Secte Moon

Les démêlés judiciaires

Des dirigeants de la branche français de la secte Moon condamnés : Moon condamné : Au Japon : Affaires diverses :


L'AUCM en correctionnelle

(source: BULLES des 2ème trimestre 1986 et 1er trimestre 1988)

 Croquis d'audience

Quand on travaille pour Dieu, pour son nouveau Messie, le révérend Moon, et pour sauver le monde du communisme, on est par le fait même dispensé de payer des impôts et même de déclarer ses revenus...

 Sagement assis sur un banc de bois, au fond de la salle de la 11e Chambre Correctionnelle, au Palais de Justice de Paris, le Français moyen qui venait de plancher sur sa déclaration de revenus après avoir payé son premier tiers provisionnel, n'en croyait pas ses oreilles, lors de ces quatre audiences de Février 1986 (17-18, 24-25). C'est en effet ce que maintenaient, assistés de leurs avocats fort diserts, MM. Henri et Rémi Blanchard, Président et Vice-Président de l'Association pour l'Unification du Christianisme Mondial (AUCM) qu'ils avaient fondée en 1968. Curieusement, cette Association à " but non lucratif " (Loi de 1901) précise à l'art. l de ses statuts qu'elle doit être " enregistrée dans le registre (sic) des sociétés ". L'avocat expliquera qu'en fait, le rédacteur et véritable fondateur est un Allemand, Reiner Vincenz, ce dont la langue se ressent fâcheusement. Serait-ce aussi la seule raison d'un article 25 : " Il existe un règlement intérieur concernant les biens matériels et financiers des membres de l'association " ? Non seulement ce règlement est introuvable, comme le constate le Président du Tribunal, mais on ne voit pas pourquoi une Association sans but lucratif se mêlerait des affaires financières de ses membres. C'est là le moindre des mystères qu'on rencontre à chaque pas dans cette affaire.

 A partir de la fin de 1975, l'AUCM rédige, imprime et vend une revue, " Le Nouvel Espoir ". Elle est " proposée " sur la voie publique, ou au porte-à-porte, par les membres de l'Association, adeptes d'un nouveau Messie, le Révérend coréen Sun Myung Moon. On essaye aussi de recueillir des abonnements. On s'installe dans un château en Normandie, acheté en 1977 pour 2.200.000 Frs (vraiment pas cher), dont 1.200.000 comptant, le reste étant payé très rapidement. Dés 1980, une nouvelle acquisition est projetée, sous un prête-nom, à Evry-Vieux-Bourg. Coût prévu de l'opération : 3.300.000 Frs. L'AUCM, qui n'apparaît que comme principal locataire, certifie, afin d'obtenir des prêts bancaires, un excédent net mensuel de recettes de 100.000 Frs. (Le projet a été abandonné, mais non par manque d'argent).

 C'est aussi en 1980 que l'Administration des Impôts s'intéresse aux frères Blanchard et à leur Association. Une vérification débute en août ; deux mises en demeure sont envoyées en décembre 1980. Pas de réponse. Nouvelle demande le 9 Mars 1981 : cette fois, elle reçoit des " déclarations zéro " (pour 1979).

 Le fisc ne peut enquêter que sur les cinq dernières années ; au-delà, il y a prescription. C'est ainsi, expliquera l'avocat du fisc (partie civile), qu'un contribuable qui n'a jamais fait de déclaration peut passer longtemps inaperçu si des circonstances extérieures n'attirent pas l'attention sur lui. Comme le fisc ne dispose que d'un nombre limité de vérificateurs et que les enquêtes sont souvent longues et difficiles (comme dans l'affaire présente) le fraudeur a des chances de ne pas se faire remarquer. Du fait de la prescription et de l'évaluation en général fortement sous-estimée de l'Administration, il sera largement gagnant. (Sur son banc dur, le Français moyen se sent bien sot).

 De fait, les choses avancent lentement : le 8 Mars 1982, le vérificateur se présente et " trouve " (ou plutôt ne trouve pas) " des responsables évanescents " M. Henri Blanchard n'est jamais là. Il n'a pas le temps. Il est en Corée. Ou en Allemagne. Ou ailleurs. On finit par le trouver à son domicile personnel, à Vaucresson. Pour ce qui concerne sa personne : " Je ne reçois rien de l'Association ", déclare-t-il d'abord. Mais on s'aperçoit que c'est l'AUCM qui paye son loyer : 90 000 Frs par an ; qui lui fournit deux personnes pour aider sa femme (ils ont quatre enfants) ; qui règle toutes les factures et fournit de l'argent au fur et à mesure des besoins (estimation en 1982 : " environ " 15.000 Frs par mois). Mme Blanchard touche les Allocations familiales. " Environ " 25.000 Frs par mois sont versés à Henri Blanchard, hors comptabilité, " pour la mission en Allemagne ". Et il utilise une Mercédès 200, immatriculée à Stuttgart.

 Répondre aux questions que lui pose, très courtoisement, le Président Leclercq, sur les ressources et le fonctionnement de l'AUCM (nombre de membres : M. Blanchard n'en sait rien ; absence de comptabilité digne de ce nom, alors que les sommes en jeu se chiffrent par millions ; pas d'Assemblée Générale, pas de bi [ans...) est pour Henri Blanchard une épreuve au-dessus de ses forces : à un moment, il perd tout contrôle, hurle, pleure, tremble, se croit persécuté : " Je suis venu sauver cette nation du communisme, c'est pour cela qu'on veut me détruire... On veut éradiquer mon Eglise... "

 L'avocat de la partie civile - le fisc - est plus calme. Voilà, dit-il, des gens (et une Association) qui continuent de refuser obstinément toute déclaration de revenus (pourtant obligatoire, même pour ceux qui ne seront pas imposés) ; l'enquête a constaté des bénéfices indiscutables (en ne se basant que sur la vente du Nouvel Espoir, dont le tirage a atteint 955 000 exemplaires en 1980), d'ailleurs largement sous-évalués, car on sait bien que beaucoup de gens donnent plus que le prix marqué (20 Fr) et la plupart des sommes recueillies sont en numéraire. Lors d'une perquisition sur commission rogatoire, en 1982 (dans le cadre de l'instruction de 1'" Affaire Chateau ") on a trouvé 112.000 Fr en billets dans un des centres. En ne se basant que sur " la partie émergée de l'iceberg ", le fisc demande à l'AUCM 35.564.342 F en impôts et pénalités.

 De son côté, le Procureur requiert contre Henri Blanchard une peine de dix-huit mois de prison (avec sursis, son casier judiciaire étant vierge) et 100.000 Fr d'amende ; contre Rémi, ombre de son frère : six mois avec sursis.

 Maître Eric Boyer plaidera, pour les frères Blanchard, que l'AUCM fonctionne parfaitement selon les règles d'une Association de la Loi de 1901. Les seules personnes habilitées à se plaindre de la gestion sont les membres de l'Association : or ils sont très contents. Le Nouvel Espoir est un organe de presse, comme tel exonéré de la TVA, et, " de ce fait, de l'impôt sur les sociétés ". Il demande donc la relaxe pure et simple de ses clients.

 Le plus étonnant sera sans doute la plaidoirie de Maître Haggaïe, avocat de l'AUCM, mais aussi, dit-il lui-même, de la Scientologie, autre entreprise très prospère financièrement (en 1985, le Conseil d'Etat l'a déclarée association à but lucratif, devant, à ce titre, être assujettie à l'impôt sur les sociétés). Des heures durant, on s'essoufflera à le suivre dans les méandres d'un discours où il sera question pêle-mêle de l'Eglise et de l'Etat, du renouveau charismatique et évangélique aux Etats-Unis (dont l'AUCM serait une composante) d'un Juif ukrainien condamné (au temps des tsars) pour une histoire de galettes azymes (matzot), du procès truqué de Jeanne d'Arc (il citera plusieurs fois encore " les pantalons de Jeanne d'Arc "), du cheval blanc d'Henri IV, du comité d'entreprise de la FNAC, du loyer de Georges Marchais, de l'abbé Pierre, de diverses encycliques, de l'Afrique du Sud, du Président Duvalier, de Luther (" les pensées ne payent pas de droits de douane "), de la " bagarre de l'école libre ", etc.

 On ne sait plus très bien où on en est quand, à sept heures passées, le Président Leclercq, avec l'autorisation de l'avocat, rappelle à celui-ci qu'il s'agit d'un refus de déclaration de revenus - et de savoir si l'AUCM fait et distribue, ou non, des bénéfices, sous quelque forme que ce soit.

 Si l'on essaye de résumer la substance des arguments, l'AUCM est présentée tantôt comme une pauvre petite Association sans défense à qui on fait un mauvais procès, tantôt comme un membre d'un groupe puissant. D'un côté, la maison occupée par Henri Blanchard est minable, la Mercédès 200 est en Allemagne " la voiture de base " ! " Les moonistes sont la franchise même : vous ne leur ferez jamais dire un mensonge ". " Ils ont renoncé à une vie individuelle ", mais " il faut être très riche pour faire voeu de pauvreté ". La collecte de fonds est une liturgie (en grec, selon Maître Haggaïe, " Liturgie " signifie " collecte ").

 De l'autre, ce procès est une persécution contre une religion reconnue dans d'autres pays (surtout aux Etats-Unis), ayant des millions d'adeptes dans le monde. Le Révérend Moon est un prophète, mondialement connu. Les tribunaux américains auraient reconnu officiellement l'Eglise de l'Unification, ce qui la dispense d'impôt. " C'est dramatique ! Sous le couvert, benoît, d'un procès fiscal, c'est quelque chose de complètement cataclysmique à tous les niveaux ". (cataclysmique : le terme reviendra plusieurs fois).

 Maître Haggaïe avait déjà réintroduit subtilement la thèse d'une persécution politique : en 1978, le ministre de l'Intérieur de l'époque a déclaré à l'Assemblée Nationale et au Sénat qu'" il n'y a rien à reprocher " à l'AUCM. Conclusion : " L'Etat laïque est condamné à faire constat de l'existence d'une religion ". " Vous allez être obligés de juger que nous sommes une Eglise ". " Il faut dépasser notre culture générale juridique ".

 L'affaire est mise en délibéré, le jugement devant être rendu le 24 mars. Les avocats de l'AUCM ayant demandé à soumettre au tribunal de nouveaux documents, le jugement est remis au 21 avril. Henri Blanchard sera condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 100.000 francs d'amende, Rémi Blanchard à quatre mois de prison avec sursis et à dix mille francs d'amende.

 Le jugement en appel (26/Ol/88) a confirmé le premier jugement, mais supprimé les peines d'emprisonnement avec sursis pour les deux frères Blanchard, réduit l'amende d'Henri à 50.000 F, maintenu celle de Rémi (l0.000 F). Henri Blanchard reste tenu, solidairement avec l'AUCM, au paiement des impôts non payés et des pénalités.

  

La condamnation pour fraude fiscale confirmée en cassation

(source: Bulles du 4ème trimestre 1991)
 
Le 21 novembre 1987, FR3 Nord-Picardie diffusait un entretien d'Evelyne Marchand avec Pierre Ceyrac, alors député du Nord (Front National) et l'un des principaux dirigeants de l'Organisation Moon en France (d'abord " AUCM ", puis " CARP " et " CAUSA ", entre autres). Il a perdu son siège de député en 1988, mais il est maintenant député au Parlement Européen, toujours sur la liste Le Pen et il continue à s'activer au service de Moon.

 En 1987, questionné sur la condamnation de l'AUCM et des frères Blanchard pour fraude fiscale, il répondait, le prenant de haut: " L'affaire est en cours... Il est tout à fait plausible que le redressement fiscal se monte à zéro franc zéro centime ".

 Le 26 janvier 1988, la Cour d'Appel de Paris condamnait Henri Blanchard à 50.000 F d'amende pour fraude fiscale, et son frère Rémi à 10.000F d'amende (indépendamment des sommes dues au fisc). Les condamnés se sont alors pourvus en cassation : pourvoi rejeté le 25 juin 1990. Publicité ordonnée aux frais des condamnés dans le Journal Officiel, le Figaro et Libération - ce qui fut fait le 11 juillet 1991.

 M. Ceyrac avait jeté à la journaliste : " Avant de parler, attendez "...

 Tout vient donc à point à qui sait attendre !
  


L'AUCM insolvable

(source: Bulles du 1er trimestre 1993)
L'association pour l'unification du christianisme mondial (dénomination en France de l'" Église de l'unification " du coréen Moon) serait insolvable ! Elle avait acheté en 1977 le château de Mauny entouré d'un terrain de 13 hectares entièrement clos pour 2.200.000 F. Les moonistes l'occupaient depuis la fin de 1975.

 L'AUCM ayant été condamnée pour fraude fiscale, l'administration des impôts avait placé une hypothèque légale sur le château, seul bien visible de l'association. La vente sur saisie immobilière n'eut lieu que le 16 octobre 1992. L'acheteur paya 2.190.000 F alors que la dette de l'AUCM (impôts, majorations de retard et amendes) s'élevait, lors du verdict, à 35 millions. Officiellement, l'association n'a plus aucune ressource. Le fisc devra-t-il tirer un trait sur les 32.810.000 F qui lui restent dus ?


Moon incarcéré

(source: BULLES des 3ème trimestre 1985 et 2ème trimestre 1987)
 
Sung Myung Moon est entré en prison pour 18 mois le 20 juillet 1984, au pénitencier fédéral de Danbury, dans le Connecticut (USA).

 En fait, ce n'était pas la fraude elle-même qui a conduit au pénitencier le Seigneur du Second Avènement (sic) mais son obstination à nier les faits, ses faux témoignages devant les juges, la " conspiration " (avec son comptable japonais, qui d'ailleurs l'accompagne en prison) pour falsifier la comptabilité. Les 25.000 dollars d'amende étaient peu de chose par rapport aux centaines de millions engrangés chaque année mais le principe d'une condamnation était inadmissible et l'" Église " a dépensé des fortunes, d'abord en honoraires d'avocats, puis dans de gigantesques campagnes de presse et d'opinion ressassant les slogans sur la " persécution religieuse et raciste " et les dangers qui menaçaient (selon les moonistes et leurs amis) toutes les Églises américaines.

 Voici ce que relate le Monde, dimanche 22-23 juillet 1984 :


Moon remis en liberté

(source: Bulles du 3ème trimestre 1985)
 
Le Révérend Moon est sorti de prison le 4 juillet 1985 après avoir purgé près d'un an de prison sur les dix-huit mois auxquels il avait été condamné en 1982 pour fraude fiscale.

 M. Sun Myung Moon, soixante-six ans, va passer quarante cinq jours dans un centre de réhabilitation à New-York avant sa libération définitive au mois d'août, II sera, pendant ce temps, autorisé à reprendre ses activités religieuses le jour, mais il devra se présenter chaque soir au centre jusqu'au 20 août.

 Le Révérend Moon avait été condamné pour évasion fiscale, il avait omis de déclarer 112.000 dollars de revenus. (Le Monde du 6 juillet 1985).

  

Le " révérend " joue les victimes

(source: Bulles du 4ème trimestre 1991)
 
Onze ans après que Sun Myung Moon, accompagné de son fidèle comptable japonais Takeru Kamiyama, se fût présenté au pénitencier de Danbury (Connecticut) pour y purger les peines auxquelles ils avaient été condamnés pour " parjure, conspiration (= association de malfaiteurs), fraude fiscale et obstruction de justice ", paraissait un livre du journaliste Carlton Sherwood : " Inquisition ". Sous-titre : " Persécution et mise en accusation ('prosecution') du Révérend Sun Myung Moon ". (Regnery-Gate-way, éditeurs).

 Le président de la " Conférence Américaine sur les Mouvements Religieux " (ACRM), Marvin Bordelon, s'est donné beaucoup de peine pour faire la promotion de ce livre (envoi d'exemplaires gratuits à des destinataires choisis, avec lettres louangeuses. Le Révérend Dean Kelly, " Conseiller pour la Liberté Religieuse au Conseil National des Églises du Christ " écrit sur la jaquette du livre que tout ce procès n'a été qu'une tentative du gouvernement des États-Unis pour abattre Moon et son Église.

 Convaincu que Moon et l'Église de l'Unification étaient plus blancs que neige, Carlton Sherwood, journaliste depuis 1984 au Washington Time, le journal de Moon, présente sur 650 pages un défilé de personnages plus affreux les uns que les autres : des politiciens et un procureur ambitieux et avides de publicité, un juge stupide et docile, des journalistes prêts à tout pour trouver un titre accrocheur...

 Moon, et après lui tous ses adeptes, associés et amis, voudraient ainsi faire croire que c'est en fait la liberté de religion aux États-Unis qui est menacée ! Une fois de plus, c'est l'incendiaire qui crie au feu !

  

Un nouveau magazine pour les moonistes français

(source: Bulles du 1er trimestre 1992)
 
Les moonistes français ont lancé un nouveau magazine : " Référence ", publié six fois par an par l'Association " La Référence " (chez Laurent Ladouce, 65 rue du Javelot, 75013 Paris). Rédaction de la revue : 9-11 rue de Chatillon, 75014, Paris (siège principal de l'organisation Moon à Paris).

 Dans un long compte-rendu sur le livre " L'Inquisition ", Bernard Mitjavile, qui épouse entièrement, bien sûr, la thèse du livre, le procès et la condamnation pour fraude fiscale de M. Moon et de son " ministre des Finances ", M. Kamiyama, n'était qu'un complot antireligieux et raciste. En particulier, l'accusation de " parjure " (faux témoignage) " reposait sur une grossière erreur de traduction de la part de l'interprète choisi par le gouvernement pour le procès ".
 

  

Moon contre le Daily Mail (quotidien britannique)

(source: Bulles du 4ème trimestre 1986)
 
Parmi les " causes célèbres ", le procès intenté au quotidien britannique " Daily Mail " (conservateur) par le Président (pour l'Angleterre) de l'" Eglise de l'Unification " (Moon) vaut la peine d'être résumé. Le 29 Mai 1978, le Daily Mail publiait un article intitulé : " L'Eglise qui brise les familles ". Il y était dit, entre autres, que l'organisation mooniste " lavait le cerveau à ses convertis ". Or les lois sur la diffamation sont très sévères et complexes en Angleterre. Pour le journal, son rédacteur en chef, David English (maintenant Sir David), la société propriétaire du journal et son président, la décision à prendre était grave. On pouvait éviter le procès en présentant des excuses, en s'engageant à ne pas récidiver et en versant une indemnité de quelques milliers de livres, Sinon, en cas de défaite, c'était, avec les frais, au moins 1 million de livres - et s'il était gagné, un coût difficile à estimer, mais fort élevé, surtout dans l'incertitude quant à la solvabilité de l'Eglise de l'Unification en Angleterre.

 Le Daily Mail choisit de se battre. Le procès s'engage à l'automne de 1980, devant un jury, selon la loi anglaise. Six hommes et cinq femmes ont " tenu " pendant 38 jours d'audiences étalés sur six mois. 100 témoins ont défilé, beaucoup venus d'outre-Atlantique, et le 31 Mars 1981, le jury unanime donnait sa réponse : non, les affirmations du Daily Mail n'étaient pas diffamatoires ; elles avaient été amplement prouvées. Dennis Orme, (en fait, l'Eglise de l'Unification) est débouté et devra rembourser au Daily Mail tous les frais engagés, à hauteur de 750.000 Livres.

 L'Organisation Moon fait appel - et perd. Elle tente de faire casser le jugement par la Chambre des Lords - qui refuse. Le jugement est devenu définitif le 10 Février 1983.

 Dans le Daily Mail du 1er Avril 1981, le lendemain du premier verdict, David English, le rédacteur en chef, a remarquablement exposé les caractéristiques de l'organisation en cause, ses aspects " sinistres ", humains, politiques, financiers. Les événements qui se sont déroulés depuis cinq ans lui ont donné cent fois raison amplement prouvées. (Le plaignant ayant affirmé que l'organisation Moon ne possédait pas d'usines d'armes, l'avocat du Daily Mail Lord Rawlinson, avait extrait de sa serviette et fait circuler parmi les jurés le chargeur d'un fusil d'assaut portant gravée la marque " Tong il " - l'un des principaux groupes industriels de Moon).

 Comme les autres du même type, ce procès allait bien au-delà d'une condamnation ou d'un acquittement : il a permis de dire publiquement bien plus de choses qu'un journal n'en aurait jamais pu écrire, et les témoins de l'accusation (moonistes) ont sans doute plus fait pour emporter la conviction des jurés que ceux cités par la défense. En attaquant, l'Organisation Moon avait fait un mauvais calcul. Mais combien de journaux, d'éditeurs, d'auteurs ont les reins assez solides pour s'engager dans une pareille aventure ? Les sectes disposent maintenant de moyens financiers pratiquement illimités, fournis par le travail de leurs adeptes et aussi, en dernière analyse, par le public lui-même (par les dons aux " quêteurs " et colporteurs divers...). Et si les comptes-rendus publiés par le Daily Mail ont contribué à l'information de ce même public . l'échec a été présenté par l'Organisation - et d'abord à ses adeptes - comme une " persécution " de la part des forces du mal, les confortant dans leur conviction d'être les seuls " justes ".
  


A Tockyo, des anciens moonistes exigent des dommages

(source: Bulles du 3ème trimestre 1985)
 
De Tokyo, un groupe d'avocats nous informe qu'il a déjà obtenu des dommages et intérêts importants pour une quarantaine d'ex-moonistes. Ayant passé jusqu'à 10 ans au service de Moon, sans salaire et sans apprendre de métier, ils ont demandé des dédommagements pour ces années perdues. L'organisation Moon a préféré leur payer ce qu'ils demandaient, plutôt que de voir l'affaire plaidée devant les tribunaux, avec tous les témoignages qui auraient été rendus publics.

 Mais actuellement, cinquante autres anciens adeptes intentent un procès à l'" Église " de Moon, lui reprochant de les avoir conditionnés à accomplir couramment des actes illégaux, tels que ventes forcées et extorsion d'argent par des pressions malhonnêtes. Les moonistes étaient envoyés vendre au porte-à-porte divers objets, en particulier " religieux " chez des personnes âgées, les femmes seules à la maison ayant perdu récemment un membre de leur famille. Soit chez elles, soit au siège de la secte, ils allaient jusqu'à les retenir pendant des heures jusqu'à ce qu'elles consentent à l'achat, à des prix exorbitants. Ils vendaient aussi, toujours à des prix majorés, d'autres objets, par exemple XXXXX de Paris. Cette fois, outre des dommages, ils veulent que l'organisation Moon soit condamnée pour ces pratiques scandaleuses et illégales. Celles-ci ont d'ailleurs beaucoup diminué depuis que la grande presse a fait connaître ce scandale.

  

Escroqueries moonistes au Japon

(source: Bulles du 3ème trimestre 1993)
 
Au printemps dernier, la presse populaire de Tokyo s'interrogeait au sujet de la disparition de Hiroko Yamazaki, ancien membre de l'équipe olympique de gymnastique. Elle avait fourni au moonisme des pages et des pages de publicité, depuis qu'elle avait été mariée par Moon lors de la cérémonie de masse de Séoul en août 92 ; le conjoint lui avait été attribué par Moon. Elle a finalement réapparu, annonçant qu'elle avait quitté l'" église de l'unification " et affirmant que tout cela avait été une terrible erreur.

 Le journal Sydney Morning Herald (Australie) du 8 Mai 93, ajoute que les Japonais continuent d'être fort émus par les informations sur le montant des escroqueries de la secte mooniste : 568 millions de $, volés à quelque 8.350 personnes. Les avocats Hiroshi Yamaguchi et ses confrères continuent leur travail pour assister d'ex-moonistes escroqués. Les procès sont en cours devant plus de douze tribunaux. Beaucoup disent avoir subi de très fortes pressions pour emprunter bien au-delà de leurs capacités de remboursement.

 Ainsi M. Kiyoharu Takahashi, il y a cinq ans, a persuadé sa famille d'hypothéquer leur propriété de la proche banlieue de Tokyo ( à peine 1 ha, mais il y avait là la maison de la famille, deux immeubles de rapport et autres. La propriété était dans la famille depuis 400 ans). M. Takahashi est encore étonné du montant que les banques ont consenti à prêter. A ce point, le paiement des intérêts avait beaucoup de retard et les banques menaçaient de saisie. Tout l'argent, plus 500.OOO$ environ d'économies de la famille Takahashi, avait été donné à l'organisation Moon. On peut se demander non seulement comment cette famille avait pu consentir à se dépouiller ainsi, mais aussi pourquoi les banques avaient consenti des prêts aussi énormes. Certes les moonistes avaient affirmé à M. Takahashi que la maladie de Parkinson dont souffrait son père était due à une ancienne malédiction qui ne pouvait être levée que par les prières (des moonistes) et le sacrifice d'énormes sommes d'argent.

 Dégrisé, M. Takahashi est content d'être sorti de la secte - et de n'avoir pas à consommer son mariage, béni par Moon en 1988 (avec 6.499 autres couples). " Quand j'ai vu la fiancée, dit-il, j'ai eu le vertige ". Deux de ses co-moonistes se sont suicidés.

 L'autre moyen de se procurer de l'argent est de faire vendre par les adeptes des objets bien au-dessus de leur valeur réelle. Le recrutement se fait par les moyens classiques bien connus, mais aussi par des conférences organisées par des associations-paravents (Académie de professeurs pour la paix mondiale, Société des Fleurs des Champs, Fédération des Femmes pour la Paix mondiale...). Il y a aussi maintenant des centres vidéo (plus de cent dans la région de Tokyo, où les gens sont invités à voir des films, puis recrutés. Récemment, la femme d'un homme d'affaires anglais installé à Tokyo a été recrutée par un " centre de santé " (sauna, massage, culture physique...).

 Jusqu'à une époque récente, les moonistes ont essayé de régler les plaintes à l'amiable, sans procès. Ils évitaient ainsi la publicité négative, et beaucoup de gens craignaient la longueur et les frais d'un procès. Mais en janvier dernier, Michio Fujii, le chef de la secte au Japon, a écrit à Maître Yamaguchi, présentant ses excuses pour la " mauvaise gestion de ses subordonnés de l'église de l'unification " - mais annonçant que les remboursements seraient " arrêtés temporairement ". Malheureusement, ni M. Fujii ni aucun autre de ses collègues n'a accepté de donner le point de vue mooniste sur toutes ces affaires. Il y a eu simplement un fax non signé affirmant : " Nous ne participons pas à des activités lucratives ". Pourtant les publications moonistes se vantent d'un empire économique mondial de centaines de millions de $. (C'est aussi ce que déclarait Laurent Ladouce dans une lettre à des responsables économiques français). M. Takahashi, lui, attend toujours que ces riches moonistes restituent à sa famille 3 millions de $.

  

Escroqueries moonistes au Japon (suite)

(source: Bulles du 3ème trimestre 1996)
 
En 1996, la liste des plaignants s'est allongée et il n'y a pas encore eu de solution.

 En 1994, deux ex-adeptes qui demandaient la restitution des sommes versées à la secte avaient obtenu gain de cause (Fukuoka, 27/05/94). Le jugement a été confirmé en appel le 19/02/96.
 

(de notre correspondant au Japon)

  

Les moonistes suisses crient haro sur les traducteurs

(source: Bulles du 1er trimestre 1992)
 
Les chefs de l'organisation Moon en Suisse avaient intenté un procès en diffamation à Mmes Eckert et Bates, respectivement journaliste au quotidien La Suisse et présidente d'une association suisse contre les sectes (SADK: en français " Groupe de Travail Suisse contre les Cultes Destructeurs ").

 La phrase incriminée était: " On sait que les dirigeants de la secte ont poussé des adeptes jusqu'à la prostitution et au suicide " en certaines circonstances. Le tribunal a reconnu Mmes Eckert et Bates coupables de diffamation, mais les a exemptées de toute peine parce qu'elles ont apporté la preuve de leur bonne foi.

 Lors d'une des dernières séances, les moonistes ont argumenté que les passages des oeuvres de Moon cités par la défense ne valaient rien, car ils avaient été mal traduits du coréen en anglais par la première traductrice du " Révérend ". Il ne faut donc pas tenir compte des discours " Master speaks " (le Maître parle) antérieurs à 1976, pas plus, semble-t-il, que des " Principes divins ", publiés avant 1976. Il en résulte qu'en dehors des Coréens, la plupart des adeptes de Moon n'ont rien compris aux doctrines auxquelles ils se sont convertis.

 Comme dit Corinne Jaquet, rendant compte des débats dans La Suisse du 28/09/91 : " Pourquoi ne l'avoir pas dit plus tôt ? ".

 Le Tribunal a finalement relaxé les deux inculpées. Les deux parties ont fait appel.

 13/04/92 - La Chambre pénale de la République et Canton de Genève acquitte Élisabeth Bates et Élisabeth Eckert, condamne l'Église de l'Unification aux frais de la procédure ainsi qu'aux dépens d'Élisabeth Bates et Élisabeth Eckert, lesquels comprennent une indemnité de procédure de 2.000 francs suisses pour chacune d'elles, valant participation aux honoraires de leurs avocats. Les frais de justice se montent à 14.792 francs suisses. 


M. et Mme Moon interdits de séjour en Thaïlande

(source: Bulles du 1er trimestre 1992)
 
Le gouvernement thaïlandais a pris des mesures draconiennes contre l'Eglise de l'Unification, qui opérait dans ce pays sous le nom de " Fondation culturelle de l'Unification ".

 Elle avait, selon le chef de la division anti-crime de la Police, trente centres dans le pays; à la suite de descentes de police au mois de juin, 80 % des adeptes auraient quitté la secte. Huit dirigeants ont été appréhendés et inculpés d'atteinte à la sûreté extérieure du pays. D'autres suspects sont recherchés. Des mandats d'arrêt ont été lancés contre M. Moon et sa femme, pour le cas où ils tenteraient d'entrer en Thaïlande.

 (Bangkok Post, 11/07/91).


 
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