvé ça d'autant plus pénible que euh..!, que euh..!, ça m'a saoulé hein, ......j'ai jamais emmené une invitée parce que je trouvais ça vraiment pénible........ beaucoup d'enfants qui emmenaient leurs parents donc des gens qui avaient une quarantaine d'années, qui emmenaient leurs parents, moi j'ai trouvé ça euh..!, enfin je sais pas ces gens son bien, ils ont déjà 60 - 70 ans, laissez-les tranquilles, enfin je comprends pas pourquoi ils veulent changer toute leur vie, donc euh..!, c'était euh..!...

      § 81 J'ai trouvé que payer 4 à 5000F pour euh..! parler à des gens pour leur euh..!, faire du racolage commercial, je trouve ça un peu euh..!, en général on investit dans la formation des gens mais on ne les fait payer pour qu'ils se forment à vos propres méthodes, donc là je me suis dit y a vraiment quelque chose de bizarre ......, j'étais un peu choquée déjà. Ça m'a, ça m'a déjà beaucoup refroidie sur euh..!, sur K....., c'est pour ça j'étais beaucoup plus sceptique et je pense que je suivais beaucoup moins ce qui, ce qui était dit dans les séances mais euh..!...

      § 83 Oui, voilà c'est quand on m'a dit que c'était une secte, je me suis dit mais c'est quoi une secte, donc en général j'ai dit ça c'est un peu fort et je me suis dit : " Mais non c'est pas une secte puisque les sectes, c'est pas bien, c'est dangereux, ....... et j'ai trouvé ça un peu bizarre. Donc je euh..!, je me suis renseignée et j'ai été voir et on m'a dit Oui, effectivement en France c'était considéré comme une secte, alors je me suis renseignée aux États-Unis, Non aux États-Unis c'est pas comme une secte, mais enfin la SCIENTILOGIE est considérée comme une Religion, donc euh..! tout est relatif. J'ai dit Ah ! Zut !

      § 84 , je trouvais un peu bizarre ......là où je me suis rendue compte que y a quand même, quelque chose de très bizarre, c'est que certaines personnes effectivement travaillaient bénévolement pour K..... et euh..! à K..... France, y avait euh..!, y a 2 ans, 3 salariés pour euh..! tout, à chaque euh..!, à chaque séance que euh..!, qu'on avait y avait largement une dizaine de personne présentes, donc ça veut dire d'abord les 3 salariés n'étaient pas présents puisqu'il y a le Gourou du groupe, enfin le Gourou français qui n'était jamais là, qui venait aux soirées spéciales et qui venait une fois de temps en temps pour euh..!, remettre une grande claque verbale avec tout le monde retrousser les bretelles de tout le monde et puis la troupe sera prise en main, donc il a, il arrivait une fois de temps en temps.

      § 85 Lui, il n'est jamais là, ce qui fait qu'il reste 2 salariés et dans les 2 salariés en fait c'était euh..!, c'était un monsieur belge et sa fiancée. Elle tenait la comptabilité pour K..... France et lui était l'intervenant principal pour les séances et les réunions. Je me suis dit comment euh..! toutes ces personnes à côté font pour euh..!, pour faire ça, je sais pas si c'était pour Emmaüs, pour euh..!, je sais pas quelque chose de caritatif ou de euh..! une action humanitaire, ......

      § 86 ..... et je me suis dit Oh ! y a, c'est, c'est pire que malsain alors y a un truc qui cloche ........

      Virginie

      § 7 l'adresse me paraissait assez  glauque et j'ai demandé à deux copains de venir avec moi, euh...!..., deux types qui n'avaient jamais fait ça : un chasseur de tête et un autre qui est consultant.

      § 21 Ça ! ça nous a quand même intrigué ....

      § 24 ...... et puis à partir de ces chants, les gens ont commencé à rentrer dans une transe et puis à partir les uns, les autres. Alors quand ça dure comme ça toute une nuit, à la fin qu'est-ce qu'on voit, ben, on voit qu'une partie des gens avaient été malades euh...!..., moi j'avais plutôt l'impression d'avoir pris de la dope plutôt qu'autre chose.

      § 25 J'avais pas beaucoup de référence de ce que euh...!..., la seule chose que j'avais pris avant dans ma vie, c'était un peu de cocaïne pour essayer et puis j'avais pas trouvé ça intéressant.

      § 26 Donc, je me sentais extrêmement partie euh...!..., pendant tout ce truc j'ai pas été malade comme..., d' autres qui vomissaient partout. C'était très particulier mais euh...!..., avec ce rythme, toute cette musique plus l'absorption de cette substance qui s'est renouvelée au milieu de la nuit, les gens étaient vraiment très en transe, très partis et presque, je sais pas il devait être 2h ou 3h du matin, quand ils ont commencé à ralentir le rythme, à demander aux gens de se lever euh...!..., qui étaient soit allongés par terre, soit pas. Les gens étaient dans tous les sens en fait.

      § 28 Mes deux copains avaient pas voulu en reprendre, y en a un qui avait été franchement malade, l'autre qui avait trouvé ça épouvantable, ils n'ont pas repris eux 2 fois de la substance que moi j'ai fait pour aller jusqu'au bout de cette expérience et euh...!..., les gens avaient des mines défaites.

      § 29 Donc ça, ça a duré peut-être 1h de marcher à droite et 3 pas à gauche et je crois que si on me le refaisait faire aujourd'hui j'aurais un malaise, rien que d'en parler j'ai un malaise ...

      § 31 Ce que je sais, c'est que depuis ce jour-là, il suffit que je vois une photo quelque part de XxxxM..... pour que j'ai une sensation très particulière que si..., que si j'évalue, je pourrais dire que c'est comme euh...!..., je sais pas ! un état de fébrilité ou un état d'inquiétude euh...!..., en tout cas je me sens concernée. Tout d'un coup, je me sens concernée, ce qui fait que euh...!..., tous les ans, je reçois les brochures d'eux depuis cette époque-là et je lis quand même cette brochure, alors que pour moi cette expérience qui s'est renouvelée, j'y suis pas allée le 2ème jour parce que moi je trouvais ça assez effrayant mais j'y suis retournée le 3ème jour pour évaluer dans quel état étaient les gens qui avaient fait ça 3 jours.

      § 32 Et euh...!..., c'est vrai que le 3ème jour, par contre, là, j'ai été franchement malade et j'ai trouvé..., j'ai trouvé qu'ils m'avaient donné beaucoup plus de substance que la 1ère fois et euh...!..., les gens..., entre les gens que j'avais vus le 1er jour et les gens que j'avais vus le dernier jour, franchement alors ils étaient tous raides, complètement raides et je sais qu'il y a deux - trois personnes qui ont..., mis beaucoup de temps à s'en remettre.

      §37 ANNICK : Et vous parliez à propos du scanning, de malaise, est-ce que vous pourriez dire de quel type c'était ? Vous parliez de sensations de fébrilité, d'inquiétude en même temps ...

      § 38 C'est les mots qu'ils employaient qui m'ont..., qui m'ont... C'est le euh...!..., c'est le lendemain, j'ai appelé le formateur en lui disant : " Ecoute, voilà je suis pas du tout contente de ce que j'ai euh...!..., j'ai vécu ", c'est sûr que quand on prend..., à..., à mon avis c'était un opiacé qu'ils avaient dû rajouter parce que ça avait.. on partait dans une espèce de période, d'univers ..., comme si on s'en allait dans l'Univers, à...,.

      § 40 Je trouve que c'était de grandes séances de dope et d'hystérie collectives si je euh...!..., si je me souviens des bribes de la soirée , les gens criaient, les gens hurlaient, les gens vomissaient partout. Enfin pour moi c'était un peu le capharnaüm euh...!..., y avait pas de relations entre les femmes, c'est pour ça, je suppose qu'ils nous avaient séparés mais en même temps de séparer les hommes et les femmes, c'est ce qu'on fait dans l'Armée, donc, y avait euh...!..., y avait euh...!..., au départ je me suis dit ils les mettent de côté parce que les gens allaient tellement devenir hystériques, qu'ils peuvent peut-être tomber dans les bras les uns et des autres.

      § 41 Ça peut induire et les femmes se cajolaient peu par exemple, elles ne s'aidaient pas et les gens étaient vraiment dans leur transe intime et je crois que les gens qui..., parce qu'il y avait des tas d'associés qui se baladaient etc. et c'est sûr que euh...!...

      § 42 Ouais, donc si je reparle de ce malaise que j'ai aujourd'hui quand je revois les images de XxxxM..... où je peux imaginer que c'est quand même euh...!..., dans une situation de peur, de crainte, de traumatisme où quelqu'un vous laisse une impression particulière, si quelqu'un veut vous..., enfin, quelqu'un va vous voler, je crois que..., une fois j'ai été agressée mais je me souviens à peu près de la tête du type euh...!..., qui a tenté de m'agresser, donc j'ai l'impression que ça fait le même effet pour moi euh...!..., peut-être que si je revoyais une photo de ce type...
       
       

      § 62 En tout cas si je regarde ce qui se passe quand je vous en parle, euh...!, on peut pas dire que je sois ni en colère , c'est quand même un truc qui m'a coûté 2000 balles il y a quatre ans, c'est pas grand chose mais enfin....2000 balles pour trois soirées...! je suis pas en colère et quand je parle de ce type, j'ai quelque chose mais que je ne peux pas décrire parce que je n'ai jamais senti ça comme euh...! une espèce de fébrilité c'est vraiment ce mot-là et je ne sais ce qu'il traduit mais il traduit comme une euh...!, peut-être je sais pas une fragilité

      Hugues

      §4- Au moment où il me parlait un peu de ce qu'il avait ressenti et vécu, je sens des choses qui bougent en moi et je me dis mais euh... justement moi qui depuis quelques années, je cherchais euh... une espèce de méthode ou une formation pour faire une recherche sur moi, sur ma vie, sur mes parents, sur mon travail sans but réel mais j'étais intéressé par cette démarche d'introspection et chercher un peu ce que euh... des questions générales et sur ma vie.

      §5- Je n'avais pas de problèmes mais pourquoi pas et donc quand il me parlait de son expérience sans me dire réellement le gros problème ou le problème pour lequel il était parti là-bas, euh... il y a quelque chose qui vibre en moi et il me dit : " Viens à cette présentation, ça va t'intéresser etc. " euh... et malgré les quelques réticences que j'avais donc je euh..., j'accepte.

      §11......... Euh... et donc le stage commence, j'ai la grande surprise de découvrir que nous sommes deux cents. Ce qui est énorme, un grand amphithéâtre.

      §13- Je dois avouer à ce moment-là tous mes doutes sur ce que c'était reviennent et comme je pense comme beaucoup de gens en ce moment-là et le début du stage consiste enfin, c'est l'analyse que je fais à posteriori, à balayer les doutes qu'on peut avoir sur de la présence qu'on peut avoir à être là.

      §15- Oui, les doutes reviennent à ce moment-là, c'est-à-dire entre l'inscription, quand vous vous inscrivez, vous avez des doutes en vous disant qu'est-ce que c'est. Vous vous inscrivez et après vous n'avez plus de doute, vous êtes inscrit.

      §17- Euh..., les doutes reviennent sur qu'est-ce que je fais là, il y a trop de monde, euh... qu'est-ce qu'ils veulent, qu'est-ce que c'est comme Organisation, qui c'est ce type qui me parle et donc le démarrage du stage est brutal puisqu'il nous fait l'explication de ce que nous allons vivre pendant 3 jours.

      §20- Donc à l'issue de cette déclaration, il y en a 3 ou 4 qui se manifestent, j'ai aucun souvenir des deux ou trois premières personnes qui devaient poser des questions assez mineures puis il y en a un qui réagit violemment en disant je comprends rien à votre truc, c'est...(blanc), ça ressemble à une secte, enfin très violent.

      §22- J'ai tendance à dire aujourd'hui que c'est de la mise en scène parce que du coup avec les 199 autres qui restent " pour rester " et du coup sont prêts à lâcher leurs doutes, à les enterrer et à démarrer le stage et c'est ce qui se passe.

      §23- Donc on démarre le stage euh...... euh... ... je ne pourrais pas vous parler du contenu puisque j'ai oublié un peu. Tout ce que je pourrais en dire, c'est que le rythme n'est pas très particulier, on fatigue. La fatigue est nerveuse, c'est-à-dire c'est vrai qu'avec un seul repas dans la journée à 17h00, une attention extrêmement soutenue, euh... aucune note, ce qui est étonnant, c'est qu'on n'a pas le droit d'écrire.

      §35- je pars le dimanche soir, excité comme tout le monde probablement dû à la nervosité. Je me couche dans un état de nerfs, j'ai beaucoup de mal à dormir.

      §48- Je ne savais pas de quoi ils parlaient. Nous rentrons ensemble chez moi et Bruno me dit qu'il est très (Blanc), je le sens très perturbé, très interrogatif sur ce que c'est etc. mais pas interrogatif sur le doute,

      §59- Et le lundi, je me pose beaucoup de questions, comment il a vécu ce truc-là. Alors, il n'était pas aussi excité que moi. C'est sûr, il n'était pas aussi excité que moi la 1ère fois, mais il avait pris des engagements par rapport à des problèmes familiaux qu'il a chez lui de par ses frères etc. Il fait ses cours du soir et un jour, quelques semaines, il revient en me disant qu'il s'est inscrit pour être Assistant.

      §73- J'ai dit non et il me dit : "  Ecoute, tu n'as pas bien regardé, cherche bien je ne sais plus dans quel département Val de Marne 94 je crois ". Je prends le magazine je cherche et je vois K..... et ben là tout se met en place , je me dis donc ça c'est la vraie preuve, donc même au fond de moi j'avais gardé peut-être un 5% de doute.

      §74- Disons que j'ai été acquis à ce que Bruno avait vécu depuis quelques semaines mais j'avais probablement encore un doute mais là le voir écrire écrit c'est terminé.

      §75- J'appelle mon Guy et je lui dit : "  Guy, est-ce que tu as vu ?, K..... est dans la liste. Et là, il a une réaction très étonnante en me disant que : " Ce n'est pas possible, c'est une erreur. Ils ont mal jugé, ils ne comprennent pas etc.

      §117- ....... Et moi je suis à l'aise dans mes baskets sur ce sujet mais dans cet entretien je reconnais le seul regret et unique que j'ai encore et qui m'émeut encore puisqu'on l'a bien entendu, c'est d'avoir laissé quelqu'un derrière .

      §138-......écorcher quelqu'un en trois jours c'est épouvantable . C'est que vous êtes mis à nu euh......euh...... c'est vraiment un électrochoc je pense, alors la fragilité, elle est, elle est euh......tout dépend du sujet dont on parle, lui en occurrence sa fragilité, c'était de se dire qu'à 30 ans il n'avait toujours personne.

      §147- Moi quand j'ai parlé j'étais sur un nuage c'est comme si on m'avait euh..... j'ai jamais fumé de ma vie du marihuana, je ne sais quoi mais je me sentais transporté, j'étais libéré, et euh...... je pense qu'à partir de ce moment ou on se sent dans cet état là bien, on peut faire absolument ce qu'on veut de la personne, et c'est là que çà devient dangereux, on n'a plus de libre arbitre, absolument plus aucun,...... c'est tout à fait prenant, c'est tout à fait prenant.

      Claude

      §16- Euh... ça commençait à 9heures, nous perdions vite le, le euh... puisque c'était uniquement l'éclairage électrique, ce qui était extrêmement fatigant, faut le dire d'avoir ces néons constamment allumés, cette lumière violente et interdiction formelle de tirer les rideaux.

      §36- 2ème journée même chose, parce que non seulement nous étions alors, nous étions épuisés, E.P.U.I.S.E.S et migraineux. A un moment donné je, je euh... on pouvais plus, et moi je n'en pouvais plus. Je saturais, je pense donc que le euh... la sous-alimentation et le, le euh...le, cette tension, cette attention constante avait, nous a abaissé toutes nos défenses.

      §37- Je pense a ce moment là nous n'étions probablement plus réceptifs mais je souviens d'une fatigue aussi bien physique que psychique immense, si bon euh... et tout, toute révolte m'avait complètement fui. Je n'avais plus aucune, je me demandais toujours ce que je foutais là, mais puisque j'y étais et bien il fallait aller jusqu'au bout.

      §38- Mais je n'avais, or j'ai eu plusieurs fois des réactions, je, à plusieurs pauses je me suis dit : Je vais partir mais j'avais payé quand même 2300 francs. Et donc je, je ne partais pas. Il fallait quand même que moi j'en ai pour mon argent et je me dis que ça ne durerais jamais que 3 jours.

      §39- Donc ça c'était pour, la 1ère journée a été épuisante, d'autant que lorsque nous rentrions, nous, nous avions des travaux. Alors c'était une lettre à écrire a tel ou tel, à Paul ou Jacques, donc nous n'étions jamais couchés avant 3 heures du matin pour être là absolument à 9 heures impérativement.

      §62- Alors là, je me suis fâché, je l'ai interrompu, je lui ai dit : " écoute, tu dégages, ça commence à me, me gonfler.....et puis alors c'est des déballages de témoignages de gens et puis, moi j'ai ressenti, il y a des témoignages qui m'ont prodigieusement horripilé parce que il y a des gens, on leur demandait, bon il fallait lâcher prise etc.

      §65- Il y avait le sentiment que pour une fois, on s'occupait d'eux et ils avaient le micro, ils étaient le centre d'intérêt et c'était horripilant (........) donc j'avais eu, j'ai eu plusieurs fois des réactions de colère parce que elle avait, bon, besoin de euh, de, de, d'autre chose, enfin bon, nous, moi ça ne m'intéressait pas. J'avais énormément de mal.

      §109- (.......) Je ne suis pas allé jusqu'au bout du Xxxx en action parce que là vraiment ça me gonflait, j'avais plus rien à y faire, c'était une, il y avait une redondance qui faisait que, et puis y a surtout que y avait des choses qui n'allaient pas quoi, déjà et en plus j'avais eu cette expérience malheureuse de, de l'assistanat qui a fait que je n'ai pas fini mes séances du Xxxx en action. Donc j'ai pas pu , j'ai pas dû faire la moitié, j'ai terminé et je n'ai jamais repris,.....

      §112- Pas de problème, je vais à l'Assistanat etc... Alors c'était vital, il fallait impérativement que j'y sois, j'y suis à l'heure et j'ai été très étonné parce que personne ne m'attendait (.........), alors ça, j'ai horreur de ça. Quand on me dit que c'est très important hein et que je suis pas attendu. Je suis arrivé là comme un cheveu sur la soupe, j'aurais très bien pu repartir, alors on dit : " Oui, tu viens pourquoi ? ". Je dis : " Attends, je viens pourquoi ? Parce que euh, on m'a prié d'être là pour un Assistanat etc... "

      §137- Alors là, j'ai envoyé péter toutes les chaises,

      §143- " Tu te débrouilles ". Je lui dis : " Ecoute, c'est un assistanat ou c'est un bizutage (........) parce que je, là j'ai vraiment le sentiment que tu te fous de ma gueule ",

      §147- J'étais dans une colère noire. Je l'ai réveillé, je lui dis : " Thomas, c'est terminé, ils sont cinglés, ils sont fous, c'est une secte, ils sont frappadingues "

      §149- Je dis : " Non mais, écoute : ils sont cinglés ". Alors je dis : " Ecoute, tu as raison, je prends tout à cour. Bon ben, voilà je suis tombé sur une bande de, de nuls. Bon ben, c'est pas grave, demain je me désinscrit. "

      §191- ....et là je me suis dit : " On m'a menti ".

      §193- ...je lui ai dit : " Guy, tu m'as menti ! "

      §202- Ben, j'ai dit : " Moi, on me l'a dit, alors de deux choses l'une ou on te l'a jamais dit, mais pourquoi on me l'a dit à moi ou alors tu mens. Auquel cas, si tu me mens, Guy m'a menti. Donc tu es complètement intoxiqué, alors je voudrais savoir "

      §205- Et ben, le pire c'est que Guy me disait que j'avais tout inventé, je...., rien de tout cela ne m'était arrivé. C'est moi qui avais tout imaginé et ça...., ça, je ne peux pas encaisser ça, je ne peux pas encaisser parce que euh.....euh.....

      §239-Et en plus tu es, on est psychanalysé par des gens qui n'en ont même pas, qui ne sont ni thérapeutes, ni psychothérapeutes. ....mais enfin, cette merdeuse euh... qui elle est pour me dire euh..... ce que je dois faire, ce que je dois penser. Elle est..... elle est quoi pour me dire ça (.........).

      §240- ......mais que " Monsieur Tout Le Monde " vienne me donner, me dire comment......, Non, je ne l'accepte pas et là je ne lui accorde aucun pouvoir et ça, il fallait l'accepter et ben ça, je l'ai refusé et curieusement, du jour, à la seconde où j'ai dit NON, le charme a été rompu. Plus rien, tout ce qui venait d'eux m'a glissé dessus comme sur une toile cirée, euh...... et j'ai relu mes notes, j'ai relu leur...., ça ne voulait plus rien dire et à ce moment-là, j'ai dit : " Bon, ben c'est quand même très artificiel et très mince "

      §241- Il suffit de dire non et on rejette tout et plus n'a de.... de sens, plus rien n'a de sens. A la seconde où on dit non, on refuse, ça ne veut......j'ai relu des choses, j'ai dit : " Mais enfin, ça ne, ça ne veut rien dire, comment est-ce que j'ai pu euh.... ". Je me suis même pas dit comment j'ai pu, mais j'ai dit ça ne veut rien dire, ça ne m'évoque plus rien du tout et à ce moment-là, alors toutes leurs tentatives pour me récupérer ont été vaines parce que je, je savais que je n'y retournerai jamais, mais par contre ils m'ont empoisonné parce que je commençais à en avoir ras le bol, mais par crainte d'y retomber ou qu'ils me harcèlent, mais parce que je savais que je n'y retournerai plus jamais et euh..... je me suis trouvé euh... euh...., eux n'avaient plus aucun intérêt, ni aucune valeur à mes yeux (..........).

      §258- J'ai dit : " Si j'ai rué dans les brancards,.... .

      §264- Elle a voulu ses stylos dans la boîte, ben, elle les a eus dans la boîte. Je m'en fous !

      §268- Je savais que j'avais pris ma décision, rien que pour, de dire que je foutais le camp, je foutais le camp mais je ne suis pas parti en douce.

      §272- Donc, ce....., on voit que ce sont des choses qui ne sont pas faites pour durer, .....

      §275- C'est que il arrive quoique ce soit, en une nuit (pffuit!) tout est déménagé. On peut perquisitionner, y a plus rien (......), voilà ! ça, ça m'avait surpris. Je dis enfin, c'est bizarre, ça m'avait surpris ça. Parce que c'est le truc passe-partout

      Valérie

      § 2- Bien ...euh, je voudrais préciser que la Z...... n'est pas un Organisme. La Z...... est ...euh, est une secte. ...euh, la Z...... essaie désespérément, de se faire passer pour une Église, ...euh mais en France, ce n'est pas le cas. Elle a été condamnée, ...euh, dans un procès à Lyon. Elle a été condamnée pour différentes ...euh, elle a été condamnée, ...euh.... Tu arrêtes là, MERDE ! !

      §4- Ah ça, je, je vous remercie de me poser la question. Mais je voudrais vous préciser que ...euh la Z...... c'est quand même une secte hein ...euh... c'est, elle a été classifié secte selon le rapport parlementaire par Alain Gest et Jacques Guyard en 1995. Elle a fait l'objet de nombreux procès et la Z...... a été condamnée pour homicides involontaires, escroqueries et ...euh... fraudes au FISC notamment ...euh... les ASSEDIC et les URSSAF.

      § 5- euh... mon expérience personnelle est un peu délicate, elle est tellement énorme ...euh... qu'il est difficile d'en parler dans un cadre ...euh (blanc) ...euh qui ...euh, une expérience dans une secte qui n'est pas une expérience dont on parle facilement.

      § 37-........ je me suis trouvée, (merci), je me suis trouvée avec une, avec un quelque chose d'épouvantable, quelque chose d'épouvantable, je dis bon ! ça fait 15 jours que je suis ici, moi je ne pense pas que je suis entrain de me réhabiliter de quoi que ce soit, moi je ne pense pas que je suis, sois une criminelle, moi je vois pas pourquoi je suis ici, je sais pas, j'ai commis aucun délit, je suivi les principes hein ! de la secte, j'ai suivi tous, tous, tous vos préceptes, MOI, moi, moi je ne sais pas pourquoi je suis ici, Moi j'ai envie de partir parce que, parce que Moi je ne vais pas bien, je vais pas bien, je sais que je ne vais pas bien, je veux partir, ça faisait 15 jours que j'étais dans cette secte........

      § 47- Oui c'est tellement énorme hein ! c'est tellement énorme qu'on ne croit pas, c'est tellement énorme hein ! qu'on ne croit pas que c'est pas croyable.

      § 49- ......ça dépasse, ça dépasse, c'est , c'est pas possible, c'est pas possible, et c'est pas possible pour nous aussi, c'est pas possible d'accepter cet énorme échec, c'est pas possible. Et c'est pour ça qu'il y a tellement peu de témoignages, de gens qui osent accepter qu'ils se sont trompés. Moi je me suis trompée. Je me suis trompée énormément, cette vie-ci ne suffira pas à payer

      § 60- Et c'est pour çà que l'on s'explique que beaucoup de gens ne parlent pas de leur expérience. Elle est tellement douloureuse et puis elle sert à rien puisque de toute façon leur témoignage ne sera avalisée puisqu'il restent anonymes, donc quand on reste anonyme, on ne peut pas vérifier la vérité de la source. Donc c'est un cercle vicieux dans lequel vous êtes, vous vous trouvez et vous tournez en rond et puis vous ne trouvez pas de solution.

      § 64- On ne peut pas mettre une étiquette, on peut pas. C'est très personnel, c'est très intime. C'est pour ça, c'est, c'est très douloureux aussi........

      De toute façon je m'en serais sortie, de toute façon je m'en serais sortie,

      § 70 - ....... son programme de destruction jusqu'à la mort ou elle se suicide ou elle meurt d'épuisement et le piège est total, ou alors, si vous réussissez 3 ans de ce programme de goulag, vous devenez complètement robotisé.

      § 72 - Non j'avais pas des barbelés autour de mon goulag, mais, il y avait un enfermement psychologique : si jamais, tu t'en vas, tu vas mourir, tu vas mourir, tu vas mourir, alors je ne sais pas pourquoi ils me disent " tu vas mourir ", à cause de quoi. ? Je ne sais pas mais il y a cette peur. Je vais, je suis damnée pour l'éternité et si tu meurs, tu ne pourras plus jamais te racheter. C'est, c'est maintenant qu'il faut que tu te rachètes, plus tard, ce sera trop tard.

      § - 73 Voilà, c'est ça le discours et si tu t'échappes, tu es morte pour l'éternité et tu n'auras aucune chance et c'est là que le piège est total. C'est pas parce que y a des barbelés autour de vous, c'est parce que vous savez que si vous partez vous êtes morte de toute façon, et que vous ne pourrez plus jamais vous racheter et ça c'est commun dans toutes les sectes et en particulier en Z.......

      Christian

      § 11- Alors j'ai répété ça je ne sais pas combien de fois, 10 fois, 20 fois, 40 fois, 50 fois je sais pas vraiment ! J'commençais à en avoir vraiment assez à la fin hein

      §12- Alors j'ai eu des sensations étranges, genre fourmillement dans les bras euh!.. presque des crampes da,s les jambes, c'était assez curieux hein ! J'avais jamais eu ça avant, et, euh!... c'était pas vraiment agréable, loin d'là ! 9a correspondait pas vraiment aux douleurs que j'ai pu ressentir à l'époque du souvenir que je racontais là, mais c'était assez curieux quoi ! et, à la fin de l'audition, je me sentais patraque, tout pâle, je m'sentais pas bien du tout.

      §13- Et j'me souviens quand je suis sorti de l'audition, y avait une personne qui était assise juste en face de moi là, dans le couloir, et puis elle a r'gardé comme ça ... mais qu'est-ce qui lui est arrivé à çui là... l'air de dire ça quoi ! Alors euh!... bon !... j'ai eu un certain malaise pendant quelques minutes et puis c'était l'heure d'aller manger, donc, euh!... on s'est tous séparés, on s'est donc, euh!...tous donné rendez-vous en début d'après midi, hein ! pour continuer les auditions.

      §14- Alors euh!... pendant le ..... j'suis sorti dans la rue, j'tremblotais un peu, j'étais assez bizarre mais ça c'est dissipé assez vite, quoi ! Donc, euh!... voilà!... j'ai mangé tranquillement dans un coin du côté de Montmartre, là ! je suis revenu l'après midi et là on a inversé les rôles. Donc c'est mon auditeur que j'ai audité.

      §15- Alors, même chose, il fallait lui demander de de reparcourir un incident traumatique euh!... j'sais plus combien d'fois je lui ai demandé de reparcourir, mais, oh! Bien, au moins une cinquantaine de fois, hein !...Il commençait visiblement à en avoir assez - puis on a terminé la journée comme ça, il fallait donner les .... Ah! Oui !... alors euh!... avant d'partir, donc à la fin de la journée, fallait donner ses impressions, alors euh!... moi j'ai... j'ai dit mais c'était curieux, c'était assez curieux mais c'était assez extraordinaire parce que j'avais jamais ressenti un tel phénomène, même si c'était pas agréable, j'avais jamais ressenti un tel phénomène auparavant hein !

      §17- Alors j' suis rentré tranquillement chez moi vers 17 h là, je suis revenu le lendemain vers 9 h et là, re-belotte! Re-audition Z...... euh!...etc... pendant toute la journée. J'ai trouvé ça un peu lassant au départ et puis on finit par s'y habituer en fait, hein ! Et puis euh!... bon!... j'ai passé une journée comme ça, et, à la fin de la journée, même scénario donc, on m'a d'mandé c'que j'en pensais, d'écrire sur papier donc, c'que j'en pensais. J'ai eu la même, là aussi, j'ai eu la même sensation de tremblottements, j'étais pas très à l'aise, j'avais du mal à m'exprimer, j'avais une loc.. une élocution difficile hein!... Et euh!... donc... euh!... après ça, on m'a d'mandé euh!...d'aller voir euh!... une réceptionniste... hein!... qui m'a... et puis j'ai parlé un peu de mon expérience.

      §23- Alors, bizarrement euh!... bon!... c'était censé me faire du bien mais ..... pfffff!... je m'sentais drôle en fait hein!...tout drôle. Bizarrement, au fur et à m'sure de la semaine, je dormais de moins en moins bien. La première nuit j'ai dormi 6 heures, ensuite euh!... 3 puis 2. Le jeudi soir donc, euh!... le mercredi soir j'ai dormi que 1 heure à peu près. Alors c'est bizarre parce que je devais m' sentir très fatigué et puis euh!... j'avais pas l'air fatigué quand même vis à vis de mes collègues parce que c'était l'enthousiasme qui prenait l'dessus. Et euh!... le jeudi soir, il s'est passé des choses... vraiment a... atroces.

      §24- Disons que j'avais pas beaucoup dormi et ils disaient que normalement on peut pas écouter quand on dort pas ou quand on dort très peu. Alors euh!... mon auditeur avait l'intention d'annuler les séances d'audition ce soir là, mais euh!..., donc, euh!... on est descendu voir un superviseur; il a parlé, j'sais pas très bien c' qu'il a dit mais il m'a demandé de m'coucher pendant une demie heure donc dans un lit, sur un lit d'plomb dans une pièce à côté, là, pour que je puisse continuer euh!... continuer l'aud... l'audition après. Alors il s'est passé quelque chose de vraiment très bizarre, pendant cette demie heure.

      §25- Je sais pas, c'est p't être dû en fait aux séances d'audition précédentes où on n'arrête pas d'fouiller dans ses rêves, dans sa mémoire. Mais c'était euh!... assez étrange parc'que j'ai commencé à tremblotter d'partout euh!... à avoir des convulsions et puis à commencer à pleurer, j'sais pas pourquoi, sans raison apparente. Au bout d'un' demie heure il est arrivé et puis euh!... comment dire... il a vu euh!... mon état il m'a dit :" alors qu'est c'qui vous arrive !" très sereinement, comme ça, et puis il m'a demandé de parcourir c'qui se passait. Alors j'avais les ...il m'a demandé de fermer les yeux et, bizarrement, je voyais des ombres qui me regardaient euh!... au dessus de moi et au fur et à m'sure que j'racontais, j'avais l'impresion, en fait, euh!... bizarre de reparcourir en fait, euh!... l'opération des amygdales.

      §26- Alors c'était assez étrange parc'que j'vais des mouvements incontrôlés du genre euh!... ouvrir la bouche comme ça alors que j'étais, euh!... j'avais l'impression d'être sur un billard quoi ! Et puis, avec des ombres qui se penchent sur moi et des ... qui triffouillent dans ma gorge, euh!.... Donc j'avais la curieuse sensation de heu!... de revivre euh!... l'opération des amygdales. Et , euh!... c'était pas du tout forcé, c'était, c'était comme ça quoi ! Alors, euh!... c'était assez atroce parc'que au fur et à mesure, ça devenait, euh!... de plus en plus intense, et puis j'me mettais à crier de plus en plus fort, à chaque fois que je re parcourais l'événement. Et , euh!... au bout... au bout de deux heures comme ça, j'en pouvais plus du tout, et j'ai même euh!... renvoyé mon repas. Et ça a continué comme ça, jusqu'à c'que j'dise stop ! parc'que j'en peux plus.

      §27- Donc là, il a arrêté, il était 11 heures du soir, j'étais pas bien du tout, j'vais un mal fou, je me suis... j'ai eu un mal fou à m'rel'ver, j'avais un mal fou à marcher, j'suis rentré comme ça, dans euh!... dans cet état là chez moi.. c'était...c'était atroce et cette nuit là j'ai pas du tout dormi, du tout, mais alors, euh!... nuit blanche totale.

      § §28- Le lendemain matin j'suis pas allé au travail, j'ai pas, j'parlais pas evidemment de euh!... c'que j'vivais en c'moment là à mes collègues de travail et à mes amis là!. Je m'suis absenté, j'ai dit qu'j'étais malade hein!. Et euh!..., j'suis resté chez moi, c'était assez bizarre (rires ) comme sensation hein ! Et j'les ai appelés le soir pour leur dire, euh!... j'annule euh!... j'peux pas venir ce soir au centre de Z...... j'me sens pas bien du tout. Alors, l'auditeur qui avait la responsabilité d'ma santé disons euh!... s'inquiétait pour moi.. il est venu chez moi me voir, pour voir euh!...pour voir comment j'allais hein !Et euh!... le fait de le voir, disons.. ça m'a fait un peu de bien prc'que ça m'a permis d'oublier un peu les malaises que j'ressentais un peu partout hein! ....... et quand je suis rentré à pieds chez moi, le malaise revenait. Et j'avais un mal fou à marcher, je m'demandais même si j'arriv'rais à rentrer chez moi... c'était... c'était bizarre hein!

      §30- Enfin, ça c'était la première grande expérience, ça m'a pas fait du bien du tout, d'ailleurs, euh!... les auditions n,'m'ont jamais fait du bien hein! ( soupirs) Mais c'était un phénomène extraordinaire. Donc j'me suis dit, les scientologues là, Xxxx, il a touché quelque chose de euh!... bien réèl, j'me suis dit, à cette époque là, donc euh!... y a quelque chose à la limite, qui marche, quoi!.. qui marche euh!... quelque chose que euh!... personne avant n'avait détecté. Alors euh!... alors ensuite euh!... y a eu un autre problème.

      §34- .......C'était un dimanche hein! et y faisait 90° dedans. C'était la toute première fois que j'allais dans un sauna , et ben!... les deux premières minutes... j'ai failli tomber dans les pommes ! Et donc euh!... j'suis sorti , jem'suis dit mais si ça, ça va durer comme ça quoi!

      §35...... 1/4 d'heure dans l'sauna euh!... 5 minutes dehors euh!... puis de nouveau 1/4 d'heures etc... de boire beaucoup de prendre du calcium , du potassium euh!... pour compenser les pertes de sels minéraux... voilà...!Et ça durait donc 5 heures comme ça. Alors le premier jour j'ai limité à 2 heures, j'étais euh!... complètement malade hein!...alors y m'disaient de euh!...alors ça m'empêchait pas de faire autre chose. .......

      §39- Donc euh!... le programme de purification, je devais euh!... rendre compte d'mon état chaque soir là. Puis euh!... bon... c'était très dur les premiers jours parc'que supporter 5 heures de sauna par jour, c'est horrible. Et, disons, j'commençais à m'habituer à ce dur trait'ment, mais euh!... bon... j'étais physiqu'ment épuisé, physiqu'ment épuisé et puis aussi intellectuellement là!...

      §41- Et donc j'me suis dit là je suis tombé dans un piège ! Alors euh!... j'm'en suis pas aperçu tout d' suite euh!... j'ai pas réalisé ça tout d'suite, j'ai simplement donc.. euh!... c'est en rentrant chez moi le soir je m'suis dit "mais qu'est-ce que j'ai fait là ?, mais pourquoi j'ai signé un chèque de 120 000 francs, un engagement à rembourser 60 000 francs, une somme que je n'ai jamais touchée ? et donc disons que euh!...c'est ce qui a fait tilt! Chez moi. Donc euh!... j'ai quand même continué à venir euh!... à la Z...... tous les jours, pour éviter d'éveiller des soupçons mais euh!... bon! J'en dormais pas d'la nuit, .........

      §45- Les cours ont continué, le sauna aussi, l'overdose de sauna aussi hein!... Alors j'avais affaire avec une superviseur qu'était, visiblement euh!... pas supportable! Donc, elle avait euh!... un'façon de parler qu'était très dure car chaque fois qu'j'arrivais pas à progresser dans mes cours elle parlait très dur'ment avec moi. Euh!... mes démonstrations en pâte à mod'ler lui plaisaient pas du tout hein!...et moi j'en avais ras l'bol je supportais pas...C'que je euh!... trouvais pas normal non plus, c'est que, euh!...quand une personne avait euh!... envie d'arrêter, ils la harcelaient de questions euh!... "est-ce que vous avez mal compris un mot ?" Ils lui posaient un tas de questions pour essayer de déterminer la cause pour laquelle ce cours ne lui plaisait pas ! Et j'avais envie d'intervenir en lui disant" mais laissez-le tranquille à la fin là!". Alors euh!... j'avais un autre individu, j'aurais bien eu envie d' lui jeter le classeur à travers la figure parc'qu'il m'demandait de décoder tout les sigles qu'y avait euh!... même ceux qu'étaient en tête euh!... du genre AOSH euh!... etc...J'en voyais vraiment pas l'intérêt, j'voyais vraiment pas le rapport avec les cours là.

      §47- Alors euh!... autre chose aussi. Donc le jeudi, donc euh!... avant la fin d'la s'maine on m'a proposé d'être embauché en tant qu'auditeur. Donc y savaient que j'reprenais mon travail euh!... habituel la s'maine suivante mais ils ont tenté de me faire renoncer à r'tourner à mon travail et de m'enrôler euh!... dès cette semaine là.Donc euh!... moins de 40 jours après les avoir connus! Alors, bizarrement, moi, j'ai pas progressé du tout, j'en avais ras l'bol de ces cours et puis y voulaient m'embaucher en tant q'auditeur (rires) c'est curieux quand même, comme si j'étais tout d'suite opérationnel quoi !...Alors euh!... j'ai trouvé ça assez surprenant..........

      §58- ......! J'vous assure, j'ai frémi! J'ai... j'avais de drôles de sensations à l'estomac! J'en avais... c'était à faire dresser les cheveux sur la tête ... Enfin... Enfin.... Voilà!
       
       

      3 - Le groupe dans une perspective clinique. Le groupe, objet d'attaques envieuses.

      Cette dimension nous permettra d'aborder la fonction conteneur du groupe et, par conséquent, sa fonction de transformation.

      C'est dans cet esprit que nous aborderons, tour à tour, les mécanismes de séduction, mis en place par le groupe, ainsi que ceux qui visent à embrigader l'individu et à l'aliéner : l'individu cesse de s'appartenir, se voit traité comme un objet ou un animal, perd ses droits fondamentaux, son libre arbitre, sa liberté de penser et d'expression ne peuvent plus s'exercer? Ces entraves sont corrélées à un ensemble de clivages et de ruptures équivalents à un véritable processus d'ostracisme.

      a) Mécanisme de séduction

      Benoît.

      § 3 ......un ingénieur qui s'appelle A...., je me souviens très bien de son nom, qui m'a rencontré dans la rue, qui m'a parlé fort sympathiquement en me disant qu'il était étudiant lui aussi et qu'il faisait des réunions sur la Bible.

      § 4 Donc, comme il était très gentil, très bien habillé, très bon niveau, euh...., très chaleureux, et bien, j'ai laissé mon numéro de téléphone et euh....j'ai pris le sien.

      § 11 Donc, euh....., bon comme ce monsieur s'intéressait à moi et qu'il était chaleureux j'ai marché dans son business. ......

      § 12 ......les gens m'ont paru assez sympathiques ......

      § 14 ........Moi je croyais que c'était amical, que c'était pour m'aider, ......ils étaient bien vus à l'intérieur de l'Y..... s'ils ramenaient des gens à l'intérieur, si ils arrivaient à faire des bébés chrétiens, à attirer les gens, à les intéresser ......

      § 20 ......j'étais attiré par ces gens qui me demandaient toujours de faire des choses, des activités avec eux.

      § 22 Bon bref, donc ce qui m'attirait là dedans, c'était d'abord de rencontrer plein de gens, des gens qui faisaient semblant d'avoir un lien avec moi, euh.....qui faisaient semblant de me valoriser, euh.....de dire que j'avais été choisi par Dieu .....

      § 23 Et donc c'était euh....., vraiment c'était quelque chose de très valorisant !

      § 30 .....on a essayé de m'attirer, on m'a fait un bombardement téléphonique, bon un bombardement d'amour pour me faire revenir en me disant : " On a besoin de toi, Dieu a besoin de toi, il faut que tu reviennes, etc... ".

      § 37 .....tout ça, ça c'était très sympathique parce qu'on nous disait toujours : " Nous, on a besoin de toi, il faut que tu viennes, ce sera plus sympa si t'es là ", mais c'est gentil et c'est aussi...., c'est quand même une forme de pression qui est gênante.

      § 49 .... Alors c'était très agréable, chaque fois qu'on avait un problème euh.... " Qui a fait le Monde ?, c'est Dieu ! " , c'est très satisfaisant de savoir tout, d'avoir réponse à tout.

      § 71 Non, c'était pas avec mon formateur, c'était avec quelqu'un de l'extérieur mais avec qui je m'entendais bien....

      § 73 Mais, c'est-à-dire que c'est satisfaisant dans le sens où, chaque fois qu'on a un doute sur quelque chose ou un problème dans la vie, tout de suite la réponse à nos doutes ou à notre problème et on sent entouré et on sent qu'on est aidé..

      Brigitte

      §14 En fait, on était une espèce d'élite qui détenions un certain savoir et que les autres ne pouvaient pas comprendre.

      § 20 .....et puis euh...!., au fur et à mesure de ces...., ces soirées puisque c'était aussi par soirée de 2 ou 3 heures, y a des gens qui...., qui ont été convaincus de...., de l'efficacité de euh...!., de cette pratique.

      § 24....... Je pense que tous les...., toutes les personnes qui étaient là euh...!., c'est des personnes qui souhaitaient soigner un proche ou se soigner.

      § 38 Moi, j'ai discuté avec une euh...!., une personne qui est arrivée très sceptique, qui est ressortie très emballée et quant euh...! bon parce l'Energie protégeait contre le cancer, protégeait contre le Sida, la radioactivité, euh...!

      § 42 Donc, je pense que ça pouvait être rassurant pour les gens de euh...! d'être guidés en fait. Il se présentait comme euh...!., un guide avec des théories qui euh...! qui pouvaient euh...!

      § 43 Au niveau théorique, c'était très, très beau, au niveau pratique, c'était autre chose.

      § 70 Vous aurez la...., la réponse au prochain niveau et on a fini par euh...! quand les gens posaient des questions, leur répondre vous aurez la réponse au prochain niveau. Que dire de plus ?

      §75 ...... : " Vous pouvez aider votre enfant, vous pouvez le sauver puisque y avait des risques de récidive et euh...!., allez euh...!., allez pratiquer, allez faire des stages et vous êtes sûrs d'aboutir à de bons résultats et à sauver votre enfant ".

      § 76 Donc, ce monsieur était tout seul, sa femme n'est...., n'est pas venue et il espérait sincèrement pouvoir aider son bébé hein, qui était un petit enfant qui devait pas avoir 1 an.

      § 78 ..... Donc ce...., ce papa était persuadé qu'il pouvait se euh...!., sauver son enfant et euh...!., protéger contre la maladie

      § 104 Je l'ai su parce que j'avais sympathisé avec un monsieur qui était à la retraite dont la femme avait des problèmes de dos et c'est pour ça qu'il venait pour essayer de soulager sa femme et c'est lui qui m'a fait part de ce qui se passait, une fois que j'étais partie et c'est vrai que quand il disait certaines choses, même au 2ème niveau, il me regardait euh...!.,en disant : " Certaines personnes dans la salle savent ce que je veux dire", bon un petit peu comme une euh...!... un témoin, comme quelqu'un de privilégiée qui avait des connaissances et euh...!.

      § 105 Ça aurait pu être flatteur, ça aurait pu être flatteur ! Bon moi, j'avoue que j'étais quand même sceptique.

      §140 Il m'a répondu en me disant que euh...!., qu'il était...., qu'il était content, parce que en lui donnant ce rapport euh...!., sur la secte, ça confirmait ses opinions, sa sincérité, ses intuitions, que lui, était dans la bonne voie et que...., même moi j'en étais pas loin. (Il suffisait de faire certaines choses évidemment ...... et que euh...!., qu'il se savait sincère et qu'il euh...!., qu'il se sentait épanoui et serein par à...., par rapport à tout ça.

      §143 Oui, c'était présenté comme ça : " Vous, vous avez des possibilités euh...!., vous vous êtes rendus compte que vous pouviez faire quelque chose pour le Monde ", puisque euh...!., on pouvait sauver le Monde n'est-ce pas ? et euh...!., c'était un peu euh...!.,

      §144 Oui, on était un peu présentés comme des sauveurs, des gens euh...!., des gens beaux, des euh...!, des gens euh...!., efficaces avec un bon état d'esprit, avec une envie de changer le Monde.

      §145 C'est un peu comme ça que les choses étaient présentées. Donc euh...!., comme si on euh...!, pouvait agir à notre échelle au niveau de...., du Monde. Alors, c'est sûr que c'est très tentant et puis quand on vous dit : " Vous pouvez soulager la douleur et la misère humaine ", c'est vrai que c'est...., c'est...., c'est très tentant, c'est quelque chose de merveilleux ....." Vous avez des possibilités euh...!., Vous être quelqu'un d'extraordinaire ! ", c'est tentant. C'est rassurant et euh...!., je crois que leur technique, c'est...., c'est d'abord de survaloriser les gens et puis si les gens n'adhèrent pas ou adhèrent moins, donner...., de commencer à...., à les dévaloriser.

      § 146 euh...!., il est servi parce que bon, c'est quelqu'un qui, je pense n'a pas une bonne image de lui-même et que ça le rassure d'être...., d'être entouré de ces personnes.

      § 147 Donc, ils sont asseZ....., assez paternalistes dans leur comportement et il suffit que les...., les gens aient euh...!., Oui, il rectifie un peu l'image que l'on peut avoir de soi si on a une image négative de proposer quelque chose de très positif , et puis, si jamais vous euh...!., vous êtes un peu moins disciplinés, ça se dégrade parce que bon, on vous dit vous êtes euh...!., votre état d'esprit est responsable de votre corps, donc euh...!., il faut penser positif, être positif et puis euh...!., agir de façon positive pour euh...!., pour y euh...!., pour bien aller.

      § 150 .......ils vous proposent une solution miracle (.........)

      §165 .......Voilà, au fait on était effectivement chargés d'une mission, on devait euh...!., on devait aider les autres

      Sophie.

      § 21 Je me suis dit : " Ben, pourquoi pas moi ! ", ..... ils vous parlent longtemps, ils vous montrent..., ils vous font miroiter : les personnes qui vont monter leur entreprise, celles qui vont réussir et puis euh..!..., tant et tant de choses. Donc euh..!..., Oui y a..., y a un côté très marketing, commercial où ils vendent leur produit.

      § 22 Ce..., c'est attrayant cette Formation comme on le ferait pour une formation professionnelle, technique euh..!..., ou même sur un produit. Ils vendent vraiment leur euh..!..., le Xxxx comme un produit.

      § 23 Pour dire la vérité, j'avais été pour voir un peu euh..!..., un peu ce que..., ce que je pouvais faire et ce que je pouvais voir et euh..!..., quoi en retirer parce que ils avaient dit euh..!..., dès le début aussi, ils nous avaient dit que chacun en retirerait quelque chose de différent, donc c'était selon chacun se fixait des euh..!..., des buts à atteindre ........

      § 24 Donc c'était très vaste et euh..!..., je me suis dit je pouvais..., je n'avais pas grand chose à perdre de toutes façons et.....

      § 31 (Annick : Tout régler...)

      § 32 Tout régler, voilà ! mais que euh..!..., mais que ça pouvait me donner quelque chose euh..!..., de la matière à euh..!..., à travailler et que peut-être après oui parce que ça faisait quelques années que je me disais peut-être quand même, je me rendais compte qu'il y avait certaines choses qui me bloquaient.

      § 47 C'est contagieux et euh..!..., je crois que là où c'est dangereux c'est que c'est agréable. C'est bien de voir tout le monde heureux, c'est bien de voir euh..!..., tout le monde gentil. Tout le monde s'aime, tout le monde se tutoie, tout le monde est euh..!... tout le monde comprend l'autre ! ça, c'est euh..!..., c'est extrêmement agréable, tout le monde se comprend euh..!..., et euh..!..., et c'est vrai que c'est très agréable, mais sorti du contexte, c'est euh..!..., c'est pas possible ! On se fait euh..!..., c'est de l'utopie

      § 72 .... des saisons et c'est très approprié.

      § 73 .......le leader c'est un simple intervenant principal qui parle pendant une demie heure d'un sujet et euh..! explique et alors euh..! c'est plein de bon sens, c'est de la logique euh..! c'est intéressant et euh..! sociologiquement c'est très intéressant, c'est euh..!, ça avive la curiosité de euh..!, des invités puisqu'ils viennent en invités. ......

      § 105 Oui euh..! ! mais puisqu'il font miroiter des choses qui sont, qui sont pour des personnes qui sont pas dans une position qui leur permette de, de euh..!, de juger très euh..!, avec beaucoup de distance et prendre avec du recul les informations qui leur sont données, c'est euh..!..., disons que si on montrait à un petit enfant de euh..! 5 - 6 ans 3 kg de bonbons et en lui disant : Et ben écoute si tu fais ce qu'on dit, tu l'auras ! " mais c'est irrésistible, c'est qui, qui va dire euh..! : " Ah ! ben non euh..! ".

      § 106 Quand on a 6 ans, on réfléchit pas en se disant c'est mauvais pour les dents, c'est mauvais pour le foie, Non, non c'est Ah oui, oui et à la limite l'enfant qui va réfléchir le plus vous dira : " Je vais prendre tout et j'en garderai un tout petit peu pour après " mais il va tout prendre quand même, donc c'est euh..!, c'est dans ce sens-là que c'est dangereux parce que ça piège n'importe qui ........

      § 107 Oui ça piège vraiment, vraiment n'importe qui et euh..! si ça marche pas la 1ère fois, ça marchera peut-être pas la 2ème fois mais la 3ème fois ça marchera parce que à chaque fois on va vous montrer ça d'une différente façon comme les personnes sont différentes mais elles ont plusieurs façons de présenter, donc peut-être que on va vous inviter une fois à une réunion, c'est ce qui s'est passé avec moi et j'étais choquée moi. J'ai dit " Mais qu'est-ce c'est que ça ?, qu'est-ce que t'as fait euh..! ?, mais pourquoi t'as fait ça ? ". Je vraiment, absolument pas compris ensuite la personne a fait le euh..!, le Xxxx, j'étais euh..!, j'étais encore plus étourdie mais alors pourquoi et là je me suis dit c'est moi qui fais une démarche inverse.

      § 108 J'ai été dire, j'ai été voir cette personne en lui disant " Ben écoute je voudrais retourner à une réunion parce que franchement je ne comprends que tu aies pu payer pour aller dans un truc qui m'a paru si euh..!, si gros ", enfin c'était gros comme une montagne pour moi, c'était euh..! " Donnez-moi votre argent, on va vous faire tout beau, tout grand, tout riche, tout euh..!... ", mais je sais pas euh..!, " un monde magnifique, un monde meilleur pour toi et ton entourage " ........et puis cette personne avait appris apparemment des choses dont on parlait, je me suis dit ben, il doit y avoir quelque chose, il doit vraiment y avoir quelque chose.

      § 109 .....si au bout du 2ème jour, vous n'êtes toujours pas satisfaite, on vous rembourse. Je me suis dit ben, y a rien, y a rien à perdre ! ...... je serai toujours remboursée. Donc voilà, je me suis dit bon j'y vais et puis euh..! au bout du 2ème jour j'ai été très tentée de partir en me disant c'est quand même euh..!, parce que moi j'ai, j'ai payé en Dollars, j'ai payé 210 euh..!, 210 Dollars, mais en France c'est beaucoup plus que ça. C'est 210 Dollars ça fait euh..! 2x6, 12, 1200F Ouais !1500F j'ai dû payer, alors qu'en France c'est 2900F. C'est presque euh..! le double, c'est plus que le double .....

      §112 Je pense que Ouais !, c'est marrant parce que je euh..!, c'est pas du tout une expérience que je conseillerai aux gens et si quelqu'un venait me voiren me disant euh..! est-ce que tu me déconseilles de le faire, je sais vraiment pas si je ferai tout mon possible pour le euh..!, le dissuader de le faire parce que euh..!, parce qu'on apprend toujours des choses, ....... après si on veut recommencer, il faut repayer suivre la démarche pour se réinscrire, donc c'est vraiment comme un cours à l'école ou à la FAC,  c'était fini, donc si la personne me dit je veux voir, juste expérimenter, vivre cette expérience mais c'est que j'ai toutes les garanties qu'on me dit au bout de euh..!, au bout de ça euh..!, la personne s'arrête, je dis ben pourquoi pas mais alors il faut pas que ce soit quelqu'un euh..! enfin quelqu'un qui se soit fait violer par son père euh..!, quelque chose comme ça.

      § 113 C'est-à-dire que j'encouragerai jamais quelqu'un à le faire mais dissuader ça dépend, ça dépendra des motivations de la personne et euh..!, enfin c'est euh..!, moi je suis très contente d'avoir arrêté, et pas parce que je me dis Ouf ! je l'ai échappé belle. Je suis con...., je suis satisfaite de l'expérience que j'ai eue et euh..! plutôt que de regretter ce que j'ai fait.

      Virginie

      § 3 La 1ère fois que j'ai eu une formation avec eux, c'était un peu particulier puisque c'était une formation de une personne à une personne, un formateur euh...!..., avec moi.

      § 4 Ce qui était assez différent de ce qu'ils faisaient d'habitude ...... Ça les intéressait que je regarde ce qu'ils faisaient, donc c'était un peu particulier.

      § 5 La 2ème formation, je l'ai vraiment fait pour moi, euh...!..., toujours dans le cadre de l'Institut XxxxM....., ils prévoyaient euh...!..., 3 jours avec un  " Chaman " brésilien et ils disaient qu'on avait accès à des parties de soi qu'on avait pas l'habitude d'appréhender pendant ces 3 jours.

      § 9 La premièree fois que j'avais fait une formation avec eux, j'avais trouvé que c'était une formation assez simple à la communication et assez succincte même.

      § 10 Donc ce qui m'intéressait, c'est de voir si XxxxM..... savait faire autre chose qu'un..., une espèce de produit un peu léger et le formateur m'avait dit : " Viens, c'est vraiment intéressant, c'est différent. Tu verras etc. "

      § 11 Donc c'est vrai qu'il m'avait, je crois, pas mal engagée à le faire. ......

      § 45 .....c'est bien fait pour qu'effectivement on..., on voie cette photo. Donc je sais pas si ce type fait ça avec beaucoup de gens, ce que je sais c'est que le dernier papier que j'ai reçu et c'est pour ça que j'ai appelé l'A.D.F.I., c'est que j'ai trouvé que l'A.D.F.I devait s'en préoccuper parce que là, ils font du recrutement gratuit puisqu'ils ne doivent pas payer leur formation et qu'on leur demande de devenir des collaborateurs après formation, donc ils doivent donner du temps pour se faire former.

      § 60 Donc il me semble que c'est ça un Mouvement dans la mesure où ces gens le connaissaient, à mon avis, on a été très peu sans jamais l'avoir vu, c'est pas spontané, il s'est pas exprimé au cours de cette formation hein mais euh...!, il a, il a fait ce mouvement, je j'étais tellement partie que je pense que euh...!. il l'a pas dû le faire qu'avec moi hein, je crois qu'il a dû le faire avec d'autres gens, ......

      § 71 Ça, ça, j'avais l'impression que c'était exotique pour lui tout ça, c'était merveilleux puisque on l'amenait dans une espèce de féerie ,le Chamanisme, on se mettait des plumes sur la tête.....

      § 72 C'était très étonnant ! ..... c'était un parcours assez créatif pour lui et que ça a peut être comblé son désir de créativité.( rires)Et ça, il me semblait pas du tout quelqu'un d'installé, il semblait être paisible comme personne sinon je ne pense pas que je serais allée jusqu'au bout de la formation avec lui. J'aurais peut être même pas tenté l'aventure, il me semblait quelqu'un de lambda.

      Hugues

      §2- Ecoutez, oui ! C'est une expérience qui remonte maintenant à 2 ans et demi à trois ans, euh... en 1995, un de mes, de mes très bons amis que je connais depuis une dizaine d'années, qui est une personne qui est très fine très intéressée par tout ce qui l'entoure etc. euh... revient euh... me parler d'une expérience qu'il vient de vivre d'un stage qu'il a fait pendant trois jours, euh... transformé.

      §9- Et donc je me retrouve inscrit à ce stage ......

      §19- Après cette présentation, je me souviens que le dirigeant dit s'il y a des gens qui ont des doutes à être là, qu'ils le disent maintenant, je leur répondrais ils sont libres de partir, ils seront remboursés s'ils veulent partir mais une fois que nous aurons fini cette analyse, tous les gens qui restent, restent et s'ils restent ou partent 2h plus tard ou le soir, elles perdent leur argent, c'est terminé.

      §57- Ce second stage était dans le boulot jusqu'à fond et ça a réellement transformé quelque chose et ça atellement transformé quelque chose que ma patronne s'en est rendue compte et au bout d'un mois m'a demandé : " Mais, qu'est-ce que tu as fais ? "

      §115- ......c'est-à-dire que les sectes, c'est un sujet qui est à l'ordre du jour depuis plusieurs euh...... depuis plusieurs, depuis quelques années euh...... mais tant qu'on ne connaît quelqu'un qui a vécu ça de près, ça reste un sujet immatériel et euh... ce qui étonne surtout les gens quand j'en parle par exemple si je prends les exemples récents ; c'est : " mais comment toi, comment toi, toi avec ce que tu représentes dans ton boulot, dans ta boite, par rapport à tes amis par rapport à ta famille etc. comment toi tu as pu être là-dedans " .

      §134- Oui parce que finalement, ils ont leur gibier ......... Mais, ça on ne se rend pas compte quand on est dedans.

      §146- C'est très valorisant parce que on a pas, plus de pudeur et ce qu'on cache, qu'on a envie de dire à personne euh..... et ben là on a des gens à coté de vous qui vivent, qui ont d'autres problèmes et on ce rend compte que tout le monde a des problèmes, parce que tous les individus ont des difficultés relationnelles, et du coup on se, les gens vous applaudissent quand vous vous manifestez donc, du coup vous vous sentez en confiance, et ça crée une , une, et on se sent vraiment transportés une fois qu'on a parlé .

      §148- Je suis encore incapable une fois encore, on me demande aujourd'hui dîtes-nous les méthodes ? Parlez nous du contenu, du texte, du langage des exercices, j'en suis absolument incapable, absolument incapable,... ... mais c'est incompréhensible, c'est absolument incompréhensible.

      §150- Mais c'est dangereux, je pense que c'est dangereux, très dangereux , très dangereux parce que on y amène, OK on peut s'y perdre soi même mais ce qui est surtout difficile c'est le prosélytisme qu'on apprend parce que on se met à parler de cette méthode à l'extérieur, on y amène des gens, on y implique des parents, des enfants, il y avait même des enfants de 18 ans, moi dans mon stage il faut être majeur, il y avait même de 87 ans aussi euh...... il y avait de tout, les professions sont variés mais plutôt de haute gamme des chercheurs, des ingénieurs, des médecins, des notaires, des avocats euh....... il y avait très peu qui étaient boulangers, plombiers, zingueurs il n'y avait juste quelques uns puisque déjà il y avait l'élément financier du stage euh......, mais euh......, c'est dangereux parce que toute cette organisation ne vit que sur un individu en fait en tout cas ici et tout cet organisation, sa structure d'ailleurs n'est composé que de bénévoles et ces bénévoles ils sortent de haut.

      §154- Puis après on l'a encensé, en lui disant qu'il était le meilleur, donc en fait ça montre bien que le, le contenu et le discours sont faut et qu'ils sont basés sur des choses erronées totalement erronées et mensongères et pourtant, ça a des résultats chez certains (rires.... ).

      §155- C'est jouer sur la faiblesse humaine euh...... en tout cas c'est très, très finement analyser euh...... c'est assez étonnant, c'est vicieux, c'est vicieux parce que ça s'infiltre dans les entreprises, ça s'infiltre dans des milieux élevés, des milieux qui ont de l'argent euh......

      Claude

      §9- Il y avait quelqu'un qui nous emmenait au stand où il fallait s'inscrire .....

      §11-......nous étions pris en charge euh...

      §12- L'accueil était extrêmement chaleureux, sympathique. Le tutoiement était de rigueur .............

      §15- Nous sommes euh, ravis de vous recevoir , pour moi vous êtes un cadeau et euh vous allez vivre une expérience unique dans votre vie etc.

      §70- Alors, on savait qu'on pouvait parler sans être jugé, sans être contredit, sans être jugé, sans être montré du doigt ou regardé et pour certains, c'était très important.

      §71- A ce moment-là, bon, peut-être que ça marchait et ce à quoi je pense c'est que c'est peut-être le meilleur aspect des choses de ce stage.

      §77- En sortant de là, on était forcément mieux, alors là on allait tout casser et euh alors on était à " tu " et à " toi " et que je t'embrasse avec un tel et que machin et tout le monde était super, était génial et à la moindre connerie, tout le monde applaudissait, tellement donc, c'était génial ; il y a eu même des gens, c'était probablement la seule et unique fois qu'ils étaient applaudis et pour une fois qu'on leur disait pas que c'était des " cons ", ils étaient heureux comme tout.

      §78- On est extrêmement valorisé, extrêmement valorisé et en plus on nous remercie pour une intervention, même aussi insignifiante qu'elle soit et on nous dit constamment que" nous sommes des cadeaux pour ces gens-là" et que effectivement ils s'engageaient à changer nos vies, et qu'elles allaient être vraiment changées... nos vies.

      §186- Et son mari m'a pris, après il voulait me mettre dans son équipe. Il voulait me bombarder quasiment Xxxx-Leader avant même de passer tous les stages. J'avais plus besoin du cours avancé, j'avais plus besoin du leadership. J'étais extra et on avait vu dès la première séance, j'étais un type tout à fait exceptionnel.

      §187- Je dis : " Je ne suis pas vaniteux, ça ne me touche pas et vous ne m'aurez pas comme ça "

      §294- Donc en fait, si on fait ça, c'est une démarche qui est très égoïste. On prend ce qui vous intéresse et puis le reste, ça ne vous intéresse pas, mai euh...... ,bon, tant que c'est comme ça, ça va. Mais, mais les autres (...........) et puis euh... y a cette espèce de, de " on est formidable quoi, on est des gens formidables, on a fait ça, on est des gens un peu à part, nous on sait, on a la connaissance, on est......., on est initiés "

      Valérie

      § 14- Alors comment est-ce qu'on se fait avoir ? Moi je ne sais pas comment on se fait avoir, mais enfin leur discours est tout à fait cohérent dès le départ : " On est là pour sauver la société, on est là pour sauver la planète ". Les SCIENTOLOGUES se réclament de vouloir sauver la planète. Les SCIENTOLOGUES se réclament d'avoir ...euh une solution psychologue pour résoudre les problèmes humains. C'est pas rien ça, c'est pas rien ça lorsqu'on a suivi une, une analyse freudienne, lorsqu'on est allé chez un psychiatre. Maintenant c'est la mode d'aller voir les psychiatres. Bon on a peut-être des résultats au bout de 3 ou 4 ans, mais la Z...... se réclame d'avoir des résultats au bout dès trois premiers mois......... et bien on y va et on se fait arnaquer, c'est petit à petit ; l'arnaque quadruple dont j'ai parlé ...euh... il y a un moment s'opère petit à petit, on ne se rend pas compte de l'arnaque et c 'est çà qu'il y a de vicieux ; parce que c'est très intelligent une secte, c'est très intelligent, très puissant, très vicieux, on ne peut pas s'en sortir tout seul.

      Christian

      §6- Alors, le jour où je me suis présenté, donc, j'ne savais pas très bien c'que c'était, y avait un immense hall, j'ai même pas fait attention au panneau "Eglise de Z......", juste à l'entrée .. heu...! Just'au d'sus de l'entrée, là! . Je m'suis présenté, ça avait l'air d'une grande galerie commerciale, c'était beau partout, y avait plein de choses qui brillaient , tout en couleur... et donc je m'suis inscrit et puis on a commencé les cours dans une petite salle dans l'arrière boutique, qui présentait beaucoup moins bien mais, avec des meubles très ordinaires, c'était assez curieux, ça contrastait un peu quoi ! ... et donc.... J'ai commencé ce séminaire.

      §21- Premier soir j'ai dépensé que 5 000 francs... voilà, puis, j'suis rentré chez moi, j'étais assez enthousiaste en fait parce que euh!... même si ça n'a pas très... ou physiquement ça m'a pas vraiment fait du bien, cette expérience de deux jours là, j'me suis dit y a des choses qui vont changer euh!... etc...il s'était passé quand même quelque chose d'extraordinaire. Ils ont, pour eux, c'était le mal qui remontait, qui ressurgissait et donc, j'attendais avec impatience de revenir le lendemain, le lundi soir.

      §22- Donc euh!... le lundi soir, j'ai commencé à faire des séances euh!...d'audition, bon!...Les séances d'audition c'était 12 h 30 donc euh!... pour 1 200 francs. Donc euh!... pas cher hein!... ça fait moins de 100 francs d'l'heure euh!... ça a rien d'aberrant, euh!... comme euh!...prix hein!...Et y a une personne qui m'disait même " Vous voyez à c'prix là ça vaut pas l'coup d's'en passer!"...........

      §38- Et, mon conseiller orienteur qui faisait signer les chèques, elle, par contre, me flattait beaucoup, etait très euh!... j'veux dire qu'elle était très euh!... obséquieuse aussi envers moi, me félicitait pour ma progression, .........

      b) - Mécanismes d'embrigadement et d'aliénation-construction et maintenance par le discours idéologique

      Benoît.

      § 9 .........Mais non, je croyais que c'était un hasard, mais en fait, non pas du tout. J'ai su par la suite que ce n'était pas du tout un hasard ,on m'avait indiqué cette réunion, euh..., afin de manière, ce n'était pas du tout un hasard quoi !

      § 14 ...ils étaient bien vus à l'intérieur de l'Y..... s'ils ramenaient des gens à l'intérieur, si ils arrivaient à faire des bébés chrétiens, à attirer les gens, à les intéresser et à lier des liens qui font que ils aient envie de rester dans le coin. Donc, pour eux c'était intéressé et non pas, euh.... ils avaient pas de rapport particulier, ou un intérêt particulier à lier des liens avec vous, je l'ai su plus tard, bon bref.

      § 15 .........j'ai vu après que c'était tout tourné vers la soumission : qu'il fallait se donner, se donner à Dieu, donner son argent pour les autres, pour les pauvres, pour l'Eglise .

      § 16 Qu'il fallait euh....toujours vers la soumission, penser aux autres, mais pas penser à soi-même, pas à son développement personnel, mais au développement des autres. Euh.....l'attitude était : nier l'individu pour me soumettre au groupe en fait et nier sa propre volonté, aller dans la volonté du groupe. Mais ça c'est bien après que j'ai su, je me suis aperçu finalement. Euh.....

      § 28 ....on nous faisait admettre des choses qui étaient...... je trouvais pas vraiment vraies, c'était pas démontré. Donc, moi je venais là plutôt.... à la fin, de toutes les façons, on avait pas le droit de parler donc, dans le sens où euh....on était toujours... si on n'était pas d'accord avec le groupe, on était un contre douze, douze qui étaient habitués complètement euh..... hypnotisés euh....., programmés déjà, ........

      § 29 Tout de suite on me disait : " Ah ! ben non, moi je pense comme lui ". Donc c'était étouffé, notre....nos remarques étaient étouffées. .......

      § 30 Donc j'ai euh....j'ai arrêté d'aller aux réunions tout d'abord, j'ai fermé mon téléphone. J'ai mis seulement mon répondeur, donc on a essayé de m'attirer, on m'a fait un bombardement téléphonique, bon un bombardement d'amour pour me faire revenir en me disant : " On a besoin de toi, Dieu a besoin de toi, il faut que tu reviennes, etc... ".

      § 31 Donc tous les gens que j'avais connus en fait dans l'Y..... m'avaient euh..... m'ont rappelé. Tous les gens qui avaient pu avoir un lien euh........le week-end du 4 - 5 septembre et le 10 septembre, on m'a baptisé.

      § 35 Alors intuition, moi c'était euh..... (.......), ben, ce que je recherchais quand j'allais vers les autres, en ce moment-là, d'ailleurs je le recherche tout le temps c'est d'avoir une relation profonde déjà. Or euh....ben euh...., lors des réunions on nous disait de sourire quand on était, quand on allait aux conférences, de rester entre nous, de se tenir la main, de chanter tous ensemble, de chanter tout le monde, d'avoir l'air heureux.

      § 37 Si on loupait une réunion, Hop ! tout de suite, on était appelé. On nous demandait : " Mais, pourquoi tu n'es pas venu à la réunion ? ", alors que bon c'était euh..., tout ça, ça c'était très sympathique parce qu'on nous disait toujours : " Nous, on a besoin de toi, il faut que tu viennes, ce sera plus sympa si t'es là ", mais c'est gentil et c'est aussi...., c'est quand même une forme de pression qui est gênante.

      § 38 On perd petit à petit notre liberté, notre libre arbitre en fait. Donc, toutes ces petites choses me...., me gênaient mais sans vraiment m'outrager euh...., enfin je veux dire c'est un..., une petite gêne comme ça, je relevais.

      § 41 Je veux dire euh....c'est pas des animaux euh ! .....Ils savent pas se tenir euh !....C'est un manque de confiance. Il fallait toujours être surveillé.

      § 50 Euh...., ce qui me gênait aussi, on n'avait pas le droit de regarder certains euh...., de lire certaines choses, euh...., enfin j'entendais parler autour de moi des gens euh....,à qui on avait interdit de lire certaines revues ou de lire certains livres.

      § 51 Tout ça, ça m'avait choqué euh.....entre le fait de ne pas pouvoir voir qui on veut, quand on veut euh....quand même ce sont des choses qui blessent

      § 60 Mais sinon dans les études, y a bien...., y a bien d'autres petites choses qui m'ont choqué euh...., par exemple, ils posaient des questions très intimes.

      § 61 Avant le baptême, ils posaient des questions : " Est-ce que, est-ce que y a des choses qui t'ont gêné en toi, est-ce que tu as mauvaise conscience sur certaines choses ? ", enfin, ils ne les posaient pas comme ça mais, ça voulait dire la même chose. Euh...., c'était la confession !

      § 62 On se confessait en fait, à quelqu'un qui n'était pas prêtre, qui avait ton âge et qui avait pas suivi véritablement d'étude sur la Bible. Bon alors, tu disais les choses pour satisfaire la personne qui était en face de toi, ........

      § 63 Pour ma part, j'ai pas dit exactement ce qui me tenait à cour puisque je ne le sentais pas, enfin, ce...c'était un peu obligé pour se faire baptiser, pour monter, pour progresser, puis pour être bien vu de la part de ses formateurs, donc on disait : " Oui, j'ai fait ....", bref !

      § 64 Et puis euh....mais ces questions là, c'est gênant !.

      § 65 De toute manière, ils ont pas à faire ça, c'est une violation de l'intimité de la personne, .......

      § 67 C'est un ensemble de petites choses qui font que...(......), euh...., mais quand je suis parti, j'étais en train de me mettre dans un appartement avec une autre personne de l'Eglise, qui avait été baptisée depuis un an, un an et demi.

      § 79 ......... ils étaient quoi...., endoctrinés !

      § 87 Enfin, c'est des...., les relations étaient faussées, étaient dirigées et dans ce sens, ça me gênait. Trois choses qui m'a gêné mais c'est, avant de me faire baptiser, et ben, je suis passé devant euh.....le Gourou quoi !, le Grand Chef.

      § 95 Voilà un glissement de vocabulaire, ils détournaient le vocabulaire au profit...., ils détournaient le sens de l'amitié, le sens de l'amour, le sens de...., des valeurs les plus euh....., j'aime pas moi, quand on me dit euh...., on me...., on m'oblige à aller à des...., à des réunions. On me dit comment agir, comment sourire, comment parler, comment...., comment...., Hun ! comme le rire, ce que je dois faire ou ne pas faire et ben non euh....Tu n'iras pas voir tes amis, tu vas à une réunion !

      § 96.... et j'ai même appris ensuite,..., ils demandaient aux gens de faire certaines études, à avoir certains travail..., travaux. Enfin bon bref, ça allait très loin, cette détermination des choix des gens et je me demandais euh..., à part le fait qu'ils disaient que ils avaient...., qu'ils étaient appelés par Dieu et Dieu les avait choisis, ce qui n'était pas prouvé.

      §97- Je me demandais ce qui pouvait leur donner l'autorité de faire ça sur les gens, tout simplement..., c'est petit à petit que ça se fait.

      § 103 S'il ne m'avait pas montré des bouquins, simplement pour que je m'assure que ce que j'avais vu, ressenti, c'était pas euh...., vraiment réel, donc je me serais jamais aperçu de rien.

      § 104 Par exemple, l'argent qu'on donnait, les 10% du salaire, bon moi j'ai pas donné parce que j'étais étudiant, j'avais pas de salaire. Je suis radin de nature, on sait jamais où il passe, alors ils nous disent que c'est envoyé euh...., en Amérique aux bons soins d'autres Eglises, on n'a même pas de preuve. On nous dit euh...., que on peut aller consulter les comptes quelque part mais personne ne le fait !.

      § 105 Je..., j'ai demandé à quelqu'un autour de moi, mais " Aie confiance .., etc.... " et tout se joue sur la confiance et sur le paraître,....,

      § 106 " D'être floué !), ouais, oui, oui !

      § 107 D'avoir été manipulé, d'avoir euh...., on a joué sur mes sentiments mais..., mais d'ailleurs quand on...., quand on quitte la secte, on a du mal parce que c'est des gens qui croient à ce qu'ils font, qui croient vraiment et euh...., qui pensent être sincères.

      § 111 Je savais même pas si le.... le Dirigeant de Paris se rendait compte de ce qu'il faisait, Hum..., s'il avait été programmé comme les autres, (...........),

      Brigitte.

      § 21 Au 1er stage, on nous avait demandé de remplir un papier avec nos nom, prénom, date de naissance euh...! c'était euh...!. il nous parlait d'un certificat d'aptitude qui nous a été remis au 2ème stage , alors évidemment nous étions tous aptes et il nous était fortement conseillé de faire le 3ème niveau.

      §71 Mes sensations, j'ai trouvé que euh...! moi, ce qui m'a scandalisée, c'est qu'y avait des gens qui étaient là, qui étaient euh...!., qui avaient une véritable détresse, des gens venaient pas forcément pour eux, mais euh...!., pour des proches et euh...!., ils espéraient euh...!., soulager, et soulager ceux qui souffraient et euh...!., on leur disait : " Mais oui ! vous pouvez euh...! soulager ces personnes et si ça marche pas, c'est parce que vous me croyez pas ".

      § 72 Donc en fait, qu'on fasse bien...., enfin qu'on fasse ou qu'on fasse pas, on était coupable, ........., le thérapeute, au cours ..... des séances, plusieurs fois a joué sur le sentiment de culpabilité.

      § 74 Donc euh...!., je pense que les gens qui étaient là, avaient besoin d'être rassurés, besoin d'être réconfortés parce que...., par rapport à ce qu'ils vivaient.

      § 80 ........Donc si l'enfant décédait euh...!., je pense que les parents euh...!., se diraient : " Et ben, j'ai mal euh...!., j'ai mal fait les choses, ......

      § 81 Oh ! et puis on vous dit : " Si vous ne faites pas de protocoles euh...!., tous les soirs euh...!, vous allez perdre vos capacités ".

      § 82 Moi, je pense que le protocole, c'est un moyen de...., de savoir si on adhérait ou si on adhérait pas, ..........

      § 84 ........y a des gens qui sont rentrés complètement sceptiques et qui sont ressortis euh...!., je pense que c'est des gens qui vont avoir...., qui feront le 3ème niveau. Et quand on en a discuté, bon mais là, il m'a dit : " Vous êtes assez acide, vous ne faites pas confiance euh...!., il faut essayer. Ça coûte rien d'essayer et d'aller jusqu'au bout des choses ".

      § 98 En fin de compte, on prépare les gens à euh...!., à gober tout ce qui va être dit ....

      § 100 ........les gens me regardaient un peu comme un animal curieux en disant...., plusieurs fois, il leur a dit que j'avais euh...!., beaucoup de possibilités et que c'était dommage que je n'exploitais pas ces énormes possibilités.

      § 121 ........, il essayait de me faire euh...!., adhérer d'une façon insidieuse.

      § 122 C'est pas quelqu'un qui revenait sans arrêt, c'est pas lui qui revenait sur le sujet, c'est moi, ........ : " Vous savez très bien ce que je vous ai dit ! "

      § 149 ......... les gens ont besoin d'être entourés, accompagnés, réconfortés et c'est ce qu'il faut...., c'est ce qu'il faut.

      § 153 ........de la secte, qui était là alors paraît-il parce qu'il le trouvait tellement formidable que c'était un plaisir de l'entendre et de le réentendre. ......

      Sophie

      § 10 Si un participant était euh..!..., était passif c'était donc son droit alors, on arrêtait pas de lui répéter que euh..!..., il allait certainement retirer beaucoup moins que euh..!..., que les autres mais que c'était tout à fait dans son droit et que il pouvait revenir ou partir, c'était vraiment comme il le voulait alors qu'en France, c'était euh..!..., on les traitait directement de " Larves ", on les insultait. Certaines personnes pleuraient donc, elles se faisaient sortir de la salle pour euh..!..., soit disant se calmer mais en fait pour euh..!..., essayer de les convaincre de rester ou alors de..., de partir définitivement mais euh..!..., sans..., sans ébruiter l'affaire.

      §17 Oui, oui, exactement ça d'abord ça ne correspondait pas à l'état d'âme de la personne ........." Ben, utilisez le téléphone, appelez les personnes que vous voulez joindre ou contacter  pour euh..!..., pour faire part de vos avancées, pour pardonner, pour partager ", plein de choses comme ça et euh..!..., quelques heures plus tard cette même personne, elle revenait en disant : " Moi, j'ai pardonné à mon père, nous allons dîner la semaine prochaine euh..!..."

      § 18 Certaines personnes faisaient des bonds en avant " c'est très bien ". Une personne..., après le Xxxx, m'a dit qu'elle avait son entreprise et que les principes qu'elle avait euh..!... pu apprendre pendant le euh..!..., pendant tout ce séminaire lui ont servi à rien et c'est quelqu'un qui a..., qui a su garder un peu de distance et prendre les principes tels quels, ne pas les malaxer dans tous les sens pour vraiment euh..!..., sortir quelque chose qui est assez malsain. En malsain j'entends surtout culpabilité, ...........

      § 19 Ils ... jouaient énormément sur la culpabilité, c'est euh..!..., la culpabilité par euh..!..., le non respect de l'intégrité..., de son intégrité propre, le non respect de l'intégrité du groupe quand on ne suit pas, quand on arrive même..., ne serait-ce que 20 minutes en retard, quand on euh..!..., on ne respecte pas sa parole, quand on euh..!..., on faillit à une promesse ou pour ce genre de chose, là le euh..!..., l'intégrité est quelque chose d'essentiel là dedans et euh..!..., ils jouaient énormément sur ça pour euh..!..., faire culpabiliser les gens et donc les remettre selon eux dans le droit chemin. .....

      § 40 Donc j'étais un peu sur le côté et puis euh..!..., j'ai été euh..!..., j'allais après mes études. J'avais vraiment repris ma vie quotidienne, ça m'ennuyait plutôt qu'autre chose d'aller là-bas. Je me suis dit : " Bon ben, j'ai payé ! Autant y aller, j'ai rien à perdre ", donc euh..!..., j'ai loupé plusieurs euh..!..., plusieurs séances. On m'a fait sentir très bien que euh..!..., c'était mal..., que euh..!..., j'étais mauvaise par rapport au groupe mais euh..!.., ça m'a..., ça m'a ennuyée je crois plutôt qu'autre chose. Et euh..!..., j'ai quand même réussi un petit peu à m'intégrer dans le groupe parce que y avait plusieurs euh..!..., plusieurs personnes de mon âge et pendant le euh..!..., le Xxxx en Action euh..!..., on vous donne des devoirs à faire.

      § 42 Tout ça fait euh..!..., dans le principe c'est euh..!..., c'est très bien mais à chaque fois c'est vraiment la méthode que j'ai trouvé moi malsaine parce que on contrôle, c'est la police, ........... on vous fait sentir que c'est pas bien, on vous fait sentir que ça n'a pas été fait correctement, on vous le dira jamais. Euh..!..., les questions sont posées de telle façon que vous vous diriez à vous même, Ah oui ! moi je suis arrivée à me dire : " Ah ! Oui je suis en retard euh..!..., je demande pardon à tout le groupe d'avoir euh..!..., perturbé euh..!..., l'ensemble du groupe ", après j'ai dit " Oh lala ! qu'est-ce que c'est que ça ? je suis arrivée vraiment avec deux secondes de retard, les gens étaient encore en train d'accrocher leurs manteaux dans le couloir.

      § 49 On peut pas inculquer euh..!..., une quinzaine ou une vingtaine de principes à une personne en un si court laps de temps en le faisant culpabiliser tout le temps quand elle ne met pas en application ces principes.

      § 54 C'est un peu euh..!..., un contrôle, un pilotage, un aiguillage, ça dépend ou un polissage, ça dépend vraiment du groupe, moi j'ai eu la chance d'être dans un groupe de, de personnes de mon âge donc euh..!..., y avait..., on était six

      § 55 Je pense là où c'est vicieux, c'est qu'on prend les gens qui sont tout seuls, on prend les gens les plus faibles, les plus faciles à atteindre et euh..!..., c'est normal, sachant qu'ils vivent tout seuls ou euh..!..., des artistes euh..!..., y en a beaucoup, y a beaucoup, beaucoup d'artistes parce que euh..!..., ben c'est des gens un peu moins stables, ils ont pas de train-train quotidien, y a pas métro - boulot - dodo, donc je marche un peu comme je veux et euh..!... et y a..., donc beaucoup d'artistes, pas mal d'étudiants, contrairement à ce qu'on pourrait penser parce que ça coûte assez cher et euh..!.., y a des P.D.G., y a, y avait des directeurs de banque euh..!..., ça en France et aux Etats-Unis, donc y a vraiment euh..!.., j'ai pas tellement vu de classes moyennes, c'est euh..!..., c'est tout ou rien.

      § 56 ....... on nous oblige euh..!, à respecter notre parole, ce n'est plus euh..!, c'est plus intéressant, c'est plus un principe, c'est une loi, c'est euh..!, plus qu'une loi, c'est une obligation, ......

      § 57 je sais pas très bien comment exprimer ça, c'est euh..!, c'est quelque chose d'obligatoire si on ne fait pas constamment, ben on est mauvais. C'est euh..!, c'est euh..!, c'est assez insoutenable.

      § 62 ............ est-ce que chacun est en intégrité avec soi-même parce que aussi si on appelle pas l'un il faut justifier, il faut expliquer...........

      § 63 Oui, c'est vraiment infantiliser les gens et aussi la façon dont ils nous parlent, c'est euh..!, le Leader d'abord est sur toute une estrade, il est sur une chaise euh..!, donc il est déjà un peu plus surélevé, les gens sont tous alignés donc sur une grande audience soit dans, dans des amphithéâtres vraiment des chaises alignées qui sont beaucoup plus basses que l'estrade évidemment, donc euh..!, on a tous la tête levée et en plus et ça, ça m'avait frappée parce que ils avaient les mêmes chaises aux Etats-Unis qu'en France, vraiment euh..!, la chaise standard, des chaises qui se déplient comme ça.

      § 70 .........." File-moi tes notes et je comprendrais plus tard hein " donc c'est euh..!, c'est pénible. Je pense vraiment que personne n'oserait dire quoique ce soit ni n'oserait ... rendre une insulte à un intervenant parce que y a euh..!, Oui ! c'est une domination qui est sous-entendue, il nous a jamais dit euh..! " Je suis le Chef de la Tribu ou je suis le Gourou de la secte ", ............,ils nous ont jamais dit : " Je suis le Gourou de la secte, vous êtes mes euh..!, mes adeptes ", jamais !, jamais ! .......... parce que certaines personnes ont dit : " Alors comment doit-on vous considérer ? ", ça aussi bien en France qu'aux États-Unis. Ils nous ont dit :

      § 75 évidemment ils vous disent : " Ben, écoutez nous on peut vous aider, c'est super, venez euh..!, venez vous inscrire, ça coûte tant euh..!, vous pouvez euh..!... ", on vous énonce très rapidement les conditions de euh..!, du séminaire

      § 76 Enfin, vraiment c'est du racolage commercial ..... qui est très pénible et en plus moi étant dans des euh..!, des études commerciales, j'ai trouvé ça d'autant plus pénible que euh..!, que euh..!, ça m'a saoulé hein, ....... je trouvais ça vraiment pénible. Je me dis si les gens veulent vraiment faire une démarche personnelle, c'est être personnel, donc qu'ils le fassent personnellement mais j'ai pas à décider de l'avenir de un tel, de ma voisine, de mon voisin, de ma grand-mère, de mon grand-père. C'est euh..!, Oui surtout y a beaucoup de euh..!, beaucoup d'enfants qui emmenaient leurs parents donc des gens qui avaient une quarantaine d'années, qui emmenaient leurs parents, moi j'ai trouvé ça euh..!, enfin je sais pas ces gens son bien, ils ont déjà 60 - 70 ans, laissez-les tranquilles, enfin je comprends pas pourquoi ils veulent changer toute leur vie, ............

      § 79 ...........je me dis euh..! ça suffit, je partais en vacances euh..!, j'entrais à la FAC puisque j'étais dans une Ecole de Commerce avant, euh..! .......

      § 80 Mais là où je me suis rendue compte que ça pouvait être dangereux, c'est les gens qui ont continué, donc qui ont remis de l'argent sur la table et à chaque fois c'est des sommes qui augmentent et après on leur dit : " Ben voilà ! Vous pouvez payer tant (je crois que c'était 4000 ou 5000F, quelque chose comme ça) pour suivre un dimanche par mois, pendant 6 mois, un cours qui vous permettra de devenir mini intervenant donc euh..! d'être celui qui prend ses petits groupes d'invités et qui leur fait faire des petits exercices ".

      § 84 Et euh..!, donc dans, dans ce qui était secte c'était que les gens euh..!, ben au fur et à mesure s'aliénaient complètement et travaillaient même jusqu'au euh..!, d'abord y a un aspect très dangereux euh..!, l'alié.... l'aliénation, mais quelque chose que je voyais à K....., puisque je voyais pas encore très bien ce qui était dangereux, puisque ce qui y avait,

      § 86 ........... Non ce sont des personnes qui font euh..!, qui ont un double emploi du temps qui travaillent à plein temps ou à mi temps quand ils sont vraiment là-dedans et , ils sont complètement .......c'est de l'esclavagisme qu'on fait, je euh..! et je me suis dit Oh ! y a, c'est, c'est pire que malsain alors y a un truc qui cloche et puis alors j'ai, c'est là que je me suis avec notre ami que euh..! à la fin du séminaire, qu'on allait au séminaire jusqu'au bout parce que on s'était engagé, " Autant voir ".

      § 99 D'ailleurs on vous donne un stylo et on vous donne un cahier quand vous arrivez et euh..! au début qu'il ne fallait surtout pas oublier parce que c'est pas bien, il faut prendre soin de son cahier et euh..! sur ce cahier, on doit faire les devoirs, ........c'est un système qui bien rôdé mais il l'est mal  de la mauvaise façon, ........ c'est un abus, .........., comme ça c'est abusif.

      § 102 Je pense que h..!, mais c'est euh pour certaines euh..!, certaines personnes c'est directement un lavage de cerveau parce que c'est un autre vocabulaire, c'est une autre méthode, on voit d'autres personnes et c'est pour ça dans certaines sectes, à K....., je pense, je ne crois pas ou du moins je l'ai pas perçu comme j'ai eu une vision très subjective je pense pas que les gens s'isolent du, du reste de la Société parce que au contraire c'est euh..!, mais c'est ce système d'enrôler à chaque fois plus de monde ........

      § 110 Je pourrais pas plus tard donc je dis bon, autant rester jusqu'au bout, je verrai parce que je suis assez têtue, donc euh..!..! ........ je me suis dit : ben je reste jusqu'au bout et après j'arrêterai et enfin j'ai arrêté au bout

      Virginie.

      § 19 Euh...! XxxxM....., lui il se retrouvait au fond de la salle et il regardait ça euh...!..., Pouf ! je sais pas, je l'ai regardé une ou deux fois. Il avait l'air euh...!..., on avait l'impression qu'il regardait ça euh...!...., il n'était pas du tout partie prenante, il regardait en fait ce que faisait la salle, ce que faisaient les gens.

      § 27 Là, ils ont demandé, ils ont mis tout le monde debout. Ils ont mis les femmes par ordre de taille, donc ils nous plaçaient par ordre de taille. Ils plaçaient les hommes par ordre de taille et euh...!..., face à face ils faisaient faire un truc que je trouvais très bizarre soit disant pour..., pour desaoûler ou des..., pour retomber à terre, ils faisaient faire 3 pas à droite dans un certain rythme, 3 pas à gauche et euh...!..., si on sait qu'est que ça veut dire au même pas ?, si on sait ce que ça veut dire euh...!..., obéir aux ordres ?. On était devenus une sorte d'armée de zombies, parce que tout le monde était vraiment au-delà du raisonnable.

      § 28 Mes deux copains avaient pas voulu en reprendre, y en a un qui avait été franchement malade, l'autre qui avait trouvé ça épouvantable, ils n'ont pas repris eux 2 fois de la substance ce que moi j'ai fait pour aller jusqu'au bout de cette expérience et euh...!..., les gens avaient des mines défaites. C'était vraiment..., ils faisaient exactement ce qu'on leur disait. Et ça m'a rappelé un peu l'armée où les types sont par taille, ça me rappelait le pensionnat peut-être, euh...!..., enfin des choses où tout d'un coup la..., l'Etre s'appartient plus et on le met dans un certain ordre.

      § 29 et ce que j'ai vu en tout cas pendant que moi j'étais, pendant euh...!..., entre la prise d'absorption de cette substance et la fin où on a marché pendant des heures à se répéter, c'est que XxxxM..... faisait quelque chose que le formateur m'a expliqué le lendemain.

      § 30 Mais que je ne connaissais pas qui était que tout d'un coup alors que j'étais vraiment glauque j'ai senti qu'un regard pesait sur moi et XxxxM..... me regardait avec des yeux très particuliers et donc euh...!..., c'était comme si, enfin c'était assez particulier parce que je suppose qu'avec les effets de la.., de la drogue, je me sentais complètement euh...!..., appelée à tel point que j'ai ouvert les yeux et que ça a duré peut-être euh...!..., je sais pas! Je ne peux pas évaluer le temps tellement que j'étais glauque.

      § 34 En tout cas, ils l'ont fait à la fin de la 3ème et en fait je me suis dit que c'était une façon de mettre les gens en dépendance, c'est de les inciter à être très fragiles comme ça et euh...!..., pendant que les gens sont fragiles d'une façon ou d'une autre, ils induisent un type de relation, par exemple pendant que euh...!..., cette soirée a eu lieu où XxxxM..... a regardé très fortement, m'a regardée très fortement, j'ai ouvert les yeux, ça a duré je trouve un bout de temps. J'avais eu comme l'impression qu'il essayait d'imprimer quelque chose et le formateur m'a dit que ça s'appelle du " Scanning ", tu réponds ou tu réponds pas.

      § 36 Les gens sont dépendants d'un système de formation d'un certain type, ils mènent leur vie mais à échéances régulières ils casquent, ils font des formations et ils casquent.

      § 43 C'est..., c'est cette sensation que de toutes façons..., c'est un..., c'est une sensation de type réflexe qui ne m'appartient pas, que je ne calcule pas dès que je vois une image, une photo de XxxxM..... parce que je peux voir son nom, ça me fait rien du tout ; il faut que je vois une photo et j'ai remarqué que sur tous les prospectus il a sa tronche, sur tous les trucs qu'ils nous envoient, il a sa gueule en haut à droite et en haut à droite, on sait quand on fait de la formation euh...!..., bon on sait que le visuel étant en haut, ce qui fait qu'on regarde que donc euh...!..., c'est à l'endroit où normalement le cerveau prend bien les images quoi !

      § 46 Y a une lettre de candidature qui doit être envoyée en Hollande. Euh...!..., lui il dit que il va retourner aux Etats-Unis comme si euh...!..., je sais pas quoi ! il installait euh...!..., il dit euh...!..., qu'il a besoin de formateurs pour que lui, il retourne aux Etats-Unis, Pouf ! ça me paraît très déconnant comme prospectus et très formation de réseau.

      § 48 J'ai trouvé, c'était effectivement avec les deux types qui m'ont accompagnée, mes deux copains, c'était une nouvelle forme de contrainte euh...!..., où on laisse les gens dans la nature, on n'a pas donc à s'occuper d'eux, à gérer etc., mais où régulièrement euh...!..., effectivement on les rappelle, une sorte de rappel et quand j'ai reçu ce prospectus et que j'ai vu que la trace était encore là, alors que ça c'était ..., je sais pas, ça s'est passé euh...!..., y a 3 ans ou 4 ans, donc je me dis qu'effectivement y a de quoi s'inquiéter, c'est que ça doit être très bien fait. Dans ces moments où les gens sont fragiles, on fabrique une empreinte euh...!...d'une façon voulue, là c'était XxxxM....., mais je suppose que euh...!..., y a d'autres personnes de chez eux qui doivent savoir faire ça.

      § 49 Euh...!.., il suffit que lui, le formateur m'a demandé de venir dans ce truc là, peut-être que il ne demande pas à tout le monde de venir dans ce truc là et même s'il demande à tout le monde, peut-être que il regarde qui sont les gens puisqu'ils nous demandent de faire une formation donc dans les formations y a des tests euh...!, dans la communication donc ils ont une façon peut-être d'évaluer les gens et de considérer si oui ça vaut le coup ou non ça vaut pas le coup.

      § 59 Ce qui m'a intéressé, c'était la personnalité de XxxxM...... Ce type n'a pas pris la parole alors que c'est son Mouvement et je dis Mouvement parce que, parce que ces gens avaient à voir avec lui déjà et dans le dernier prospectus, il emmène tout le monde par exemple à Ibiza Il les sort quand même de leur milieu naturel pour aller dans cette île. Donc je dis c'est un Mouvement dans la mesure où il a l'art de déplacer les gens vers les lieux qu'il connaît qui sont toujours les mêmes lieux ou il les fait venir en Hollande ou il les déplace à Ibiza, donc il faut quand même avoir du pognon pour aller à Ibiza.

      § 67 Donc c'est peut-être des techniques de euh...!, ben cette technique de " Scanning " j'ai jamais rien lu depuis dessus. Je pense que ça doit peut-être exister, je ne sais pas ce que c'est et ce que je dis en tout cas, c'est que ça crée des réflexes conditionnés

      § 69 Un réflexe d'état, c'est-à-dire que ça me renvoie à un état enfin je, ce qui m'a frappée, c'est qu'il y a , y a, y a, c'est pour ça que j'ai appelé l'A.D.F. I. il y a un an peut-être avant, ce qui m'a frappée c'est que j'ouvrais mon courrier,..., je reçois quand même beaucoup de courrier par jour, donc je termine....., je reçois ce.... cette lettre, je commence à la lire et tout d'un coup je ressens cet état..., je ne pensais plus du tout à ce mec.

      § 70 Donc j'imagine quelqu'un qui n'est pas averti, qui ne connaît pas ses pratiques, qui ne peut pas prendre de recul, qui ne peut pas en parler à d'autres je peux imaginer qu'effectivement si quelqu'un s'intéresse à vous et pose un regard de cette force-là, je pense que ce type doit avoir une force particulière ou une espèce de euh...!, je crois même qu'il est capable d'imprimer quelque chose (...................)

      § 73 C'est une courte expérience quand même

      § 75...mais ce qui est intéressant c'est la trace que ça laisse .....forte.

      § 77 Oui 4ans après, sachant tout cela, la connaissance que j'ai eue d'eux  Qu'est-ce que c'était d'avoir des relations avec quelqu'un, comment former quelqu'un, quels étaient les outils de communication , comment on forme à la communication, donc j'étais pas bleue hein ,? Donc c'est fort dans la mesure où je crois que oui, c'est une façon de gagner du fric et de laisser les gens sans liens. Je trouve particulièrement subtil par rapport à tout ce qu'on voit dans la sciento, en tout cas à ce qu'on entend dans la presse, si, j'ai une de mes amies qui a mis 10 ans à s'en remettre, donc a priori, ils ont ... c'est plus subtil, comme si ces mouvements mutaient en fonction de l'évolution de la société, les mouvements qui mettent les gens en dépendance.

      § 79 Je me suis demandée si c'était dans ma tête mais pour en avoir discuté avec mes copains, mes copains qui sont quand même, non, un de mes copains a le même âge que moi mais l'autre est quand même, disons plus vieux, pour nous ça ne faisait pas de doute que ça avait un intérêt à mettre les gens sous dépendance quand on fait marcher les gens une heure à droite, à gauche, habillés tous en blanc au pas et au rythme des gens foutus par ordre de taille , tu prends ton rang, tu te mets à ta place.

      § 80 Tu fais ce qu'on te dit quoi ! Est-ce que eux ont été sollicités, oui, après ils ont changé d'adresse donc le courrier n'a pas suivi mais au bout de quelques temps, après leur formation, ils ont reçu et l'un et l'autre, d'autres pubs de formation de XxxxM......

      Hugues

      §7-Il nous parle de la démarche en nous donnant des exemples de ce que les euh..., de ce que l'on peut trouver dans ce stage, donc des gens qui viennent pour des motifs professionnels, pour des motifs familiaux, pour des motifs de couples, enfin pour des motifs de toutes sortes euh..., je me retrouve à la fin de cette présentation en train de signer

      §28- Le deuxième jour, vous revenez à 9h00 du matin, vous avez eu à peine quelques heures de sommeil et la journée continue pour que les gens se lèvent et lisent leurs lettres, donc moi, j'étais resté à la première journée très en retrait sur ce qui se passait. J'ai fait mes exercices et le lendemain matin, je pense que je commençais déjà à être fatigué donc j'ai redémarré (blanc) dedans, j'étais dedans cette fois-ci.

      §44- Donc on se retrouve évidemment très impliqué. Moi, je me suis retrouvé très impliqué dans cette démarche, je me suis mis à en parler autour de moi, naturellement à mes amis, à mon boulot sans dire le fond du sujet assez intime et puis j'ai ramené des gens à des présentations. Ils se sont eux-mêmes inscrits et puis de fil en aiguille, moi-même j'étais inscrit au 2ème stage.

      §51- Enfin, honnêtement, je suis incapable de dire la philosophie dont il en était question. Ben, c'est pas possible de faire la synthèse. Et à l'issue de ce second stage, on est sensé prendre un véritable engagement de la vie.

      §54- Et donc c'est vrai à la fin de ce 2ème stage, je prends un engagement, alors comment on fait, on monte sur une estrade, on parle devant 80 personnes et on dit, moi je prends l'engagement de (blanc) et donc l'engagement que je prends, c'est l'engagement de ...lorsque je fais, je dis quelque chose, je le fais par rapport à moi et non pas par rapport à ce que les autres pensent de moi.

      §60-Alors Assistant, c'est-à-dire qu'il a décidé d'entrer dans l'Organisation pour voir si on peut dire ce qu'il y a de l'autre côté du miroir de ce fameux K..... et je suis stupéfait par ça car c'est quelqu'un qui a un caractère très fort et je me dis que s'il accepte un truc comme ça, lui, c'est qu'il y croit.

      §111- Donc c'est surtout ça que euh...... cette expérience, elle est difficile à accepter sur le moment en ce disant qu'on peut en ce qui me concerne sans me jeter de fleur avec un certain bagage intellectuels des études, un milieu comment peut-on se laisser berner, d'abord comment est-ce que moi je peux me laisser prendre.

      §116- Alors là, ça devient réel, ça rentre dans la réalité, dans la vie des gens, surtout quand euh...... en l'occurrence moi je suis sorti et j'en parle avec des tenants et des aboutissants euh....., c'est ça qui fascine le plus donc, c'est pour cela que je n'hésite pas à en parler parce que je ne regrette , j'accepte le fait que je me suis laissé prendre, je reconnais que ça m'a apporté et je reconnais qu'il a fallu que quelqu'un m'en sorte parce que finalement au bout du compte, la seule petite question mystérieuse qui peut rester au fond de moi qu'est ce que ce serait passé si mon ami le 3ème n'avait pas vécu les incidents qu'il a vécus euh..... euh...... qu'est ce qui ce serait passé, est-ce que j'aurais continué et jusqu'où euh.... Euh.... je me serais laissé faire .........

      §130- C'est ce que je ressens, euh... mais, je ne le ressens pas par rapport à, je l'ai abandonné, comme en fixant un chien sur un poteau quand on part en vacances. Euh... je, je, j'ai le sentiment de l'avoir abandonné par rapport à cette échelle de secours, voyez ce que je veux dire tout à l'heure, euh..., j'ai fait tout ce que je euh.... Honnêtement, j'ai fait beaucoup de choses pour euh..., j'ai beaucoup parlé avec lui pour qu'il se rende compte etc.

      §131- Euh..., il a fallu un incident, quelque chose qui m'a heurté profondément dans mon intimité, dans mes croyances, dans mes valeurs pour que l'échelle, je la remonte et que je lui enlève.

      §134- Oui parce que finalement, ils ont leur gibier et donc ça ce n'est pas normal. Donc, je crois que c'est une euh..., je pense que j'ai réagi par rapport à moi-même, par rapport à ce que je suis, euh... mais, il faut passer au-dessus maintenant, il faut passer dessus. Mais, ça on ne se rend pas compte quand on est dedans.

      §139- Bon OK, c'est une fragilité relative par rapport à des expériences que j'ai entendues dans le 2ème stage, des gens qui se sont manifestés pour parler d'inceste, des gens qui se sont manifestés euh...... pour parler de leurs problèmes de couple, et ça, des choses qui sont très gênantes d'ailleurs, quand on est, quand en fait.

      §142- Là c'est un électrochoc , c'est-à-dire vous avez en face de vous quelqu'un qui vous fait réagir comme ça et cette espèce de groupe qui vous pousse, qui vous pousse et ben tout le monde, tout le monde y va, tout le monde sort.

      §144- Moi je les ai ouverts, je les ai ouverts au bout d'un moment parce que là je sentais qu'on prenait contrôle de mon esprit, j'étais pas du tout dedans, et il y a des gens qui ont pleuré, qui ont hurlé et on finissait par rire d'ailleurs aussi, il y avait des fous rire, mais moi je trouvais je ne sais pas, que c'était un exercice que je trouvais très dangereux, très dangereux et c'est le, le, véritablement , la seule , la grosse alerte que j'ai eue pendant ce premier stage.

      §147- Moi quand j'ai parlé j'étais sur un nuage c'est comme si on m'avait euh..... j'ai jamais fumé de ma vie du marihuana, je ne sais quoi mais je me sentais transporté, j'étais libéré, et euh...... je pense qu'à partir de ce moment ou on se sent dans cet état là ben, on peut faire absolument ce qu'on veut de la personne, et c'est là que çà devient dangereux, on n'a plus de libre arbitre, absolument plus aucun, finalement c'est vivant, c'est quelque chose auquel je ne pense pas depuis longtemps et ben là quand on parle (Annick : c'est triste) ça revient , c'est tout à fait prenant, c'est tout à fait prenant.

      §149- Il faut être dedans, il faut être dedans et je comprends beaucoup mieux maintenant les gens qui nous voyaient à l'extérieur de ce stage, quand il, on me demandait : " Qu'est ce que vous faites ? Je ne comprends pas ce que vous faites " Expliquez-nous etc. Ils nous disaient je ne comprends rien et euh...... Je 1 an plus tard je me retrouve à lire ces cahiers je me dis : "  Je comprends ce qu'il devait ressentir, c'est impossible absolument impossible ".

      §151- Ils sortent des stages donc ce sont des gens, c'est l'embrigadement numéros 4 ou 5 c'est-à-dire qu'ils sont vraiment dans ce trip là, ils y croient en plus je pense, il le font parce qu'ils y croient, euh...... et donc moi je le pense que cette organisation c'est une, je ne la considère pas comme une secte a motif religieux avec euh......, on n'est pas avec des grandes toques rouges à taper dans des tambours.

      §152- C'est une pompe à fric je pense, c'est une pompe à fric mais qui joue sur le mental et qui utilise la faiblesse humaine, c'est là qu'elle est dangereuse, donc elle est quand même une secte, elle utilise les gens, elle utilise les gens et là ou elle est, je pense qu'elle ment c'est vraiment une euh...... elle est fondé sur du vent, c'est que le stage que vous subissez, euh...... que vous suivez ou subissez je veux dire, les 2 premiers modules que j'ai fait en tout cas euh...... ont vous donnent comme principe que ce sont des stages qui vous permettent de retourner vers l'extérieur, vous êtes disponibles pour les autres, vous réglez les problèmes que vous avez pu avoir dans votre vie et c'est effectivement ce qui se passe, on retourne vers l'extérieur, on se met à reparler a des gens avec auxquels on est brouillé on se met à régler les problèmes etc.

      §154- Puis après on l'a encensé, en lui disant qu'il était le meilleur, donc en fait ça montre bien que le, le contenu et le discours sont faux et qu'ils sont basés sur des choses erronées totalement erronées et mensongères et pourtant, ça a des résultats chez certains (rires.... ).

      §155- C'est jouer sur la faiblesse humaine euh...... en tout cas c'est très, très finement analysé euh...... c'est assez étonnant, c'est vicieux, c'est vicieux parce que ça s'infiltre dans les entreprises, ça s'infiltre dans des milieux élevés, des milieux qui ont de l'argent euh......

      §158- OK on se rend compte qu'il y a un stage, qu'il y a des raisons, un motif, on y va pour une raison, mais euh...... on peut se dire que jamais on n'y touchera, c'est faux, je suis sûr que n'importe qui peut-être touché c'est parce que c'est vicieux, ........j'ai du mal maintenant à me dire c'est comment ça peut s'arrêter, je ne sais pas, .........

      §167- Moi je l'ai remise mon armure, en fait c'est pas un terme comme ça, il c'est passé finalement pleins de choses dans ma vie après, mais en tout cas j'ai rassemblé mes affaires et je suis repartis avec sous le bras et euh...... voilà. Si je pense à mon ami qui est là derrière je pense honnêtement que son armure on lui a prise, on l'a bazardée (sifflement accompagné d'un geste de la main vers le haut)et que maintenant il est un pantin, c'est comme ça que je le vois et qu'on tire la ficelle et là a ce moment là on est en plein milieu de la secte complètement.

      §169- Ben ! Pour moi le mot secte c'est un mot, secte pour moi c'est un truc fermé, c'est un truc avec des forteresses autour hein, c'est euh...... essaie de retenir à l'intérieur des individus qui n'ont plus de liberté, pour moi c'est ça, c'est la liberté, alors l'image du pantin c'est une image.

      Claude

      §16- Euh... ça commençait à 9heures, nous perdions vite le, le euh... puisque c'était uniquement l'éclairage électrique, ce qui était extrêmement fatigant, faut le dire d'avoir ces néons constamment allumés, cette lumière violente et interdiction formelle de tirer les rideaux.

      §17- Nous savions que nous étions partis pour une seule pause déjeuner qui avait lieu à 5 heures de l'après-midi nous sortions uniquement pour boire un verre d'eau et euh... euh... encore c'était même pas des moments de détente puisque les pauses étaient l'objet d'exercices entre nous et euh... de 5heures euh...

      §21- Alors les gens intervenaient, on nous expliquait dans les grandes lignes le vocabulaire que nous allions utiliser. Jusqu'à présent ça ne me gênait pas puisque effectivement euh... euh... je pense que pour, pour tout ce qui est un travail euh... psychologique intense, qu'on ait besoin de qualifier les des choses.

      §22- C'est un code entendu entre chacun des membres , ça, ça permet de qualifier les choses dans un langage entendu par tous. Donc alors on nous euh...on nous euh... y avait des thèmes, y avait des choses comme ça et puis y avait des interventions régulières, alors là évidemment les Kleenex allaient bon train puisque y a, on avait, alors moi ça, ça la 1ère journée, c'est ce qui m'a le plus choqué.

      §27-Le fait que nous signions quelque chose c'était un peu la même chose que lorsque nous allions signer le chèque. On s'engageait mais ça n'avait strictement aucune valeur juridique mais on nous faisait dire, on nous a dit qu'on ne pouvait pas refuser de signer parce que c'était la condition sine qua non.

      §28- Celui qui ne voulait pas signer, qui ne voulait pas se conformer aux, aux instructions sortait.

      §29- Évidemment personne n'est jamais sorti parce que c'était une sorte d'exclusion.

      §31-Ils déclinaient toute responsabilité sur éventuellement des, des suites, des conséquences, on nous euh, on nous faisait bien savoir que on ... nous allions être soumis à rudes épreuves, mais en fait ils déclinaient toutes responsabilités.

      §37-Je pense a ce moment là nous n'étions probablement plus réceptifs mais je souviens d'une fatigue aussi bien physique que psychique immense, si bon euh... et tout, toute révolte m'avait complètement fui. Je n'avais plus aucune, je me demandais toujours ce que je foutais là, mais puisque j'y étais et bien il fallait aller jusqu'au bout.

      §68-Donc, nous participons tous à une conversation, donc un moment donné, alors ça c'est pas fait le 1er jour, mais ça s'est fait un peu plus le 2ème jour et le 3ème . Oui je suis rentré dans la conservation, c'est ce qui m'a le plus coûté. Une fois que j'étais rentré effectivement, à ce moment-là, j'avais plus ce regard critique

      §92- Maintenant euh, voilà pour la démarche, alors après il y avait le xxxx en action où il fallait mettre en pratique, donc nous avions des exercices avec des thèmes donnés.

      §104- ......j'étais plus le client, là j'étais le volontaire. Donc corvéable à merci, parce que le, le, je pense que si je m'étais arrêté simplement au xxxx, c'était bon, mais je suis allé au-delà, j'ai, j'ai levé un pan du voile et j'ai vu les coulisses et là y avait de quoi se taper la tête contre les murs (.........) parce que j'ai vraiment senti qu'ils étaient complètement azimutés (fou rire) mais complètement déménagés complètement (............)

      §122-....., j'ai voulu m'éclipser, je commence à me diriger vers la sortie, y a une première main qui m'arrête : " Où vas-tu ? "

      §124- Il faut demander à un tel, je demande à un tel euh " Où vas-tu ? " Je dis : " Je sors parce que je suis inscrit, je voudrais..... " je vous passe les détails. Il faut demander à un tel : " Où vas-tu ? " et un moment donné, j'en ai marre et je suis parti, alors euh

      §125- Non, j'ai eu envie de faire pipi tout simplement, je vais aux toilettes, je tombe sur quelqu'un " Où vas-tu ? " Je dis : " Je vais aux toilettes " "Est-ce que tu as demandé la permission ? " " Non "

      §172- Je dis : " Attends, attends, ça vous, ça t'arrive jamais de te dire aussi que vous vous plantez. C'est facile à dire c'est moi qui fais un racket. Si vous vous débrouillez comme des manches "

      §173- Je dis : " Vous vous imaginez que les gens, on peut les manipuler comme ça,?....

      §176- Je dis : " Ton langage à la con, on arrête. Je voudrais qu'on prenne le langage commun parce que ça dans les séances de travail, OK ? "

      §177- euh......on pourrait pas réutiliser le langage euh.... parce que je sens que je perds mon pouvoir sur toi "

      §183- Alors c'est là où tout y est passé. Je suis tombé sur un..... on a essayé de me manager, de me coacher au téléphone comme quoi je faisais des rackets, que j'étais pas ça, j'étais pas ça et puis après on a essayé de me dire que j'étais le type le plus formidable de la planète.

      §189- Je lui dis : " Ecoute, ils sont frappadingues ! Si c'est ça, moi je me retire de tout parce que... ".

      §190- Je lui dis : " Ecoute, vous n'êtes pas ce que vous dites, vous n'êtes pas ce que vous dites, moi j'ai fait un Xxxx, j'ai un Xxxx d'avance maintenant, je, vous n'êtes pas....., vous mentez ! "

      §195- Je lui ai dit : " Quand tu m'as demandé, quand je t'ai demandé est-ce que ça ne vient pas de la Z...... ?, tu m'as juré tes grands dieux que c'était pas ça "

      §197- J'ai dit : " Ah ! ça aurait changé, je ne l'aurais jamais fait. Voilà le différence et tu m'as menti et de ça je t'en veux. Du reste, je m'en fous mais tu m'as menti parce que je t'ai posé la question "

      §206- Je, je lui dis : " Guy, je suis rentré, je t'ai fait confiance, tu m'as trahi, tu m'as menti et maintenant tu es en train de me dire que tout ce que je te raconte, c'est pas vrai, alors là ça va pas et je te dis casse-cou parce que tu perds tout le sens commun ".

      §217- Voilà l'histoire, voilà l'histoire, alors après bon pendant un an et demi, ils m'ont harcelé. Ils m'ont rappelé. ......

      §221- Il s'en est occupé ou pas occupé, toujours est-il qu'on m'appelait constamment et puis euh.... euh....et puis euh.....et puis constamment et constamment et puis constamment et puis euh..... et puis enfin, bon un jour, j'en ai eu ras le bol

      §230- Si K..... est une secte, ça n'est pas une secte religieuse, ça n'est pas forcément une secte philosophique, je pense que c'est une immense pompe à frics, alors si secte c'est.... ça doit être une pompe à fric, en tout cas on ne délivrait pas un message particulier, on ne fait pas de prosélytisme en ce sens que on ne détecte pas, on ne euh...., y a pas d'idéologie, y a pas de chose comme ça, euh....., c'est la réalisation de soi en fait mais qui est, c'est très artificiel parce que je trouve qu'il y a une "secte dépendance" qui se fait en ce sens que quand on les trouve plongés, moi j'ai eu le cas des gens qui se retrouvent parce que on se fixe des objectifs, on n'est pas forcé, soit on met la barre trop haut et y a des gens qui replongés dans le contexte euh....., dans le monde, replongés dans le monde, reperdent pieds et revenaient respirer l'oxygène K..... ......... et puis ils étaient rassurés et puis ils retombaient et je pense que ça c'est de la "secte dépendance ".

      §231- Là où je pense que c'est une secte, c'est quand on perd son libre arbitre ou qu'on me dise que je ne suis pas libre parce que je refuse d'obéir aux ordres, je suis absolument euh....désolé.

      §234...... donc, je ne suis pas libre de partir.

      §235-Ça, donc pour moi c'est pas un comportement normal, ça n'est pas un comportement normal. Et je ne....,je, quand on m'a dit : on reprend le langage parce que je perds mon pouvoir sur toi. Moi, c'est un pouvoir que je ne leur ai pas accordé.

      §236- On nous avait dit : " Elle a le pouvoir que vous lui donnez ", mais je ne lui en ai donné aucun à celle-là. Qu'est-ce que c'est ce rapport de pouvoir ou des choses comme ça. Moi, je veux pouvoir être libre, de venir, d'aller et venir.

      §237- Ça me plaît, je reste, ça me plaît pas, je pars. Donc, pour moi c'est, c'est... qui me fait dire que c'est tout ça, a tout le comportement de... d'une secte parce que même, même à l'Église, ça ne se passe pas comme ça, même dans un parti politique, ça ne se passe pas comme ça.
      Pour moi, c'est une aliénation et les gens sont..... ne sont plus libres de leur......, ils sont aliénés, on leur aliène leur... leur liberté, on aliène leur.... leur faculté, leur euh.

      Valérie

      §2- , .....je voudrais préciser que la Z...... n'est pas un Organisme. La Z...... est ...euh, est une secte. ...euh, la Z...... essaie désespérément, de se faire passer pour une Église, ...euh mais en France, ce n'est pas le cas. Elle a été condamnée, ...euh, dans un procès à Lyon. Elle a été condamnée pour différentes ...euh, elle a été condamnée, ...euh.... Tu arrêtes là, MERDE ! !

      §4- Ah ça, je, je vous remercie de me poser la question. Mais je voudrais vous préciser que ...euh la Z...... c'est quand même une secte hein ...euh... c'est, elle a été classifiée secte selon le rapport parlementaire par Alain Gest et Jacques Guyard en 1995. Elle a fait l'objet de nombreux procèset la Z...... a été condamnée pour homicides involontaires, escroqueries et ...euh... fraudes au FISC notamment ...euh... les ASSEDIC et les URSSAF

      §8- J'ai été assignée dans le cadre de cette secte parce que au départ on y croit hein, je veux dire y a beaucoup de bluff dans une secte et on ...euh.. on ne se retrouve pas dans une secte par hasard hein ! Il y a tout un conditionnement qui fait que on croit au départ à une idéologie, on y croit sincèrement.

      §9- .......donc on est embrigadé dans une histoire qui peu à peu nous dépasse.

      §10- Pourquoi elle nous dépasse parce qu'il y a manipulation mentale, alors y a tout un engrenage qui se fait puis on se dit " Ah mais, mais comment ? Mais alors pourquoi vous dites que c'est une secte et mais , mais vous le saviez dès le départ ". Non on ne sait pas dès le départ ce qui se passe, on ne le sait pas, tout est caché, tout est .... tout est caché avec minutie, avec un contrôle absolu. Dans une secte qui est, qui se veut internationale, il y a beaucoup de choses que l'on voit lorsque vraiment on y est dedans et qu'on est piégé et quand on se rend compte de l'arnaque intellectuelle, financière et morale il est trop tard puisqu'on est déjà embrigadé.

      § 12- Alors mon expérience évidemment , elle est, elle est, comment croire à tout ça, comment croire qu'un individu qui apparemment est équilibré dès le départ, qui a tout, qui vient d'un bon milieu social, économique, qui a ...euh... des études, qui a une petite famille, qui a un emploi, qui, qui se trouve très bien, qui, qui a sa petite maison, son petit jardin, ses petits enfants qui va, bon, qui fait ses petits voyage enfin bref comment croire qu'une famille équilibrée va se faire piéger par une secte, c'est ça tout le débat.

      §19- ......" Mon Dieu, mais j'ai, j'ai tout perdu " si j'ai tout perdu je peux pas donc, retourner à la vie normale mais avoir tout abandonné , avoir tout perdu pour rien, ce n'est pas possible. En fait c'est la secte qui a raison puisque j'ai tout perdu, eux, ils ont raison , je ne vaux rien, puisque je n'existe même plus,.......

      §21- .....vous êtes encloisonné, encloisonné j'emploie le mot encloisonné parce que il y a plusieurs placards, il y a plusieurs tiroirs, tous les tiroirs se referment petit à petit sur vous, vous pouvez plus vous échapper......

      §22- Si je vous dit le mot goulag ! Vous pensez à quoi ? Vous pensez au régime communiste, vous pensez à la Sibérie, vous pensez à la Russie. Et MOI je vous dis que des goulags existent dans les sectes.

      §25- Oui ! effectivement, je voudrais qu'on cesse de, d'avoir une approche un petit peu naïve sur les sectes et ...euh... ...euh... ça suffit la naïveté, ça suffit la liberté de, de, de, de croyance il n'y a pas de liberté de croyance, on est pas libre de croire quoique ce soit lorsqu'on est déjà embrigadé dans une secte ça suffit. Les sectes, elles détruisent et pour détruire les adeptes, elles vont jusqu'aux goulags, et je le dis en Z......, il y a 5 goulags

      §26- Et moi je dis, MOI Valérie j'ai été dans un goulag en Floride pendant 15 jours, j'ai dû m'échapper MOI de ce goulag, on m'a retenu mon passeport (blanc) j'ai du utiliser de subterfuges pas possible pour retenir mon passeport, j'ai dû échapper à la surveillance des capots, j'ai dû pour m'échapper vraiment, monter tout un plan de bataille (rires) pour pouvoir m'échapper à ce goulag là.

      §27- Le goulag c'est 10 heures de travail physique intensif par jour. Dans le goulag vous ne pouvez pas marcher, vous ne pouvez pas vous asseoir. Dans le goulag vous devez courir, dans le goulag si vous devez nettoyer les chiottes de l'hôtel, vous devez faire ça en sautillant (blanc) pour maintenir le rythme. Dans le goulag vous n'avez aucun jour pour vous reposer, vous travaillez 7 jours sur 7, 10 heures par jour et en plus vous avez 5 heures par jour de manipulations mentales dans lesquelles vous devez confesser vos péchés. Ca vous fait 15 heures par jour, le reste du temps vous essayez de survivre. ..........

      § 28- Mais dans le goulag vous essayez de manger pour vous alimenter et ne pas crever et donc vous mangez du riz et des haricots, c'est ça votre régime. Dans le goulag vous ne devez pas parler. Dans le goulag vous devez demander la permission de vous exprimer. Dans le goulag vous ne devez pas écouter de la musique, vous ne devez pas recevoir du courrier, tout votre courrier est censuré, vous ne pouvez pas téléphoner à qui que ce soit, vous ne pouvez pas sortir, lorsque vous avez envie de faire pipi ou de faire caca vous devez demander la permission et même comme cela vous devez demander s'il y a quelques papiers pour vous torcher le cul.

      § 29 - Dans le goulag s'il n'y a pas de brosse pour nettoyer les chiottes et bien ! vous prendrez votre brosse à dents et vous ferez ce qu'il est possible de faire pour nettoyer les chiottes de l'hôtel où les clients de la secte payent des sommes énormes. Dans le goulag, vous êtes recrutés comme un esclave. Dans le goulag vous n'avez pas de droit. Dans le goulag vous n'avez pas de sécurité sociale, vous n'êtes pas déclarés, vous n'existez pas. Dans le goulag vous êtes oubliés.......

      § 30- Dans le goulag vous subissez des interrogatoires à la Gestapo, dans le goulag on vous exige de confesser des crimes que vous n'avez pas commis. Dans le goulag on vous dit : " Mais dans vos vies antérieures, alors combien de crimes avez-vous commis ? Vous avez peut-être crucifié Jésus Christ ? Mais vous avez peut-être tués des petits bébés dans votre vie antérieure ? C'est pour ça que vous devez expier, c'est pour ça que vous devriez être content, que nous vous donnions la possibilité de vous racheter ".

      §31- Dans le goulag on vous fait croire à n'importe quoi, à tous ces mensonges, à toutes ces manipulations mentales. Dans le goulag pendant 5 heures par jour lorsque vous êtes déjà assez fatigué parce que vous avez trimé et travaillé, et couru pendant 10 heures par jour pour faire le travail que ces gens là ne payent pas à des gens ...euh... déclarés, mais justement parce qu'ils ont " FREE SLAVE LABOUR ", c'est-à-dire ...euh un travail gratuit produit par des esclaves et qui sont heureux d'être esclaves.

      § 32- Quand vous avez terminé vos 10 heures de travail, vous avez 5 heures de manipulations mentales dans lesquels vous vous trouvez avec 2 jeunes gens qui vous hurlent dessus, et qui vous mettent une lampe sur vous (blanc) et qui vous dites combien vous êtes dégénérés, combien vous avez besoin des services de la Z......, combien vous devriez êtes reconnaissants que l'on veuillent bien vous appliquer les principes, les techniques de Rédemption que vous offre la secte.

      §34- Or R.P.F. comme on l'appelle, c'est - à - dire R.P.F. (Rehabilitation Project Force) n'est pas volontaire, c'est quelque chose qui vous est imposé, il vous est imposé Pourquoi ? (blanc) Il vous est imposé parce que si vous ne voulez pas le faire, on vous jette dehors......

      §37 - .......Alors on m'a dit : Oh mais pas de problème, tu veux partir ? Oooh ! on va faire un petit dossier sur toi, et ben ! écoute hein ! en attendant tu vas aller à un tel endroit comme ça tu vas réfléchir, hein ! puis on en parlera après ? hmm ! t'es d'accord ?..... A ce moment là, vous êtes d'accord sur n'importe quoi, pourvu qu'on vous foute la paix, pourvu que ça se termine, pourvu que....., pourvu que...... le cauchemar s'arrête,

      § 38- Je dis : " mais attends, on est dans un cachot, tu travailles à quoi ? On a de l'eau jusqu'au genoux, on fait quoi ?" Et puis ceci, disant cela, je la vois qui, qui commence à , à s'agiter et, et je me rends compte que lorsqu'elle s'agite, elle voulait en fait marcher et quand elle marche je me rends compte qu'elle a des chaînes. Je me dis mais mon Dieu mais tu as des chaînes ? ......je lui dis :" Tu as des chaînes ? Comment est-ce que tu as des chaînes ? mais c'est pas possible ? C'est pas possible ? C'est un cauchemar ! ".

      §42- Eh bien ! le boulot, dans ce, dans ce cachot dans lequel j'ai été emmenée, j'ai été emmenée parce que j'avais émis le souhait ...euh... de sortir de la secte, donc ce que je ne savais pas c'est qu'il y avait le cachot du cachot. Vous voyez et le cachot du cachot c'est quelque chose d'effroyable. Je me suis dit il faut que je parte d'ici parce que ils vont me tuer, enfin je veux dire ils vont m'enchaîner. C'est, c'est, c'est le comble. J'avais quelque part si vous voulez ce, ce, ce reste de sens critique qui fait que vous dites : " Non je ne peux pas accepter ça, c'est pas possible enfin quoi ! "

      §43 - ...........mais enfin je veux dire ce n'est pas possible d'enchaîner les gens, c'est contre les droits de l'homme les plus élémentaires, enfin mais apparemment il y a, il y a des gens qui, qui acceptent très bien..........

      §44- Comment peut-on se ...euh...obtenir la Rédemption en s'enchaînant, enfin je ...euh... je sais pas mais ...euh... à l'époque, il y a une dizaine d'années je me dis mais, mais c'est incohérent y a, y a, ça tient pas debout cette histoire ! Et je ne comprenais pas moi ce qui se passait parce que le discours de la Z...... hein ! On est là pour sauver l'humanité, on est là pour les droits de l'homme, on est contre la drogue, on est contre l'alcoolisme. Nous voulons une société meilleure etc. etc

    3. § 45- ....... le cachot du goulag, enfin c'est incroyable mais plein de gens acceptent ça. Je suis sûre parce que je suis une des seules à en parler aujourd'hui, et que mon témoignage il est sur le NET et sur le WEB, il est partout et que moi je fonce là dessus parce que il faut que ça se sache, le travail il y a pas de travail cohérent dans les, dans les goulags. On vous dit de creuser un trou, vous le creusez, on vous dit de nettoyer les chiottes avec votre brosse à dent et ben ! vous nettoyez les chiottes avec votre brosse à dent et puis le soir et ben si vous vous rappelez, et ben vous allez vous, nettoyer les dents très contentes de le faire parce que c'est votre Rédemption. C'est ahurissant on peut pas comparer çà avec quoique ce soit de cohérent dans notre vie de tous les jours, au quotidien. On peut pas. On peut pas et c'est pour ça que c'est très difficile de faire passer le message. Voilà.

    4. §54- Les représailles sont là. Elle sont là. C'est un.........euh... " It's the writting on the wall " comme les Américains disent: si tu, si tu bouges le petit doigt , si jamais tu vas à la télévision, si jamais tu publies un livre, de toute façon tu pourras pas parce que tous les éditeurs sont à notre solde, mais en plus (rires) mais en plus on détruira ...euh......euh......euh...on détruira ta réputation et tu ne pourras jamais vivre tranquille, ça alors là, ils ont un service de ...euh......euh.....de service secret ...euh...la Z...... ça s'appelle O.S.A. ça s'appelle Organisation des ...euh... Services ...euh.. Spéciaux de la secte. Voilà.

      §55- O.S.A. c'est Organisation des Services Secrets, alors ils ont leur propre CIA, ils ont leur propre KGB, ils ont leur propre service de renseignements qui est très, très efficace et dont le FBI ...euh... se sert naturellement aux Etats-Unis hein ! Parce que ils enquêtent sur tout le monde. Ils savent beaucoup de choses sur beaucoup de gens et puis surtout sur nous parce que vous ...euh.. vous vous êtes livrés. Vous avez confessé tous vos supposés crimes et péchés. Je veux dire si, si ...euh le ...euh, le moindre détail de votre vie intime est consigné dans des dossiers et vous ne voulez absolument pas que ceci soit révélé, déjà. D'autre part vous avez les techniques d'intimidation. Ils vont venir 300 devant votre porte et scander des slogans. Ils vont détruire votre réputation dans votre quartier. Ils vont détruire aussi votre réputation dans votre lieu de travail. Ils vont vous faire des procès dans lesquels vous allez devoir prendre des avocats pour vous défendre. Ils vont provoquer votre ruine financière. Ils vont parce que ils ont des, des, c'est, c'est pas donc 2 ou 3 individus qui vont vous passer des ...euh... des appels téléphoniques, Non, Non c'est pas ça.

      §56- La SCIENTO, ils ont une armée de gens qui se relayent nuit et jour pour vous harceler à votre domicile, à votre lieu de travail, qui vont vous faire procès après procès. Bon maintenant ...euh ; ;donc évidemment ...euh... c'est pas pour ça qu'il, qu'il faut absolument que ...euh...vous, que vous demeuriez anonyme hein !

      § 68- Vous ne pouvez compter sur votre force de vivre et de ne pas accepter néanmoins les contraintes auxquels vous êtes soumis même si vous y croyez encore. Ce qui équivaut à une négation de soi. Vous êtes obligés de dire maintenant : " Tu es une pauvre conne. ", ce qui est tout aussi terrible. " Ah bon, je, je n'ai cru qu'à des conneries alors hein, je suis la reine des connes alors. Ben oui, t'es la reine des connes ".

      Christian

      §19- Alors euh!... j'ai parlé d' mes problèmes euh!... relationnels dans la profession, dans la famille, mes amis et tout... donc euh!... elle m'a fait donc faire euh!... un test de personnalité qui faisait quand même 200 questions, et faire ces 200 questions, c'est vraiment euh!..., c'était, je euh!...j'étais bien content, euh!... d'avoir fini à la fin ! Donc, euh!... un tas de questions très personnelles euh!... bon !... je passe sur les détails, hein ! j'peux vous montrer un test de personnalité si vous voulez hein ! Ensuite, euh!... elle m'a montré le bilan de ce test de personnalité et puis elle m'a dit euh!..." Ah! Vous êtes vraiment sur une spirale descendante, ça va pas bien du tout chez vous, vous êtes en d'sous la moyenne euh!...... il faut faire quelque chose de toute urgence hein!

      §20- Et elle a commencé à m'inscrire donc, euh!... à des cours, des hauts et des bas, donc euh!... des hauts et des bas donc euh!... pour manier comme ils disent. Manier ça veut dire manipuler ou traiter hein! , c'est un terme, c'est, ça fait partie du jargon scientologique. Donc euh!... manier les hauts et les bas.Elle m'a inscrit aussi à d'autres cours euh!..., cours de euh!...communication. Mais euh!... c'étaient des cours qu'étaient pas chers euh!... disons que euh!..., y avait le bou...c'était vendu 600 francs pour un bouquin, mais qui comprenanit aussi, euh!... disons... euh!...l'animation donc, euh!... la surveillance de la part d'un d'un animateur hein!... d'un superviseur.

      §31- Donc euh!... les premiers jours où j'ai vu les scientologues, ils m'ont dit " vous n'êtes pas obligé d'nous croire, tout c'qu'on dit.." Alors le problème c'est que la s'maine suivante, ils ont commencé à m'dire "Nous vous demandons de nous faire confiance. Alors là, euh!... j'ai trouvé qu'ils... qu'ils allaient un peu vite. ( soupirs ).Alors c'était euh!... c'était lors d'un entretien ou y m'ont proposé donc 12h30 d'audition dites scientologiques, avec euh!... le fameux electromètre pour 22 000 francs. Alors euh!... bon... j'mattendais pas euh!... a ce genre de sollicitation euh!... financière, surtout pour euh!... seulement 12h30 d'audition hein! Puis il a commencé à argumenter euh!... "oui, vous comprenez, ça va aller dix fois plus vite pour vous.... " quoi... euh!... il était très gentil mais euh!..... bon... moi j'ai stoppé euh!... il a insisté pendant une demie heure comme ça puis moi j'ai stoppé net l'entretien, je suis parti. Il m'a demandé si euh!... y avait du ressentiment, j'ai dit non!...non!...non!...,j'avais vraiment envie de partir. Alors euh!... ça m'empêchait pas de r'venir tous les soirs, à l'église de Z...... pour continuer les cours avec les bouquins que m'avait vendu mon conseiller orienteur... mais au fur et à m'sure des jours, il continuait à faire pression sur moi pour que j'accepte de m'inscrire à ses cours, à ses fameuses auditions scientologiques à 22 000 francs.

      §32- Alors c'qui fait que bizarrement je supportais de moins en moins ces pressions psychologiques, sur les cours que j'étudiais, à l'époque là, disons j'arrivais euh!... de moins en moins à m'concentrer et c'était à cause des pressions psychologiques qu'ils exerçaient sur moi. Alors ça a continué pendant une semaine comme ça et à chaque fois, lors des entretiens je me contentais d' les écouter poliment, et c'est là mon tort, j'aurais jamais dû l'faire. Euh!... parc(qu'en fait, euh!... à force de les écouter passivement, ça finit par vous rentrer donc euh!... sans que vous vous en rendiez compte, toutes les perspectives d'av'nir brillant... euh!... les 52 perceptions que j'vais avoir grâce à ça etc...etc.. hein ! et j'ai fini par euh!... craquer euh!... hein! En fin d' semaine... en leur faisant un chèque de 40 000 francs, pour un programme de purification et des audi... des auditions scientologiques.

      §33- Et, à partir de là ça a commencé à être l'engrenage des dépenses dans la Z...... quoi!...Et j'ai dépense en 50 jours jusqu'à 150 000 francs... ouais! Alors euh!... j'avais quelques économies avant d'mett'les pieds chez eux là! Et euh!...quand j'ai décidé de les fuir, j'avais euh!... 120 000 francs de dettes à cause d'eux, 120 000 francs de dettes supplémentaires parc'que j'avais pas qu'ça comme dettes hein!

      §34- Alors y m'ont inscrit à un programme de purification donc euh!... ça consiste à faire euh!... à courir à pieds pendant 20 minutes, à manger des vitamines tous les jours, avec des doses qui croissent tous les jours, et à passer 5 heures de sau..., de sauna par jour... oui! (rires).Donc, euh!... le premier jour, j'avais jamais été dans un sauna auparavant hein! Et là on me d'mande euh!... d'aller d'emblée donc euh!... au gymnase club, m'inscrire au gymnase club pour aller au sauna. C'était un dimanche hein! et y faisait 90° dedans. C'était la toute première fois que j'allais dans un sauna , et ben!... les deux premières minutes... j'ai failli tomber dans les pommes ! Et donc euh!... j'suis sorti , jem'suis dit mais si ça, ça va durer comme ça quoi!

      §35- .......J'avais pris 15 jours exprès pour faire le sauna hein!... pour faire le programme de purification, et, en dehors des heures de sauna, je continuais les cours. Et j'ai passé aux cours dits euh!... pour les grands prc'que les, les cours initiaux à 600 francs, bon marché là! Y m'ont d'mandé d'les abandonner carrément. Ils m'ont rach'té le cours de communication à 600 francs pour m'en redonner un autre beaucoup plus professionnel, entre guillemets!... à euh!... 8 000 francs.

      §36- Voilà! J'avais un cours aussi de euh!... chapeau d' l'étudiant...qu'était gratuit.. bien sûr si j'ach'tais des documents. Et euh!... donc, j'ai commencé par ces cours là, les cours de chapeau de l'étudiant. Alors y a des choses qui m'ont... j'étais pas vraiment émerveillé par euh!... cette littérature hein!... ya des choses qui m'choquaient carrément..........

      §37- Alors euh!... y avait aussi des choses qui m' choquaient, c'étaient des propos du genre " n'acceptez jamais une approche à un esprit ouvert, à l'église de Z......", ça veut dire qu'on n'y va pas pour, juste par curiosité pour voir un peu c'que c'est, euh:... on nous d'mande de nous engager à fond là d'dand! Complèt'ment, de s'investir complèt'ment! Et le superviseur exerce des presions pour euh!... justement donc euh!... qu'on s'investisse au maximum, qu'on y consacre toujours plus d' loisirs, de notre temps, d'loisirs euh!... à la Z...... et aux études de cours. Donc euh!... ça c'était du côté des cours et j'avais l'impression de très mal progresser aussi.Alors, bizarrement euh!... mon conseiller orienteur qui me complimentait sur euh!...y avait un contraste parc'que le superviseur euh!... trouvait eu!.. que j'progressais pas beaucoup. J'arrivais pas à d'venir un bon scientologue hein!... comme disait D..... X......

      §41- Et donc j'me suis dit là je suis tombé dans un piège ! Alors euh!... j'm'en suis pas aperçu tout d' suite euh!... j'ai pas réalisé ça tout d'suite, j'ai simplement donc.. euh!... c'est en rentrant chez moi le soir je m'suis dit "mais qu'est-ce que j'ai fait là ?, mais pourquoi j'ai signé un chèque de 120 000 francs, un engagement à rembourser 60 000 francs, une somme que je n'ai jamais touchée ? et donc disons que euh!...c'est ce qui a fait tilt! Chez moi. Donc euh!... j'ai quand même continué à venir euh!... à la Z...... tous les jours, pour éviter d'éveiller des soupçons mais euh!... bon! J'en dormais pas d'la nuit, et puis j'ai commencé à regarder le Quid, sur le euh!... sur la rubrique sectes parc'que là j'me suis dit j'ai vraiment l'impression d'être tombé dans une secte là! .......

      §47- Alors euh!... autre chose aussi. Donc le jeudi, donc euh!... avant la fin d'la s'maine on m'a proposé d'être embauché en tant qu'auditeur. Donc y savaient que j'reprenais mon travail euh!... habituel la s'maine suivante mais ils ont tenté de me faire renoncer à r'tourner à mon travail et de m'enrôler euh!... dès cette semaine là.Donc euh!... moins de 40 jours après les avoir connus! Alors, bizarrement, moi, j'ai pas progressé du tout, j'en avais ras l'bol de ces cours et puis y voulaient m'embaucher en tant q'auditeur (rires) c'est curieux quand même, comme si j'étais tout d'suite opérationnel quoi !...Alors euh!... j'ai trouvé ça assez surprenant parc'que je leur euh!... demandais " mais combien j'gagnerais?" - " ah! Bah!.. j'sais pas... environ 150 francs par semaine!" alors j'lui dis "mais comment j'vais faire pour vivre avec ça ?" - Bah! Écoutez, vous pourriez vous mettre à mi temps vous pourriez aussi euh!... loger avec d'autres personnes, partager un appartement avec d'autres scientologues, vous verrez, vous s'rez dans un milieu sain, avec que des scientologues vous s'rez pas exposé à des personnes suppressives euh!... vous savez dans mon quartier depuis qu'l'église de Z...... s'est installée, la délinquance etc... " enfin, un tas d'arguments comme ça quoi !... Je lui ai dit "Bon! Bah! Ecoutez, j'vais réfléchir; Puis elle a insisté, elle a insisté et puis elle a fini par craquer et elle a dit euh!..." Bon! Moi j'vais pas passer tout mon temps à manier les gens, j'ai aut'chose à faire hein! ( rires ) ... c'était curieux.

      §49........Alors là, euh!... j'ai sauté au plafond quand elle m'a dit "c'est pas un problème !" je m'suis dit que c'était bizarre quand même ! Et donc euh!... elle a dit aussi " mais avant de vous rembourser, on voudrait être bien sûrs que c'est ça que vous voulez!" Alors là, ça sentait le piège ! Elle m'a inscrit à un cours d'audition, enfin, une autre audition, encore une fois pour auditer mon abandon là.

      §50- donc je suis retourné dans les locaux de la Z...... pour m'entretenir avec une personne chargée des remboursements. Et puis là, elle a commencé à essayer de me faire renoncer à ça elle aussi hein!...Elle a même essayé de m'auditer en me demandant de me remémorer un souvenir " où vous aviez des problèmes d'argent " Donc euh!... ça sentait l'audition encore, donc euh!... j'ai commencé à m'méfier de cette dame. J'ai trouvé l'entretien assez court. Je suis rentré chez moi, j'leur ai dit que j'voulais plus mett' les pieds dans cette église. Et je suis allé voir un avocat.

      §52-....... Donc euh!... en échange, en contre partie je m'engageais à ne jamais euh!... comment dire, .. commettre d'action qui allaient à l'encontre des intérêts de l'église de Z......... bon! Ils m'ont fait signer un papier, c'était une photocopie d' photocopie d' photocopie avec des articles du code civil euh!.... pénal, de l'aut'côté c'était illisible!

      .§53- .....ça sentait l'entourloupe....... elle a encore réussi a m'manipuler parc'que je me sentais bien euh!... à la fin de l'entretien, je me suis dit : " mais, euh!... les scientologues c'étaient des, finalement, c'est des très bons amis.. euh!... bon!... on a rompu en bons termes donc tout va bien", mais c'était pas normal ! C'était pas normal encore une fois, je m' suis fait manipuler.

      §54- Bon, alors Mr Jean m'a dit que je recevrais un tas de courriers par la suite.. et il avait raison car là, neuf ans après, j'en reçois toujours ! ......... ils sont obligés d'écrire à des membres pour les relancer, ça fait monter leurs statistiques à eux, donc ils sont obligés d'écrire, et j'reçois régulièrement, toujours régulièrement des revues d'la Z...... Ouais!... Et je reçois aussi euh!... parfois des sollicitations à payer la carte de membre à vie!

      §55- ...... c'est un crime majeur d'annoncer publiquement son départ de la Z....... C'est à dire que quitter la Z...... c'est un tabou, c'est impensable, c'est inconcevable.......
      c) - Mécanismes d'ostracisme: clivages et ruptures par rapport à la société

      La secte crée des clivages et des ruptures: l'adepte est, peu à peu tenu à l'écart de sa famille, de ses amis et de ses proches. De la même façon, tout ce qui ne fait pas partie du groupe sectaire est insidieux, mis à distance, diabolisé, exclu, rejeté.

      Benoît

      §13 - voilà donc, petit à petit je suis allé d'abord à une réunion par semaine pendant 3 semaines, un mois. Et je suivais des études, pour étudier la bible, donc en particulier avec deux personnes : A..... qui m'avait rencontré, qui était.....qui menait en fait les réunions là où j'allais. C'était dans un appartement privé ....

      §15 -j'ai suivi des études d'abord une fois par semaine, donc des gens qui venaient chez moi ou j'allais chez eux pour suivre des études particulières, ...

      §19- Ben, je les voyais en dehors, ils m'invitaient à des soirées cinéma, vidéo chez eux, à des goûters euh..... à faire du sport avec eux. J'allais faire du sport dans un gymnase et comme en même temps, moi je travaillais euh.....,à plein temps, j'étais gardien.

      §116 - Moi y a plus...., y a très peu de gens qui ont su ce qui se passait, donc je suis...., peut-être deux ou trois personnes parce que y a eu des éclats de voix, ont tourné la tête, c'est tout euh... mais comme on les a tout de suite rassurés, à la limite c'est...., à la limite c'est...., c'est le diable !(rire)....

      §117 -Euh....., donc j'aurai encore à dire un petit mot par rapport à l'éloignement des proches, alors en fait les conséquences...., je l'ai...., je l'ai un petit peu évoqué au cours de l'entretien, mais euh...., mais en fait on est poussé à s'éloigner de ses proches parce que d'abord on change de vocabulaire, de rythme de vie, euh...., c'est-à-dire on va aux réunions jusqu'à.....minuit, on quitte la réunion à minuit, on prend le dernier métro pour rentrer chez soi, après on se lève tôt pour aller au travail. C'est ce qui se passait pour moi et donc on a moins pour temps de voir ses amis, mais aussi par rapport à la famille proche euh...., on se sent séparé de par le fait que on a d'autres objectifs que ceux qui nous entourent.

      §118 -On se dit qu'il faut consacrer sa vie à Dieu, qu'il faut tout donner pour Dieu, mais enfin c'est dans la doctrine de..., de l'Y..... et donc ça nous éloigne, on est plus intéressé par les liens qu'on a avec sa famille. D'ailleurs, on nous dit à l'intérieur de l'Y..... que euh ...., il faut se méfier des gens qui ne sont pas chrétiens parce qu'ils peuvent mentir, ils peuvent avoir...., être violents par rapport à nous et que euh...., c'est des êtres donc, qui peuvent nous nuire et donc il y a un éloignement aussi par rapport à la famille, aux amis proches, donc les gens qui ne partagent le même type de pensées que nous et des mêmes idéaux spirituels ou relationnels qui font que on s'éloigne petit à petit, on se....,de nos amis.

      §119 - Moi, je suis...., je suis pas resté assez longtemps dans l'Y..... pour me couper de mes amis puisque je les voyais toujours.

      §120 - Je prenais du temps pour les voir au moins une fois par semaine, mes parents pareils mais de toutes les façons j'ai quand essayé de les faire venir dans le groupe et euh...., enfin, je sais que mes parents, enfin ma famille n'a pas su que j'étais dans...., que c'était une secte .........j'étais déjà éloigné d'eux mais je..., je prenais plus de distance avec eux, au moins mentalement si ce n'est physiquement. ........

      Brigitte

      §90 - ..........d'ailleurs il m'a reproché euh...!., dès le 1er niveau d'être très distante, d'être euh...!., Oui et euh...!., de garder beaucoup mes distances vis-à-vis des gens qui étaient présents et vis-à-vis de lui, parce que c'est vrai que bon, c'est quelqu'un d'assez réservé et que dès que je suis arrivée dès le 1er soir, il s'est comporté avec moi comme si on se connaissait depuis très très longtemps. Et il...., ce qui s'est passé, c'est qu'au bout du 3ème jour, les gens sont venus me voir en me disant : " Mais vous le connaissiez bien, vous êtes euh...!., vous êtes amis ".

      §91 - Ce qui n'était pas le cas, c'est un monsieur que j'avais vu 10 fois et euh...!., bon, je ne le connaissais pas plus que ça. Et c'est vrai que son comportement pouvait laisser à penser qu'on se connaissait depuis très très longtemps, parce que bon, d'abord il m'appelait par mon prénom euh...!.et puis il me dit : " Vous savez telle et telle chose, vous connaissez telle et telle personne ".

      §92 -Bon euh...!., comme si effectivement on euh...!., comme si nous étions amis.Ce qui n'était pas le cas .........

      Sophie.

      § 28 - Donc j'allais plutôt pour un côté professionnel en me disant : " C'est la fin de mes études euh..!..., je peux voir... ", peut-être que ça va m'aider comme je n'avais pas tellement d'idées euh........Donc je me suis dit " Allons-y " et puis euh..! quand on rentre là dedans, on se rend compte qu'il y a beaucoup de personnes qui euh..!..., effectivement viennent là pour des raisons euh..!..., entre guillemets, professionnelles. ..........purement professionnel et matériel et au bout de la 1ère journée euh..!..., les animateurs et les intervenants posent des questions euh..!...,  de telle façon que on se rend compte que si on en est, grosso modo, au point où on en est dans notre vie, professionnellement ou sentimentalement ou quoique ce soit si euh..!..., du fait de tout ce qui s'est passé dans le passé.

      §30 -Donc à la fin de la journée, je me suis dit : " Oh! la! la!, mes perspectives professionnelles... c'est un peu loin ", ils font..., ils font tout revenir en arrière .........

      §48 - Voilà donc ça ne m'avait pas choquée mais en France, d'abord que tout le monde se tutoie alors que en France, en général on respecte bien euh..!... les classes d'âge, les catégories socioprofessionnelles donc et tout ça, ..........

      §54 -.........., deux personnes étaient vraiment très à cour dans tout ce qu'elles faisaient puisque elles écrivaient tout le temps vis-à-vis de leurs parents, vis-à-vis de leur projet professionnel et on était deux vraiment très laxistes et euh..!.., les deux étaient un peu euh..!...,

      §75 - C'est euh..!, alors les invités sont divisés en petits groupes de une dizaine de personnes et chaque petit groupe va dans une salle et là on vous fait faire des exercices, des exercices du genre euh..!, je pense on vous demande si vous êtes en accord avec votre famille euh..!, si professionnellement ça marche bien euh..! et qu'est-ce que vous aimeriez qui soit mieux dans votre vie ou quelle est la chose que vous aimeriez changer .....

      §89 -........, j'ai jamais eu de nouvelles, j'ai jamais eu de nouvelles hein. C'est quelqu'un qui avait un téléphone, donc elle a un petit TATOO, mais j'ai laissé plusieurs messages et je lui ai écrit une lettre pendant que j'étais en vacances, j'ai jamais eu de nouvelles, je me suis dit euh..! on leur a dit : " Et ben voilà ! elle n'est plus avec nous euh..!, coupez les ponts "

      § - 102 Je pense que pour certaines personnes c'est directement un lavage de cerveau parce que c'est un autre vocabulaire, c'est une autre méthode, .........je pense pas que les gens s'isolent du, du reste de la Société parce que au contraire c'est euh..!, mais c'est ce système d'enrôler à chaque fois plus de monde ...........

      §111- ......Bon on s'est bien expliqué sur ce sujet, elle a dit " bon, je pense que je ne te verrai plus. C'était son choix, c'était mon choix et voilà ! .........

      Hugues

      §25- Donc c'est difficile, les tout débuts sont difficiles pour que la 1ère personne se lève, pour que la 2ème personne se lève et en plus les gens ne savent pas de quoi ils doivent parler et tout d'un coup, il y a quelqu'un qui se met à parler d'une histoire personnelle ou intime ou professionnelle etc.

      §81- Pendant 4 semaines, je n'ai pas de nouvelles de lui et juste avant Noël, il m'appelle et me dit " Ecoute il m'arrive un truc extraordinaire, c'est fabuleux j'ai rencontré quelqu'un ". Bien qu'en fait son grand problème à lui c'est qu'il cherchait l'âme sour.

      §82- Rétrospectivement, on se demande pourquoi aller dans une organisation pour trouver l'âme sour, mais en tout cas c'était son problème, c'est comme ça qu'il le voyait . Et donc il me dit j'ai rencontré quelqu'un c'est merveilleux .

      §83- Je dis : "Très bien et qui c'est "? et il me dit : "C'est une fille de K....., c'est une fille comme moi qui fait le stage " et alors il me raconte la façon dont ça c'est passé . Il me dit " Ecoute lors de ce stage elle s'est levée, elle m'a dit que je n'étais pas son type - d'homme que euh...  mais que c'est probablement avec moi qu'elle devait faire sa vie ".

      §84- Alors là je tombe à la renverse c'était peu de temps avant le réveillon, avant le 31 décembre 95 et il m'a dit qu'il allait passer le 31 décembre avec les gens de K..... ce qui m'était pas du tout prévu pour moi. En tout cas, cela n'était pas du tout mon intention mais moi j'avais un réveillon auquel je voulais l'inviter donc il ne vient pas .

      §85- Donc début de l'année 96, je veux dire quelques jours plus tard il m'appelle et me dit d'une voix hystérique au téléphone, il me dit : " Je me marie "

      §86- Et je reste absolument " scié " et je lui dis : "Comment tu peux te marier avec quelqu'un qui t'a fait une déclaration 15 jours plutôt hein " ? Il me dit, elle aménage chez moi et on va se marier, j'aimerais que tu viennes à mon mariage etc. etc. etc.

      §87- Et donc moi à ce moment là j'étais très perturbé parce que je ne savais pas trop comment faire pour l'aider parce que dans l'ensemble du groupe d'amis j'étais probablement le dernier à encore lui parler. Les autres avaient perdu patience, ils l'avaient renié, je pense et les semaines passent .

      §96-Les jours passent, le couple a sa discussion entre eux et moi après cette soirée je n'ai plus envie de, terminer le dernier lien qui me retenait à lui était rompu, les semaines passent. Pas de nouvelles, il téléphone pas, je ne téléphone pas.

      §103- Il se passe un an, sans nouvelle, sans aucune, aucune nouvelle ........

      §110- Même s'il n'entendait pas ce que je disais même s'il était dans son truc et moi j'en étais sorti je regrette d'avoir largué les amarres. Il n'est probablement pas trop tard puisqu'il s'est manifesté il y a quelques semaines hein, je le ferai je ne sais pas comment et l'important c'est de savoir qu'on est là, si jamais le, le je pense que le jour où il aura besoin d'une échelle de secours hein puisque à part manifestement tout le monde l'a quitté, tous ces anciens amis il faut bien qu'il en ait un quelque part, je suis un peu le Saint Bernard un peu dans l'histoire donc c'est surtout ça que euh... ....

      §132-Un an et demi après, je crois que maintenant, je suis prêt à lui remettre cette échelle. Je suis prêt à me re manifester parce qu'il faut passer au-delà, mais je le euh... (blanc), je le euh..., finalement d'avoir enlevé mon échelle de secours, c'est reconnaître euh..., c'est reconnaître du succès à K..... et finalement c'est, finalement je ne dois pas leur reconnaître ça.

      §159- ........ je peux vous dire que, quand je suis sorti de ce stage et que je me suis désinscrit de ce stage, j'ai essayé d'en parler à des gens que j'avais en tête, ........ils étaient trop pris là dedans, absolument trop pris ............où on se fait avoir, où on laisse des plumes, euh...... ou OK on s'enrichit sur des résultats concrets dès le début , puis aussi finalement j'ai un enrichissement au bout du compte sur cette expérience, ça rend humble sur ce qu'on est parce que on n'est pas grand chose. On peut être bien habillé, avoir fait des grandes études, avoir un bon boulot, c'est pas ça qui euh...... tout disparaît, tout disparaît à ce moment là .

      Claude

      §15- ....nous étions totalement isolés du monde extérieur, en ce sens que nous commencions à 9 heures le matin, les rideaux de la salle étaient tirés, donc nous n'avions, nous perdions très, très vite le euh, contact avec le monde extérieur, si nous ne savions même plus l'heure qu'il était.

      §18- Quand nous avions pris notre pause où notre temps était absolument régulier puisque nous devions impérativement commencer à telle heure, finir à telle heure. Et de 5 heures de l'après-midi jusqu'à 1 heure du matin. Nous enchaînions avec une autre partie qui était ponctuée de pauses où il nous était strictement interdit de manger.

      §19- Nous pouvions éventuellement manger euh... quelque chose un Nuts ou un truc comme ça, boire il y avait de l'eau à profusion mais nous ne pouvions pas sortir, nous ne pouvions pas sortir à moins que la séance ait été levée. Il fallait une opération de... particulière, une intervention particulière mais nous ne pouvions pas, il fallait la justifier, même pour aller faire pipi.

      §24- Il ne fallait pas que vous soyez suivi médicalement, il ne fallait pas que vous soyez sous traitement médical, quel qu'il soit si nous étions suivi médicalement, il fallait quand il s'agissait d'une thérapie, il fallait la le euh l'aval du thérapeute.

      §25- Il ne fallait , donc c'est ça il ne fallait pas être en traitement psychologique, il ne fallait pas avoir de problèmes psychiatriques Il y avait certain médicament que nous devions signaler si nous étions en traitement.

      §54- Alors euh... il m'a dit parce que tu es euh... quand tu es arrivé tout le monde l'a remarqué, quand tu es arrivé...... tu es glacial, tu es hautain et tu es méprisant, (des trucs qui étaient très négatifs)

      §91- .....puis c'est vrai qu'on voit les choses différemment, ben moi j'ai, j'ai eu le sentiment aussi d'être regardé différemment (...........). J'avais l'impression que tout le monde voyait ce que j'avais fait parce que j'avais le sentiment de ne pas être le même et j'avais le sentiment d'être un peu regardé comme un martien, alors voilà euh ça c'était une chose.

      §281- Et elle nous dit voilà, euh...., le fiancé dont je vous avais parlé etc., en fait euh...., je me suis rendue compte que ce n'était pas l'homme de ma vie. Elle l'avait largué !

      §282- c'est qu'elle...., elle s'était remise avec quelqu'un d'autre qui n'était autre qu'un des Leader du Xxxx (...........)

      Valérie

      § 7 - Il y a rupture familiale, il y a rupture d'emploi et une rupture qui s'opère au sein de la société (blanc) Maintenant ...euh... que j'ai précisé cela ...euh... mon expérience a fait l'objet de ...euh... de critique car j'ai écrit ...euh... un témoignage dont il y en a très, très peu (blanc) ...euh...

      §10- Pourquoi elle nous dépasse parce qu'il y a manipulation mentale, alors y a tout un engrenage qui se fait puis on se dit " Ah mais, mais comment ? Mais alors pourquoi vous dites que c'est une secte et mais , mais vous le saviez dès le départ ". Non on ne sait pas dès le départ ce qui se passe, on ne le sait pas, tout est caché, tout est .... tout est caché avec minutie, avec un contrôle absolu. Dans une secte qui est, qui se veut internationale, il y a beaucoup de choses que l'on voit lorsque vraiment on y est dedans et qu'on est piégé et quand on se rend compte de l'arnaque intellectuelle, financière et morale il est trop tard puisqu'on est déjà embrigadé.

      § 18- ...... mais il se trouve que lorsque on est embrigadé à 100% on ne peut plus faire marche arrière pour diverses raisons, parce qu'on a tout perdu d'abord hein ! on a tout perdu ; donc on ne peut plus se raccrocher, on a plus de liens familiaux, de liens amicaux, de liens professionnels, on est tellement embrigadé que même l'éducation de base s'estompe, on ne peut plus se raccrocher ni même à sa religion puisque en fait il se trouve que toutes les sectes se réclament être religieuses donc on change de religion, donc il y a une espèce de négation de toute la personnalité ...euh...en plus donc on ne peut pas 'échapper à tout ça.
       

    5. § 23- Mais les goulags existent, en Z....... Il y a cinq goulags répertoriés. En Europe il n'y en a qu'un seul, au Danemark, à Copenhague, mais il y en a en Floride, en Californie ...euh... en Australie et en Angleterre, le 5ème, celui du Danemark alors là c'est uneexpérience effroyable (blanc durant 6 secondes)
§28-........ . Dans le goulag vous ne devez pas écouter de la musique, vous ne devez pas recevoir du courrier, tout votre courrier est censuré, vous ne pouvez pas téléphoner à qui que ce soit, vous ne pouvez pas sortir,........

§33- Le goulag en Z...... s'appelle " Rehabilitation Project Force ", cela pourrait être traduit par Le Projet de Réhabilitation par la Force. On vous fait signer un papier dans lequel vous dites que vous faites ce programme de manière totalement volontaire, mais on ne vous dit pas ce que vous allez faire, là aussi une secte, c'est par cloisonnement, on cloisonne et on se dit : " Mon Dieu ! Ce n'est pas possible ce qui m'arrive, il doit bien y avoir une issue, il doit bien y avoir quelque chose cohérente et plus vous vous dites mais eux, c'est eux qui ont raison et plus vous vous enfoncez dans un systè §

§34 - Or R.P.F. comme on l'appelle, c'est - à - dire R.P.F. (Rehabilitation Project Force) n'est pas volontaire, c'est quelque chose qui vous est imposé, il vous est imposé Pourquoi ? (blanc) Il vous est imposé parce que si vous ne voulez pas le faire, on vous jette dehors. Comment va-t-on vous jeter dehors ? Vous n'avez plus de famille, vous n'avez plus de domicile, vous n'avez plus d'emploi, qu'est ce que vous allez faire ? (blanc) Et bien ! Vous restez au goulag ma chère ! Qu'est que vous voulez faire ? Vous ne parlez même plus votre langue, vous avez ce jargon scientologue où n'est ce pas ? Où vous n'arrivez même pas à communiquer avec les gens de votre espèce, vous avez perdu le sens du langage, vous parlez sciento, vous parlez scientologue, qu'allez vous faire ? On va vous jeter dehors ? Mais qu'est ce que vous allez faire ....dehors ? Et sans passeport, sans papiers, sans rien ? Comment pensez-vous que les gens qui ont été là-bas 5ans, 10ans, 15ans, comment voulez-vous qu'ils sortent ?me dans lequel vous ne trouvez pas d'issue (blanc.....' secondes) "

Christian

§47........je leur euh!... demandais " mais combien j'gagnerais?" - " ah! Bah!.. j'sais pas... environ 150 francs par semaine!" alors j'lui dis "mais comment j'vais faire pour vivre avec ça ?" - Bah! Écoutez, vous pourriez vous mettre à mi temps vous pourriez aussi euh!... loger avec d'autres personnes, partager un appartement avec d'autres scientologues, vous verrez, vous s'rez dans un milieu sain, avec que des scientologues vous s'rez pas exposé à des personnes suppressives euh!... vous savez dans mon quartier depuis qu'l'église de Z...... s'est installée, la délinquance etc... " enfin, un tas d'arguments comme ça quoi !... Je lui ai dit "Bon! Bah! Ecoutez, j'vais réfléchir; Puis elle a insisté, elle a insisté et puis elle a fini par craquer et elle a dit euh!..." Bon! Moi j'vais pas passer tout mon temps à manier les gens, j'ai aut'chose à faire hein! ( rires ) ... c'était curieux.


 

d) Sentiment d'euphorie.

Benoît.

§13 Donc, j'étais assez positif assez content, je me disais que la terre m'appartenait.(rire)..... Il fallait que j'aille de l'avant, donc j'allais pouvoir, pour m'intéresser, pour rencontrer les gens et euh......

§21 ..... les différents groupes de....,d'étude biblique euh... se retrouvaient tous ensemble par région nord, sud, est, ouest. Et euh.....on chantait ensemble, on priait ensemble et donc on essayait de se rencontrer.

§23 Et donc c'était euh....., vraiment c'était quelque chose de très valorisant !

§42 Tout ça, ça me euh.... donc c'était des aspects qui intuitivement comme ça me gênaient sans vraiment euh...., comme les gens étaient gentils, sympa avec moi, ça passait euh...., mais quand même j'étais étonné, donc voilà !

§ 52 Ouais, c'était de petites choses, vraiment des détails, enfin dans le feu de l'action, euh...., on se rend pas compte quoi, on est plus porté par l'ambiance, par tout l'encadrement, la chaleur euh...., les attitudes qui sont toutes les mêmes, donc on a envie de suivre, de s'intégrer (.....), en gros.

§ 74 Dans ce sens là, euh...., oui, c'est satisfaisant quoi ! Je veux dire qu'on se sent protégé, en sécurité, euh...., pas de problème dès les instants que...., bref on se sent satisfait.

§ 98 Au départ, on ne se rend compte de rien. Ah ! y a eu...., y avait une hiérarchie dans le groupe quand on arrivait. Je croyais que c'était un étudiant comme moi qui se réunissait avec des amis pour étudier la Bible et puis quand on va à une dizaine de réunions, on croit toujours à ça et puis petit à petit euh...., on voit que c'est toujours le même qui anime la réunion, on voit que c'est lui qui donne la parole, on voit tout ça....

§ 114 Enfin en deux mois et demi que j'ai passé là-bas, je m'étais jamais rendu compte que ces choses-là arrivaient, enfin, tout est bien protégé, les gens ne savent rien...., à l'intérieur et bon, y a des gens qui s'occupent de la sécurité mais, on croit que c'est des gens qui reçoivent.

Brigitte

§ 37 Non, moi je pense pas que euh...!., une secte puisse faire du euh...!., du bien, ça euh...!., je le crois pas !. De toutes façons, y a des gens qui sont ressortis...., c'est vrai qu'on est ressorti de là, nous étions tous un petit peu chamboulés, on avait du mal à se quitter, on a...., les gens ont parlé entre eux de leurs impressions.

§ 98 ...... ensuite. C'est...., c'est...., ça restait assez intime puisqu'on était en petit groupe ....., ont échangé des idées...., des impressions.

§ 99 C'est des personnes euh...!., qui avaient une ima...., une vision très positive du thérapeute. Ils le regardaient un petit peu comme quelqu'un de...., d'extraordinaire.

§ 101 Je me demandais pourquoi les gens quand j'arrivais me regardaient euh...!., comme une bête curieuse, ......

Sophie

§ 44 ...... La dernière journée, c'est là que on se réconcilie avec tout le monde " Tout le monde, il est beau, Tout le monde, il est gentil euh..!..., on aime tout le monde, Tout le monde euh..!... ", enfin c'est..., c'est vraiment euh..!..., un euh..!..., un état d'euphorie qui se propage parce que euh..!..., c'est l'effet de groupe. Une personne a réussi à se réconcilier avec sa sour euh..!..., avec son frère, avec son père et avec qui que ce soit partage sa joie, évidemment euh..!..., c'est normal hein.

§ 45 Les gens sont contents pour ceux qui réussissent, enfin du coup même ceux qui n'ont pas réussi se disent : " Ah ben oui, moi aussi je vais y arriver ", donc c'est un sentiment d'euphorie qui se propage mais qui est euh..!..., qui est un peu enivrant

§ 47 C'est contagieux et euh..!..., je crois que là où c'est dangereux c'est que c'est agréable. C'est bien de voir tout le monde heureux, c'est bien de voir euh..!..., tout le monde gentil. Tout le monde s'aime, tout le monde se tutoie, ..... tout le monde comprend l'autre ! ça, c'est euh..!..., c'est extrêmement agréable, tout le monde se comprend euh..!..., et euh..!..., et c'est vrai que c'est très agréable, mais sorti du contexte, c'est euh..!..., c'est pas possible ! On se fait euh..!..., c'est de l'utopie et ça euh..!..., j'avais..., je euh..!..., je l'ai vécu encore une fois plus fortement en France parce que aux Etats-Unis, les américains sont encore plus exubérants donc évidemment quand un rigole, tout le monde rigole, c'est euh..!..., à la " Bonne franquette " euh..!...,

§ 48 ...... c'était euh..!..., c'est..., c'est irréel ! C'est euh..!..., je sais pas euh..!..., je pense que je me serais pas aperçue de..., du mal-fondé par opposition..., par l'opposition du bien-fondé des méthodes si j'étais pas venue en France parce que aux Etats-Unis, tel que c'est présenté ça correspondait d'après moi aux Américains, donc ça ne m'avait pas choquée du tout mais arrivée en France y a euh..!..., c'est..., c'est la méthode, j'ai euh..!....

§ 51 Donc j'étais bien dedans et une fois que c'est fini, c'est fini. .......

§ 56 C'est un peu étonnant , y a des gens qui s'en sortent très bien, y a des gens qui euh..!, j'ai pas connu des gens qui sombrent vraiment euh..!..., qui dépriment après avoir fait ça parce que ça a un effet très euphorisant ..... on est content d'être là, de se retrouver et mettre en action ce qu'on a appris, .........

§62 Donc en fait souvent on devait se retrouver, je l'ai dit tout à l'heure entre petits groupes, donc nous souvent, comme on était tous étudiants dans notre groupe, on se retrouvait euh..!, on allait dîner ensemble, c'était plutôt euh..!, " Allez Hop ! on dit qu'on s'est vus comme si on s'est vus ", mais on allait voir un film ensemble, quelque chose comme ça

§ 103 si j'étais pas venue en France et si j'avais pas vu euh..!, c'est un choc culturel quand même hein. Y avait une, une bande de 200 Français qui se la jouaient euh..! Ah oui ! c'était tout le monde, il beau, tout le monde il est gentil et euh..! de grands sourires partout et c'est euh..!, assez impressionnant hein. Je me suis dit : " Qu'est-ce que c'est que tout ça ! "

Hugues

§30- Tout le monde applaudit parce que c'est un grand truc, parce que dès que quelqu'un se lève et parle, tout le monde doit applaudir, c'est vrai, c'est valorisant. On a l'impression qu'on a craché son secret ou son escalope du coup, on est libéré, qu'on appartient.......

§31- Evidemment, tout le monde reconnaît le parcours que vous avez fait ou le courage que vous avez eu à parler et puis Ben ! le stage continue ainsi de suite, le 2ème soir, vous avez à nouveau de l'exercice. La 3ème journée se poursuit, donc de plus en plus, on est dans des choses les plus intimes qu'il soit hein, ce qui est très étonnant, c'est que le groupe est soudé, complètement soudé.

§32- Il n'y a pas une tête qui dépasse. Tout le monde s'entraide, parle. Il y a un (blanc). Quand on ressent ce qu'il y avait deux jours plus tôt, c'est assez étonnant !

§146- C'est très valorisant parce que on a pas, plus de pudeur et ce qu'on cache, qu'on a envie de dire à personne euh..... et ben là on a des gens à coté de vous qui vivent, qui ont d'autres problèmes et on ce rend compte que tout le monde a des problèmes, parce que tous les individus ont des difficultés relationnelles, et du coup on se, les gens vous applaudissent quand vous vous manifestez donc, du coup vous vous sentez en confiance, et ça crée une , une, et on se sent vraiment transportés une fois qu'on a parlé .

Claude

§76-Voilà quoi, donc c'est vrai qu'il y a plus, il y a cet aspect très euphorisant et très grisant de cette conversation partagée, les gens et on est ressorti de là très euphoriques euh. J'avais envie de dire "shootés" (............), ça c'est le mot qui me vient maintenant, mais on était euphorique (...........) c'est-à-dire tout honnêtement on allait tout casser quoi.

§77- En sortant de là, on était forcément mieux, alors là on allait tout casser et euh alors on était à " tu " et à " toi " et que je t'embrasse avec un tel et que machin et tout le monde était super, était génial et à la moindre connerie, tout le monde applaudissait, tellement donc, c'était génial ; il y a eu même des gens, c'était probablement la seule et unique fois qu'ils étaient applaudis et pour une fois qu'on leur disait pas que c'était des " cons ", ils étaient heureux comme tout.

§78- On est extrêmement valorisé, extrêmement valorisé et en plus on nous remercie pour une intervention, même aussi insignifiante qu'elle soit et on nous dit constamment que" nous sommes des cadeaux pour ces gens-là" et que effectivement ils s'engageaient à changer nos vies, et qu'elles allaient être vraiment changées... nos vies.

§91-onc, on a fait ces 3 jours là, donc effectivement on se sent très bien, on se sent libéré d'un tas de choses, c'est vrai. On se sent, y a cette phase d'euphorie,

Christian

§21- Premier soir j'ai dépensé que 5 000 francs... voilà, puis, j'suis rentré chez moi, j'étais assez enthousiaste en fait parce que euh!... même si ça n'a pas très... ou physiquement ça m'a pas vraiment fait du bien, cette expérience de deux jours là, j'me suis dit y a des choses qui vont changer euh!... etc...il s'était passé quand même quelque chose d'extraordinaire. Ils ont, pour eux, c'était le mal qui remontait, qui ressurgissait et donc, j'attendais avec impatience de revenir le lendemain, le lundi soir.

4 - L'individu et le groupe : articulation des processus psychiques individuels et des processus psychiques groupaux

4 -1 Perception du leadership du point de vue de l'individu et du groupe.

Benoît

§13 - Et je suivais des études, pour étudier la bible, donc en particulier avec deux personnes : A..... qui m'avait rencontré, qui était.....qui menait en fait les réunions là où j'allais. C'était dans un appartement privé et plus une autre personne qui était en fait un apprenti, qui apprenait à ..... à parrainer quelques gens et à donner des leçons, à faire étudier.

§14 - Donc euh...., en fait l'apprenti avait, je l'ai su plus tard, plus d'un an d'ancienneté, avait été baptisé et euh.... devait devenir formateur.

§15 - Donc, pendant 3 semaines, un mois, ......, j'ai suivi des études d'abord une fois par semaine, donc des gens qui venaient chez moi ou j'allais chez eux pour suivre des études particulières, donc euh...., moi j'étais seul face à deux personnes qui me faisaient étudier la Bible avec des thèmes comme : " Qui est Jésus ?  euh.... ", " La Foi  euh..... ", "l'humilité euh..... ", .......j'ai vu après que c'était tout tourné vers la soumission

§27 - Euh........., ces conférences, c'était quoi ! Y' avait un speaker, un euh...., une personne qui parlait, qui...., qui parlait sur un thème, sur des thèmes choisis. Ça pouvait être n'importe quoi, " Qui est Dieu ? ", " Se donner euh.... ! ", " La prière ", mais enfin bref, cet homme avait une grande aura, disons.

§87 - Enfin, c'est des...., les relations étaient faussées, étaient dirigées et dans ce sens, ça me gênait. Trois choses qui m'a gêné mais c'est, avant de me faire baptiser, et ben, je suis passé devant euh.....le Gourou quoi !, le Grand Chef.

§88 - ......... C'était vraiment le Dirigeant de Tout-Paris.

§89 - Donc, il m'a fait passer un examen, il m'a podes questions : " Est-ce que tu as la Foi ?, Qu'est-ce que tu penses de Dieu ? ", euh.....

§90 - Il fallait que je dise des mots qu'on m'avait appris, il fallait que je dise que euh...., je voulais servir Dieu toute ma vie euh.... et que j'étais soumis à Dieu etc. et Dieu était assimilé à l'Eglise.

§96 - Enfin bon bref, ça allait très loin, cette détermination des choix des gens et je me demandais euh..., à part le fait qu'ils disaient que ils avaient...., qu'ils étaient appelés par Dieu et Dieu les avait choisis, ce qui n'était pas prouvé.

§97 - Je me demandais ce qui pouvait leur donner l'autorité de faire ça sur les gens, tout simplement et ça euh..., c'est petit à petit que ça se fait.

§98 - Au départ, on ne se rend compte de rien. Ah ! y a eu...., y avait une hiérarchie dans le

groupe quand on arrivait. Je croyais que c'était un étudiant comme moi qui se réunissait avec des amis pour étudier la Bible et puis quand on va à une dizaine de réunions, on croit toujours à ça et puis petit à petit euh...., on voit que c'est toujours le même qui anime la réunion, on voit que c'est lui qui donne la parole, on voit tout ça....

Sophie

§ 6 -........ Je trouvais les méthodes un peu euh..!..., un peu étranges, beaucoup plus violentes que ce que j'avais vécu aux Etats-Unis et euh..!..., plus euh..!..., plus strictes. C'était euh..!...

§7 - Y avait un rapport avec les euh..!..., avec les euh..!..., les Leaders qui..., enfin qu'on appelle euh..!..., on les appelle les leaders. En fait ce sont les euh..!..., les euh..!..., les personnes qui euh..!..., qui sont chargées de nous transmettre les savoirs du euh..!..., de K......

§9 - : Euh..!..., mais je veux dire que aux Etats-Unis, c'était vraiment un dialogue entre le euh..!..., l'intervenant principal et euh..!..., et le groupe alors que en France c'était plutôt une leçon, une morale avec un euh..!..., un sentiment de culpabilité plus euh..!..., beaucoup plus prononcé en France. Je veux pas dire qu'aux Etats-Unis, ils n'ont pas joué sur le euh..!..., le sentiment de culpabilité des euh..!..., des participants, néanmoins c'était pas..., y avait pas euh..!..., pas d'agression.

§14 - Y avait vraiment le euh..!..., le..., l'intervenant, enfin le Leader du..., du Xxxx en Action était très, très directif et très euh..!... Il fallait suivre ce qu'il voulait, comprendre immédiatement. Alors le euh..!..., l'individu qui n'a pas euh..!..., qui a de l'esprit euh..!..., dont le euh..!..., dont le raisonnement ne suit pas à la vitesse des autres, ben est laissé un tout petit peu à la traîne et c'est tant pis pour lui.

§42 - Tout ça fait euh..!..., dans le principe c'est euh..!..., c'est très bien mais à chaque fois c'est vraiment la méthode que j'ai trouvé moi malsaine parce que on contrôle, c'est la police, c'est euh..!..., c'est euh..!..., " Ah, tu n'as pas fait ça ,

§63 - Oui, c'est vraiment infantiliser les gens et aussi la façon dont ils nous parlent, c'est euh..!, le Leader d'abord est sur toute une estrade, il est sur une chaise euh..!, donc il est déjà un peu plus surélevé, les gens sont tous alignés donc sur une grande audience soit dans, dans des amphithéâtres vraiment des chaises alignées qui sont beaucoup plus basses que l'estrade évidemment, donc euh..!, on a tous la tête levée et en plus et ça, ça m'avait frappée parce que ils avaient les mêmes chaises aux Etats-Unis qu'en France, vraiment euh..!, la chaise standard, des chaises qui se déplient comme ça.

§64 - Ainsi euh..!, il ne touche pas le sol et ça fait euh..!, ça m'a fait pensé un peu euh..!, notion que un médecin inspire du moment qu'il enfile sa blouse. Donc, sans sa blouse, c'est monsieur euh..!, " Tout le monde " et dès qu'il a sa blouse on recule un petit peu " Ah ! c'est un médecin ! ", donc on va écouter avec beaucoup plus d'attention ce qu'il va dire, donc euh..! Oui y a euh..!, Oui c'est ça, c'est un compromis et c'est vraiment euh..! Oui et ça la façon dont il se permet de parler aux gens, le euh..!, le Leader ! surtout en France, aux Etats-Unis ça ne m'a pas choquée du tout peut-être parce que c'était très intensif .Ils nous ont dit....

§70 ....... c'est une domination qui est sous-entendue, il nous a jamais dit euh..! " Je suis le Chef de la Tribu ou je suis le Gourou de la secte ", en fait c'est comme ça, ils nous ont jamais dit : " Je suis le Gourou de la secte, vous êtes mes euh..!, mes adeptes ", jamais !, jamais !

§71" Je suis comme le Coach d'une équipe de football, je suis euh..!, vous êtes l'équipe, donc c'est vous qui allez jouer le match, c'est vous qui allez avoir tous les éléments en main, je suis celui qui va vous guider ", ...... et je suis vraiment votre coach et faites sans penser ce que je viens de vous dire et euh..! après vous pourrez penser, après vous pourrez mettre en application si vous voulez mais je suis votre coach, je suis là pour vous enquiquiner, pour vous ennuyer mais c'est pour votre bien ",

§73 -.....Gourou pour une secte entière comme celle-ci , y a un peu partout dans le monde, y a pas une personne, en fait c'est le leader euh..!, le leader de chaque euh..!, de chaque entité, en France par exemple, ce serait pas le même qu'aux États-Unis et aux États-Unis y en a plusieurs parce que c'est très grand, donc en France le leader c'est un simple intervenant principal qui parle pendant une demie heure d'un sujet et euh..! explique et alors euh..! c'est plein de bon sens, c'est de la logique euh..! c'est intéressant et euh..! sociologiquement c'est très intéressant, c'est euh..!, ça avive la curiosité de euh..!, des invités ........

§74 - .......après ça dure une demie heure ¾ d'heure de euh..!, d'exposé ou de cours magistral sur un thème sociologique de la part de l'intervenant, y a quelques questions, quelques échanges et en fait les questions et les échanges sont un peu préparés ...... Si vous avez des questions, préparez-les et on peut en discuter un peu avant pour voir comment expliquer de la meilleure façon à vos invités euh..! ce dont il s'agit ", donc c'est déjà un peu truqué et euh..!, et après ces réunions, cet exposé magistral y a une séance vraiment très ennuyeuse de euh..!, de racolage commercial.

Virginie

§3 La 1ère fois que j'ai eu une formation avec eux, c'était un peu particulier puisque c'était une formation de une personne à une personne, un formateur euh...!..., avec moi.

§5 La 2ème formation, je l'ai vraiment fait pour moi, euh...!..., toujours dans le cadre de l'Institut XxxxM....., ils prévoyaient euh...!..., 3 jours avec un  " Chaman " brésilien et ils disaient qu'on avait accès à des parties de soi qu'on avait pas l'habitude d'appréhender pendant ces 3 jours

§ 10 Donc ce qui m'intéressait, c'est de voir si XxxxM..... savait faire autre chose qu'un..., une espèce de produit un peu léger et le formateur m'avait dit : " Viens, c'est vraiment intéressant, c'est différent. Tu verras etc. "

§11 Donc c'est vrai qu'il m'avait, je crois, pas mal engagée à le faire. En tout cas, quand on s'y est rendus, c'était euh...!..., ça commençait vers 10h du soir et c'était soit disant toute la nuit.

§13 Il a commencé par séparer les hommes des femmes et tout le monde effectivement était habillé de blanc et à la grande surprise, XxxxM..... est arrivé. Il avait l'air pour ces gens qui le connaissaient d'être quand même quelqu'un euh...!..., avec lequel ils étaient très différents.

§14 Le formateur avec lequel, moi je me suis formée s'adressait à lui d'une façon très différente de ce qu'il avait fait avec moi. Il était un peu enfant, ce qui m'avait étonnée puisque c'était quand même un adulte et euh...!..., on l'a remarqué.

§15 J 'ai remarqué ça avec le consultant et on a un peu souri et en fait la soirée a commencé avec le Chaman qui était en uniforme. Ça ressemblait un peu à..., à un uniforme de l'Armée du Salut, sombre, bleu avec des jeunes femmes en bleu aussi avec des jupes taillées comme euh...!..., comme si elles sortaient d'un pensionnat de bonnes sours et déjà cette mise en scène nous a paru un peu bizarre.

§17 Donc le Chaman dirigeait à peu près la séance, je dis " à peu près " parce que les quelques personnes qui étaient autour de lui, qui étaient aussi des Brésiliens euh...!..., martelaient avec leur musique le rythme, un certain rythme comme un rythme de tambour euh...!..., assez primitif, qui ressemblait un peu aux battements du cour.

§18 Donc, ils ont pris ce rythme un peu lent et chanté des chants et les femmes et les hommes séparés euh...!..., on leur a demandé de..., y a eu plein de pré-cadrages, on leur demandait de faire confiance, de se faire confiance, de faire confiance à ce qui allait se passer. Que si ils en avaient envie tout se passerait bien, si ils n'avaient pas envie euh...!..., ça serait de leur faute s'il se passait des choses désagréables, une espèce de pré-cadrage très culpabilisant et très responsabilisant pour les gens.

§19 Euh...! XxxxM....., lui il se retrouvait au fond de la salle et il regardait ça euh...!..., Pouf ! je sais pas, je l'ai regardé une ou deux fois. Il avait l'air euh...!..., on avait l'impression qu'il regardait ça euh...!...., il n'était pas du tout partie prenante, il regardait en fait ce que faisait la salle, ce que faisaient les gens.

§27 Là, ils ont demandé, ils ont mis tout le monde debout. Ils ont mis les femmes par ordre de taille, donc ils nous plaçaient par ordre de taille. Ils plaçaient les hommes par ordre de taille et euh...!..., face à face ils faisaient faire un truc que je trouvais très bizarre soit disant pour..., pour desaoûler ou des..., pour retomber à terre, ils faisaient faire 3 pas à droite dans un certain rythme, 3 pas à gauche et euh...!..., si on sait qu'est que ça veut dire au même pas ?, si on sait ce que ça veut dire euh...!..., obéir aux ordres ?. On était devenus une sorte d'armée de zombies, parce que tout le monde était vraiment au-delà du raisonnable.

§30 Mais que je ne connaissais pas qui était que tout d'un coup alors que j'étais vraiment glauque j'ai senti qu'un regard pesait sur moi et XxxxM..... me regardait avec des yeux très particuliers et donc euh...!..., c'était comme si.... je me sentais complètement euh...!..., appelée ......

§34 ....je me suis dit que c'était une façon de mettre les gens en dépendance, c'est de les inciter à être très fragiles comme ça et euh...!..., pendant que les gens sont fragiles d'une façon ou d'une autre, ils induisent un type de relation, par exemple pendant que euh...!..., cette soirée a eu lieu où XxxxM..... a regardé très fortement, m'a regardée très fortement, j'ai ouvert les yeux, ça a duré je trouve un bout de temps. J'avais eu comme l'impression qu'il essayait d'imprimer quelque chose et le formateur m'a dit que ça s'appelle du " Scanning ", tu réponds ou tu réponds pas.

§35 ......" Ben, tu vois XxxxM..... a des gens pour l'aider, donc c'est à toi de dire si tu veux ou si tu veux pas appartenir aux gens qui l'aident, puisque tu as ressenti qu'il t'appelait ", donc ça me rappelait des tas de trucs chrétiens sur l'appel, sur... etc., j'ai trouvé ça complètement farfelu et en discutant donc avec les types qui étaient venus avec moi le euh...!..., le 1er jour, ils m'ont dit: " Et ben, tu vois ça c'est peut-être une forme de dépendance ! ".

§39 ....... Le type qui vous regarde alors que vous êtes dans un état totalement de fragilité parce que franchement là euh...!

§41 ......et les gens étaient vraiment dans leur transe intime et je crois que les gens qui..., parce qu'il y avait des tas d'associés qui se baladaient etc. et c'est sûr que euh...!...

§42 Ouais, donc si je reparle de ce malaise que j'ai aujourd'hui quand je revois les images de XxxxM..... où je peux imaginer que c'est quand même euh...!..., dans une situation de peur, de crainte, de traumatisme où quelqu'un vous laisse une impression particulière, si quelqu'un veut vous..., enfin, quelqu'un va vous voler, je crois que..., une fois j'ai été agressée mais je me souviens à peu près de la tête du type euh...!..., qui a tenté de m'agresser, donc j'ai l'impression que ça fait le même effet pour moi euh...!..., peut-être que si je revoyais une photo de ce type... .

§43 .....pas dès que je vois une image, une photo de XxxxM..... parce que je peux voir son nom, ça me fait rien du tout ; il faut que je vois une photo et j'ai remarqué que sur tous les prospectus il a sa tronche, sur tous les trucs qu'ils nous envoient, il a sa gueule en haut à droite et en haut à droite,....

§51 Donc, je trouve que c'est un bon moyen de faire une présélection et après de faire une espèce de grande messe où on fragilise ensemble les gens et où on les met au pas et après on les relance........

§59 Ce qui m'a intéressé, c'était la personnalité de XxxxM...... Ce type n'a pas pris la parole alors que c'est son Mouvement et je dis Mouvement parce que, parce que ces gens avaient à voir avec lui déjà et dans le dernier prospectus, il emmène tout le monde par exemple à Ibiza Il les sort quand même de leur milieu naturel pour aller dans cette île. Donc je dis c'est un Mouvement dans la mesure où il a l'art de déplacer les gens vers les lieux qu'il connaît qui sont toujours les mêmes lieux ou il les fait venir ......

§60 ...... il s'est pas exprimé au cours de cette formation ......

§61 Donc euh...!, un type qui se met peu en avant. Dans ses brochures, il ne fait qu'un édito qui est assez court euh...!, les mots qu'il emploie à mon avis sont étonnants, vous devriez regarder la brochure. Euh...!, il joue sur des mots, il met des mots, il prend des mots " God or Goddess " par exemple et c'est fait de telle façon qu'il y a son titre de XxxxM..... et qu'en dessous, on voit god ou goddess.C'est très marrant comme la façon dont il fait les choses, assez subtilement !, donc je trouvais que c'était une nouvelle un nouveau genre.de type qui met les gens sous contrôle.

§67 Donc c'est peut-être des techniques de euh...!, ben cette technique de " Scanning " j'ai jamais rien lu depuis dessus. Je pense que ça doit peut-être exister, je ne sais pas ce que c'est et ce que je dis en tout cas, c'est que ça crée des réflexes conditionnés

Hugues

§21 - La personne, "  je vais l'appeler GOUROU " parce que c'est un peu comme ça que je le vois maintenant. Le Gourou lui donne des éléments de réponses, un échange verbal assez violent donc 199 autres personnes qui suivent un peu cet échange, balle de ping-pong euh..., qui se conclut de la façon suivante : la personne part, la personne est partie, la personne a démissionné au bout d'une demie heure, trois-quarts d'heure et je serais incapable de dire aujourd'hui si c'est quelqu'un qui a fait ça vraiment parce que c'était ce qu'il ressentait profondément ou c'était fait pour la mise en scène, j'en suis incapable.

§24 - On est assis sur une chaise en amphithéâtre et on écoute, on écoute, on écoute et on écoute d'abord ce que dit le Mec et puis on écoute ce que les gens disent parce que ce que le Gourou essaie de faire est que les gens se lèvent, prennent un micro et parlent.

§61 - Et donc il se présente, il va faire sa 1ère soirée d'Assistant. Je ne pense même pas à cette soirée là, je dormais à poings fermés et il revient en furie en me racontant l'envers du décor et ce qu'il a vécu et qui ne sont que des anecdotes et des détails d'organisation, mais qui dénotent une façon de diriger, de manipuler les gens assez bizarres .

§142- Là c'est un électrochoc , c'est-à-dire vous avez en face de vous quelqu'un qui vous fait réagir comme ça et cette espèce de groupe qui vous pousse, qui vous pousse et ben tout le monde, tout le monde y va, tout le monde sort.

§143 -Je dois dire dans ce stage il y a un exercice que moi je n'ai absolument pas pu faire parce que je trouve, je pense pour moi que c'était l'exercice où beaucoup de gens ont lâché prise, cette fameuse expérience qu'ils attendaient , qui était un stage, pour moi c'était de l'hypnotisation de groupe, en occurrence il fallait fermer les yeux et donc la personne, le gourou nous parlait pour nous dire avec des mots pour nous détendre etc. et puis une fois que ; c'était pour moi une hypnotisation et donc au bout de 10 à 15 minutes des gens étaient déjà entrain de pousser des gémissements, entrain de pleurer et je dois avouer que sur 200 personnes ; alors il nous disait : " n'ouvrez pas les yeux même si vous n'êtes pas dans l'exercice, surtout n'ouvrez pas les yeux ".

§156- Donc des gens qui sont en générales des leaders d'opinions, souvent des leaders d'opinions dans leurs entreprises, des leaders d'opinions dans leurs milieux familiaux, euh...... dans des associations sportives, culturelles etc. Et que n'importe qui peut se retrouver dans ce discours, dans le discours qui est dispensé, n 'importe qui, même si vous vous êtes engueulés avec votre mari le matin, vous vous dites : " mais tiens pourquoi pas " ou que votre chien ne mange pas depuis 3 jours pourquoi pas ?

§157- N'importe que, qui peut tomber dedans, c'est ça qui est assez étonnant, ça relativise, ça relativise beaucoup le euh..... la notion qu'on peut se dire du libre arbitre, euh...... je suis libre, moi je ne, jamais je tomberais dedans, c'est faux je pense que tout le monde peut tomber dedans, tout le monde, absolument tout le monde sans qu'on se rende compte .

Claude

§8- Donc euh...on, il y avait des, des groupes, des gens qui, qui nous dirigeaient, qui nous accueillaient, alors une chose aussi c'est que nous étions déjà pris en charge dès l'entrée.

§13- Donc voilà alors on se regarde nous euh... nos euh... nos voisins immédiats, bon y en avait qui avaient de bonnes têtes, d'autres je me disais y en a qui ont vraiment besoin de quelque chose. Enfin on scrute, on essaie de se raccrocher à ce qu'on peut, et euh...d'autres sont plus exubérant.

§14- D'autres font ceux qui sont très à l'aise, d'autres très pas à l'aise du tout. Moi j'étais sur mon " quant à soi ", je n'étais pas spécialement à l'aise et j'ai su par la suite que je n'étais pas même pas d'un abord engageant. Et euh ; donc la séance commence, alors elle se présente. Tout de suite il prend le groupe en charge.

§33- Nous ne pouvions prendre aucune note, nous ne pouvions évidemment pas enregistrer, ni filmer. Euh... lorsque les modalités administratives ont été euh.. euh... établies euh... on nous a présenté un chef de séance, c'est-à-dire que c'était un homme ou une femme, qui était, en occurrence la 1ère fois c'était une femme qui était dirigée, qui était désignée et on nous disait euh...

§34- Elle a tout le pouvoir sur vous, mais elle n'a que le pouvoir que vous lui accordez, auquel cas si vous êtes d'accord donc, c'est elle qui donnait la euh.. qui euh..., qui disait quand la séance était ouverte, qui donnait le signal des pauses, qui les donnait, qui ponctuait ça etc. qui prenait les choses en main, et ça changeait à chacune des séances.

§42- Alors y avait des gens, alors on nous consultait beaucoup, alors on est, y avait des gens qui étaient très... qui prenaient facilement la parole et qui même l'accaparaient, ils accaparaient le micro très volontiers, Moi je n'ai, je suis très, très peu intervenu.

§44- C'est, c'était quelqu'un qui vous prenait en main et qui faisait un travail de, de, qui parlait avec vous. En général le coach était plus avancé que vous au moins dans la démarche et je, je me souviens qu'on demandait, alors on était à peu près une dizaine sur les 200 ce qui n'était pas beaucoup, et on demandait alors est-ce que quelqu'un veut coacher un tel et un tel ?

§45- Evidemment il y avait une pépé qui était hôtesse de l'air, elle n'a pas eu de mal à trouver un coach, il a même fallu qu'on élimine, on était tout de même... je veux dire attendez ! on appelle coacher pas draguer, évidemment tous les mecs levaient la main parce qu'ils voulaient bien la coacher.

§116.........: " Voilà, c'est David l'Australien qui fait ça, ça c'est un type fabuleux etc..., etc..., etc...

§118- Il a commencé par nous brosser un portrait, une caricature des français, les français ci..... et à faire de l'ironie sur les français ci, bref, il voulait, il était en train ? ? ? ? ? de se payer notre gueule et tout le monde applaudissait. Nous étions des mecs ...Lui, était un type formidable, euh ce xxxx avait tout changé, d'ailleurs il était un grand manitou dans le K......

§119- C'était pas pour rien, il était quand même très supérieur à tout le monde, nous, nous étions que des pauvres merdes, alors lui disait ça dans un langage plus châtié, traduit parce qu'il parlait pas un mot de français, mais nous n'étions que des pauvres merdes, .......

§120- C'est de la jalousie, il est méprisant parce que bon ..... Alors et puis ni bonjour, ni flûte, ni rien.

§134- alors le manitou du manitou sort : " Ecoute Kim, c'est pas très grave, c'est fait, c'est fait, peu importe, ça n'a pas beaucoup d'importance " " Mais je n'ai pas donné l'ordre de .... Qui a fait ça ? ".

§137- ..... " Ecoute, moi je veux bien recevoir tout ce qu'on veut, mais moi, je commence à en avoir ras le bol qu'on me prenne pour un con, les choses, l'ordre et suivi du contrordre cinq minutes après, y en a ras le bol ".

§138- Je dis : " ça fait exactement deux heures que je suis là, je n'ai pas, je n'ai pas terminé ce que j'ai commencé parce que toutes les cinq minutes, on me fait changer d'activité .....

§139- Je dis : " Tu me prends vraiment pour un abruti " Elle me dit : " Il faut que tu te débrouilles "

§140- OK, je... range les 200 stylos dans la boîte de 100. La boîte était ronde, les capuchons sont rentrés, ils ont dû exploser la boîte pour tout faire rentrer. Ah ! j'ai dit : " Ils veulent être cons, je vais être plus con, je suis .....jusqu'au bout "

§142- Ah non, ils se sont débrouillés pour aller, qu'il ait son fromage à la fin de la séance, à minuit. Je dis : " Euh ben, il y a quelque chose qui ne va pas. La séance se termine, au revoir tout le monde, au revoir, au revoir.

§143- Elle me dit : " Tu te débrouilles ". Je lui dis : " Ecoute, c'est un assistanat ou c'est un bizutage (........) parce que je, là j'ai vraiment le sentiment que tu te fous de ma gueule ", ....

§161- Je lui dis : " La Kim en question, c'est une gourde. Elle manage son truc comme une godasse et puis ils sont nuls et puis ça ne m'intéresse pas et je veux me désinscrire de l'Assistanat, ça m'intéresse pas. "

§177- ......on pourrait pas réutiliser le langage euh.... parce que je sens que je perds mon pouvoir sur toi "

§184- La Kim  m'a téléphoné en pleurs pour s'excuser, s'abîmer en excuses pour dire qu'elle avait été complètement foireuse.

§262- Je dis : " Oui, mais parce que je suis allé jusqu'au bout de leurs conneries hein Bouboule, bon je peux être con hein, on ira jusqu'au bout "

Christian

§7 - Alors, la formation, donc, j'ai eu droit à un bouquin sur la Z......, et c'était un travail personnel disons y avait pas vraiment un animateur qui s'occupait de nous orienter,... qui animait le cours, on était chacun à sa table, avec son bouquin, et puis chacun progressait, donc, à son rythme, indépendamment l'un de l'autre. Donc, les cours, c'était, en fait, les théories sur l'audition, donc les engrammes, alors, les engrammes c'est.... qu'est-ce qu'un engramme, c'est un souvenir traumatique, donc, le principe de la Z......, c'est de faire remémoriser cet engramme, pour, disons, le faire ressortir, de telle manière à ce qu'il ne pèse plus sur vous, sur votre vie - c'était le principe de base .

§8- Donc, au fur et à mesure qu'on progressait dans l'cours, l'exercice consistait après à se faire interroger par une autre personne, par un autre stagiaire qui nous interrogeait en fait sur le cours, pour voir si on avait bien assimilé les pages qui ont été étudiées jusqu'à maintenant. Donc , ça c'était pendant une matinée, donc, avec un animateur qui venait, qui intervenait éventuellement donc, pour donner des explications complémentaires et ensuite on est passé à l'exercice pratique.

§9- Donc, l'exercice ça consistait à être enfermé dans une pièce sombre, on était, disons, par paire donc, l'un qui vous orientait, qui vous demandait, qui vous orientait dans cette audition et moi-même qui étais audité. Donc, ça consistait un peu comme chez un psychanalyste, hein ! Donc la question qui était posée: remémorez vous donc un souvenir traumatique de votre enfance. Donc j'ai commencé à..à...à... fouiller ma mémoire quoi ! Comme souvenir, bon, j'ai parlé d'un accident de vélo ou je me suis, heu.. disons... renversé, je m'suis fait mal au genou, et il fallait que je parle des détails, fallait que je parcourre cet incident, enfin.. cet accident. .euh!... juste avant , qu'est-ce que j'faisais juste avant.... Qu'est-ce qui s'est passé juste au moment où j'ai pris le choc... et juste après quelle douleur j'ai pu ressentir.

§49- Enfin... donc.... Euh!... les étapes pour m'faire rembourser euh!...je suis passé par mon conseiller orienteur, elle a essayé d'me faire rev'nir, bien sûr, à l'église de Z......, je lui ai dit qu'j'avais pas envie parc'que j'ai peur de subir des pressions encore une fois.. elle m'a dit "mais c'est pas normal euh!... pourquoi vous voulez pas nous voir en face de vous, c'est pas très honnête!" elle a commencé à me culpabiliser, alors je lui ai répondu carrément " j'ai plus envie d'avoir affaire à vous !" Donc elle a pas insisté,............
 

B - ANALYSE PAR ENTRETIENS

Benoît.

Jeune étudiant, Benoît dit avoir été "rencontré" dans la rue par un étudiant comme lui, membre du groupe désigné, groupe par ailleurs connu pour recruter essentiellement des étudiants de la Sorbonne et de Jussieu sous le prétexte d'études bibliques.

Benoît raconte qu'il est, d'une part séduit par l'aspect aimable et chaleureux de celui qui l'aborde et qui lui apparaît comme un alter ego, d'autre part, qu'il se trouve à un moment de sa vie où les circonstances le portent à se tourner vers les autres et à rechercher des contacts profonds, vrais et authentiques.

Poursuivant des études commerciales, il vient de réussir ses examens et a le sentiment euphorisant que la terre lui appartient.

Issu d'une famille de plusieurs enfants appartenant à la classe moyenne, Benoît finance ses études en exerçant une activité salariée, ce qui l'amène à avoir un pied dans les études, l'autre dans le monde concret et réaliste de ceux qui gagnent leur vie.

On peut penser que cette double confrontation, en lui donnant le double statut d'étudiant et de salarié le rendra tout à la fois plus vigilant, et plus sensible et vulnérable aux mécanismes d'embrigadement et de séduction du groupe dans lequel il entre peu à peu.

Alors que dans sa phase initiale de rencontre, le groupe apparaît comme essentiellement bon, vierge, puissant et généreux, pur et transparent et donc idéal et idéalisé, il se révèle par la suite comme déclenchant aussi bien des angoisses dépressives que celles persécutives que la parabole des porcs-épics met en scène selon le récit de Schopenhauer .

Nous pouvons, en effet, observer- particulièrement pour Benoît, mais ce sera également le cas pour Sophie, que le groupe apparaît comme un objet idéal et idéalisé avec lequel Benoît va entrer en formation , dans un quasi tête-à-tête , une relation duelle (§ 13-15-18) ou tout au moins dans une grande complicité. Le groupe joue alors bien son rôle d'élaboration défensive et protectrice.

Mais peu à peu, la déception, la gêne, le trouble voire la souffrance liée à la perte de "bons objets" tels que sa liberté, son indépendance, son temps, ses amis, son esprit critique, ses pensées et goûts personnels ira de pair avec les mêmes sentiments corrélés à la présence "d'objets" que Benoît va vivre comme de plus en plus persécutoires et persécuteurs.

Tout groupe, quel qu'il soit, implique un appareillage tel que celui-ci assigne une place à chacun et impose sacrifices et abandons d'idéaux personnels; Benoît en est conscient et se dit prêt à payer le prix de l'"être ensemble". Il dira : "tout ça, ça me ... c'était des aspects qui intuitivement, comme ça, me gênaient, sans vraiment euh..! comme les gens étaient gentils, sympas avec moi, ça passait (§ 42)

Néanmoins, outre le fait de perdre sa liberté, son libre arbitre, de ne plus avoir de temps à lui, de s'éloigner de ses amis, de voir violer son intimité, il se dit manipulé, floué, hypnotisé, contraint et soumis de diverses et multiples façons : soumis aux injonctions du groupe, contraint d'assister à certaines réunions, d'adopter certaines attitudes et paroles qui ne correspondent en rien à son éthique et à ses choix de vie, conduit à substituer son rôle d'adepte à tout autre rôle, qu'il soit social ou privé, contraint de renier son ancien baptême et donc, d'une certaine façon, d'invalider ses premières appartenances primaire et secondaire ( famille génétique, religieuse, sociale ).

Contrôle pointilleux, surveillance constante, mainmise sur son intimité, ( pensées intimes, appartements) sont autant d'éléments insupportables qui vécus initialement comme constitutifs (et légitimés comme tels) de mécanismes de défense propre à toute institution, ont basculé dans des modalités persécutrices devenues intolérables ; les porcs-épics décrits par Shopenhauer ne se tiennent plus chaud ! De s'être trop rapprochés les uns des autres , ils se piquent joliment et , de plus, se retrouvent comme enfermés et emprisonnés dans un espace clos, suturé par un discours mythique qui n'est rien moins que celui de la Bible avec le Christ comme idéal du moi!

On notera que Benoît est le seul des huit interviewés à avoir opté pour le cadre d'une institution qui s'annonce comme étant religieuse et tente de s'assimiler à une église tout en invalidant celles qui sont davantage institutionnalisées. Benoît sera rebaptisé "sachant que le baptême catholique ne compte pas, euh..! n'est pas valable.."(§ 33).

A propos des institutions, F.Fornari écrit: "en particulier, il découle de la recherche de Bion qu'une institution comme l'Eglise tend à contrôler les angoisses qui se développent dans le cadre de l'hypothèse " groupe dépendant""

Freud développera, en se basant sur le roman "When it was dark", comment la destruction de l'institution religieuse, comme institutionnalisation du groupe dépendant, amène la destructuration du groupe en généralisant les angoisses persécutives"

Le groupe en question semble procéder par destruction et invalidation de l'institution religieuse d'appartenance primaire pour reconstruire et lui substituer une nouvelle institution. Le nouveau converti sera d'autant plus en lien de dépendance qu'il aura dû, auparavant, vivre et subir de façon plus ou moins douloureuse une première déconstruction et désagrégation à travers son groupe premier d'appartenance.

Benoît vivra la situation de façon douloureuse dans la mesure où il sera rejeté par ce groupe dans lequel on lui avait laissé croire que " Dieu l'avait choisi" et avait besoin de lui. Ne lui disait-on pas fréquemment: " On a besoin de toi, Dieu a besoin de toi ..." (§30) et que "Dieu les avait choisis" eux, les autres adeptes ? (§ 96).

Benoît souligne le matraquage auquel il dit avoir été soumis: paroles répétées, apprentissage de textes, multiplication et fréquence de prières et de chants. Matraquage qui perturbe son système perceptif, sensoriel et intellectuel, temporel et social..

Il évoque "certaine personne qui parlait sur un thème, sur des thèmes choisis ce pouvait être n'importe quoi (§ 27).

Il sent bien que les contraintes rituelles et les activités proposées participent de l'endoctrinement, il dira que son temps était" mangé", que "ça faisait beaucoup" mais qu'il était "attirée par ces gens qui lui demandaient toujours de faire des choses, des activités avec eux."

Son désir de se faire des amis, de rencontrer les autres au sein d'un groupe chaleureux influence les processus affectifs qui le poussent à imiter, reproduire et/ou répéter certains gestes, attitudes, phrases, au point de renoncer à leur signifié, d'accepter que les remarques soient "étouffées" (§ 29) que ces "rapports soient codifiés" . (§ 37)

Dans l'après-coup, il nous expliquera comment son souhait de vivre "une relation profonde" l'incite peu ou prou à accepter les règles, assertions gratuites et illogismes du groupe, même si "des petites contradictions" ou "contradictions totales" et certains aspects le gênaient et l'étonnaient (§39-40) et bien que les réponses à ses questions ne soient pas "satisfaisantes" (§ 42-44).

Benoît dit avoir renoncé aux exigences de son esprit critique au nom de bénéfices que le groupe lui procure "pour être bien vu de la part de ses formateurs" (§ 63) par exemple.

Le mécanisme d'aliénation auquel il est soumis ne lui échappe pas et il dit être"étonné" "choqué", "gêné" , par le fait d'être traité, lui et les autres adeptes, comme un animal. Il se défend de ce traitement "C'est pas des animaux" (§ 40) "traités comme des machines, robotisés (§ 109) programmés, hypnotisés". Il note qu'il est en passe de perdre alors ses droits fondamentaux et devient un esclave démuni de son libre arbitre ( § 38), "on perd petit à petit notre liberté, notre libre arbitre" , dira- t-il.

Brigitte.

Pour Brigitte, non seulement le groupe vend du vent mais, en outre, exploite le désarroi des personnes plongées dans la maladie. Pour elle "c'est criminel".

Brigitte est enseignante dans une classe de maternelle située dans une zone sensible de la banlieue parisienne . Célibataire, sans enfants, elle est âgée d'une quarantaine d'années. Notre entretien a été précédé de démarches de sa part auprès de l'ADFI (Association de Défense des Familles et de l'Individu) association à laquelle elle avait envoyé une cassette sur laquelle est avait enregistré son témoignage. Ce fut la première de mes interviewés ; elle souhaitait l'anonymat sans avoir, pour autant, le sentiment d'avoir quelque chose à cacher.

Brigitte a fait la connaissance de ce groupe d'"-" par l'intermédiaire du kinésithérapeute qui la soigne pour des problèmes de dos.

- (X.....) est une secte, ainsi qualifiée par le rapport de la Commission d'enquête de l'Assemblée Nationale de décembre 1995. Son "gourou", Xxxx, qui s'est attribué le titre de "maître" prétend apprendre à ses adeptes, moyennant finances, à soigner et guérir toutes les maladies, uniquement par la transmission de l'"énergie universelle".

Ce qui nous a paru tout à fait significatif et nodal dans l'interview de Brigitte se constitue autour de ce qui , de la pensée , est entravé, inhibé, refusé dans le groupe, par le groupe, du groupe. Certes nous retrouvons ces éléments qui renvoient à la rubrique de l'aliénation, également dans les autres interviews, mais l'élément supplémentaire dans le cas de Brigitte tient au fait que le groupe X..... se constitue autour de la thérapie du corps et partant, de la circulation des énergies et de l'ouverture des chakras.

Brigitte va se trouver face à une idéologie qui "se présente comme une pensée qui se pense toute seule sans "dépense", sans dépendance aux objets autre qu'à l'objet idéalisé, sans attente, finalement sans souffrance".

R.Kaës, citant Paul Schilder, dans son étude sur l'idéologie, note que dès 1936, celui-ci "montrait déjà que l'idéologie tient sa place triomphale de ce qui fait fantasmatiquement défaut au corps : force, intégrité, beauté, puissance; c'est ce défaut qui menace le haut sentiment de soi" Si l'on suit l'étude de R.Kaës, selon laquelle, l'idéologie est l'impensé du corps, son imparlé , on se penchera avec beaucoup d'intérêt sur l'interview de Brigitte, exemplaire à ce sujet. En reformulant brièvement les injonctions des "thérapeutes" qui animent ce groupe, nous pourrions dire : " faites faire silence à votre penser et nous vous guérirons, et vous guérirez", tant il est vrai que la "guérison" de Brigitte, comme celle des autres participants, semble être au prix de l'impensé du penser et de celui du corps.

Or, Brigitte va refuser ce travail de l'impensé du penser et de l'impensé du corps.

En adoptant une position idéologique, celle que son thérapeute lui propose, elle pouvait déplacer sur l'idéologie ce qui, du corps, ne peut être pensé, parlé, investi sans que son intégrité soit mise en xxxxer, or, elle ne veut pas, elle n'est pas "gentille" (§ 52). Elle persiste à vouloir accéder au sens tout autant qu'à l'analyse de ses symptômes, moyennant quoi, elle ne peut "guérir" et reste dans la souffrance psychosomatique.

On pourrait aller jusqu'à paraphraser le groupe idéologique dans ses propositions auprès des adeptes : "rentrez dans l'impensé du penser et celui du corps, nous penserons à votre place, moyennant quoi vous guérirez!".

R.Kaës a écrit, à propos de l'idéologie qu'elle "est un désétayage corporel de la mentalisation; l'idéologie c'est l'impensé du corps: c'est son imparlé" et, plus loin, dans le même ouvrage "autant que l'impensé du corps, l'idéologie est l'impensé du penser" (p 82). L'auteur voit dans l'intégrité narcissique du corps groupal, l'extension omnipotente du corps de chacun mais ce "au prix d'un clivage, d'un déni, d'une parole répétitive, projectile, totalisante" (p 105).

Brigitte et les autres participants de X..... mais également nos autres interviewés qui cherchent à comprendre et à identifier ce qu'ils ont vécu, mais sont invités à ne pas penser, à ne pas réfléchir, à faire "bêtement" ( Sophie § 71) , seule cette attitude de déni, de clivage et d'auto-aliénation leur permettra d'accéder, pour l'une, à la guérison, pour les autres à la réussite, à la toute-puissance à la communication fusionnelle et donc sans faille et/ou au "pont de la liberté totale" (Christian § 44)

L'idéologie qui est proposée à Brigitte apparaît comme "protection mégalomaniaque" contre toute maladie et donc refuse la mort.

Citant R.Sublon, R.Kaës écrit: " quand un discours évacue la mort, il est obligé de la faire réapparaître, comme une menace pesant au dehors sur ses attestations" et d'en conclure que "l'idéologie est à la fois discours narcissique et discours mortifère".

C'est ce que semble avoir bien compris Brigitte et ce que semble manifester une participante saisie d'un malaise qui la constituera en porte-symptôme du groupe (Brigitte § 25, 26).

Brigitte ne sera guérie que lorsqu'elle acceptera l'impensé qui est proposé. Or elle ne le fera pas, elle n'est pas prête, en effet à lâcher prise ( § 117) , à se laisser aller, elle n'est pas très gentille ( § 52).

En conclusion, pour Brigitte, le groupe en question abuse de la confiance des gens, exploite la détresse morale, psychologique et physique dans lesquelles les plongent leurs maladies et tout spécialement celles qui atteignent leurs proches.

Exploitation,, abus de confiance, culpabilisation sont à l'ouvre. Ces manouvres lui semblent être aussi graves qu'un crime, "c'est criminel" répètera-t-elle à plusieurs reprises ( § 114).

Son indignation et sa révolte émanent de plusieurs sources : d'une part de ce que les pratiques du groupe se nourrissent de la souffrance humaine, se fonde sur le desétayage qui s'en suit qui met les êtres en état de vulnérabilité; d'autre part sur les pressions exercées de façon recurrente sur les participants pour que ceux ci abandonnent tout esprit critique, toute pensée personnelle et adhèrent de façon inconditionnelle à l'idéologie à visée thérapeutique du groupe en tant qu'interprétation univoque omnisciente et définitive déniant la réalité de la maladie et de la mort..

Sophie.

Sophie est une jeune étudiante d'une vingtaine d'années qui a connu l'organisme appelé K..... aux États-Unis. C'est là-bas qu'elle a commencé la formation proposée après avoir déjà eu bon nombre de réticences avant de l'entreprendre.

Elle se présente comme une jeune fille tout à fait bien dans sa peau, ayant suivi le cursus habituel reconnu comme classique pour les personnes de sa classe sociale et de son sexe: études primaires et secondaires suivies d'études de commerce et de marketing.

Son seul problème majeur est, semble-t-il, d'avoir perdu son père lorsqu'elle était encore enfant. Ce paramètre nous apparaît comme étant l'organisateur de l'ensemble de l'entretien placé par ailleurs sous le signe de l'ambivalence voire du paradoxe.

Le groupe décrit par Sophie apparaît comme, tout à la fois, protecteur et rassurant, menaçant et inquiétant, formateur et déformateur, visant à libérer l'individu avec pour objectif sous-jacent l'idée de l'assigner à la place de bénévole d'un organisme à but lucratif.

Elle racontera dans l'entretien qu'elle avait été étonnée de constater l'attrait qu'exerçait cette formation, dont cependant les principes lui paraissaient "lourds et gros" ( § 49, 108). C'est cependant seulement quand elle rentrera en France qu'elle se posera véritablement des questions d'autant que l'absence de cohérence et de continuité dans les méthodes utilisées là-bas et ici la choqueront.

Proche du groupe de rencontre par le caractère intensif et ramassé, proche également du groupe marathon dans lequel, affaiblir les défenses par privation de repos et de sommeil avait pour but de "faire craquer" les participants, la "formation "ou" Xxxx" de K..... se démarque, à plus d'un titre, et de l'un et de l'autre.

L'attitude très autoritaire et directive, voire injurieuse et méprisante des "instructeurs" est aux antipodes même de la "compréhension empathique" préconisée par C.Rogers.

Les techniques utilisées dans le Xxxx pourraient être classées dans les thérapies brèves dans lesquelles les dernières recherches "ont influencé un courant des thérapies comportementales qui vise à influer sur les processus de pensée, les croyances ou les sentiments et que l'on désigne du terme de thérapies cognitives" .

On peut penser que le terme de "rackets" si souvent employé par Sophie car faisant partie intégrante du vocabulaire spécifique du groupe, renvoie à ces notions. En effet, les participants sont conduits, bon gré, mal gré, à renoncer aux schémas cognitifs faits de croyances, d'idées, d'attitudes qui conditionnent leur vie et qu'ils ont acquis tout au long de leur existence et à agir directement sur ces processus en en prenant conscience dans un premier temps. Croyances irrationnelles, idées obsédantes, émotions intempestives, angoisses, jugements négatifs sur soi-même et sur les autres sont ensuite à éliminer, après en avoir éventuellement dressé la liste (ce sont, en partie, les devoirs dont parle Sophie). Tout le monde doit s'appliquer, dans ce sens , à être un bon élève comme à l'école.

Dès le début de l'entretien, entretien dont l'ouverture et la clôture se répondent en écho parfait, Sophie se dit partagée entre deux espaces-temps, deux continents, deux sentiments dans lesquels les mêmes éléments jouent un rôle attractif et/ou répulsif, deux attitudes s'engager/ se dégager, se placer au centre ou rester à la périphérie.

A deux ou trois reprises elle dira craindre de rester "un petit peu à la traîne" (§ 12), de se" faire renvoyer sur le côté" (§ 40), de "ne pas suivre"; "c'est tant pis pour celui qui ne suit pas à la vitesse des autres", "il se retrouve en suspens" (§ 14) d'autant que Sophie craint de se retrouver dans le vide.

Ce sentiment de non-contenance est propre aux groupes dans leur attitude initiale, lorsque la peau commune, l'espace groupal n'est pas encore corrélé à celui du corps individuel, comme D.Anzieu a pu le décrire dans son ouvrage "Le Moi-peau, notamment.

Néanmoins cette tension que Sophie met particulièrement bien en évidence et ce dès les premières phrases de l'interview, illustre la tension dialectique qui se joue au sein du groupe entre deux pôles de forces antagonistes: le premier tendant dans tout groupe, à gommer les différences, niveler les individus, leur assigner une place et un rôle, à n'autoriser qu'un seul discours, qu'une seule parole, le second laissant la place à l'individu, à sa parole et à son identité.

Ce sont les deux polarités que R.Kaës dans son étude des groupes nomme pôle isomorphique et pôle homomorphique. Le premier, écrit-il, " imaginaire, narcissique, indifférencié" assigne et assujettit chacun à une place déterminée dans le groupe indivis, n'autorise qu'une " nécessaire coïncidence. Le second ne saurait maintenir de force l'identité totale entre appareil psychique groupal et appareil psychique individuel. Bien au contraire, une parole individuée peut se faire entendre, c'est le "pôle de la différentiation des processus, des significations, des rôles, des places et des tâches".

Il semblerait qu'un première analyse donne à penser que dans ce cas ce soit le pôle de la différenciation qui prédomine avec la dérive de l'isomorphie dans "la prévalence du narcissisme de mort et de sa fonction désobjectalisante".

Outre les mécanismes d'embrigadement et d'aliénation, les insultes, on notera les nombreux interdits imposés, la confiscation de la parole individuée au bénéfice d'un discours auto référent, circulaire et moralisateur autant que culpabilisant.

Les mécanismes d'embrigadement et d'aliénation feront l'objet d'un developpement particulier aussi ne nous attarderons-nous pas ici dans ce qui a pour objet premier d'être un bilan de l'entretien avec Sophie.

On notera les insultes, les termes de "larves" (§ 10), renvoyant particulièrement à une connotation péjorative dans laquelle l'indifférentiation prédomine d'autant qu'elle s'adresse à des êtres humains en formation ! Serait-ce pour les renvoyer de façon brutale à leur état de non-nés, à la vie intra utérine faite de dépendance totale et absolue .

Notons également les nombreux interdits de l'ordre de l'oralité pour certains : pas le droit de manger, boire, parler, pas le droit de prendre des notes.

Tout le monde doit avaler, à heures fixes le même discours à l'exclusion de toute autre nourriture matérielle ou spirituelle.

On est renvoyé à la dépendance totale du nourrisson vis à vis de la mère omnipotente autant qu'omnisciente " c'est pour votre bien, nous, on sait" ( § 71). On inculque des principes avec une contrainte certaine ( § 94, 95 ). Il s'agit d'introjecter "le bon objet" en l'occurrence les bons principes, ceux qui vous remettent dans le droit chemin ( § 19) pour être rempli, comblé de ses "manques" ( § 59 4fois), "manques" par ailleurs assimilés à des "péchés" ( § 59)

Les expressions récurrentes de Sophie : " j'ai rien à perdre" ( ! 24, 40, 109) font échos à ces "manques" sus-mentionnés, et les péchés aux termes de pardon et verbes pardonner ( mentionné 7 fois pour le premier dans les § 14 et 15 et § 78 pour le second.

Conclusion

Nous remarquerons que le discours de Sophie manifeste le mélange de séduction et de pression exercé par cette institution de formation. Sous couvert de développement personnel, l'emprise de l'organisation s'effectue sur les différents secteurs de la vie des participants et débouche, non sur l'individuation et l'autonomisation de l'individu, mais sous une certaine forme de dépendance.

Virginie.

La petite quarantaine, célibataire sans enfant, Virginie mène de front plusieurs activités qu'elles soient d'ordre professionnel, social ou privé.

Journaliste de formation et de métier, elle a peu à peu délaissé ces activités premières pour celles d'un autre ordre pour lesquelles elle se dit plus plus attirée et interessée. Celles-ci concernent le soutien scolaire, l'approche pédo psychologique et cognitive et le domaine des apprentissages d'ordre méthodologique : apprendre à apprendre.

C'est ainsi qu'elle a rencontré les membres promoteurs de l'Institut XxxxM..... et qu'elle a entrepris une formation dans la communication avec eux.

Elle était alors en phase d'élaboration et d'écriture d'un livre sur les "savoirs", comme elle le mentionne en début d'entretien, livre dont la réalisation n'a jamais été menée à terme.

On ne sera pas étonné de savoir que c'est en se rendant au Salon " Vivre et travailler autrement" que Virginie a rencontré les membres de la formation sus citée. Ce Salon regroupe en effet, comme son nom l'indique, un ensemble de groupes et pratiques parallèles et alternatifs sans pour autant que cela soit connoté négativement; il n'en reste pas moins qu'un esprit critique et vigilant doit être de mise tout autant qu'en d'autres circonstances, sinon plus, étant donné les alternatives hors normes proposées et offertes.

L'entretien de Virginie est révélateur à plus d'un titre.

Abordons dans un premier temps les théories auxquelles le groupe se réfère:

Le fondateur et animateur de ce groupe, XxxxM....., se référant dans ses plaquettes publicitaires à Abraham Maslow nous nous permettrons un rappel succinct à propos de la psychologie humaniste dont A.Maslow et C.Rogers sont les plus éminentes et influentes figures de proue.

Le courant humaniste d'où émane la psychologie humaniste se constitue à la fin des années 50 comme une troisième force, face au freudisme et au béhaviorisme.

Le clivage, comme dans tout Mouvement du Potentiel Humain ne se fait plus entre conscient et inconscient, comme c'est le cas dans la démarche psychanalytique, mais entre l'être et le mental.

La psychologie existentielle désignée en France par l'expression "psychologie humaniste" pour la distinguer du courant béhavioriste et du courant psychanalytique, partage avec les autres techniques de rencontre, de développement et d'épanouissement personnel "une certaine conception de l'homme qui s'exprime dans les notions de respect de la personne, de responsabilité, de croissance, expérience, rencontre, authenticité (.......) ; elles ont moins comme objectif de soigner ou de guérir une "maladie" que de permettre à chacun de développer et d'épanouir ses potentialités, d'enrichir sa vie et son expérience, de rendre ses relations plus intenses et plus harmonieuses".

Parmi les démarches se réclamant de la psychologie humaniste, l'auteur cite :

La bioénergie

La gestalt-thérapie

Le rebirthing

La non directivité

L'analyse primale

La sophrologie etc...

et d'ajouter qu'il n'y a pas pour la psychologie humaniste, de frontières nettes entre ce qui serait du domaine de la psychothérapie et de celui du développement personnel ainsi que de créativité et d'expression.

On comprend ainsi mieux pourquoi certains groupes se réclamant de ce courant , peuvent attirer des acteurs extrêmement différents dans des secteurs aussi divers que ceux de la vie privée et ceux de la vie professionnelle touchant ainsi un large public, d'étudiants, artistes, cadres moyens et supérieurs. Tous pouvant aspirer et revendiquer comme besoin fondamental celui de mieux-vivre et mieux-être. Néanmoins ces quelques indifférenciations peuvent déjà inciter à la vigilance et à la prudence quant aux amalgames auxquels elles peuvent donner lieu et aux confusions qui s'en suivraient.

De l'entretien de Virginie nous retiendrons, parmi les aspects particuliers qu'elle évoque, outre la dimension spécifique du chamanisme, la présence du fondateur de l'Institut de Formation (Mouvement selon les termes de Virginie) et son comportement et attitude pendant la séance et enfin, ce qui semble prédominant dans ce qu'exprime Virginie.

Il semble qu'à "l'angoisse majeure du morcellement, de la destruction ou du vidage corporel" que Virginie verbalise de façon récurrente à travers les manifestations somatiques qu'elle note chez elle et les autres, les vomissements dont sont victimes les participants et la sensation d'être "partie" (§ 24, 26) qu'elle éprouve, vient se greffer la présence et l'attitude autant étrange qu'insolite de XxxxM......

Cette présence que Virginie vit comme celle d'un observateur "yeux sans corps" alors que le groupe serait "un corps sans yeux" ( cela se passe la nuit et le groupe a été drogué ), va accréditer la sensation de clivage et l'impression d'être l'objet d'une hypnose ( à travers ce qui est appelé le scanning); Virginie se fondant sur le regard insistant et hypnotique de XxxxM..... pour évoquer son malaise.

Virginie notera que son trouble, son sentiment de "quelque chose de glauque" qui se déroule sera conforté par la vivion de corps allongés, "raidis" (§ 32) ou désarticulés ( § 24, 25) en "transe" lui "donnant l'image d'un groupe-corps morcelé, partiel, menacé, objet scindable et apte à être ré-uni " .

C'est bien une ré-unification à laquelle elle assiste et qu'elle vit ensuite. Les personnes sont, en effet remises debout et réunies par le rythme qu'on leur enjoint de suivre: rythme musical, corporel, cardiaque; le rythme peut jouer son rôle de liaison intra-psychique, inter et trans-subjectif. Le groupe peut à nouveau fonctionner comme un seul et même corps, celui du corps groupal unifié, organisé, par delà le fantasme du corps morcelé vécu peu d'instants auparavant.

Quant à l'hypnose, regardons ce qu'en écrit R.Kaës :" le modèle de l'hypnose qui caractérise la relation duelle primitive conduit à se représenter ainsi les formes primitives de la sexualité dans les groupes : dans le rapport au chef, même si un grand nombre est rassemblé, tout s'organise comme s'il s'agissait d'une relation duelle". Eugène Enriquez a souligné cette caractéristique : "Les individus ne doivent pas pouvoir se considérer comme des êtres à part, caractérisés personnellement mais uniquement comme des fragments de la foule ou, plus exactement encore, comme les éléments d'un même être avec qui le chef a des relations sexuelles, le chef fait l'amour avec chacun (de ses subordonnés)" (1983).

En conclusion, l'interview de Virginie met en relief les phénomènes que W.R Bion et, après lui, R.Kaës et son équipe décrivent comme relevant de la défaillance de la fonction conteneur du groupe et de celle de la fonction alpha.

En effet, le vécu sensoriel de Virginie qu'il soit d'ordre gustatif (absorption de daïmé), auditif (chants, rythme des tambours) ou visuel (visions de corps désarticulés, allongés, vision de morcellement) tend à provoquer une sorte d'explosion psychique dévastatrice. L'ensemble des expériences décrites met en scène une intense affectivité corrélée à des émotions excessives et violentes et induit le sentiment terrifiant d'un espace sans limite, d'une immensité vertigineuse, ce que Virginie trouve "assez effrayant" (§ 31) et traduit de façon occurrente par les termes :" les gens étaient très partis" ( § 26 ).

Elle ne répètera pas moins de quatre ou cinq fois que les participants sont mis en état de fragilité . ( § 34, 39, 48, 51 )

Hugues.

Hugues est un célibataire de 35 ans occupant un poste de cadre dans le secteur touristique.

Il dit avoir bénéficié d'un certain bagage intellectuel et d'études (§ 111). Il dit avoir un métier qui le satisfait et ne pas souffrir de problèmes particuliers, si ce n'est qu'au moment où il entend parler de cet organisme de formation il dira : "je sens des choses qui bougent en moi"......justement, moi qui cherchais depuis plusieurs années une espèce de méthode ou de formation pour faire une recherche sur moi, sur ma vie, sur mes parents, sur mon travail, j'étais intéressé par cette démarche d'introspection.(§ 4).

Donc, Hugues était en attente d'une certaine conception du monde, d'une philosophie qui lui permette d'apporter des réponses aux "questions générales et sur sa vie". (§4).

Mais plus encore, ce qui va achever de le séduire, c'est la participation d'un de ses très bons amis (§ 2). Cet ami a d'autant plus de prestige à ses yeux et son expérience dans cet organisme de formation, valeur de modèle, que celui-ci est déjà idéalisé à ses yeux, comme "une personne qui est très fine, très intéressé par tout ce qui l'entoure" et qui revient "transformé" par ces trois jours de session.

Cette "transformation" va intriguer Hugues qui "se retrouve inscrit à ce stage", termes qui traduisent bien sa fascination et le peu de part de sa propre volonté dans cette inscription.

Notons que d'emblée, Hugues parlera de la place primordiale qu'il accorde à ses amis, notamment à sa 'bande d'amis" (§ 104). Il se situe un peu comme le "Saint bernard" de la "vraie bande de copains" ( § 108) qui en constitue le noyau. ( § 104).

On remarquera que le long et riche interview de Hugues, s'il s'articule autour du thème de l'organisme de formation en question, a cependant pour sujet central l'histoire et la genèse du groupe d'amis, l'évolution des relations intra et intersubjectives au sein de ce dernier, telles que Hugues les a vécues et resenties.

Delongs mois après, Hugues reste encore extrêmement sensible à ce qui a conduit leur groupe "soudé" " très soudé" de copains au groupe "dynamité" (§ 119) avec, en toile de fond, K...... Pour décor et/ou comme catalyseur.

Ce récit met en scène un groupe de formation de 200 personnes où "pas une tête ne dépasse" (§ 32),dans lequel les pratiques de leadership peuvent être comparées à celles d'un instituteur d'antan, perché sur son estrade, les élèves bien disciplinés alignés en rangs serrés sur leur chaise, figés et réduits au silence par l'autorité indiscutable et indiscutée du maître.

Hugues pointe le caractère ambigu de cette formation "très valorisante" mais, en même temps, dira-t-il "dangereuse, très dangereuse" . Ces derniers termes, prononcés de façon récurrente renvoient à la métaphore tout aussi éloquente "du lapin auquel on enlève la peau (§ 145) et du participant comparé à du "gibier".

Il y a donc tout à la fois, le fait que l'on se sent "transporté, libéré" mais également piègé comme un lièvre par le chasseur à l'affût. Ces termes ne nous renvoient-ils pas au profil victimaire idéal que décrit J.Pain ?

L'autre comparaison qu'utilisera Hugues est celle de la drogue et de ses effets de dépossession de soi-même et d'aliénation?

Selon lui, le mode de dépendance est le même lorsqu'on est dans ce trip là (§ 151): secte ou marihuana, l'individu n'a plus de "libre arbitre " (§ 147) et l'effet de la drogue "secte" peut être assimilé, selon Hugues, à celui de la drogue elle-même: séduction, peur et curiosité. car on veut faire comme les copains, attirance "car on est sur un nuage" (§147); dans le groupe, les problèmes s'estompent ou semblent se dissoudre on quitte la réalité pour une pseudo réalité. Et, comme pour la drogue, "n'importe qui peut tomber dedans, tout le monde, absolument tout le monde, sans qu'on s'en rende compte" ( § 157)

Claude .

Claude est un célibataire sans enfant, d'environ 35 ans, musicien de profession

Il a été amené à suivre cette formation plus, peut être, par curiosité que par réel besoin. Par ailleurs, membre d'un solide groupe d'amis partageant nombre d'expériences, celle-ci semble en faire partie au même titre que les autres.

Apparaissant comme celui qui est chef de file de ce groupe de copains très soudés entre eux et ayant la renommée d'être un esprit cartésien, son avis semble, en l'occurrence, déterminant pour les autres.

Il a suivi le type de session émanant du même organisme que celle effectuée par Sophie et Hugues. On retrouve donc des conditions similaires dans la configuration du groupe et celle du cadre : groupe large de 100 à 150 participants, âge, sexe et milieu socio professionnel confondus durant trois jours très intensifs (§ 6) qui sont, dira-t-il" une seule et même conversation qui se tient à 200" (§ 67).

En dépit de ces similitudes, l'expérience de Claude est cependant particulière pour au moins deux raisons: il est le seul du groupe d'amis impliqués à s'être porté "volontaire comme assistant pour suivre le cours avancé" (§ 101). Par ailleurs, il est également le seul, parmi les participants à ce type de session (parmi les trois interviewés ) à avoir vécu une telle situation de rejet puisque personne ne veut le "coacher" (§ 47 - 54) alors que tous trouvent un interlocuteur;" personne n'a voulu me coacher", dira-t-il (§ 46).

Reprenons le premier point : être assistant est proposé aux participants, il "s'inscrit tout de suite" (§ 101) et, du même coup, devient "corvéable à merci" (§ 104)et c'est alors que tout se gâte.

En effet, en levant "un pan du voile", il voit "les coulisses" et découvre qu'il y a " de quoi se taper la tête contre les murs" parce qu' il lui semble que les organisateurs "étaient complètement azimutés, mais complètement déménagés, complètement" (§ 104), "parce qu'ils sont cinglés, qu'ils sont fous, c'est une secte, ils sont frappadingues" s'écrie-t-il . (§ 147)

De client d'un stage de formation il devient "acteur" et, passant "de l'autre côté du miroir" il voit "des choses assez aberrantes" (§ 102). Quelles sont-elles ? Nommons-en quelques unes parmi les plus flagrantes : parmi celles-ci, citons ce que Claude a vécu comme procédé d'humiliation et de soumission, la perte du libre arbitre et de la liberté de mouvement dont jouit tout être humain dans les pays démocratiques, distorsion cognitive et matérielle, fragmentation de la tâche primaire à accomplir et négation de la mise en sens des activités exigées.

Reprenons ces aspects un à un à travers les mots eux-mêmes de Claude. L'humiliation et la soumission qu'il dénonce s'apparente à des techniques de mortification. Il raconte : " Je vais aux toilettes, pendant mes heures d'assistant, je tombe sur quelqu'un : - où vas-tu ? (....) est-ce que tu as demandé la permission ?" (§ 126). Ici, un acte des plus quotidiens et intimes est mis en exergue et l'individu, tenu d'en rendre compte comme un jeune enfant en classe. Cette mise en dépendance et régression est typique des procédés totalitaires par lesquels l'image que l'individu a de lui-même est altérée de diverses manières.

233). A cela s'ajoute une exaspérante suite d'ordres et de contre-ordres, cette entrave à la réalisation de la tâche par fragmentation et démantèlement de cAutre exemple : on lui demande d'aller acheter à près de minuit, du fromage de chèvre pour un des leaders (§ 141). La perte d'esprit critique et la liberté de mouvement dont jouit tout être humain dans les pays démocratiques est à noter : "il fallait constamment être d'accord, pourvu qu'on soit d'accord avec soi , les conséquences sur les autres, ça !...."; Claude dira, "il faut penser comme ça et on te culpabilise constamment (§ 238) et on se culpabilise (§ 249), on perd son libre arbitre (§ 231), on a voulu me faire prendre des vessies pour des lanternes "(§ 253). Cette "mise en dépendance, cette "aliénation" font des personnes qui sont aliénées, on leur aliène leur liberté, leurs facultés" (§ 237), la mise en dépendance est telle que des anciens participants, Claude dira : "ils revenaient respirer l'oxygène de K..... et puis ils étaient rassurés, et puis ils retombaient et je pense que ça, c'est de la secte - dépendance"(§ 230). Cela ressemble assez à la position d'angoisse dépressive liée à la perte du bon objet, en l'occurrence le groupe de formation, position que M.Klein a mise en lumière comme configuration de base spécifique au vécu du nourrisson dans le second semestre de sa vie. Nous reparlerons de ces processus qui, sans être exclusifs à la vie de l'infans, n'en sont pas moins archaïques. C'est moins leur apparition que leur maintien qui sera à analyser. Cet aspect est à mettre en relation avec ceux de distorsion cognitive et matérielle que Claude note et qui provoque, entre autres, sa révolte et son exaspération. En effet, lui apparaît comme révoltante la distorsion entre la dimension domestique et anodine de ce qui est exigé et l'exigence requise de type militaire autant que missionnaire. Claude raconte : "Tu vas ranger les bouteilles d'eau", lui dit-on. Entre temps il va aux toilettes. L'organisatrice ou "l'inspectrice des travaux finis" comme il l'a surnommée (§ 137) - Mais où étais-tu passé ? Tu as déserté ton poste !(§ 126). Autre exemple de ce qui lui apparaît être de l'ordre de la dissonance cognitive "si t'acceptes pas de faire le pitre, c'est parce que t'es pas libre" (§ elle-ci ainsi que par le déni de sa mise en sens tend à mettre en évidence les tentatives pour niveler les personnalités, pour contraindre l'individu à assumer des activités non significatives pour lui et sans continuité, morcelées et dénuées de sens. Claude s'écriera "c'est de l'assistanat ou du bizutage ?" (§ 143), tout ceci en proclamant haut et fort que les participants font partie des élus, des bienheureux initiés (§ 93) dont la vie va être transformée du tout au tout. A peine Claude se voit-il confier une "mission très importante" qu'on l'interromp tout de suite pour lui donner autre chose à faire: "tu laisses tomber (.....) tu vas faire autre chose" (§ 115)." Je fais mon service de portier, c'était très vital" (§ 125) dira-t-il avec ironie. Il se verra successivement missionné pour noter les intervenants, tenir la porte, installer les bouteilles d'eau, disposer les chaises en rangs "tirés au cordeau", courir acheter du fromage de chèvre aux alentours de minuit . Ce ne sont pas tant les tâches en elles-mêmes qui sont humiliantes ou triviales mais leurs implications symboliques pour l'individu et l'objectif qui est visé que nous pourrions définir comme test ou épreuve d'obéissance.

L'engagement requis semble aller bien au delà que celui qu'exige une formation classique. Prenons en pour preuve le parallèle établi entre l'engagement vis à vis de l'assistanat et celui que l'on prend le jour de son mariage. Cette analogie utilisée par un des leaders (§ 110) nous semble significative à ce sujet et semble induire le fait que s'engager dans un organisme équivaut à un mariage et, à ce titre, à ce que cela implique socialement, symboliquement, juridiquement, religieusement et spirituellement, engagement donc dans le spatio-temporel autant que dans le social.

Si Claude évoque le bénéfice qu'il a tiré, dans un premier temps, de cette expérience et s'il reconnaît qu'il a eu, alors, le sentiment d'avoir beaucoup progressé (§ 74-77), ce qui l'avait attiré et séduit au début (§ 76), devient cela même qui l'exaspère, l'agace, "l'horripile", puis le révolte. Très vite il commence " à en avoir ras le bol qu'on le prenne pour un con, l'ordre suivi de contrordre cinq minutes après, il y en a ras le bol " (§ 137) " toutes les cinq minutes on me fait changer d'activité" s'indigne-t-il. L'organisatrice devient une "emmerdeuse, une gourde qui manage son truc comme une godasse " (§161) puis "une pétasse" (§ 212) " je ne suis pas son jouet, je ne suis pas son toutou" (§121) s'exclame-t-il.

Claude se vit alors comme un individu que l'on cherche à ravaler au rang d'animal voire d'objet, que l'on réifie, que l'on tente de mettre à la merci du bon vouloir d'une organisation à visées totalitaires jusque dans l'imposition "d'un langage à la con" (§ 176). Il l'exprimera haut et fort : " on me prend vraiment pour un abruti ! ( § 139), voire un con " (§ 138).

Valérie.
Valérie est la seule, parmi nos interviewés à avoir passé plusieurs années dans une secte, secte qu'elle décrit comme un univers concentrationnaire avec ses goulags, son mode de fascination et de répression, sa mission à accomplir : "sauver la société", "sauver la planète".

Manifestant une grande souffrance et une immense révolte, Valérie ne mâche pas ses mots, éructe plus qu'elle ne parle bien que ses expressions soient précises et ses phrases martelées; son discours est violent, une sorte de long plaidoyer crié à la face du monde. Elle brouille les pistes, les lieux, les dates pour ne pas être reconnue car elle vit encore, des années après , dans la crainte persécutive des représailles promises aux parjures ou "personnes suppressives" sur la liste desquelles son nom est inscrit. Les scientologues sont, en effet, invités à détruire tous ceux qui sont portés sur cette liste des "traîtres" au moyen de rumeurs, diffamations, harcèlement et autres techniques de dissuasion et de rétorsion du totalitarisme.

Valérie décrit avec une grande intensité son douloureux parcours et notamment sa terrible expérience de ce qu'elle nomme "le goulag scientologue".

Cet univers de rééducation semble, sinon propre à remettre tout déviant dans le droit chemin, du moins suffisant pour briser l'individu et conduire à la "destruction de la personnalité" de celui-ci.

"Alors comment est-ce qu'on se fait avoir ?" s'interrogera-t-elle: le piège est à la fois subtil et grossier, "parce que c'est très intelligent une secte, c'est très intelligent, très puissant, très vicieux ! (§14).

Il se programme en plusieurs étapes sous l'égide d'une mission glorieuse qui consiste en rien de moins que de "sauver la planète". L'arnaque est quadruple : intellectuelle, financière, morale et psychologique dira Valérie et d'ajouter que ce qui avait commencé sous le signe de la fascination et de la séduction se termine en un intolérable cauchemar dans lequel celui qui y a cru se retrouve "piégé", "embrigadé" et "il est trop tard , quand vous êtes piégé vous êtes piégé!" ( §11).

Il est trop tard parce que vous avez tout donné, "votre famille, votre emploi, votre patrie, votre argent, votre foi, tout ! ". Vous avez rompu avec vos anciens amis, vos relations, votre famille, tout ce qui faisait votre vie avant, vous vous êtes dépouillé, aliéné, parce que vous avez cru, au départ, en une idéologie, "on y croit sincèrement "(§ 8).

Valérie décrit avec une terrible précision les processus d'infantilisation, de dépersonnalisation mis en ouvre: l'embrigadement progressif et insidieux, l'aliénation peu à peu consentie au nom d'un idéal, d'une idéologie soumise "à l'idée toute puissante, en dépit de ou, le plus souvent, en déni de la réalité".

C'est ce dont témoigne Valérie quand elle nous décrit sa compagne de cachot, acharnée à la tâche qui lui a été attribuée alors que ce travail apparaît comme totalement dépourvu de sens.

Dans son ouvrage sur l'idéologie, R.Kaës écrit : " La violence exaltée est la manifestation de la fascination par la mort qui caractérise la position idéologique totalitaire. Violence qui s'origine dans une conception chaotique de l'origine et dans une vision catastrophique de l'accomplissement des temps. Le goulag n'est pas seulement la matérialisation de l'"idéologie de granit" (C.Lefort - 1976) , il est aussi, comme l'ensemble du phénomène concentrationnaire, la tentative froidement folle de l'enfermement de la mort, pour la contrôler, la laisser triompher.

Il s'agit d'une idéalisation de la mort pour se protéger de l'apparent paradoxe d'avoir à vivre avec "

L'expérience de Valérie, illustre de façon, ces mots, écrits en 1980 par R. Kaës, dans une optique psychanalytique.

Christian.

Christian est un jeune ingénieur en informatique d'environ 35 ans, célibataire sans enfant, qui vit seul avec ses deux chats. Sa profession lui plaît et lui donne une certaine aisance financière ce qui explique qu'il ait été une proie intéressante pour une multinationale telle que l'est la Z.......

L'entretien porte essentiellement sur l'"engrenage" qu'il a vécu, le récit de cet "engrenage" donne une description minutieuse des troubles de psychosomatiques dont il a souffert et des étapes qui l'ont conduit à entreprendre cette formation puis à en sortir..

Christian décrit ces étapes comme étant celles d'un mauvais cauchemar dans lequel séduction et horreurs se mêlent dans l'attente d'un dénouement heureux après les épreuves inévitables que le héros doit franchir pour arriver " sur le pont ". ( Il s'agit du "Pont vers la liberté totale" promis au client inscrit au programme de purification).

On notera les conditions physiques qui sont imposées au "formé": vitamines à hautes doses, séances de sauna intensives, longues heures de questions répétitives, d'audition exténuantes et de "pressions psychologiques", ainsi que les manifestations qui s'ensuivent : fourmillements, crampes, impressions étranges et désagréables: "je tremblotais un peu, j'étais assez bizarre", dira Christian, "j'avais du mal à m'exprimer", puis, "il s'est passé des choses vraiment atroces". Avec la perte de sommeil, Christian se met à souffrir de tremblements, de convulsions, de pleurs irrépressibles "sans raison apparente", de "mouvements incontrôlés", d'hallucinations "assez atroces, de vomissements. Il crie de plus en plus fort pendant les auditions, a du mal à marcher pour rentrer chez lui, passe "une nuit blanche totale", ne va pas travailler le lendemain, se coupe peu à peu de sa vie normale habituelle.

Loin de voir quelque chose d'inquiétant dans cette pluralité de symptômes et de malaises, Christian croit y déceler le côté percutant de la Z...... et le fait que Xxxx, le fondateur " a touché quelque chose de bien réel, qui marche, quelque chose que personne avant n'avait détecté" (§30).

Christian constate que les auditions ne lui ont jamais fait de bien mais en parle comme d'un "phénomène extraordinaire. (§ 30).

C'est donc moins les malaises et leur acuité qui alertent Christian que les contradictions qu'il constate entre le discours officiel et les faits, ainsi que les pressions psychologiques exercées sur les "formés".

En effet, entre les invitations à garder son libre arbitre et son esprit critique et celles qui consistent à faire aveuglément confiance et à maintenir des pressions systématiques sur les participants, le fossé est grand.

Les dissonances cognitives induites par ce type d'injonctions paradoxales doublées d'un engrenage dans d'énormes dépenses toujours plus exponentielles vont permettre à Christian de prendre partiellement conscience du "piège dans lequel il est tombé".

Le point d'orgue qui consiste à devoir rembourser la somme de 60 000 F qu'il n'a jamais touchée," c'est ce qui a fait tilt", dira-t-il.

A partir de là il se renseigne auprès des associations sus nommées. On lui confirme que ses inquiétudes et ses soupçons sont fondés : il s'agit de pratiques sectaires et d'escroqueries financières.

Il n'est pas vraiment convaincu et continue les cours en souhaitant, avant tout, récupérer les sommes énormes qu'il a été amené à verser.

Cependant on l'infantilise, on l'humilie, on lui parle durement, il a "l'impression de régresser, au stade de l'école primaire" on le culpabilise mais on lui propose d'être "embauché" ! C'en est trop pour Christian qui consulte un avocat .

Si l'histoire de Christian finit bien, ce n'est pas le cas de tous ceux qui ont eu à souffrir de ce type de "formation" et d'organisation; le cas de Valérie est aussi explicite.

On retiendra que Christian s'est senti piégé, victime de manipulations et de pressions psychologiques diverses, jointes à des conditions d'épuisement physique et mental rendant l'individu fragile et vulnérable, à la merçi de ceux qui ont su le séduire par "la puissance de la pensée sur le corps".

   C - DESCRIPTION DES GROUPES.
 
Y..... DE PARIS
In BULLES - Revue trimestrielle de l'UNADFI - PARIS - 3° trimestre 1995

 Pasteur révoqué de la traditionnelle Église du Christ, qui est elle aussi présente en France, Kip Mc Kean a créé sa propre congrégation à Boston en 1979. Il règne aujourd'hui sur un empire de plus de 103 congrégations, de la Californie à l'Inde en passant par l'Égypte ; il s'agit de la secte pseudo-chrétienne qui recrute le plus et le plus vite au monde (Time Magazine du 18 mai 1992). Attaquée par la presse allemande, interdite surles campus de Boston, Londres et Birmingham, l'Église du Christ Internationale (ou Y....., de Marseille, de Lyon, suivant le lieu d'implantation) est arrivée en France en 1986, à Paris d'abord puis à Marseille et Lyon (Bordeaux et Strasbourg font l'objet de missions à venir).

 La secte avance sous le masque d'un mouvement jeune et généreux, opposant l'image lumineuse d'un christianisme régénéré à l'hypocrisie mesquine de la société moderne. Le discours et les attitudes sont si bien étudiés qu'il est difficile, même pour les plus avertis, d'en déceler immédiatement le caractère sectaire.

 Sans entrer dans des considérations théologiques, nous voudrions démontrer brièvement - en nous basant sur des documents internes - comment les disciples de l'Y..... (qui ont, pour la plupart, entre 20 et 30 ans) subissent des pressions psychologiques fortement destructrices qui révèlent des manipulations mentales les plus tristement caractéristiques :
 L'emploi du temps du disciple est entre les mains de son dirigeant, chaque adepte étant assujetti au contrôle d'un supérieur. Sont d'abord fixées les réunions de l'Église "qui comprennent les classes du mercredi, le culte du dimanche et la discussion du vendredi soir" en y ajoutant "les moments passés avec Dieu" (source Le Chrétien Etudiant).

 Le choix des cours dépendra de cet emploi du temps et de ce qui est utile au "Royaume".

 Pour ce qui concerne la vie sociale, l'injonction est claire : "évitez de faire des projets avec des non chrétiens". Mais, en tant que disciple de Jésus, on ne peut se permettre de rester seul, loin des autres trop longtemps; "n'étudiez jamais plus d'une heure seul" (source Le Chrétien Etudiant).

 Quant aux rapports familiaux il convient d'être "sensible mais clair et sans compromis. Votre véritable famille est notre famille spirituelle" (source Le Chrétien Etudiant).

 Ainsi, isolé et épuisé par un programme d'évangélisation surchargé, le disciple est prêt à recevoir les prêches vociférants de xxxx, le responsable de l'Y....., qui jette, en vrac, l'anathème sur les homosexuels, l'adultère, le Pape et tous ceux qui osent se réclamer du Christ sans être disciples de "l'église". Un fort sentiment de culpabilité (habilement fabriqué et entretenu) est le plus souvent associé à la terreur d'être damné (non moins amenée par les dirigeants); celui-ci conduit le disciple à donner sans rechigner au minimum 1oit de son revenu ( sans compter les nombreuses autres collectes).

 Pour s'assurer le Ciel, il acceptera toujours plus de souffrances morale et physique car "le christianisme est un entraînement strict. Il y aura des abstinences et des sacrifices. Nous nous plaisons dans la privation (source Revue interne)

. Plus grave, le disciple est enjoint de se soumettre entièrement à ses dirigeants "ce que tu penses ou ce que d'autres t'ont enseigné n'a aucune importance" (source revue interne ).

 Ainsi, liberté de conscience et droits du citoyen (pour ne pas dire droits de l'homme) sont bafoués au nom du Christ et de la Bible par un groupe qui prolifère en France en toute impunité et usurpe sans vergogne le nom, la réputation d'une honorable église protestante : l'Église du Christ.
 
 

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L'INSTITUT M......

Par lui-même:

(Extrait du dépliant distribué )

TheM..... Institut), propose des séminaires de développement personnel dits "  Ouvertures ".

Les approches suivantes sont proposées :

Cours de résultats :Tout ce que nous pensons nous le créons en tant que notre vie.

Maîtrise des relations vivantes : Une relation est un support vivant que l'on peut transformer, corriger, enrichir et clarifier.

Estime de soi : 'estime de soi est fondée sur notre capacité à dépasser nos peurs, et à agir en fonction des valeurs que l'on a choisies.

Communication efficace : développer les facultés d'écoute, d'émission et de réception indispensables à une communication claire.

Le créateur et animateur de cet " Institut " aurait, selon sa biographie, travaillé dans ses recherches sur la conscience de soi avec " les plus grands maîtres de la psychologie moderne " tels que Charles E ;Dederiche, Carl Rogers, Fritz Perls et Abraham Maslow.

Ces séminaires sont de durée variable, 3 jours par semaine pendant 2 ou 3 semaines au prix de 600 francs par jour.

En réalité il s'agit d'une tromperie et d'une manipulation très forte dont le but est d'obtenir la dépendance des sujets . La drogue offerte lors des séances est une aide précieuse pour atteindre ce but.

Une fois dépendant, le sujet sera complètement démuni de tout esprit critique et continuera à suivre des séminaires dont le seul but est d'enrichir M......

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In LES SECTES ETAT D'URGENCE - Centre Roger Ikor - éd: Albin Michel.(pages 117 à 122).

X..... - FRANCE

Historique

Fondateur de l'École spirituelle de l'énergie universelle à Ceylan (actuel Sri Lanka): Dasira Narada (1846-1924), docteur en philosophie, haut fonctionnaire, en retraite spirituelle de 1906 à sa mort.

 Un Indien titré Narada II, porteur de son enseignement et de ses méthodes, les aurait transmis de 1972 à 1974 à Xxxx Minh Xxxx, né en 1942 au Viêt Nam. Autodidacte, sergent dans l'armée sudvietnamienne, puis maître guérisseur par l'Énergie universelle après sa rencontre avec Narada II. Émigré en 1985, avec femme et enfants, à Saint Louis, Missouri (États-Unis), où le Centre catholique d'aide aux réfugiés leur porte assistance. Xxxx y reprend sa pratique guérisseuse.

 Octobre 1991: création à Saint Louis de l'Institute for Human and Universal Energy Research Inc. par Xxxx et Vien T. Phan (traducteur en américain et en français des textes de Xxxx). Filiale française créée à Paris le 2 août 1991: IX.....RI-France (abréviation tirée de l'appellation américaine). La même année, plus de 600 Vietnamiens quittent la Californie pour Saint Louis, quand Xxxx, alias Maître Xxxx, alias Narada III, prédit que la Californie va être dévastée par un séisme, ou une explosion nucléaire. À cinquante près, ils reviennent dépités en Californie.

En janvier 1993, Xxxx déplace son quartier général à Bruxelles, où il fonde l'Institut européen de recherche de l'énergie universelle. IX..... -France change d'appellation: X.....-France (4 novembre 1993).

En mai 1994 est constitué la S.C.X.....destinée à " l'enseignement, la recherche et le développement des potentialités humaines et spirituelles liées notamment au Yoga de X.....". Siège social à Paris.

 DOCTRINE

 Notions thérapeutiques

L'IX..... " a pour objet l'enseignement de techniques orientales en matière d'énergie humaine et universelle, et la préservation de la santé" (statuts de l'association). La thérapie proposée consiste à " injecter de l'énergie universelle dans l'organisme du patient pour neutraliser son état d'affection, en débloquant les canaux d'énergie " [le tantrisme hindou et bouddhique considère que des courants d'énergie sont diffusés dans les canaux subtils du corps humain par les sept centres subtils appelés chakras lorsque ceux-ci sont ouverts- NDR]. Condition absolue: les chakras doivent être ouverts et le rester, sinon l'énergie ne circule plus dans les canaux ce qui provoque la dysfonction des systèmes organiques. Pis encore: " C'est à cause du fait que les chakras se sont fermés que l'humanité a régressé, et qu'elle s'enfonce chaque jour de plus en plus profondément dans le Mal, le matérialisme, la compétition, le meurtre, les guerres... "

 Les premiers concepts empiriques de la théorie de l'énergie universelle et de celle des chakras remontent avant l'ère chrétienne. Cependant l'IX..... prétend que "l'Énergie universelle est une méthode scientifique tout à fait nouvelle qui contribuera à la guérison de l'humanité dans la nouvelle ère ", qu'elle est " un sujet entièrement scientifique" ou encore " une science clinique qui est étroitement liée au corps humain et à la ligne de pensée de celui qui l'exerce ".

 Notions spirito-magiques

 Révélations de Xxxx: il est la réincarnation de Gia Long, impératrice vietnamienne, qui réussit en 1802 à unir Viêt Nam et Chine, il a été envoyé sur terre pour compléter l'ouvre ratée de Bouddha et de Jésus, c'est-à-dire unifier toutes les religions-le Viêt Nam serait alors à la tête de 14 nations subsistantes, lui-même et ses initiés pourraient par télépathie neutraliser une radiation et une contamination nucléaire, etc.

Explication de l'acquisition de pouvoirs paranormaux: " Le chakra 6: au milieu du front, au-dessus des sourcils, se trouve le troisième oil ou le sixième sens ou encore l'oil divin. Pour pouvoir faire usage de ce troisième oil, il faut avoir une énergie interne très puissante. Pour cela, il faut d'abord ouvrir ce chakra, faire souvent le vide dans son esprit, et faire des exercices pour augmenter son énergie interne. Ce troisième oil vous permet de voir les images du passé, du présent et de l'avenir de tout être et de toute chose. Il vous permet aussi de connaitre les secrets des cieux et des sites astrologiques. Cet oil peut aussi servir à éclairer votre âme, tel un phare qui balaie toutes les impuretés, à écarter un fléau d'un lieu quelconque ou à sauver une région d'un sinistre ou d'une catastrophe naturelle. "

 Tout comme les messies autoproclamés de l'histoire vietnamienne, Xxxx a mis au point une doctrine syncrétique à base de bouddhisme, de catholicisme et de magie.

 PRATIQUES

 La connaissance des techniques médico-spirituelles de l'Énergie universelle est apportée lors de cours théoriques et d'Assemblées générales. Formation en six niveaux. Niveaux 1 et 2 avec ouverture des chakras à 25 % et 60 %. Niveau 3 (quatre jours) avec ouverture intégrale (100 %) des chakras par Maître Xxxx, le quatrième jour. Niveau 4 (cinq jours), 5 (neuf jours) et 6 (quinze jours) permettant de parfaire les aptitudes des compagnons-guérisseurs, stagiaires des niveaux 1 et 2 instruits par des formateurs qui ont effectué les niveaux supérieurs. Cours donnés par Maitre Xxxx au niveau 3 et au-delà, uniquement à Saint Louis jusqu'à fin 1992, ailleurs ensuite notamment en Europe (Bruxelles, Madrid, Genève et Lucerne en Suisse, Tarbes...).

Formation express si l'on se rapporte à Xxxx: "Nous pouvons apprendre aux intéressés la méthode de l'Énergie Universelle pour prévenir et guérir des maux courants en une période aussi courte que cinq jours [...]. En général, après trois mois vous serez en mesure d'accomplir beaucoup d'ouvres utiles à l'humanité ."Méthode de guérison par le toucher ou l'imposition des mains: une main sur le chakra correspondant à la maladie, l'autre sur la partie affectée du corps dans certains cas.

 Le maître-guérisseur Xxxx affirme qu'il peut ouvrir tes sept chakras en les activant manuellement, aidé en cela par une pratique yogique (exercices respiratoires et méditation). Les personnes qu'il initie auraient accès à cette aptitude. Les cours théoriques passent en revue les fonctions de chaque chakra, le système, l'organe et les maladies qui lui sont liés. Prédilection pour le chakra 7 (c. 7) situé au sommet de la tête, qui contrôle tous les systèmes du corps (48 affections liées à c. 7). Les cancers peuvent être traités de cette manière à partir du niveau 3, par exemple le cancer du sang (leucémie): " c. 7 + l'autre main sur le pouls pour dépurer le sang " ou le cancer généralisé: " c. 7 + l'autre main sur la partie affectée ". Pour le sida: "c. 7 c. 3 c. 2 et dépurer le sang cinq minutes par jour durant vingt et un jours consécutifs ", " c. 7 également pour traiter les vraies maladies mentales". Faire plus simple pour le tétanos: "appliquer la main sur la blessure". Enfin, "dans le cas où vous ne savez pas à quel chakra la maladie correspond: c. 7 + localement ". En outre, " le traitement d'attaque en cas de pollution radioactive, bactériologique ou chimique ": c. 7 le premier jour, c. 2-3-7 du deuxième jour au seizième jour, assorti de l'avertissement suivant: "Toute interruption même d'un seul jour risque d'être fatale. "

ORGANISATION

Siège international à Saint Louis (Missouri, USA), transféré en janvier 1993 à Bruxelles (Belgique). Implantation en Extrême-Orient -Viêt Nam, Hong Kong, Taïwan-mais surtout dans les pays occidentaux: États-Unis (12 centres), Canada (9), Europe-Allemagne, Belgique, Espagne, France, Norvège, Pays-Bas, Suisse...

En France, siège national à Paris, centres de formation sous forme d'associations Nombre d'adeptes dans le monde fixé à 20 000 par le groupe en 1992, probablement supérieur aujourd'hui. Effectif français inconnu simple indication: un stage de niveau 3 a réuni 800 personnes en novembre 1993.

 PROPAGANDE

 La propagation du mouvement est faite par une chaîne de praticiens de l Énergie universelle composée de médecins, de professionnels et d'usagers de thérapies extramédicales, et de stagiaires des sessions E.U. convertis en porte-parole et recruteurs.

 RESSOURCES

 Ressources provenant des cotisations des membres de l'association, des frais d inscription aux sessions des différents niveaux et aux assemblées générales. En France: cotisation à 250 francs, sessions niveaux 1 et 2 gratuites, sessions 3 et 4 facturées 1 000 francs, 1 000 francs de droits d'entrée aux assemblées générales annuelles réunissant 1 000 à 1 500 personnes.

 X.....-FRANCE PAR LUI-MÉME

 " Maître Xxxx dit que lorsque nos chakras sont ouverts, nos pensées seront illimitées dans le temps et dans l'espace [...]. Les clairvoyants nous expliquent qu'il y a deux différentes sortes de temps: un temps objectif et un temps subjectif. [...] Sous le régime de l'état modifié de la conscience, le temps subjectif se sépare du temps objectif, et le temps et l'espace ne coïncident plus. Lorsque notre entité spirituelle fonctionne sur l'Espace-temps subjectif, elle peut utiliser la clairvoyance, la télépathie et d'autres phénomènes paranormaux... "

"On a appris un jour que Maître Xxxx avait guéri un jeune homme plongé dans un coma profond depuis trente-cinq jours. [...] Après seulement trois jours consécutifs de traitement par Maître Xxxx, qui posait doucement sa main sur la tête du patient une fois par jour durant trois minutes, sans médicaments ni aiguilles d'acupuncture, celui-ci a récupéré 80 % de ses forces. Après cinq jours, le patient a ensuite recouvré toutes ses fonctions normales et on lui a enlevé tous les appareils électroniques. À part ce cas, Maître Xxxx a guéri maintes autres maladies devant lesquelles les médecins occidentaux ainsi que les médecins d'Extrême-Orient ont capitulé, telles que: le diabète, l'hypertension, les maladies mentales, le cancer, les douleurs rhumatismales, les problèmes gynécologiques, etc. "

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K..... / Le Xxxx
par Paul Derengowski

Extrait de l'encyclopédie des croyances du nouvel âge, John Ankerberg et John Weldon.
  Fondateur : Xxxx, anciennement Jack Xxxx (1935-   ).
Date de création : Octobre 1971
Publications officielles : Le Journal du Licencié, La revue du réseau ( toutes deux disparues)

Structure de l'organisation : Quartier général à San Francisco Californie et 37 bureaux dans le monde entier.
Mots clefs : Transformation, Découverte, Rackets, "Y arriver".

Autres noms : anciennement est (1971-1984 ), le Xxxx ( 1985-1991), K..... / le Xxxx (1991-jusqu'à aujourd'hui ). Parmi les autres noms anciens associés : Technologies transformationelles Inc., Xxxx et Associés, Fondation de la Découverte, Fondation Mastery, Projet Famine, et Projet Education.

HISTORIQUE
La fondation et l'origine de K...../ Le Xxxx sont à EST (Séminaire de Formation d'Xxxx). EST est la création du gourou potentiel Xxxx, anciennement John (Jack) Paul Xxxx. Il a changé de nom après avoir abandonné sa première femme et leurs quatre enfants pour sa maîtresse, June Bryde - qu'il a épousée ensuite mais qu'il a trompée et dont il a finalement divorcé ( V.W. Bartley, Xxxx, pp. 46, 139; David Gelman, Newsweek, 18 Février 1991, p.72). Il a également été directeur des représentants d'une compagnie qui vendait des encyclopédies et serait par la suite "condamné par l'Etat de Californie pour avoir utilisé mensonges et pratiques malhonnêtes pour persuader des clients potentiels". (Walter Martin, Les nouveaux cultes, p.106). Finalement Xxxx a fondé EST pour aider les gens à se découvrir.

Selon Xxxx, le Zen l'a aidé à distinguer entre l'être et l'esprit, une distinction qui est essentielle dans le processus EST de transformation. Un des aspects les plus importants de Zen était l'exercice de Koan, qui comprend des devinettes ou paradoxes qui brisent l'esprit. selon Xxxx, Koan "est une sorte de concentration ou contrôle de l'esprit que l'on appelle joriki et qui assure un apprentissage expérimental. Ce n'est pas une "concentration" ordinaire... celui qui s'est développé avec joriki n'est plus esclave de ses pensées incontrôlées ni de ses passions, ni de son environnement".
Cela a été la participation de Xxxx à la Z..... qui a solidifié sa théorie selon laquelle "l'esprit est à la racine de tout problème; et que le problème se trouve dans sa positionalité" (Ibid,p.147). "la positionalité" consiste en croyances personnelles et concepts à propos de la réalité, la vérité et la vie qui sont censés être des mensonges, mis à part l'expérience. Finalement vérité et réalité sont relatifs seulement à sa propre participation expérimentale à chaque moment dans le temps qui est mouvant. Xxxx a dit que "un système de croyance est un mythe, crée par la connaissance ou des données sans expérience. Si l'on vit quelque chose, c'est réel pour soi-même, et si on le communique à quelqu'un cela devient réel pour eux. S'ils le disent à quelqu'un d'autre, c'est un mensonge - une croyance sans le composant qu'est l'expérience propre". ( Adelaïde Bry, est, p.33 ). En fait, Xxxx a également dit : "Je ne pense pas que quiconque devrait croire les idées que nous utilisons dans EST. La philosophie d'EST n'est pas un système de croyances et ne devrait certainement pas être crue. De toute façon, même la vérité, lorsqu'elle est crue est un mensonge. On doit vivre la vérité et pas la croire". ( Xxxx, p. 157).

DOCTRINE
Bien que les dirigeants de Xxxx aient toujours affirmé que leur produit n'est pas une religion, une grande partie de ce sur quoi se concentrent les séminaires a des implications théologiques. L'aspect théologique le plus important sur lequel se penchent les séminaires EST ou K..... tourne autour du Soi et de sa réalisation de la divinité, ou du fait que chaque individu est son propre dieu.Se comprendre est se rendre compte que son véritable être est divin. "C'est après s'être transformé que l'on reconnaît que le Soi-même est ce que l'on est vraiment. On vient alors du Soi-même. Son appui s'est glissé de l'Esprit au Soi-même. On ne s'identifie plus comme ceci ou cela on ne vient plus dans la vie comme une personnalité, un ego ou un esprit. Plutôt que d'être une identité on est l'endroit d'identités. on est désormais complet - et de cet état une créativité naturelle, une vitalité un bonheur, une véritable expression de soi-même découlent spontanément". (Xxxx, p.181).

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Z......

(in Dictionnaire des groupes Religieux Aujourd'hui- jean vernette. Paris- Puf- 1996).

Ecole de psychologie et technique de psychothérapie visant à améliorer l'homme spirituellement, à " manier les gens et l'environnement ", à base d'Hindouisme, de Bouddhisme, d'éléments de psychanalyse, de Tradition parallèle. Elle a pris pendant quelque temps le nom d' " Eglise de la nouvelle compréhension ".

ORIGINE :Lafayette Xxxx (1901-1986) auteur de nombreux livres de science-fiction, crée une méthode nouvelle pour libérer l'homme des traumatismes inconscients accumulés dans ses existences antérieures. Cette sorte de psychanalyse est vérifiée à l'aide d'un détecteur de mensonge, 1' " électromètre ". Il l'expose dans son livre de base: La diabétique, science moderne de la santé mentale (1950), 10 millions d'exemplaires vendus. En 1954 à Washington, cette science se mue en religion: l'Église de " Z...... " (pour bénéficier également de l'exonération fiscale et se protéger des réactions du corps médical).

DOCTRINE - Trois aspects: 1) La Z......, qui veut guérir toute maladie, spécialement celle de l'esprit. Elle est présentée, même indépendamment de l'Église de Z......, comme une technique particulièrement efficace de Développement du Potentiel Humain*. 2) La Z...... comme Science de la connaissance, qui permettrait d'accéder à la liberté intérieure, à la puissance sur l'entourage et sur le cosmos, à l'immortalité. 3) La philosophie, réservée aux initiés supérieurs (initiation par sessions au prix prohibitif à base de science-fiction). La technique est très élaborée. Par la " Z...... ",1' " audité " devient progressivement " clair ", c'est-à-dire censé parvenir à vider son " mental réactif " (= certaines de ses formes antérieures de pensée) de son contenu. Au second stade il est amené à prendre conscience que la partie immortelle de son âme (le thétan) doit devenir " opérationnelle ", c'est-à-dire cause-opératoire sur la matière, l'énergie, l'espace et le temps. Faute de quoi au moment de sa mort il devrait s'incarner à nouveau. Le " thétan opérationnel " peut quitter son corps à volonté, remplir les missions qui lui sont confiées en n'importe quel point du globe ou de l'espace, et aider les autres à se réincarner en de meilleures conditions. Il peut agir sur les " huit dynamiques " (représentées par une croix à huit branches): l'impulsion de survie individuelle, le couple et les enfants, le groupe, l'humanité, la nature, la matière et l'énergie, l'espace et le temps, l'être suprême. " La Z...... ne nomme pas un Dieu particulier mais elle laisse à chacun la possibilité de le découvrir ". Ce n'est que par ses propres efforts que l'homme peut parvenir au contact avec la divinité: théologiquement c'est une sorte de gnosticisme*.

FONCTIONNEMENT - Programme de formation très étudié pour le client. Au début, " test de personnalité " en 200 questions dont les réponses décèlent toujours des fragilités psychologiques, d'où invitation pressante et renouvelée à suivre un séminaire de Z....... La suite des programmes comporte en particulier: la Technologie Standard de L. R. Hubbard (Audition et Entraînement) à niveaux successifs; le Programme de purification. C'est le chemin du " Pont vers la liberté totale ". Certains clients consacrent toutes leurs ressources et leur temps à cette formation. L. R. Hubbard envisageait un gouvernement mondial et une " clarification de la planète " par l'usage généralisé de la Z....... L'Eglise a des cérémonies de type religieux pour ceux qui le désirent (mariage, ordination, obsèques), avec livres de prières et enseignements (enregistrés) du fondateur.

  VII - ANALYSE GLOBALE.

Notre analyse globale vise à la confrontation de nos hypothèses avec les résultats du matériau empirique.

La première hypothèse concernant la résurgence de processus primaires archaïques implique les sentiments régressifs d'omniscience et d'omnipotence.Le premier de ces sentiments tend à substituer à la discrimination entre le vrai et le faux "une affirmation dictatoriale qu'une chose est normalement bien et l'autre mal" (Kaës 1980 page 126).

L'un et l'autre sont extrêmement bien évoqués par nos interviewés.

"C'est satisfaisant, dira Benoît, chaque fois qu'on a un doute, on a tout de suite la réponse à nos doutes." (§ 49). "C'est très satisfaisant de savoir tout, d'avoir réponse à tout."

On le voit, tout écart est aboli, toute incertitude est niée et remplacée par une idéologie qui inquiète par son univocité mais rassure par ses certitudes indiscutables.

Brigitte s'exclame : " on pouvait sauver le monde." (§143), "ils vous proposent une solution miracle." (§150).

Valérie dira: "on est là pour sauver la société, on est là pour sauver la planète." (§14).

Ces sentiments archaïques sont à articuler avec les effets psychiques de la prématuration humaine. Celle-ci entraîne la mise en place du clivage qui, lui-même implique l'idéalisation de l'objet (groupe ou sujets).

L'idéalisation du bon groupe, de la bonne parole, du bon leader ou de la bonne idéologie est bien traduite par nos interviewés évoquant la mission qui est assignée au groupe: rien de moins que guérir toute maladie, sauver la planète, changer le monde.

Infantilisés remarque Sophie (§63), les formés se protègent de la dépendance et de la souffrance par des processus de clivage en bons et mauvais objets, ce qui entraîne l'idéalisation du bon objet tandis que s'exerce le contrôle omnipotent du mauvais objet. Le premier étant ainsi tenu à l'écart du second. Ce qui est visé consiste tout autant en un contrôle puissant qu'à la non contamination du bon par le mauvais.

Que l'on pense à Valérie, expédiée au fond du goulag pour s'y racheter au nom d'un certain RPF ou Réhabilitation Project Force (§34) qui doit la mener à la "rédemption" (§43).

Christian explique que la formation proposée conduit jusqu'au "fameux pont vers la liberté totale pour devenir clair (§44), et pour cela entreprend entre autres programmes de purification, une "overdose de sauna".

Il va sans dire que le bon objet ne saurait qu'être pur, purifié de tout mal.

Christian avouera : "j'ai dépensé en cinquante jours jusqu'à 150 000 F " (§32), tant il est vrai que la pureté n'a pas de prix !

Virginie notera l'exigence de vêtements blancs pour participer à la soirée de formation (§12), les femmes étant séparées des hommes. Sophie explique que les formés doivent se débarrasser des rackets "tout ce qui empoisonne leur vie" (§80).

La formation sectaire opère par déni de la réalité et de la mort. Elle entend conjurer le mal, nier ce qui est de l'ordre de la mort et de la destruction; il est connu que dans certains groupes, les adeptes peuvent être membres pour un milliard d'années !

Christian évoque " La puissance de la pensée par le corps" (§4).

Ce sentiment d'immortalité et de toute puissance se traduit dans l'euphorie initiale qu'expriment la plupart de nos interviewés.

Pour Benoît, les rencontres étaient "quelque chose de très valorisant... c'est satisfaisant, on se sent protégé, en sécurité, on se sent satisfait" (§74).

Brigitte évoque l'idéalisation du gourou que l'on regarde "comme quelqu'un d'extraordinaire" (§99).

Sophie parle du moment où "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" (§44 et 103). ....on vit "un sentiment d'euphorie qui se propage, qui est enivrant (§45), tout le monde s'aime, tout le monde rigole (§47) ça a un effet très euphorisant "(§56).

Hugues note également ce sentiment très valorisant d'unité, dans lequel l'angoisse de morcellement disparaît : "le groupe est soudé, complètement soudé, il n'y a pas une tête qui dépasse" (§32). Cette phrase met notamment en exergue l'une des raisons d'être de la séduction qui, selon la thèse de J.Lanouziere (cité plus haut) tenterait ainsi de retrouver une unité perdue autrefois vécue et, depuis lors, toujours recherchée.

Claude reprendra ces mêmes termes: "il y a un aspect très euphorisant et très grisant... on est ressortis de là très euphoriques... j'avais envie de dire shooté... on était euphorique. On allait tout casser quoi ! (§76 et 77)... tout le monde était super, était génial..(§77), on est extrêmement valorisé, extrêmement valorisé" (sic) (§78).

Sentiment fusionnel des membres d'un groupe qui apparaît comme uni et indestructible, hautement idéalisé, paré de toutes les vertus de force et d'unité. Ce sentiment est commun à tous nos interviewés, à l'exception de Valérie qui ne fait pas état de ses impressions premières dans le groupe et de Virginie qui a toujours gardé beaucoup de distance. Christian qui, lui, décrit essentiellement des situation duelles dira néanmoins: " j'étais assez enthousiaste.. il s'était passé quand même quelque chose d'extraordinaire..." (§21).

Les mécanismes de séduction, tels que ces adultes les expriment montrent que les individus sont séduits par ce que le groupe donne à voir de lui-même et d'eux-mêmes et de la fonction spéculaire qu'il remplit; outre cette fonction, il se présente également comme un bon groupe, le seul, l'unique, qui saura répondre aux questions fondamentales que se pose tout être humain : d'où je viens ? où est ma place ?

Le groupe propose- impose- une vision du monde dont la proximité avec l'ensemble des théories sexuelles infantile montre combien les groupes étudiés se déclarent prêts à soumettre des constructions en mesure de répondre aux questions de l'être humain sur son origine et sa place dans les rapports parentaux et sociaux. Fonction spéculaire et cognitive, attribution de place et conteneur, c'est à dire appareil potentiel de transformation, le groupe séduit car il paraît riche de promesses.

Nos interviewés ont été séduits par les possibilités ainsi offertes: possibilités de protection, contention, transformation même si ces notables bénéfices se paieront au prix fort parfois. "Le paradoxe, écrit R.Kaës, est qu'il est vital d'être dans une place assignée dans un groupe, au prix d'un renoncement quelquefois mortel à une place de sujet singulier"; puis, plus loin, " Des places assignées sont à occuper où le sujet se précipite en s'identifiant et dont il n'émerge que par la rupture avec le groupe"

Le groupe constitué comme fort, tout puissant, magique offre à l'individu une place où il soit partie constituante, membre d'un corps idéalisé, le corps groupal, réceptacle de bons objets.

Notons cependant leur difficulté à cerner ce qui a été armes de séduction : "mais c'est incompréhensible, c'est absolument incompréhensible " dira Hugues (§ 148).

En effet, à l'impensé du corps, selon l'expression de R.Kaës, se conjugue l'impensé du penser. C'est Sophie qui, lors de sa session, s'entend conseiller: "faites juste ce que je vous dis bêtement... faites sans penser ce que je viens de vous dire." (§71).

C'est Brigitte qui se révolte à l'idée qu'on leur demande "de ne pas réfléchir, de ne pas poser de question, de ne pas chercher à comprendre." Brigitte qui trouve ça dangereux et qui argue de sa capacité humaine à la réflexion et rétorque : " qu'on n'était pas des moutons." (§52, 53, 54).

Virginie, pour sa part demeure extrêmement étonnée du peu de recul et d'esprit critique que manifeste l'animateur vis à vis de la formation qu'il promeut: "il semblait, dit-elle, complètement incapable de dire quoi que ce soit sur cette situation." (§71).

Hugues évoque les méthodes de lavage de cerveau, terme qui renvoie aux pratiques de certains camps de rééducation politique. Il parlera à plusieurs reprises d'électrochocs, mettant ainsi en parallèle, les pratiques de la formation qu'il a suivie avec celles qui sont assimilées à ce terme avec la brutalité que cela implique. (§138).

Claude qui a le sentiment désagréable qu'on le prend pour un "con", pour un "abruti"(§137, 139) et qui s'insurge violemment : "pour moi c'est une aliénation et les gens ne sont plus libres de leurs....ils sont aliénés, on leur aliène....leur liberté, on aliène leur faculté...." (§237). "il faut penser comme ça, il faut penser comme ça " (§238). " j'ai relu mes notes... ça ne voulait plus rien dire " (§240). "j'ai relu des choses, j'ai dit "mais enfin, ça ne veut rien dire, comment est-ce que j'ai pu ?"...." (§241), ou Christian, ingénieur, qui a l'impression de régresser au stade de l'école primaire (§46).

Ces manifestations d'une pensée que l'on veut sans la pensée elle-même sont une des preuves de la mise à mort de la propre pensée de l'individu. Celui-ci doit s'installer derechef dans des certitudes, lesquelles, loin d'être le fruit d'un travail de la pensée et de l'apprentissage, en sont, comme nous l'avons vu, l'empêchement majeur.

C'est Benoît, qui est étonné puis, peu à peu gêné, et enfin révolté par ce qui lui apparaît comme de "petites contradictions" et qui deviennent "contradictions totales" : "tu disais les choses pour satisfaire la personne qui était en face de toi..." (§62). Il en arrive à invalider ce que son sens critique exige de lui et ce, pour être" bien vu de la part de ses formateurs" (§63) , "il fallait que je dise des mots qu'on m'avait appris...., que l'étais soumis..." (§90), "on nous avez changé de vocabulaire, il fallait être soumis à Y....." (§91).

Abordons maintenant notre deuxième hypothèse et les corrélats qu'elle comporte. Cette hypothèse porte sur le caractère exclusif du groupe, institué comme seule alternative possible; ce qui y est proposé est extrêmement contraignant et d'une radicalité qui ne laisse place à aucune perspective autre que celle de l'idéologie mise en place.

Cet investissement, condition sine qua non à l'entrée dans le groupe des élus choisis par Dieu (Benoît §96), va de pair avec un désinvestissement plus ou moins imposé, officiellement prescrit et/ou consenti, dans tous les cas, présenté comme indispensable à une véritable intégration au sein du groupe.

Cet ensemble de mécanismes propres à toute initiation (ruptures diverses, géographiques ou temporelles) ou formation, est généralement temporaire et l'attrait d'une promotion fait que l'impétrant se soumet assez volontiers à ce type de coupures avec son univers familier.

La particularité dans le cas de la formation sectaire, n'est donc pas tant dans les ruptures mises en place que dans la finalité et leur quasi irréversibilité. Ruptures d'ordre familial, social, affectif et culturel, voire professionnel.

Valérie dira :" Il est trop tard puisqu'on est déjà embrigadé" (§10) et "le piège est total" (§70, 71).

Hugues parlant de son ami :"le dernier lien qui me retenait à lui était rompu, pas de nouvelles, il ne téléphone pas, je ne téléphone pas " (§96). "il se passe un an sans nouvelles, sans aucune nouvelle " (§103).

Claude :"Nous perdions très très vite le contact avec le monde extérieur" (§15) et, parlant d'une participante :"le fiancé dont elle avait parlé auparavant, l'homme de sa vie, elle l'avait largué ! " (§281)

Valérie :" il y a rupture familiale, il y a rupture d'emploi, une rupture qui s'opère au sein de la société" (§7). " on a tout perdu... on n'a plus de liens familiaux, on n'a plus de liens amicaux, de liens professionnels. On change de religion " (§18)." On cloisonne. Vous n'avez plus de famille, vous n'avez plus de domicile, vous n'avez plus d'emploi, vous ne parlez même plus votre langue, vous avez perdu le sens du langage, vous parlez, .Z..... vous êtes sans passeport, sans papiers, sans rien." (§33, 34).

L'individu s'enferme peu à peu dans un isolat culturel auto référent que, tel une toile d'araignée, on aura pris soin de construire autour de lui. De rupture en rupture, le groupe sectaire devient la seule référence, lui seul offre les normes qui vont servir d'aune à la réalité; la distance critique s'atténue jusqu'à disparaître, le néo langage devient le seul langage par lequel on sait se faire comprendre, tant et si bien que pour communiquer, il faut le parler avec les seuls autres membres du groupe. Benoît dira: "on est poussé à s'éloigner de ses proches parce que d'abord on change de vocabulaire, de rythme de vie... donc on a moins de temps pour voir ses amis...." (§117, 118).

Christian :" on nous demande de nous engager à fond là dedans ! Complètement de s'investir complètement. Et le superviseur exerce des pressions pour.... justement....qu'on s'investisse au maximum, qu'on y consacre toujours plus de loisirs, de notre temps de loisir " (§36), "j'étais physiquement épuisé, physiquement épuisé et puis aussi intellectuellement " (§38), "c'est à ce moment-là aussi que mon conseiller orienteur en a profité pour m'engager, toujours plus loin dans la Z.... " (§39).

Sophie : "...les gens s'isolent du reste de la société" (§102). C'est sans doute Valérie qui exprime avec le plus d'intensité, d'irréversibilité, de l'embrigadement :" ...mais il se trouve que lorsqu'on est embrigadé à 100% , on ne peut plus faire marche arrière pour diverses raisons, parce qu'on a tout perdu, on a tout perdu...on ne peut plus se raccrocher... en plus, donc, on ne peut pas échapper à tout ça " (§18). Elle exprime également avec une grande souffrance son état de zombie que l'on a dépossédé de tout et à qui il ne reste rien :" ni papiers, ni argent, ni religion, ni famille, ni ami, ni personnalité ".(§6) Ce qu'elle a vécu n'est ni réversible ni transposable ailleurs; les acquits qu'elle a obtenus l'ont instrumentalisée et réduite à l'esclavage.

Langage nouveau, loisirs différents, groupe secondaire se vivant non en continuité ou en complémentarité avec le groupe primaire mais en antagonisme. Le tissu relationnel se distend, se meurt d'autant plus vite qu'il est disqualifié, rejeté, méprisé et le plus souvent diabolisé. Nous l'avons vu, tout favorise le clivage entre le bon et le mauvais, le vrai et le faux selon des critères dont la seule valeur est d'être édictés par le groupe et la seule référence est d'être celle que le groupe s'est donnée.

Nous avons vu comment le clivage se mettait en place chez le nourrisson comme tentative de sa part de se protéger de ce qu'il vit comme violent, douloureux et dangereux. Nous avons pu observer la résurgence de ce phénomène défensif chez l'adulte; l'objet, que ce soit le groupe-corps, l'esprit de groupe ou sa tête en la personne du leader, sont idéalisés à l'extrême, le dedans acquérant les qualités du bon, du puissant, du pur, le dehors celles du mauvais, de l'illusoire, de l'impur et du damné.

Benoît le constate :"d'ailleurs on nous dit à l'intérieur de Y... que... il faut se méfier des gens qui ne sont pas chrétiens, parce qu'ils peuvent mentir, ils peuvent être violents pas rapport à nous.. c'est des êtres donc qui peuvent nous nuire" (§118).

Ces coupures opérées selon les cas avec plus ou moins de violence, peuvent être dans les groupes de formation sectaires , conseillées, vivement recommandées ou exigées pour les besoins de la cause, les nécessités de la mission, les impératifs de la formation. Tout cela se fait sous couvert d'initiation et d'accession à un savoir sacré et à tout le moins à mériter, à travers un embrigadement le plus souvent des plus séduisants dans sa phase initiale:

Sophie dira :" il vous font miroiter ...(§21) "..un monde magnifique, un monde meilleur pour toi et ton entourage" (§108), Benoït :"on est extrêmement valorisé, extrêmement valorisé" (§78), Claude: "j'étais extra, et on l'avait vu dès la première séance, j'étais un type tout à fait exceptionnel" (§186), "on est des gens formidables" (§294), Christian, parlant de son conseiller orienteur: "elle me flattait beaucoup" (§38), Hugues, parlant d'un ami participant :"on l'a encensé, en lui disant qu'il était le meilleur" (§154).

Mais cette phase de séduction est suivie de la construction d'un isolat dont les spécificités autistiques et les pratiques totalitaires permettent à elles seules, de distinguer une pseudo formation aliénante d'un authentique parcours formatif autonomisant et bénéfique.

Chacun sait que le totalitarisme procède par la mainmise sur tous les aspects de la vie de ses victimes. Benoît, révolté par l'emprise de plus en plus grande et insidieuse qu'il a dû subir, l'exprime à plusieurs reprises lors de l'entretien :"les relations étaient faussées, étaient dirigées" (§87), "j'aime pas moi, quand on me dit comment agir, comment sourire, comment parler... ce que je dois faire ou ne pas faire ." (§95), " j'avais plus de vie personnelle, plus de vie privée."

Il est indéniable que toute perspective de changement entraîne une certaine déstabilisation accompagnée d'un pénible et parfois angoissant sentiment de casse et que ces sentiments, aussi désagréables soient-ils ont partie liée avec la fantasmatique de la formation.

Loin de nous l'idée d'en nier la réalité et la fréquence et de ne pointer ces fantasmes vécus comme étant de déformation seulement dans le cadre des dérives sectaires.

La différence - on l'aura compris et elle est de taille, ne réside pas dans les degrés que peuvent atteindre ces fantasmes, mais dans l'utilisation qui en est faite.

Citons à ce sujet ce qu'en écrivent les auteurs de la Dérive Sectaire:"En simplifiant, on pourrait dire qu'une psychothérapie fournit au sujet des outils, des instruments qu'il pourra utiliser dans différents contextes (vie professionnelle, choix affectifs, religieux, politiques,etc..), alors que dans l'embrigadement, c'est le sujet qui devient outil, il est instrumentalisé au service exclusif de la Cause."

Dans ce même ouvrage, les auteurs montrent combien la métaphore de l'embrigadement est éloquente. En effet, ce terme, en faisant référence à ce qui initialement est volontaire de la part de celui qui s'embrigade, explicite ce qui, dans cette décision, méconnaît les conséquences qui s'ensuivent dans la plupart des cas. Et d'écrire que "le grand art de l'embrigadement moderne consiste à construire, par des méthodes sophistiquées, un acquiescement durable, progressif et extensif."

Benoît déplore :"au départ on ne se rend compte de rien" (§98), Christian qui en a fait les frais dans tous les sens du terme explique :"lors des entretiens, je me contentais de les écouter poliment, et c'est là mon tort, j'aurais jamais dû le faire... parce qu'en fait...à force de les écouter passivement, ça finit par vous rentrer... sans que vous vous en rendiez compte donc... toutes les perspectives d'avenir brillant... euh...les cinquante deux perceptions que j'allais avoir grâce à ça...j'ai fini par craquer... en fin de semaine...en leur faisant un chèque de quarante mille francs;;;" (§31) .

Par conséquent, le premier temps d'un embrigadement réussi, dans la mesure où il a pour objectif la mise en place d'une allégeance inconditionnelle au groupe et au leader, va impliquer la participation active du sujet auquel il est important de donner le sentiment d'être libre d'effectuer des choix, de procéder à un ou plusieurs engagements, chaque fois librement consentis, assortis le plus souvent d'engagements de courte durée qui ne semblent ni trop prenants, ni trop risqués, ni trop impliquants, ni même très onéreux, du moins en phase initiale.

Valérie: "parce qu'au départ, on y croit...il y a tout un conditionnement qui fait qu'on croit, au départ à une idéologie, on y croit sincèrement" (§8).

C'est ce qui se passe dans la plupart des formations issues de la mouvance sectaire.

Pour ne citer qu'une multinationale bien connue de tous, mentionnons le test de personnalité gratuit que celle-ci propose à tout un chacun, souvent distribué dans nos boîtes aux lettres.

Ne dit-on pas que ce n'est que le premier pas qui coûte ?

Sophie, étudiante, effrayée par le coût des sessions s'en voit proposer le remboursement en cas de non satisfaction (§20), Brigitte trouvera excessif de devoir payer 200 francs pour la toute première séance du stage qui devait lui apprendre à guérir le monde entier et de toutes les maladies... mais c'est bien la seule ! Christian se verra offrir une bourse de 60 000 francs qui sera déduite du prix du stage proposé (120 000 francs) mais bourse qu'on lui demandera par la suite de rembourser quand il aura quitté le stage ! (§40).

On nous objectera que nombre d'institutions ou d'entreprises utilisent certaines de ces méthodes pour lier leurs membres, asseoir la cohésion du groupe, rendre plus efficaces leurs activités, créer un esprit de groupe et installer chez chacun un solide sentiment d'appartenance. Maints exemples en sont la preuve et pour ne nommer que les plus connus, citons l'église, l'armée, de nombreuses multinationales qui rallient sous leur sigle un personnel fort honoré d'appartenir à tel ou tel illustre lobby . Citons également, bien que dans une moindre mesure, l'institution familiale qui, elle aussi implique, voire impose son parcours initiatique, son langage, ses complicités et ses rituels au nouvel entrant..

Ces aspects avec leur caractère spécifique à l'être humain et à chacun, ne sont similaires qu'en apparence. Ce qui change dans les formations sectaires ce pourrait bien être les finalités qui sont visées.

Notre troisième hypothèse postulait la prise en compte de plusieurs facteurs mis en présence et en interaction dans la mesure où un groupe de formation emploie des pratiques à caractère sectaire.

Récapitulons l'existence de quelques uns de ces paramètres. Nos extraits d'entretiens ont manifesté des vécus divers, des émotions plurielles, des sensations multiples allant du tactile à l'auditif. Nous avons mentionné les sentiments de malaise, de mal être, d'ennui, "ce décrochage nerveux, cette fugue figée dans la soumission, au plus haut degré", les tensions, le stress, "espace et temporalité de l'étroitesse, c'est le respir que l'on opprime, c'est la vie que l'on contient" écrit J.Pain

Emotions pénibles ou agréables, sentiments d'amour ou de rejet, de gratitude ou d'envie, ces vécus de "casse" ou d'euphorie, ces vécus de terreur et de panique pour certains, tremblements, évanouissements, sudations, rougeurs, fatigue intense ou sentiment d'être "parti" d'avoir des ailes, de planer ou d'être "plombé", hallucinations, transes, ont été le lot de chacun dans le cadre de ruptures spatio-temporelles agies

Nous avons mis en évidence les ruptures avec l'environnement d'origine, les groupes primaires et secondaires d'appartenance : famille, voisinage, proches et amis, les ruptures programmées avec les valeurs antérieures, les pratiques et rythmes de vie qu'ils soient d'ordre alimentaire, vestimentaire ou/et médicaux, qu'ils relèvent du champ privé ou professionnel.

Nous avons constaté que l'ensemble des dispositions de formation ainsi que le coût mentionné, semblent proches de ce qui peut être mis en place dans différents groupes de formation, dont la prolifération et la diversité des techniques est un phénomène marquant de notre siècle. ( Près de quatre cents techniques psychothérapeutiques ont été répertoriées selon Nathalie Sinelnikoff ) Si les psychothérapies ne sont pas pour autant synonymes de formation, celle-ci, emprunte largement à celles-là, que ce soit par les médiateurs utilisés (corps, langage ...), le statut de leader ( animateur, technicien, mage, gourou, thérapeute) , l'objet de la formation: (réparation, fusion, réinsertion, acquisitions, guérison.), les bénéficiaires (individus, familles, groupes plus ou moins larges, organisations, corps professionnels, instances médicales etc.)

Ce sont tous ces paramètres que nous avons tenté de sérier ainsi que les aspects très concrets : durée de la dite formation, rythme des sessions, situation duelle ou de groupe.

Nous avons constaté que les groupes que nous avons abordés utilisent soit le corps, soit le langage, soit l'un et l'autre, comme médiateur, tous prônant le recours aux vécus émotionnels, à l'expérience agie et sentie, à l'apprentissage d'un nouveau vocabulaire, que les sentiments d'attirance exprimés par nos interviewés se constituent essentiellement autour des divers besoins fondamentaux de l'être humain: besoin de rencontre, de convivialité et d'amour, besoin de communication et d'échanges, besoin de mieux être et de mieux vivre.

Tous ont exprimé ces besoins comme leurs aspirations à trouver ou retrouver un groupe d'appartenance, d'y avoir une vraie place, des repères, des échanges authentiques, d'y être aimé et reconnu, de donner sens à sa vie, à son destin mais, avant tout, de mieux se connaître et mieux se comprendre.

Un certain type d'angoisse que R.Kaës signale comme étant fréquemment observée dans les situations de formation, s'accompagne de ce que M.Klein a distingué comme étant le sentiment de l'envie et celui de l'avidité contemporains l'un de l'autre et "liés à la position schizoparanoïde".

C'est bien ce qu'expriment nos interviewés ne sachant pas à quelle sauce ils vont être mangés ( Claude § 8), ayant pour certains, comme Valérie, tout perdu " pays, famille, mari, emploi, meubles, souvenir, mémoire" (§ 58).

Dans leur avidité à posséder le savoir, la connaissance que le formateur est supposé détenir voire retenir, ils font état de leur crainte d'être à leur tour soumis à la violence de l'avidité et de l'envie : " mordu, dévoré et craché" car le sentiment de posséder s'accompagne de celui de détruire et détériorer ce même objet.

La formation envahit leur vie disent-ils, bouffe leur temps , attaque leurs liens et peut les rejeter violemment (Benoît § 113), les privant de l'objet de la jouissance, de ce que Claude croyait découvrir de l'autre côté du miroir. Jusqu'au bout, jusqu'au goulag, Valérie voudra croire qu'en dépit des pertes et des privations nécessairement subies, l'objet bon, introjecté saura apporter la sécurité nécessaire pour affronter l'épreuve.

L'offre qui est "irrésistible" selon la comparaison qu'établit Sophie entre la formation proposée et des bonbons peut s'avérer celle d'un sein vide et desséché,[ Brigitte ne s'écriera-t-elle pas "vous vendez du vent !"(§114) ?], voire dangereux car nourriture empoisonnée sous ses apparences alléchantes et séductrices " c'était censé me faire du bien" s'étonnera Christian (§23).

A la violence de ces sentiments sont corrélés ceux de l'absence de gratitude de la part des formés. Par exemple, Sophie qui, comme Brigitte, apparaît comme une "mauvaise élève" (Brigitte § 91) toutes les deux, parlent et font des commentaires désobligeants pendant les cours (Brigitte §67 et 68, Sophie § 64), n'amènent pas d'invités, rechignent à payer ( Brigitte § 115) en un mot, manquent de gratitude au sens Kleinien du terme. Benoît, lui, se plaindra, le sein s'est tari, on ne l'aime plus comme avant, il ne se sent plus nourri et reconnu (§83, 84), ça part en fumée (§85).

Bien sûr, on a réponse à toutes ses questions mais les réponses sont indifféremment distribuées à tous, comme le feraient des robots à d'autres robots (§76), ce qui rejoint le sentiment de dépersonnalisation cité plus haut.

Nos interviewés ont exprimé de façon récurrente leur sentiment d'être peu à peu privés de ce qui fait leur personnalité ainsi que celui d'être infantilisés alors que la formation leur promettait sinon l'acquisition, tout au moins le développement de leur potentiel humain en autonomie, possibilités cognitives et autres, liberté, santé.

Ils font état de prise en charge progressive ou brutale de l'ensemble de leurs besoins et activités ( loisirs, sports, études, vie familiale et professionnelle), le droit de regard que revendique ou exige le formateur, gourou, leader et/ou animateur du groupe, sur la vie privée, sociale et relationnelle du formé. C'est ainsi que celui-ci voit, selon le cas, ses journées planifiées, encadrées, programmées, synchronisées, certains, voire la plupart des domaines de sa vie intime et personnelle profanés.

Ses moindre faits, gestes et pensées sont contrôlés et soumis au regard culpabilisant du formateur et/ou du groupe. Ces méthodes ravalent, disent nos interviewés, à un stade infantile de détresse propre à la prématuration de l'être humain. Un sentiment de faiblesse et de dépendance s'instaure, accompagné de celui de dévalorisation de soi et de profonde culpabilité.

Ce qui faisait l'individualité de la personne est dévalorisé, déconstruit, voire nié; s'y substituent des sentiments d'infantilité et de dépersonnalisation profondément angoissants d'autant que les liens anciens ont été désétayés et rendent d'autant plus solides et vitaux ceux de dépendance au groupe. Les uns et les autres de nos interviewés ont noté le changement de pays (Valérie) qu'ils ont eu à subir, le changement d'identité ou de code culturel et/ou linguistique.

  VIII - CONCLUSION.

Nous n'avons pas la prétention de vouloir prouver nos hypothèses dans le cadre de cette modeste étude qui n'est ni exhaustive ni celle d'un spécialiste. Toutefois, espérons-nous, les avoir étayées par ce qui émane de nos entretiens.

A la fin de cette étude, notre sentiment personnel dont nous voulons faire part est que le phénomène sectaire a pris une ampleur considérable dans notre société et, plus particulièrement dans les entreprises.

Nous souhaitons que les responsables du personnel, chargés des stages offerts dans les entreprises soient particulièrement vigilants et demandent des précisions sur le déroulement de ceux-ci avec le plus de détails possible, en effet pour certaines sectes, on trouve quelque part sur leurs brochures un copyright qui ne trompe pas !

Nous est-il également permis de souhaiter que les pouvoirs publics soient plus stricts dans l'application des règles de la formation professionnelle des adultes qui, pour les organismes de formation parfois créés par des sectes, est un véritable pactole.

A propos du fameux "bug de l'an 2000", une secte qui a défrayé la chronique tant en France que surtout en Belgique, où, du reste, le gourou a été arrêté puis libéré sous caution de 50 000 000 de francs belges, se préoccupe beaucoup du sort des entreprises qui ne seraient pas prêtes pour cette date fatidique et leur propose une solution informatique, moyennant paiement et surtout réponses à un questionnaire dont on peut imaginer la teneur.

Outre que les groupes sectaires nous paraissent présenter les principales caractéristiques des institutions surviolentes dont parle J.Pain, nous avons vu la place que tient l'émotionnel dans ces situations de formation.

La mise en place récurrente de processus régressifs et archaïques conduit à des relations de type primitif dans lesquelles l'angoisse domine, tandis que la relation devient capture car elle est forcée par la séduction et/ou la peur.

Dans "Intégrer la violence" les auteurs écrivent : "d'une part, les situations violentes superposent plusieurs logiques et sont des constructions collectives; d'autre part, elles se montent régressivement suivant les situations et l'intensité du passage à l'acte, dans l'imbrication et l'intrication de circuits fantasmatiques originaires et archaïques, jusqu'à les substituer à la parole."
 

  IX - BIBLIOGRAPHIE

 

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