Kabbale

Contre les sectes !

Extrait du site http://kountras.magic.fr/k69contre.htm

Paragraphe concernant la France

Mis en ligne le 1er septembre 2003


Alors qu’à notre connaissance, le travail des diverses associations françaises luttant contre les sectes ne dépasse pas les stades de la prévention et du soutien juridique, en Israël, leur champ d’action est nettement plus vaste.

Dans cette optique, deux groupes orthodoxes se taillent la part du lion : Lev LeA’him et Yad LeA’him, auprès desquels il s’agit encore de citer un organisme kibboutsique. Unis sous la même bannière d’un Forum Against Cults, ces trois structures anti-sectaires fonctionnent en parfaite harmonie.

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Bien que le combat de Lev LeA’him s’étende jusqu’à la mission (chrétienne), notre enquête se limite ici à son action face aux sectes. Celles-ci, pratiquant souvent le rapt psychologique et l’exploitation financière, se distinguent de la mission qui, pour sa part, se veut généreuse et bienfaitrice – même s’il n’en va que de stratégies prosélytes. Il est vrai cependant qu’une fois le pas franchi, le néophyte est libre d’évoluer à sa guise. Autre différence : soucieux de convertir à tour de bras, les missionnaires se contentent d’une simple adhésion formelle en la foi chrétienne lorsqu’ils ont affaire à des personnes âgées, voire à l’agonie, dont ils prétendent sauver les âmes in extremis des flammes de l’enfer.

C’est un aspect que nous traiterons ultérieurement dans nos colonnes.

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Quant aux sectes…

Chez Yad LeA’him, "Tsevi" est le responsable de la lutte contre les sectes, champ d’activité dans lequel il est devenu un grand spécialiste. Lui aussi nous a fourni quelques informations intéressantes fondées sur ses douze ans d’expérience dans le domaine.

A Yad LeA’him, on estime que la lutte contre la "secte du Satan" est de plus en plus indispensable : après l’essor qu’elle a connu aux Etats-Unis, cette terrifiante idéologie s’est fortement implantée en Israël. Yad LeA’him a fait paraître une précieuse brochure d’information spécialement consacrée à ce sujet, afin d’aider les parents à reconnaître les signes précurseurs d’un intérêt pour cette pratique dangereuse.

Fondée au début du siècle par un anglais du nom de Elister Karauli (mort en 1974), auteur de la Bible satanique (500 000 exemplaires vendus jusqu’en 1987 !), cette doctrine affirme que le Satan existe, et qu’on peut s’en approcher en faisant le plus de mal possible ! D’où un comportement dépravé, allant jusqu’aux sacrifices animaux et humains. Favorisant l’expression du Mal chez l’homme, ce groupe a connu une forte expansion ces dernières décennies ; San Francisco est l’un des centres mondiaux. La lutte contre cette secte est rendue difficile par le fait qu’elle est disparate et ne fonctionne pas de manière organisée : des jeunes en entraînent d’autres, sans centre et sans bureau. En Israël, de nombreux élèves d’écoles sont attirés par cette secte, et la plupart du temps les parents ignorent tout de leurs sombres pratiques. Cependant, les adeptes se livrent à des cérémonies, revêtent des habits spéciaux, ont des signes et des idéaux communs (habits noirs, écriture renversée, chiffre de prédilection : 999, étoile à cinq branches, croix gammée, etc. Certains morceaux de rock font partie du répertoire favori de ces jeunes, et un groupe de chanteurs américains, "Kiss", y est affilié). Parmi les leitmotives : " Ecrase le faible ", " Fais-toi plaisir et tue ", etc.

Bien sûr, concluent les spécialistes de Yad LeA’him dans la brochure en question, certaines conduites relevées chez les enfants peuvent provenir d’une volonté de non-conformisme de leur part, mais les cas d’adolescents qui ont été attirés par ce groupe et poussés ainsi à des actes de violence ne sont pas rares.

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Au sein de Lev LeA’him, c’est le rav La’hover qui dirige la branche militante contre les sectes. Le "quartier général" de l’association se trouve à Nataniya. Cependant, elle compte une vingtaine d’annexes disséminées dans le pays, chacune affrontant ses problèmes en considérant ce que nous pourrions nommer leurs particularités régionales. A raison de deux réunions par semaine, des responsables de Lev LeA’him se recontrent néanmoins à Nataniya, d’où ils élaborent de nouveaux projets. Parfois des initiatives communes sont votées – et c’est ainsi que récemment, tous les efforts se sont vus concentrés vers la zone de Kiryath Paniel, avant de converger vers Beèr Chéva’, où l’activisme sectaire redouble d’intensité, et la suite à l'avenant...

Les dossiers de Lev LeA’him sont soigneusement tenus à jour et chaque nouveau détail, concernant tel ou tel groupe, y est d’emblée répercuté.

Une surprise nous attendait auprès du rav La’hover : l’une des sectes les mieux connues par Lev LeA’him n’est autre que celle du "Pr" Berg ! En France, nos lecteurs s’en souviennent sans doute, la presse communautaire avait ouvert ses colonnes à une vive polémique dirigée contre ce groupe. L’affaire connut ses premiers tournoiements lorsqu’il devint de notoriété publique que la secte s’adonnait à la vente illicite du Zohar dans une édition commentée et éditée par le rav Aschlag z. ts. l.. Berg et les siens ont piraté sans scrupule cet immense ouvrage en le proposant à la vente – alors qu’un tribunal rabbinique l’a expressément interdit, spécifiant ouvertement que Berg n’avait aucun droit sur ces livres, et qu’il s’agissait bien et bel d’un viol du droit de propriété individuelle.

Mais les problèmes soulevés par le groupe Berg et son "Centre de Qabala" restent encore plus graves : en Israël, ils sont tout simplement fichés comme une secte à part entière !

Les archives de Lev LeA’him cèlent d’ailleurs plusieurs lettres d’anciens "disciples" dont la lecture s’avère hautement instructive. En premier lieu, il ressort que " dans le centre, on inflige un terrible lavage de cerveau ". Par ailleurs, tout doit être supervisé par le "Maître" (Berg), tandis que l’ensemble des mouvances issues du Judaïsme observant ne sont que des " services superficiels ". Par contre, toute personne adhérant à la secte en bénéficiant des flux énergétiques émanant de la personnalité du "Maître" est garantie d’arriver au but…

Enfin, tout ceci confine au tragi-comique lorsque l’on songe que les pratiques religieuses sont tournées en dérision et l’univers de la Halakha totalement dénigré. Mieux : les "orthodoxes" sont tenus pour des ennemis déclarés ! Ceci justifiant cela, on conçoit aisément qu’un contact avec des religieux "normaux" risque d’inciter les disciples de la secte à inaugurer un questionnement susceptible d’ébranler les fondements mêmes du groupe. Les grands rendez-vous spirituels de la secte coïncident avec les fêtes, ainsi que Roch ‘Hodech. Là, on explique très doctement que les " autres " n’expérimentent pas avec la ferveur requise ces périodes bénies. " Une fois que j’ai quitté ce groupe, témoigne un ex-membre, j’ai découvert que c’est le Chabbath lui-même qui gratifie le peuple juif d’un " supplément d’âme ", et non Berg avec ses divagations mystiques "…

Berg a le droit de fixer qui peut se marier, et qui non ! On détruit des familles et des couples. Le principal guide du Centre ne se marie pas, car il " sait " que sa vraie compagne n’apparaîtra pas au cours de cet éon.

Puis viennent les extravagances : le groupe a introduit un Zohar à la Knesseth, " car seul cet ouvrage, auréolé de l’énergie du " rav ", est à même de sauver le peuple juif ". Pourquoi pas ? Dans sa mégalomanie, Berg déclare aussi être le seul capable d’endiguer tout risque de conflit nucléaire. Dans le même ordre d’idées, proche des aventures d’un superman d’inspiration pseudo-mystique, il paraît que c’est encore lui qui a empêché voici quelques années un tremblement de terre à Los Angeles…

Quand, selon un témoignage, une disputation avec des adverses religieux tournait en sa défaveur, Berg ne s’est pas départi de son effronterie et justifiait en termes abstrus son échec pourtant flagrant : " C’est parce que j’ai modifié le cours des choses ". Berg – le tout-puissant. Berg – est sans conteste atteint d’une manie d’auto-divination. Du reste, c’est lui, et seulement lui, qui a la force de bouleverser les lois de la nature. Quand, par ailleurs, on lui a demandé au passage si ses envolées qabalistiques ne sont pas un peu trop hautes pour son public, il a répliqué sans sourciller : " Je préfère être mégalomane ". Dont acte.

Esotériquement parlant, Berg enseigne que toute réalité est tributaire des sefiroth, et non du Créateur lui-même – idée qui dépouille la Tora de toute sa pertinence.

Nul n’a le droit à la parole : " Va savoir ce qui peut t’arriver si tu ouvres ta bouche. " – " Tu sais ce que Berg peut te faire si tu parles – tout ! Donc étouffe tes remarques en ton sein, sinon tu risques des choses, dont les conséquences pourraient bien s’avérer désastreuses ". Le lavage de cerveau le plus pur.

S’affranchir de ce groupe est plus épineux que de se libérer du joug égyptien d’antan – selon le témoignage de cette même personne qui a vécu de longues années parmi les dévôts de Berg. D’autant plus que ceux-ci sont généralement des êtres sincères, qui ont eu le malheur de buter contre un charlatan alors qu’ils pensaient cheminer vers la Tora.

Ce qui précède se fonde essentiellement sur des souvenirs d’ex-membres du groupe, recueillis par Lev LeA’him. Une partie de ces témoignages a été présentée à un comité gouvernemental de réflexion sur le phénomène des sectes en Israël.

A n’en pas douter, ceux qui s’interrogeaient encore sur la pureté des intentions de Berg sauront dorénavant à quoi s’en tenir.

Lev LeA’him a organisé voici quelques temps une réunion assez singulière : en effet, elle regroupait les victimes de Berg ! Ses participants – une cinquantaine de personnes – ont évoqué les graves séquelles que leur passage dans la secte a laissé sur eux comme sur leurs enfants.

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Que peut-on entreprendre contre une telle secte – et contre tout groupe de cet ordre ? Malheureusement, pas grand chose – et simultanément, beaucoup, nous confie non sans une pointe d’humour le rav La’hover. Exemple : le groupe de Berg voulait louer une grande salle à Nethanya, mais suite à l’intervention de "Lev", la location ne s’est pas conclue…

Ceci est vérifié pour tous ces groupes : une intervention bien planifiée peut avoir un très grand effet : c’est ainsi qu’un chanteur israélien fort populaire devait participer à un festival intitulé "Judaïsme 98", qui s’est tenu à Arad. Or, durant son séjour aux USA, il s’est laissé convertir au christianisme par les Témoins de J.... Lui-même conteste vigoureusement les faits, mais cette réaction ne signifie rien, car elle est habituelle dans ce groupe, où l’on n’hésite pas à mentir pour soigner sa réputation. Lev LeA’him est intervenu pour faire savoir aux organisateurs que cette personne avait apostasié : le fait est que le public réagit très mal, pour l’instant du moins, quand il est question de changement de confession. Paradoxalement, cette réaction est moins virulente quant il s’agit des sectes. En tout cas, l’intervention de "Lev" a totalement cassé l’impact de la soirée et les gens ne se sont pas déplacés, tout simplement.

Quant à la prévention, elle s’effectue parfois dans le cadre même des activités de la secte. L’un des responsables de la cellule anti-secte de Lev LeA’him se paie parfois le luxe de… pénétrer l’une ou l’autre de ces confréries. Il l’a fait durant un an et demi avec une secte nommé I Am – groupe dont nous parlons par ailleurs. Discrètement vêtu, il a noyauté le groupe. Il jouait le jeu, tout en tentant de faire prendre conscience aux nouvelles proies que les choses n’étaient pas si édifiantes qu’elles n’en avaient l’air – leur évitant ainsi d’atterrir par la suite chez des psychologues spécialisés dans le traitement de personnes passées par les sectes.

En fin de parcours, ce responsable de Lev LeA’him a réussi à faire interdire l’accès du gourou de cette secte dans le pays – d’une manière définitive, réduisant à néant ou presque les efforts de cette dernière de s’y implanter.


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Quand il est question de sectes mystiques et de mantras, Tsevi, de Yad LeA’him, signale un petit fait amusant : les "maîtres" livrent à leurs disciples des mantras soi-disant personnalisés, " faits sur mesure ". Or, dit Tsevi, la liste des mantras classiques ne comprend que seize mots. Il est donc facile de montrer aux fidèles que ce qu’on leur présente comme une formule individualisée n’est en réalité que l’un de ces mantras classiques...

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Quant aux chiffres, le rav La’hover note qu’aux Etats-Unis, ce ne sont que 2,5 % de la population qui est concernée par ces sectes. Mais ce ne sont pas moins que 40 % de Juifs qui les fréquentent ! " Peut-on espérer une preuve plus forte, dit le rav La’hover, que le Juif est toujours à la recherche d’un " quelque chose de plus " spirituel ? "

Quant aux jeunes israéliens, les Indes et les autres régions d’extrême-Orient passent pour être des ponts de passage incontournables au sortir de l’armée. Les kibboutsim sont les plus sinistrés. Et pour cause : l’éducation kibboutsique a inculqué à ses jeunes un idéal assez solide. Mais, malheureusement, la crise identitaire n’épargne pas ce milieu où elle sévit même en profondeur. Résultat : le kibbouts paie le prix de ses réussites en matière d'éducation.

Les chiffres sont là : le rav La’hover cite un jeune qui a témoigné que, sur les quinze israéliens qui l’accompagnaient, seuls deux sont revenus – pour les autres – c’est la disparition définitive. Parfois, certains finissent tout de même par revenir, mais c'est dans un état de délabrement psychique très grave qu’ils refont surface – voire sur un brancard.

Le kibboutz est le second groupe social israélien qui a formé un front anti-secte : le CASSA’H (en hébreu : "fracasser"). Sigle du groupe contre "les sectes, la drogue et… les ‘Harédim" ! Lors des premiers pas effectués en commun, Lev LeA’him a exigé que l’on cesse de parler de lutte contre les ‘Harédim dans cet organisme, et l’idée a été acceptée. Depuis lors, tous les mois, des délégués des deux groupes se réunissent, pour échanger des idées et des informations. Au moins à une chose ce combat est constructif…

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Que dire de l’Etat ? Ses responsables s’inquiètent des conséquences sociales inhérentes à la présence sur le territoire de ces groupes. Une première commission d’enquête officielle a débouché sur des conclusions fort pertinentes en la matière, mais rien n’a été entrepris. En 1994, Lev LeA’him a porté plainte devant la Commission de contrôle de l’Etat, puis les diverses catastrophes humaines qui ont eu lieu de par le monde, les suicides collectifs, ont fait monter d’un cran l’inquiétude du système, mais il faut bien avouer que dans ses grandes lignes, la juridiction israélienne n’est pas très au point dans ce domaine.

La police a cependant mis sur pied un "desk" spécialisé dans le traitement de ces problèmes, mais son intervention reste limitée, ponctuelle : quand des adolescents sont menacés, quand la drogue est présente, ou dès qu’on soupçonne la terrible "secte du Satan" d’être sur le point d’entrer en action.

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Le public, par contre, est fort motivé – souvent, il faut le dire, les plus militants sont des personnes qui ont eu à souffrir des conséquences désastreuses de l’endoctrinement d’enfants ou de proches par des sectes. Lev Le-A’him profite de la sorte de conseils psychiatriques d’une mère dont le fils a été psychologiquement atteint : cette dame répond désormais présente à tous ceux qui pourraient avoir besoin de ses services.

Il est possible d’appeler Lev LeA’him 24 h/24 !

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Quels sont les grands groupes qui sévissent actuellement en Erets Israël ? La Scientologie et la Méditation transcendantale sont les mieux représentées, sans compter de nombreuses autres sectes, à l’impact plus restreint : Sai Baba, la secte du Satan, Moon, etc..

Lev LeA’him a déjà affronté la plupart des sectes locales – en général, c’est à Tel Aviv et dans la région que l’on rencontre le plus de personnes touchées par ce fléau.

Mais toutes ne sont pas appararentes ! Par exemple, le Yoga. Un sport comme un autre ? Pas du tout, affirme Tsevi, de Yad leA’him, il s’agit d’une forme insidieuse de prosélytisme. Cela est vrai pour le Yoga Schivanda, proposé par une secte locale, mais également pour l’ensemble des versions de ce sport : sa pratique repose entièrement sur des idées païennes selon lesquelles des forces divines animent deux pôles du corps. Il faut réunifier ces forces en usant des techniques de Yoga et on arriver ainsi au nirvana. Or il s’agirait de démarches tout à fait exclues par la Halakha...

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Quand on parle secte, il ne faut pas occulter l’existence de sectes "religieuses" juives ! Le rav La’hover signale qu’il existe aussi de nombreux "qabalistes" juifs qui ne sont autres que d’abominables gourous exploitant jusqu’à la mœlle des êtres en difficulté d’une manière ou d’une autre. Nous publions dans ce même numéro le témoignage bouleversant d’un jeune qui s’est justement laissé embrigader par ce genre de dangereux personnages.

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Cependant Lev LeA’him a non seulement réussi à faire sortir certains jeunes de ces sectes, mais encore a rencontré quelques cas de… gourou ou de responsables de sectes qui ont amorcé un retour vers la Tora !

On le constate : l’espoir demeure.

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Le directeur de Yad LeA’him, le rav Lifschitz, parle d’un projet commun avec un des organismes français de lutte contre les sectes. En France, l’essentiel du travail effectué par ces centres est défensif : on propose une information, on avertit du danger, on offre une assistance juridique – aux parents. Les organismes israéliens vont plus loin : ils sont actifs, pénètrent les sectes, s’occupent des individus, etc. L’expérience accumulée par les organismes israéliens pourrait, déclare donc le rav Lifschitz, facilement être communiquée et développée sur place. Des premiers contacts ont donc eu lieu. A suivre.