Les soubresauts de Krishna

Source: BULLES du 2ème trimestre 1988

 

Le corps décapité d'un dévot de Krishna a été trouvé dans un magasin de Finchley (Grande-Bretagne). Il s'agit de Jack Immel, un Américain qui a été le chef de l'AICK en Grande-Bretagne de 1979 à 1982. Il semble qu'il soit tombé en disgrâce pour avoir refusé de se conformer à certaines pratiques courantes dans la secte. Un de ses amis a déclaré qu'il avait quitté le mouvement avec un groupe d'autres dévots, à la suite de disputes et de désillusions.

 Un autre dévot a été interrogé par la police au sujet de ce meurtre. (The Daily Telegraph, Londres, 14/11/87 ; The Times of London, 16/11/87). Nous n'avons pas reçu d'informations concernant les suites de l'affaire.

 Rappelons qu'aux EtatsUnis, Thomas Drescher a été condamné à la prison à perpétuité en Virginie Occidentale pour l'assassinat d'un autre (ex'?)-dévôt, Charles St-Denis (décembre 1986).

 Le Parquet de Los Angeles a demandé l'extradition de Drescher, accusé d'un autre meurtre sur la personne d'un ex-dévot, Steven Bryant. Celui-ci a été tué par balles à Los Angeles en 1986. Il avait accusé le Swami Bhaktipada (Keith Hamm, patron de la plus grande communauté de Krishna aux États-Unis) d'avoir provoqué sa rupture avec sa femme, de dénaturer les doctrines de Krishna et d'approuver des activités illégales.

 Les enquêteurs ont déclaré avoir suffisamment de preuves pour inculper Bhaktipada de complicité dans le meurtre de Bryant. Il aurait approuvé le versement de plusieurs milliers de dollars à Drescher an paiement de ce meurtre. Mais l'inculpation du gourou ne peut avoir lieu avant la comparution de Drescher, et donc d'abord son extradition de Virginie Occidentale vers la Californie. (The New York Times, 17/06/87). L'extradition a été ordonnée (The Intelligencer, Wheeling (Virginie Occidentale) 14/08/97).

 Ce ne sont là que les affaires les plus dramatiques manifestant la décomposition de cette secte, en proie aux rivalités des gourous, à la corruption, aux vengeances... On peut s'attendre encore à bien des soubresauts. La plupart, peut-on espérer, n'entraîneront pas mort d'homme ; mais, même une fois dégrisées, les victimes mettent du temps à se remettre. Ils ont perdu tout ce à quoi ils ont cru si fort ; et la mélopée « Hare Krishna, Hare Krishna... » continuera longtemps à leur tourner dans la tête.

  


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