LINBU

L'esclavage existe toujours

(Source : traduction par MDL d'un article de Actuellt om Secter du Bulletin de FRI , Suède, du 20 mars 2002

 

Mis en ligne le 16 mars 2003

Introduction .

Pourquoi nous intéressons nous à Linbu ? En quoi Linbu intéresse-t-il les pays francophones ? - Linbu, aux dernières nouvelles, ne semble pas implantée en France malgré plusieurs tentatives (Mulhouse, Marseille). Elle est surtout implantée en Scandinavie, Pologne, Russie, Allemagne, Italie, Espagne,.. mais pas seulement puisqu'elle recrute... au Libéria. - Plusieurs français et belges francophones y sont passés, en particulier dans le centre de Hedekas en Suède. Linbu, comme sa "secte mère" américaine Fellowship of Friends, a tendance à recruter des étrangers, afin d'éviter que les familles ne puissent venir troubler la "formation" initiale qui est un véritable lavage de cerveau. - C'est un groupe Gurdjieff, c'est à dire liée secrètement à d'autres groupes de la nébuleuse dite de "la quatrième voie". Ses "professeurs" peuvent être envoyés en Californie ou à Hawaï pour leur "formation". Les élèves qui en ressortent physiquement restent marqués psychologiquement. Ils ont toutes les raisons, s'ils présentent des avantages et ont encore la santé, d'être repris par un autre groupe de la même mouvance qui est très large. - c'est un groupe qui se veut secret, mais sur lequel on apprend beaucoup par la presse et par des études particulières, car contrairement aux autres groupes Gurdjieff, ses statuts sont connus, et ses agissements défrayent régulièrement la chronique en Suède, - ce qui ne semble pas effrayer les autorités qui la considèrent comme un "nouveau mouvement religieux" et ont même envisagé un temps de l'approuver officiellement en tant qu'école ! -. Linbu, mieux que d'autres groupes Gurdjieff, permettra progressivement de comprendre la doctrine et les agissement secrets de toute une frange de la nébuleuse, et peut être d'en prévenir d'une implantation dans nos villes et nos campagnes. MDL

Article de Actuellt om Secter Bulletin de FRI , Suède 20 mars 2002

Le Libérien Chukwuemeka Onwunata avait intenté un procès contre la Fondation Linbu en 1999 pour ne pas lui avoir payé de salaire pour le travail effectué entre 1997 et 1998.

Les audiences au tribunal de première instance de Göteborg les 27 et 28 février ont donné un aperçu intéressant et effrayant de la Fondation Linbu et de ses activités.

C'est par voie d'annonce dans un journal Libérien, promettant des cours gratuits pour étudiants, que la Fondation Linbu avait éveillé l'intérêt d'Onwunata et de deux de ses amis. L'enseignement, selon Linbu, visait à fortifier leur développement intérieur pour améliorer leur vie et leurs capacités via "la Quatrième Voie".

Onwunata était ingénieur en bâtiment et avait un emploi fixe dans un projet immobilier. Son rôle de responsable l'amenait à vouloir améliorer ses connaissances en psychologie et en relations humaines. Lui et ses amis firent part de leur intérêt à la Fondation Linbu, qui aussitôt les invita au centre de Hedekas. La Suède qui bénéficie d'une excellente réputation en Afrique les tentait en tant que pays. Les trois camarades partirent donc en Suède.

L'arrivée à Hedekas fut un choc pour Onwunata. Une ferme isolée, perdue dans une sombre forêt, aucune salle de classe, ni de professeur, ni d’étudiant.

Après avoir été informé de ses obligations, il fut aussitôt mis au travail, lequel consistait à empiler du bois. Ses protestations furent rejetées avec brusquerie, sous l'allégation que plusieurs lettres d'information lui avaient été envoyées après l'invitation, pour lui signaler les conditions des "études". Aucune lettre ne lui était cependant parvenue, et les copies de la Fondation avaient mystérieusement disparu !

Aucune explication de ce fait n'a pu être produite à ce jour.

Les activités de Linbu dans les fermes de Hedekas sont basées sur la cuisine, de durs travaux dans la forêt et les champs, des travaux d'entretien, etc, - entre dix et seize heures par jour, sept jours sur sept-. S'y rajoutent avant et après le travail, les tâches domestiques et les soins aux animaux. Des étudiants spécialement sélectionnés travaillent à la confection et à la vente de bijoux, qui constituent la source principale de financement. Le travail est réparti sur deux centres, dirigés respectivement par Viola Baganz et Helge Hernelid. Trois fois par semaine, de 21 heures à minuit, il y a des réunions auxquelles tout le monde doit assister. Les participants, 10 à 15 personnes (selon le nombre d'absents partis vendre des bijoux), sont assis sur des chaises disposées en cercle.

Une des chaises, vide, est réservée à l'omniprésent fondateur, Georgi Gurdzijov (sic) Gurdjieff, mort en 1949 !

Il est interdit de s'appuyer contre le dossier de la chaise. Les mains doivent reposer sur les genoux, paumes vers le haut. La bouche doit rester ouverte, et tout le monde doit chercher à instaurer un contact visuel ("se photographier") avec le dirigeant ou avec les autres participants. Le dirigeant lit des textes en anglais tirés de la littérature du groupe, ou bien il lance des attaques violentes contre ceux qui n'ont pas rempli leurs obligations. Aucune question ni aucune discussion n'est permise.

Selon Onwunata, les réunions sont une torture psychique et du lavage de cerveau, dans une soumission totale. On n’a pas le droit de se considérer comme un être humain, mais comme une machine.

Les étudiants sont des serfs. Leur "moi" est anéanti. Ils doivent se désigner eux-mêmes comme "celui-là".

La censure, le contrôle et les menaces terrifièrent Ontwunata et le remplirent de panique. Il n'était pas habitué à ces durs travaux physiques, et il se sentait paralysé par l’écart entre la réalité et le climat d'études qu'il avait envisagé. Détruire une personne est rapide, quelleque soit sa force psychique et son degré d'instruction. Lors d'un voyage à Göteborg nécessité par une question de visa, Onwunata réussit cependant à fausser compagnie à ses surveillants et il fut secouru par l'Eglise Adventiste.

La Fondation Linbu est propriétaire de six fermes à Hedekas, et d'une ferme à Ælmhult, Kileberg, dans la commune d'Osby, où sont préparés les semi-produits de pierres servant à la fabrication des bijoux.

Elle a aussi des propriétés en Norvège et en Espagne (ndl : entre autres).

L'économie de la secte est basée sur la vente de bijoux, comptabilisée sur un compte à part supposé appartenir à Hallstein Farestveit Linbu. Viola Baganz est appelée directrice et administratrice en chef, tandis que Helge Hernelid est responsable des travaux pratiques. Hallstein est déclaré habitant le nord de la Norvège et serait en mauvaise santé.

Onwunata et les témoins Obeseki et Kalu, qui avaient également séjourné à Hedekas donnaient l'impression d'être dignes de foi et leurs informations étaient concordantes.

Les autres témoins, le journaliste Tommy Burman, le professeur Jan Otto Ottosson et le pasteur Karl-Erik Nylund ont dit que l'image qui avait été donnée de Linbu était véridique. Le témoignage précis de l'expert en sectes K-E Nylund modérait le représentant de la défense qui renvoyait à l'Encyclopédie Nationale pour donner une "bonne" image de Linbu.

Viola Baganz et Helge Hernelid étaient taciturnes, clairement forcés. Ils donnaient une impression typiquement "sectaire".

Dans le jugement prononcé le 20 mars, le représentant d'Onwunata fut débouté de sa demande d'indemnisation de 310 000 couronnes de salaire impayé. Il fut considéré qu'aucun contrat de travail n’avait existé entre les deux parties.

Onwunata devra payer les dépenses en justice de la Fondation Linbu, soit 106 000 couronnes. Ce résultat n'a rien de surprenant. Seuls ont été considérés le salaire et la question de l’application de la convention sur les salaires agricoles.

De ce fait la Cour a pu laisser de côté le marketing frauduleux de Linbu ainsi que l'offense infligée à Onwunata et la violation de ses droits.

La déclaration selon laquelle la Fondation Linbu est basée sur des principes chrétiens et le §3 de ses statuts sont typiques des sectes : de l'esclavage déguisé et de la manipulation.

Une fois de plus s’est confirmé le fait que le législateur, les juristes et les institutions sont étrangers aux conséquences des agissements des sectes.

Mais La Fondation Linbu s'est trouvée exposée dans les media, et nous avons eu un aperçu de la secte. Nous poursuivons le travail.


 
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