Actualités sur la Scientologie


Année 1994


 France

BULVAAR, la Scientologie contre l'ADFI

BULLES, 1er trimestre 1994.

 La Scientologie semble inquiète de l'audience de BULLES, puisque, sous couvert d'une "Union Nationale pour la Vérité sur les Associations Anti-Religieuses" elle vient de publier en octobre dernier le n° l d'un nouveau bulletin qui, par la forme, la typographie et la couverture (recto et verso), lui ressemble comme un faux frère.

 Son titre : BUlletin de liaison pour la Vérité sur les Associations Anti-Religieuses, BULVAAR !!!

 Inutile de dire que le fond en est tout à fait différent. Il suffit de lire le sommaire pour être édifié.

Début février, Denis Cochenec, 19 ans, étudiant, était sur le point d'être envoyé en Angleterre, suite à sa prise de contact quelques semaines plus tôt avec la Scientologie.

 Réactions vigoureuses des parents et d'un frère aîné appuyées par la Presse locale, puis par la nouvelle antenne ADFI.

 La Scientologie a alors déclaré que l'intéressé "doit d'abord régler ses problèmes avec sa famille", et elle a remboursé les 2.900 francs versés.

 Le 10 février, ce sont 250 étudiants qui s'assoient par terre devant le siège de la Scientologie tout proche de l'Université Catholique. Une étudiante de 20 ans a déclaré que cette manifestation était "d'abord destinée à montrer qu'il y a des gens qui s'opposent aux agissements de la Scientologie".

 Il était grand temps de réagir, car la veille, lors d'une réunion d'information destinée à des parents, à l'Université Catholique, un émissaire de la secte était venu carrément faire sa propagande et contredire l'orateur au point que des parents excédés ont dû mettre le holà ! Peu après, le Père Claude Cesbron, Recteur de l'Université, devait recevoir une délégation scientologue comprenant un industriel angevin venu l'avertir que d'une part il avait des étudiants scientologues et que d'autre part, sous peine de poursuites, il devait faire en sorte qu'on ne parle pas de la Scientologie dans son université.

 Réponse: "Savez-vous ce que c'est qu'une université Et si vous voulez m'attaquer, j'ai 6.000 étudiants derrière moi" (Propos recueillis le 1/10/94 de la bouche du recteur).


 Allemagne

Une ex-scientologue dénonce les pratiques douteuses de son chef d'entreprise

BULLES, 1er trimestre 1994.

Mme Schweitzer a été embauchée comme directrice commerciale, par Haag, alors qu'il dirigeait l'entreprise allemande "Stahlbautechnik Neckar" à Altbach. Elle était alors scientologue débutante, mais déjà "claire". Elle bosse, et fait bosser les autres. "Au début, j'étais fière d'être une si bonne scientologue que tous les autres avaient peur de moi... les scientologues ont un pouvoir indescriptible. Il apprennent les recettes pour influencer les gens et les appliquent ". Elle est nommé "officier d'éthique" (pour rédiger les "dossiers d'éthique" sur les autres employés, scientologues ou non). Tous les renseignements sont transmis aux instances supérieures à Stuttgart, Francfort et en Angleterre.

 Cette scientologue modèle n'avait pas tout compris. Faisant des rapports sur tout et tout le monde, elle signale aussi les pratiques illégales de Haag à son "superviseur", Stricker. Elle ne sait pas que Stricker et Haag sont de mèche. La seule chose qui importe, c'est de faire grimper les "stats" (statistiques, c'est-à-dire ici le chiffres d'affaire et les profits). Non seulement on ne tient pas compte de ses observations, mais elle est punie : envoyée plusieurs fois à St Hill, en Angleterre, pour y être "maniée", "auditée", punitivement - et à ses frais. C'est un enfer. Elle s'y plie pourtant : elle croit toujours à la Scientologie. Jusqu'à ce qu'elle refuse un nouveau voyage en Angleterre, juste avant Noël 1990. Haag et Stricker essayent de l'y forcer. Comme elle résiste, elle est virée, sans indemnités et sans certificats.

 Suit un an de menaces et de terreur. Elle est près de se suicider. Seule la retient la pensée de ses deux enfants. Elle finit par s'en sortir, avec l'aide de sa famille, d'une association d'anciens scientologues, "Robin direkt". Mais c'est seulement en janvier 1992, après avoir été déclarée "suppressive" et "fair game" (gibier non protégé, à qui on peut faire n'importe quoi impunément) qu'elle envoie sa lettre de démission au QG scientologue aux usa, et en informe ses anciens "amis". La "propagande noire" se met en route, on l'accuse publiquement de toute sorte de turpitudes, on essaye de l'empêcher de retrouver du travail. Peut-être est-ce qui achève de l'éclairer, et lui rend des forces pour lutter. Elle parle : à la PJ, au procureur, à la Treuhand, au Verfassungschutz (Bureau de la protection de la Constitution) - à la conférence de presse du syndicat à Berlin et à Riesa. Fin juillet 19992, elle gagne son procès contre Haag, qui voulait lui faire interdire de témoigner publiquement.

 Cette histoire pourrait paraître incroyable, mais seulement à ceux qui ne savent pas ce qui s'est passé depuis longtemps, et en bien des pays. Sur cette affaire, sur les affaires de Haag et celles d'autres scientologues en Allemagne ces dernières années, voir : Der Sektenkonzern (le Konzern de la secte) par Liane von Billerbeck et Frank Norhausen, Ed. CH. LINKS, Berlin 1993.


 Etats-Unis

Scientologie et psychiatres

BULLES, 4ème trimestre 1994.

En mai 94, se tenait à Philadelphie le congrès de l'Association Américaine de Psychiatrie. La Scientologie (Citizen Commission on Human Rights, Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme) avait réussi à disposer d'un bureau d'accueil dans l'enceinte du congrès. Un psychiatre français, bien au courant des menées de la secte contre la psychiatrie, plus qu'étonné, en a rapporté la littérature concernant l'usage du Prozac, médicament antidépresseur dont l'Ordre National des Médecins français rappelait récemment qu'il n'est employé que sur ordonnance et sous contrôle médical.

 Une fois de plus, apparaît au grand jour la capacité d'infiltration de la Scientologie.


 Albanie

Main-basse de la Scientologie sur ce pays

BULLES, 1er trimestre 1994.


L'Albanie deviendra-t-elle le premier Etat scientologue

Les ambitions du "projet A"

Après l'Albanie, la "Bulgravie"...

Un scientologue de choc : Gerhard Haag

Patron meritorius

Soudain, le grain de sable

La Scientologie est-elle une église ou une "technologie de management"


Dans une interview au journal Bayrische Rundschau (Kulmbach) publiée le 20 octobre 1993, Maître Warnke (qui est aussi membre de l'Eglise évangélique luthérienne de Bavière), interrogé sur les efforts de la Scientologie pour s'implanter dans les pays de l'ancien bloc de l'Est, a répondu: "C'est une affaire qu'il faut prendre très au sérieux. Et je dois dire que l'émission de la télévision bavaroise était extraordinairement éclairante. Je ne savais pas cela. Personne ne le savait" (c'est nous qui mettons en italique). Il n'était guère curieux. Mais un responsable politique, un ministre, doit-il être absous au motif de son ignorance

 SElon I.G. Metallzeitung (12.11.1993), Maître Warnke a quitté le cabinet de Maître Scheele et ass. fin octobre 1993, quelques jours avant que le Parquet de Munich n'y fasse procéder à une perquisition et saisir de nombreux dossiers concernant Haag.


Les donateurs de la Scientologie

BULLES, 1er trimestre 1994.

La Scientologie est beaucoup plus menaçante en Allemagne qu'en France. A titre de comparaison, le n° 45 d'Impact (octobre 1992), "Le magazine de l'association internationale des scientologues" donne la liste des "patrons" : la France en avait 37 (dont 3 seulement "with honors" qui ont donné plus de 100.000 $ : Daniel Beguinot, Laurence Dallasera et Xavier Deluc. Christian et Danielle Gounord étaient simples "patrons": au moins 40.000 $ chacun, ainsi que J.J. M. et Michel Raoust. Aucun "Patron meritorius" français). Bien entendu la liste a pu s'allonger depuis, et la générosité s'accroître.

 L'Allemagne, elle, en avait 224, dont 7 "meritorius" (au moins 250.000 $) et 17 "with honors".

 Mais le record est obtenu par la Suisse, qui aligne à elle seule 151 patrons, dont 15 "meritorius" et 15 "with honors". Rapportés à la population helvète, ces chiffres sont énormes.


Sortir de la Scientologie

BULLES, 4ème trimestre 1994.

 Les faits déclenchant sont inscrits en italique.

Incohérence et mépris

Claivoyance face à une imposture