Secte Aum Shinri Kyo

Le culte de la fin du monde

 par Davis E. Kaplan et Andrew Marshall, juin 1996.
Éditions Albin Michel.
 ISBN 2-226-08649-8

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Dos de la couverture

En mars 1995, le gaz "sarin" fait des victimes dans le métro de Tokyo. Panique. La police japonaise, impuissante, recherche vainement les coupables. D'autres attentats se produisent. A partir de sa retraite sur les pentes brumeuses du mont Fuji, Shoko Asahara, le leader de la secte Aum, vient tout bonnement de déclencher le processus programmé pour aboutir à son but suprême : rien de moins que que l'Apocalypse en 1997 ! La suite aurait pu tourner au cauchemar.

Pour parvenir à ses fins, celui qui s'est auto-proclamé prophète peut compter sur une armée d'adepte prêts à tout, et sur des moyens colossaux. En effet, la secte Aum, hypermoderne et informatisée, dotées des technologies les plus sophistiquées en matière d'armes bactériologiques, infiltrée dans les universités et les unités d'élite de l'armée nippone, dispose d'une fortune évaluée à 1,2 milliards de dollars. Plus de moyen qu'il n'en faut pour mener à bien l'oeuvre de déstabilisation prévue pour toucher d'abord le Japon, puis le monde entier.

Davis E. Kaplan et Andrew Marshall, journaliste d'investigation basés au Japon, spécialiste du crime et de la politique, ont enquêté sur cette redoutable entreprise de destruction. Au fil du document extrêmement fouillé, comme seuls les anglo-saxons savent en produire, ils suivent - jusque dans le maffia japonaise ! - les ramifications de cette organisation surpuissante, retracent l'histoire de sa fulgurante constitution et dressent le portrait de son chef, illuminé quasi aveugle, qui se prenait pour Bouddha, et devint criminel au nom de la Suprême Vérité de Aum. Une histoire terrifiante et pourtant véridique, comme s'il pourrait s'en produire encore à l'heure où les sectes, incontrôlables, ne cessent de se multiplier.


Compte rendu de lecture par Jean-Paul Dubreuil

Comme le mentionne le sous-titre, c'est une histoire incroyable. Si je ne connaissais pas personnellement un ex-aumiste qui est persuadé que les dirigeants de la secte le contrôlent encore à distance par des ordinateurs et si les médias n'avaient jamais fourni de l'information sur les tragiques événements déclenchés par le groupe de savants fous qui dirigeaient ce mouvement, j'aurais classé cette lecture parmi les meilleurs textes de science-fiction.

Je suis moi-même un rescapé de la Scientologie et j'en ai vu de toutes les couleurs, mais les scientologues n'ont heureusement pas à leur disposition des cerveaux formés aux sciences exactes, ce qui les empêche de pousser leur folie aussi loin dans la destruction.

Ce livre nous apprend que le fondateur de la secte recrutait parmi les plus brillants diplômés des universités japonaises, dans les disciplines scientifiques de pointe. De plus, des tentatives ont été faites pour se joindre les savants soviétiques laissés sans emploi par le changement de régime politique de l'ex-URSS.

L'objectif de ces illuminés était de réaliser l'Harmaguédon, la destruction de la civilisation, en provoquant une guerre totale entre le Japon et les États-Unis. Ils ont tenté sans succès, à plusieurs reprises, de contaminer des régions entières du Japon par des armes biologiques. Si les opérations avaient réussi, ils étaient préparés à faire porter l'odieux de la chose les États-Unis.  Dans le même objectif, lors du tremblement de terre dévastateur au Japon, qui a fait la Une des journaux en 1994, la secte a essayé de faire croire que les États-Unis avaient des armes capables de provoquer de tel cataclysme et qu'ils étaient responsables du cataclysme.

Le sarin, dans le métro de Tokyo, était dans la même veine; provoquer une guerre Japon-USA, rien de moins, afin de donner corps aux prédictions apocalyptique du gourou.

Quant aux fortunes escroquées aux membres, soit sous la menace ou par l'influence de l'endoctrinement, là comme en scientologie, ce n'est pas pour l'argent en lui-même que ces sommes sont recueillies, même si les dirigeants en profitent avec une certaine désinvolture, l'argent est le nerf de la guerre, c'est une source de puissance, c'est pourquoi les sectes en général en ont tellement besoin. Aum ne faisait pas exception à cette règle.

L'argent servait surtout à la recherche sur les armes nucléaires, chimiques et biologiques, à la fabrication de fusils mitrailleurs AK 47 et à tout autre moyen militaire ou autre pouvant augmenter la puissance de frappe.

L'idéologie de Aum était que ce monde est pourri et qu'il faut faire table rase de tout ce qui y existe en matière d'humanité. D'où le besoin de provoquer L'Harmaguédon, la destruction finale, pour ensuite reconstruire un monde meilleur selon les spécifications du gourou de la secte. Naturellement, ce gourou, comme ceux de toute secte qui se respecte, était le seul à savoir comment diriger le monde afin de le conduire au salut.

Ce livre a confirmé mon idée générale sur les sectes : pour sauver le monde, elles doivent d'abord le faire voir comme perdu, quitte à en provoquer elles-mêmes la perte ! C'est là, à ma connaissance, le fonctionnement de base de la plupart des sectes, mais Aum a été le seul organisme jusqu'à maintenant, hormis les gouvernements des grandes puissances, à se doter de moyens scientifiques assez puissants pour parvenir à une destruction systématisée de la race humaine. La seule chose qui l'en ait empêché est le manque de patience du gourou. Il n'a pas su attendre que les jeunes savant-fous à son service aient terminé la mise au point des armes qu'ils s'acharnaient à développer.

Ce livre laisse à réfléchir... Est-ce qu'un jour, un illuminé de cette espèce arrivera à provoquer la fin de notre civilisation ? C'est aussi l'objectif des Témoins de Jéhovah de prendre le contrôle du monde par L'Harmaguédon ; et celui des scientologues en instaurant leur mode d'administration de style militaire sur le monde... Et dans ces organisations, il n'y a aucune place pour la liberté de penser.

  


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