Les
"Actions Scandaleuses"
De
Daisaku Ikeda

Préface à l'édition française.

Tout astre a sa face cachée. Que sait le public français de la Soka Gakkai? Quelques lecteurs de revues auront gardé trace d'un hebdomadaire qui soulevait des questions sur des bizarreries d'ordre religieux, ou politique. Le lecteur aura pu retenir aussi la propension de la Soka Gakkai à acquérir des domaines proches de sites dits "sensibles": la maison de Victor Hugo, non loin de Saclay, le domaine de Trets dans les Bouches-du-Rhône, non loin des usines qui produisent de l'uranium enrichi.

Des lecteurs d'un hebdomadaire satirique auront en mémoire que Mr Baroin, le premier responsable du Bicentenaire de la Révolution Française, mal pourvu financièrement, avait été heureux de voler à Tokyo y recevoir un don conséquent de la Soka Gakkai. On apprenait alors que Mr Daisaku Ikeda Président de la Soka Gakkai Internationale, figurait dans le Comité d'organisation du Bicentenaire. A la même époque, Mr René Huygue de l'Académie Française figurait sur une photo de la somptueuse revue SGI aux cotés d'Ikeda, lors du vernissage, dans ce même musée dont Mr R. Huygue était le Directeur, de pièces prêtées par le Musée Fuji, propriété de la Soka Gakkai.-Mr Huygue a vanté Ikeda pour son art de photographe dans le numéro de juillet 1987 de la revue SGI.

Certains téléspectateurs auront gardé souvenir d'une émission où il devait être traité successivement de quatre sujets, tels que la secte Invitation à la Vie Intense (IVI), et la Soka Gakkai. Un référé avait muselé les journalistes. Tant pis pour le droit d'informer. Par la suite, la Soka Gakkai devait se montrer systématiquement procédurière ces dernières années vis-à-vis de plusieurs grands quotidiens français.

Les plus attentifs parmi les lecteurs auront gardé le souvenir de l'implication de la Soka Gakkai dans un grand scandale financier au Japon: l'affaire Recruit; ou bien celui de la très curieuse découverte sur une décharge proche de Tokyo d'un coffre-fort contenant un énorme pactole en yens, appartenant à la Soka Gakkai.

Mais pour la plupart de ceux et celles qui se sont intéressés à ce groupe, il s'agit de bouddhistes un peu particuliers. Point. Il faut bien que tout le monde respire. Au reste, le nombre des adeptes français serait de 3 à 4000 (Mars 1994).

Parmi les éléments d'actualité, on retiendra que la Soka Gakkai exerce des actions très nourries pour obtenir du Ministère Français de l'Intérieur le statut d'association selon la Loi de 1905, autrement dit, le statut d'organisation religieuse reconnue en Droit français, ce qui comporte les avantages fiscaux que l'on sait, et la possibilité de recevoir des dons et legs. Curieusement les opposants les plus notoires à cette demande sont les ressortissants de la Nichiren Shoshu (du nom du moine Nichiren, qui au treizième siècle représentait une branche très minoritaire et contestée du Bouddhisme).

Il se trouve précisément qu'en 1991 les moines de la Nichiren Shoshu (N.S.), las des dérives de la S.G. dans un sens considéré par eux comme politico-commercial ont décidé -démarche rarissime dans la mouvance générale extrêmement tolérante qu'est le bouddhisme - d'"excommunier" la S.G. Ils voyaient que celle-ci était devenue tout simplement l'affaire d'Ikeda. On faillit en venir aux mains.

De fait celui-ci se faisait aduler, adorer comme un nouveau Bouddha, mais un Bouddha qui serait devenu conquérant. En témoigne le précepte leitmotiv: shakubuku, lequel a un double sens: shaku, briser et buku, au sens propre: attitude du chien qui se couche à plat ventre à coté de son maître.

Témoin aussi cette déclaration faite par D. Ikeda le 11 mai 1988 sous le titre: "Suprême Humanity is the quintessence of Buddhism" - "la Loi Bouddhiste est éternelle et la Soka Gakkai qui adopte la Loi doit aussi exister éternellement. La foi de la Soka Gakkai dépend de la rigueur de la foi de ses membres, qui doit demeurer immuable."

Les accusations de la N.S. prennent consistance lorsque simplement on regarde un numéro de la revue SGI superbement illustrée de photos. Dans le numéro du 29 novembre 1988 l'image de Daisaku Ikeda revient 85 fois en 42 pages. Le culte de la personnalité y fleurit au point de nous rappeler des souvenirs cuisants. L'une de ces photos montre Senseï (Grand Maître, titre que seul il peut porter) en compagnie du "Génie des Carpathes", Ceaucescu (8 juin 1983). C'est le péché mignon d'Ikeda d'enrichir son "press-book" en se faisant photographier en compagnie de tous les grands de ce monde. Rappelons qu'il avait réussi auprès de MM. Jacques Chirac et François Mitterrand.

L'extrême richesse du mouvement et ses largesses facilitent bien les choses pour obtenir le Prix de la Paix de l'UNESCO.

Lorsque le promeneur du quartier Shinjuku à Tokyo pénètre dans cette petite ville dans la ville où s'élèvent les vastes bâtiments de la S.G., il est d'abord surpris de ce que des hommes surgissent avec un bel ensemble vers lui et demandent au badaud ce qu'il fait là, et surtout "s'il est journaliste". Vite au téléphone et au bout de quelques instants, même, s'il n'a pas cette qualification, il traverse un véritable bazar aux marchandises hétéroclites, puis on le fait recevoir par un responsable. Curieux empressement.

En France l'abord premier est banal: "Nous pratiquons le Bouddhisme". Ensuite on parle de Nichiren. Ce n'est que dans un troisième stade que l'on explique: "l'organisation groupe des responsables. Il faut avoir l'esprit Soka Gakkai". Plus tard on laisse entendre qu'il faudrait en France un parti équivalent au Kômeitô. Celui-ci est un parti politique charnière qui totalise une bonne cinquantaine de députés sur les 520 que compte la Diète Japonaise.

Il est de bon usage dans la Presse française, malgré quelques entorses, de ne pas s'immiscer dans la vie personnelle des gens sans leur assentiment.

Dans le présent livre celle-ci est livrée jusque dans les détails. En l'occurence, la traduction de ce livre japonais se justifie par le mélange complet observé entre la vie intime de Daisaku Ikeda et sa vie publique et tout particulièrement dans sa manière de faire élire des députés.

Notons que l'original japonais n'a pas donné lieu à un procès.

Cette traduction comporte des notes précieuses pour le lecteur de langue française, notamment celle de la préface relative au mensonge fondateur sur lequel repose la genèse de la Soka Gakkai. Ces notes du traducteur montrent clairement que celui-ci a une expérience personnelle approfondie du sujet.

Est-ce donc le revers de la médaille?Au lecteur de tirer ses conclusions.

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Dr Jacques RICHARD, Président de la Fédération Européenne des Centres de Recherche et d'informations sur le Sectarisme.


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