Actualités sur la Scientologie

  Année 1998


 France

Jugement de Lyon, une victoire

(Source : Le Monde, 17 janvier 1998)

[Texte intégral]

Dans un article portant sur " l'inadaptation de la législation sur les sectes " (Le Monde du 25 septembre 1997),
nous écrivions que la Scientologie s'était réjouie d'un récent jugement de la cour d'appel de Lyon qui constituait, pour elle, " une reconnaissance officielle ".

L'Eglise de scientologie précise que " ce sont les médias qui ont qualifié la décision rendue de 'victoire' pour la  Scientologie". En revanche, ajoute-t-elle, " il est exact que les scientologues se sont réjouis de l'affirmation claire faite par les juges du droit de la scientologie à revendiquer le titre de religion ".


" Psychiatrie et fraude " : Le Nouvel Observateur abusé par la Scientologie

Commentaire par Emmanuel Marin au sujet d'un article paru dans le Nouvel Observateur, 14 mars 1998, auteur Fabien Gruhier.

Dans les brèves réservées aux inventions techniques et scientifiques, Fabien Gruhier se fait l'écho d'un communiqué de la CCDH, la Commission des Citoyens pour les Droits de L'Homme (en donnant les coordonnées de son président, Frédéric Grossmann), sur les dérives des dépenses des médecins sur le dos de la Sécurité sociale. En particulier, le communiqué est axé contre les électrochocs, " acte très rentable, souvent pratiqué par de simples infirmiers, et facturé comme un acte médical complexe ".

La brève ne fait aucune mention du fait que la CCDH est une émanation de la Scientologie, consacrée à la lutte contre le milieu psychiatrique en général, et contre le Prozac et les électrochocs en particulier. Lors d'une interview au défunt magazine " Socrate and co " en septembre 1996, Frédéric Grossmann déployait des arguments quelquefois nettement moins raisonnables que ceux qui firent illusion au Nouvel Observateur : on y apprenait par exemple qu'il y a " des théories qui disent que la psychiatrie permet un contrôle de la part de l'Etat ". Mieux encore, les tracts de la CCDH présentés de la revue, illustrés par des images de propagandes très sensationnelles (telle cette femme agée maintenue de force par trois infirmiers lui faisant une piqure tout en lui dérobant... des dollars - la CCDH dépend de la CCHR américaine), affirment par exemple qu'aux Etats-Unis " 10 % des psychiatres admettent abuser de leurs patients sexuellement. Certaines études estiment que le chiffre atteint 25%, et une étude en Californie parle de 48% ".


Secte et psychiatrie

Le Nouvel Observateur, 9 juillet 1998.

[Texte intégral]

Dans une brève intitulée "Psychiatrie et fraude" parue dans la rubrique Découvertes du n° 1749, nous nous sommes fait l'écho de propos tenus par le président de la CCDH, Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme.

Or la note d'information de la direction générale de la Santé No 97-374 du 27 mai 1997 " relative à l'intervention de certaines organisations dans le domaine de la psychiatrie " - qui nous avait échappé et que l'un de nos lecteurs nous a transmise - souligne que " la dénomination de certaines d'entre elles peut parfois prêter à confusion ". La Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme (CCDH), émanation de l'Eglise de Scientologie, ne saurait être confondue avec la Commission nationale des Droits de l'Homme, placée auprès du Premier ministre. Dont acte, et avec nos excuses.


Compac/Digital font de la pub à la Scientologie

Le Virus Informatique, mars 1998, par Olivier Aichelbaum.

 [Texte intégral]

Nous nous étions déjà émus dans les Puces Informatiques n° 4 de la publicité faite par la scientologie sur le site internet de Sega. Suite à un article paru dans Libération et dénonçant les faits, le directeur de la filiale française de l'éditeur de jeux vidéo demandera avec succès à sa hiérarchie américaine de retirer illico ces annonces gênantes auprès de l'opinion européenne.

Mais il semblerait que Sega ne soit pas le seul à avoir été infiltré de la sorte : Sony a elle aussi affiché quelques temps cette publicité sur son site www.vibe.com. En fait, ces bandeaux sont gérés, comme 1 000 autres, par la société DoubleClick qui les répartit ensuite sur plus de 70 sites web. Ces sites d'accueil sont tout à fait en mesure de refuser une annonce qui ne leur conviendrait pas : offre d'un concurrent, produit porno ou autre... Et, sauf erreur, une publicité pour la scientologie est donc volontaire !

Plusieurs lecteurs nous ont contacté pour nous signaler la présence du bandeau sur Altavista de Digital (récemment rachetée par Compaq), célèbre moteur de recherche et l'un des sites les plus fréquentés du net. Certains d'entre eux ont d'ailleurs pris la peine de contacter la firme directement pour lui exprimer leur indignation : aucune réponse ne leur a été donnée. A notre tour, nous avons donc contacté le directeur marketing Internet/Intranet de la société. Celui-ci n'était visiblement pas au courant. Mais à la question "que comptez vous faire ", la réponse fut "la publicité est gérée directement aux Etats-Unis, nous n'avons aucun contrôle dessus". A l'objection "c'était également le cas pour Sega qui a pourtant fait le nécessaire", nous obtiendrons un "vous n'avez pas quelque chose de plus intéressant à écrire ". Eh bien, pour cela, il faudrait que Digital redevienne le constructeur innovant qu'il était, plutôt que tirer des bénéfices financiers de son alliance avec une secte !
 

 

Slogan scientologue : " Sachez penser par vous-même "

Le quinzième jour (journal interne de l'Université de Liège, Belgique). 7-28 mai 1998.

Recalée : L'Eglise de scientologie qui, par voie d'affiches publicitaires représentant un pantin humain coupant des ficelles qui l'actionnent, cherche à recruter de nouveaux adeptes en les encourageant à " penser par soi-même ". La secte ne craint pas, apparemment, de manier le paradoxe. Cynisme, quand tu nous tiens...


Sciento FM

Charlie-Hebdo, 6 mai 1998, par François Camé.

[Texte intégral]

Et maintenant, la pub, sur Chérie FM. Fond musical. Voix d'homme, grave et virile - le genre à vous refiler un fonds de pension et une Audi 80 en prime : " C'est vous qui changez la vie ou c'est elle qui vous change. Certains n'essaient même pas, d'autres savent penser par eux-mêmes. Ce sont ceux qui innovent, qui créent et qui mènent le progrès. Et ceci est le sujet de la Scientologie. "

Etc...

Lundi 27 et mardi 28 avril, la station marseillaise de Chérie FM  (groupe NRJ) a diffusé toutes les heures un spot de pub pour les bouquins de Ron Hubbard. Sans complexe, ni angoisse. L'idée qu'il faille, pour " penser par soi-même ", se faire préalablement lessiver le cerveau par une secte à tambour, a toutefois ému le public. Les auditeurs ont hurlé, et l'opération de promo a finalement été interrompue. Mais les commerciaux de la station n'ont toujours pas bien compris pourquoi. " Ca nous a créé quelques soucis ", reconnaissait l'un d'eux la semaine dernière, " Pourtant, c'est reconnu comme une religion...". Mieux : Jean-Marc Morandini, ex-imbécile-heureux-à-la-télé, devenu directeur d'antenne heureux de Chérie FM, prétendait vendredi " ne pas être au courant ". Avant de se rabattre, finalement, sur un lumineux " pas de commentaire ".

Avis aux auditeurs de Chérie FM : " C'est vous qui changez de radio. Ou c'est elle qui vous change... ".


SOGETRAM : Le PDG scientologue pillait pour sa chapelle

Le Monde, 16 mai 1998, par Etienne Banzet.

[Résumé]

Les employés de la Sogetram sont des plongeurs professionnels qui assurent plus de 90% des travaux sous-marins pour l'Etat et les collectivités. Certains d'entre eux sont détenteurs de records. Appartenant  auparavant à la Stolt Comex Seaway, la société a été  vendue pour 500.000 francs à un petit industriel belge, Gabriel Boudewijn Van Rompay. (...) Les plongeurs de la Sogetram ont alors découvert un nouveau patron, membre de l'Eglise de la scientologie. Chaque salarié en a été informé. Livres grands ouverts sur son bureau  directorial, M. Van Rompay a voulu appliquer les méthodes de management du fondateur de la secte, Ron Hubbard. (...) Pour le personnel, se sont alors enchaînées " des brimades, pressions morales et menaces ", raconte Hugues Vouriot, délégué syndical.

Une menace de licenciement sur le secrétaire du comité d'entreprise a provoqué la grève des plongeurs depuis le 11 mai, et le directeur n'est pas reparu depuis lors. Jeudi 14 mai, l'inspection du travail a retrouvé sa trace en Belgique. Les salariés s'interrogent : " Nous soupçonnons des abus de biens sociaux. Peut-être au profit de l'Eglise de scientologie. Le commissaire aux comptes est lui aussi scientologue. Nous avons donc demandé au tribunal de commerce de vérifier la sincérité des comptes. "
 

Libération, 1er juin 1998, par Nathalie Castetz.

Inflitrée, la société Sogetram a failli couler.

 [Résumé]

Plus de détails sur la façon de procéder du PDG scientologue : " Il nous a déclaré que la Sogetram deviendrait la première entreprise du monde et qu'elle assainirait la planète (...) Il voulait acheter un avion pour des interventions rapides, a annoncé l'embauche de quarante personnes et a promis monts et merveilles ". En fait, le PDG commence par
s'octroyer un salaire mensuel de 80.000 F, et un de 30.000F pour sa femme par l'intermédiaire du groupe belge Marine Ventures.

De nombreuses personnes extérieures apparaissent dans le nouvel organigramme, comme Victor Tryfos, du cabinet Bernard Gestion (Neuilly-sur-Seine) qui nomme les frères Marc et Patrick Arrighi, " scientologues notoires ", comme directeur administratif et directeur social. De nombreux cabinets de conseil se succèdent en moins d'un an, liés à la scientologie, touchant au total 1,8 millions de francs d'honoraires : Marketing communication Jean-Victor Costa (Versailles), Silhouet, le cabinet financier Jean-Marc Dombrin Conseil (Paris), Ideas : Intelligent Data Evaluation & Application of Strategy (Belgique, comme
les suivants), Port & Transport Consulting, CB Support Services, Goals BVBA.

Un salarié déclare : " Ce qui nous a tous étonnés, c'était leur incompétence. Ils se présentaient comme une élite mais ne connaissaient rien à l'entreprise et ne brassaient que du vent. "

Un autre donne de nouveaux détails sur l'ambiance dans une entreprise dirigée par un scientologue : "Ils ont réussi à créer une ambiance de délation. Chacun a eu l'impression d'être espionné et a commencé à soupçonner son collègue. Ils interdisaient que les salariés se parlent pendant les heures de travail : il fallait se passer les messages par l'intermédiaire de bannettes de communication placées devant un bureau. C'était devenu insupportable. "

Alors les cadres entrent en résistance, refusent d'aller au séminaire du cabinet Valgo France, et demande un expert-comptable externe pour une vérification du bilan. Leur PDG a, entre autres, " emprunté " plus de 3 millions de francs à la Sogetram pour un gros chantier en Allemagne. Une dette jamais remboursée.

Les menaces et la grève arrive ensuite. Les salariés déposent plainte auprès du procureur de la République et saisissent le tribunal de commerce d'Evreux. Un administrateur provisoire est nommé et le tribunal vient de prononcer la mise en règlements judiciaire de la Sogetram, qui n'est plus ainsi sous l'emprise de l'ancien employeur. Un dossier de reprise est en cours de préparation, tandis que la brigade financière du SPRJ de Rouen enquête. Depuis, les scaphandriers ont été appelés par un comptable du sud de la France : son entreprise est infiltrée par les scientologues et il leur demande conseil.
 

Le Point, 23 mai 1998, par Christophe Deloire.

[Résumé]

Cet article détaille un peu plus les découvertes des employés de la société une fois le PDG scientologue en action : " L'organigramme de la Sogetram a été calqué sur celui de la secte. En lieu et place des directions, sept "divisions" ont été crées. Sept, le chiffre fétiche des scientologues. Et, surtout, les employés de l'entreprise s'étonnent de la destination de certaines dépenses ".

Ainsi, des centaines de milliers de francs de prestations de conseil ou de formation ont été facturées à la Sogetram par des sociétés dirigées par des individus réputés scientologues. Boud Van Rompay s'est en plus adjoint les services de Victor Tryfos, " consultant " WISE (World Institute of Scientology Enterprises), organisation multinationale qui dépend de l'Osa, le bureau des affaires spéciales de la Scientologie.

La nature très particulière de l'entreprise est source d'inquiétude en hauts lieux, de part la nature sensible des chantiers (comme les arsenaux) où travaille la Sogetram, même si EDF, échaudée par d'anciens scandales, a été prompte à renoncer aux services de la Sogetram après son rachat. En effet, fichiers clients et fournisseurs sont de véritables mines de renseignements. Or la Scientologie a pour habitude de faire remonter à sa hiérarchie toutes sortes d'information. Boud Van Rompay ayant placé des scientologues aux commandes de l'entreprise, rien n'était plus facile. Même ragots et conflits internes ont fait l'objet d'un " rapport de connaissance ", envoyé par Laetita Lignat, directeur de la " division 1 " de la Sogetram, à WDC (Watchdog Committee), organisme de contrôle de la Scientologie basé à Los Angeles. Extrait : " Victor [Tryfos] a parlé avec Boud pour lui dire qu'il avait un suppressif [individu nuisible à combattre, pour la secte] sur les lignes de finances ".

Le secrétaire du comité d'entreprise dont la menace de licenciement déclancha la grève conclut : " Ces gens-là n'avaient aucun respect de la législation du travail et de la convention collective. Or notre métier est dangereux. C'est un scandale de nous avoir fait prendre des risques physiques ".


Alta la vista, baby !

Le Virus Informatique, Juin 1998.

[Texte intégral]

Dans Virus 6, nous nous étonnions de la publicité faite à la scientologie par Digital sur son moteur de recherche Altavista. Si la société a vraiment besoin d'héberger de la publicité sur son site, pourquoi ne pas choisir un annonceur moins controversé

Les responsables de la société nous avaient dit à l'époque qu'ils n'y pouvaient rien dans la mesure où cette publicité était gérée directement par leur maison mère aux  Etats-Unis. Et, à l'époque, cette pub était en anglais, dans une section internationale. Désormais, la même publicité est en français...


Le dossier de la Scientologie s'évapore du palais

Libération, 15 octobre 1998, par D.L. et D.S.
[+ Le Monde, 16 octobre 1998 et le Journal Télévisé de 20h de France 2, 16 octobre 1998]

Des pièces de l'instruction ont mystérieusement disparu.

[Résumé]

La disparition d'un tome et demi du dossier du procès de scientologues poursuivis pour " escroquerie, exercice illégal de la médecine et  complicité d'exercice illégal de la médecine " a été découverte officiellement lundi au palais de justice de Paris : l'audience, obtenue par saisie de la cour d'appel par l'UNADFI qui se plaignait des lenteurs de l'instruction, fut alors reportée au 9 novembre. " En réalité, la disparition était connue depuis le début de l'été, découverte par des magistrats de la chambre d'accusation. " Si ce n'est pas la première fois qu'un dossier disparaît au palais de justice, cette disparition concerne toutefois un dossier sensible, pour un procès qui dure depuis quinze ans.

De plus, Me Olivier Morice se plaint " d'avoir demandé à plusieurs reprises la copie complète du dossier au juge, sans jamais l'avoir reçue (...) Normalement, dans un dossier, il y a les originaux et les copies. Passe encore que l'on ait égaré les originaux, mais où sont les copies ". Pour le juge Fenech, qui avait subi des pressions en provenance des hautes sphères de l'état, cette disparition n'est qu'une demi-surprise.

Danielle Gounord, responsable scientologue en France, évoque pour sa part la tentative de créer de toutes pièces une rumeur pour porter préjudice à la scientologie.

Voir aussi :


Un dossier sur la Scientologie sera reconstitué

Reuters, lundi 14 décembre.

[Résumé]

La chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris a ordonné lundi la reconstitution du dossier d'enquête sur la Scientologie  Elle a renvoyé pour ce faire le dossier au juge d'instruction Marie-Paule Moracchini, qui devra lui retourner l'intégralité de la procédure avant le 20 février prochain. La chambre d'accusation statuera à ce moment sur l'éventuel renvoi devant un tribunal correctionnel des 18 scientologues poursuivis dans cette affaire pour " escroquerie " ou " exercice illégal de la médecine ".

Leur avocat, Me Olivier Morice, s'est déclaré " satisfait " de cette décision. Il estime en effet que la Scientologie a échoué, puisqu'elle demandait de son côté l'annulation de la procédure qui serait selon elle frappée par la règle française de la prescription. Aucun acte de procédure n'aurait en effet été réalisé depuis trois ans. L'avocat de la secte, Me Olivier Metzner, s'est dit lui aussi satisfait : " Ma demande d'annulation reste en l'état, et je la plaiderai à nouveau quand le dossier aura été reconstitué ".


Après Narconon, Criminon : éducation, prison

Regards, septembre 1998.

Et pourquoi le chemin du bonheur serait-il interdit aux détenus de la prison française

C'est sûrement la question que s'est posée la secte scientologue, puisque sous le couvert d'une très discrète association nommée Criminon, elle offre comme objectif " La réhabilitation des criminels à l'intérieur et à l'extérieur des prisons, en se basant sur les travaux non religieux et non politiques du philosophe et humaniste Ron Hubbard ". Cours par corrrespondance (à l'adresse parisienne de la secte), gratuit, à raison d'une leçon hebdomadaire au minimum, avec indication des comportements les mieux à même d'améliorer d'existence des incarcérés. Les 230 détenues de la centrale de Poissy (78) ont bénéficié de cette offre par courrier personnel.

La parution de cette information dans le magazine Le Point du 22 août 1998, a fondé le CCMM à alerter la Direction de l'Administration pénitentaire.

Par ailleurs, nous notons avec intérêt que la secte ne se prétend plus religieuse et que les travaux du "philosophe et humaniste Ron Hubbard " sont non-religieux et non-politiques...


La secte scientologue n'est plus religieuse...

Regards, septembre 1998.

Dans une mise au point adressée au Parisien Libéré du 10 septembre 1998, la secte rectifie une information erronée. Non, elle n'a jamais vu rejetée sa demande de reconnaissance comme association cultuelle par la direction des cultes du ministère de l'Intérieur, et pour cause : elle ne l'a jamais demandé !

Ainsi donc, la secte n'est qu'une simple association déclarée. Une question toutefois. Pourquoi diable, lorsqu'elle prétendait être une religion, la secte scientologue n'a-t-elle jamais demandé à bénéficier des avantages liés aux associations cultuelles De deux chose l'une. Ou elle n'y a jamais pensé (c'est peu probable). Ou elle craignait de voir sa demande rejetée, sachant à l'avance que l'une des conditions à remplir pour être reconnue comme association cultuelle, c'est d'être administrée avec transparence. Les congrégations catholiques, protestantes et bouddhistes ont accepté ces normes de la loi républicaine, sans difficulté. La Scientologie, en s'y refusant, souligne très involontairement qu'elle n'est pas disposée à s'y plier. Pour quelle raison

A propos, quand donc a été tenue la dernière assemblée générale des militants de la Scientologie De quand date l'élection ou la réélection de ses dirigeants Quand ont-ils présenté leur rapport moral et financier devant leurs adhérents Ont-ils reçu quitus de leur gestion


Relance interdite

Regards, septembre 1998.

" Les informations nominatives concerant les membres d'une association ne peuvent être conservées après leur démission ou leur radiation, sauf accord exprès des intéressés ", c'est ce qu'a rappelé la Comission National de l'Informatique et des Libertés (CNIL) pour motiver son refus aux trois associations de la Scientologie (Celebrity Center, Ile de France et Centre-Ouest) qui avaient demandé l'autorisation de constituer un fichier informatique contenant les coordonnées de membres ayant quitté ces associations depuis plus de trois ans, " afin de les relancer ". (AFP, 8 juillet 1998).

Quand on vous dit qu'il est vraiment difficile de quitter la secte...


Une ancienne adepte de la l'Eglise de scientologie se fait rembourser 100.000 FF dépensés pour connaître sa doctrine

AP, jeudi 5 novembre 1998.

[Résumé]

Une ancienne scientologue a demandé le remboursement de 100.000 FF à la Scientologie, après avoir adhéré à cette secte en août dernier. Initialement, la secte avait accepté de rembourser, mais en contrepartie d'un engagement écrit à renoncer à toute procédure judiciaire. L'ancienne adepte a refusé et a immédiatement engagé une procédure de remboursement selon la procédure d'urgence du référé, au tribunal de Paris. Devant le juge, Me Mourad Oussedik, avocat de la secte, a remboursé par chèques la plaignante, qui avait versé cette somme aux éditions SEL. Après avoir obtenu gain de cause, elle envisage à présent de porter plainte pour " tentative d'extorsion de fonds et escroquerie ".

La Scientologie, pour sa part, dénonce " une cabale " menée par les opposants " qui tentent de détruire la Scientologie "...

Voir la suite de cette affaire dans Les nuages judiciaires s'accumulent.


Fermeture d'une école privée à Vincennes

AFP, jeudi 26 novembre 1998.
VSD, 1er au 7 septembre 1998.

[Résumé]

Vincennes (département du Val-de-Marne) - Alerté par des parents inquiets, l'Institut Aubert a été fermé le 16 novembre dernier par le maire Patrick Gérard, s'appuyant sur l'état de vétusté des locaux. Cet établissement privé hors contrat accueillant une soixantaine d'élèves est " soupçonnée d'appliquer les méthodes de la Scientologie ". Le maire souhaite que " les parents soient pleinement informés et conscients des méthodes scientologiques ".

Le père d'un enfant de deux ans a déposé plainte jeudi auprès du parquet de Créteil pour " présentation mensongère des objectifs et des méthodes " de l'institution, et " application de principes sectaires sur un enfant à l'insu de ses parents, non-conformité au droit de l'enfance et préjudices sur l'éducation et la scolarité de l'enfant ".

La directrice, Mme Arlette Sanguinetti, 52 ans, a admis à l'AFP être scientologue tout en estimant qu'il s'agissait de sa vie privée. Elle affirme que l'école " ne transmet  pas les idées de la Scientologie ", mais " utilise la technique d'étude basée sur la Scientologie et les travaux de L. Ron Hubbard ".

Elle se réclame également de la méthode du célèbre pédagogue Célestin Freinet. " J'ai cherché d'autres techniques pédagogiques pour lutter contre l'échec scolaire ", dit-elle. " Je me suis formée en 1977 à l'ancien GAME à Paris, (...) à partir des techniques de Ron Hubbard, qui permettent d'éviter les mots incompris, les blocages ".

L'Institut Aubert été repris à bas prix (150.000 francs) en 1997 par une société (SARL) constituée d'une cinquantaine d'actionnaires, parents d'élèves, parmi lesquels les scientologues sont minoritaires, selon la directrice. Il  propose un enseignement à petits effectifs, pour 2.400 F par mois, de la maternelle au baccalauréat.

Pierre Berbezy, gérant de l'Institut Aubert de 1981 à 1997, était contraint de céder la vieille institution, dont les effectifs ont nettement chuté : " Pour moi, c'était une transaction classique par le biais d'une agence spécialisée. Ces repreneurs se sont présentés comme des dirigeants de l'Ecole de l'Eveil, que je ne connaissais pas. Ils m'ont dit qu'ils devaient changer de locaux à cause de la présence d'amiante dans leur établissement ".

Voir Réouverture de l'Institut Aubert, janvier 1999.


La Scientologie placée sous la surveillance des services de contre-espionnage

Réseau Voltaire, par CP. Note d'information du 4 au 10 novembre 1998.

En France, la surveillance de l'Église de scientologie n'est plus considérée comme relevant uniquement des Renseignements Généraux, mais intéresse désormais la DST et le SGDN. La seste, qui dispose de son propre service de renseignement, est suspectée de servir de paravent aux activités des services américains.

Une position presque identique a été adoptée par la Suisse qui vient de renoncer à une " surveillance par la police préventive " tout en alertant son service de contre-espionnage.

En Allemagne, où les scientologues sont déjà interdits d'accès à certains postes de la fonction publique, Ernest Uhrlau, ancien chef de la police de Hambourg et spécialiste de la lutte contre les néo-nazis et la scientologie, a été nommé conseiller chargé du renseignement, au cabinet de Gerhard Schröeder.


Sécu contre psy : la scientologie s'en mêle

Libération, 27 novembre 1998, par Daniel Licht.

 Une filiale de la secte s'est immiscée dans une procédure de l'ordre des médecins.

 [Résumé]

Profitant d'un " conflit banal " entre la Caisse Primaire d'Assurances Maladie de Tours et deux psychiatres de la région, la Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme, la CCDH, association scientologue, a abusé l'ordre régional des médecins et quelques médias, dont l'agence AFP, qui ne mentionna jamais l'appartenance de la CCDH à la secte, la présentant seulement comme " une ONG basée à Paris ".

La CCDH a en effet fait relayer plusieurs communiqués dénoncant la psychiatrie en général, en se basant sur l'affaire évoquée plus haut, concernant selon elle des " surfacturations par le biais d'internements abusifs ". Or, la procédure déclenchée par la CPAM auprès de l'ordre des médecins ne porte pourtant pas sur la pratique médicale. Les communiqués de CCDH ont donc pour seul fondement la haine (le mot est faible) des scientologues envers toute thérapie en matière de psychologie et de psychiatrie qui n'est pas de la dianétique.

La question se pose également de savoir comment la CCDH a eu connaissance de cette procédure, interne à l'ordre des médecins, qui assure n'avoir jamais rien divulgué de l'affaire en cours, tout en rappelant que depuis son rapport de 1996 où il décrit comme " préoccupant le nombre de 3000 médecins ayant des rapports avec des sectes ", il met un point d'honneur " à surveiller les éventuelles activités sectaires ".

Encore plus irrité par la médiatisation de cette affaire, le conseil régional de l'Ordre fait part de son " indignation ". En revanche, l'approche caricaturale de la CCDH ne trouble pas outre mesure le Dr Loret, représentant la caisse maladie de Tours dans ce dossier. Il affirme tomber des nues en apprenant que la CCDH est liée à une secte et assure, d'autre part, n'avoir jamais été en relation avec cette association. Pourtant, parmi les membres présents lors de l'audience d'appel, certains décèlent des similitudes entre le communiqué de la CCDH et l'argumentaire développé, alors, par l'assurance maladie. Quant aux médecins concernés, ils ont décidé de ne pas s'exprimer avant la décision du conseil de l'Ordre. Leur avocat n'exclut pas l'éventualité d'un dépôt de plainte contre X pour diffamation.


Nucléaire : scientologue muté loin des réacteurs

La Montagne, lundi 14 décembre 1998.
Libération, vendredi 18 décembre 1998, par Hughes Beaudoin.
Libération, mercredi 23 décembre 1998, par H.B.

[Résumé]

Un ingénieur de la centrale nucléaire EDF de Gravelines (Nord), devait occuper le poste de chef d'exploitation des réacteurs 3 et 4. Membre de l'Eglise de Scientologie, il va être muté à la suite d'une « décision correspondant à la fois au souhait de la personne et à celui de l'entreprise » selon la direction.

« Je ne peux que m'opposer à cette décision injuste et honteuse », a déclaré de son côté cet ingénieur âgé de 29 ans. « Professionnellement, on ne me reproche rien. C'est de la discrimination, une atteinte aux droits fondamentaux de l'individu », a-t-il insisté.

La direction de l'établissement a été confronté à ce cas de conscience après une dénonciation anonyme d'un mystérieux " collectif anti-scientologie " qui sommait EDF de prendre une décision rapide sous peine de créer un " scandale médiatique ".

La dénonciation était toutefois inutile, l'ingénieur scientologue n'ayant jamais caché son appartenance, ainsi que celle de sa femme, à ses supérieurs. Le fait qu'il n'y ait rien à lui  reprocher sur le plan professionnel est confirmé par les délégués CGT et CFDT, à la tête du combat contre l'infiltration de la centrale par la scientologie. Mais ceux-ci estiment que l'ambition affichée de la scientologie  d'accéder au pouvoir, fait que la nomination de l'ingénieur scientologue à un tel poste mérite débat.

L'ingénieur, Pierre D., menace EDF de porter l'affaire devant la justice, même s'il est bien conscient que, quoi qu'il en soit, sa carrière est déjà " foutue ". Il est soutenu par la Scientologie qui, mercredi à Paris, a organisé une conférence de presse sur le sujet. Ils affirment " ne pas savoir que Pierre D. travaillait à EDF ", et ils crient au " maccarthysme ", tout en étant incapable de citer plus de deux cas de discrimination professionnelle dans ces dernières années : " le renvoi, en 1997, du directeur de la chorale du Grand Choeur de l'abbaye aux Dames, de Saintes ; et l'exclusion d'une enfant d'un camp scout, en raison de l'appartenance de son père à la secte ".

En attendant l'ingénieur scientologue ira occuper d'autres fonctions dans un établissement EDF près de Lyon. " La direction m'a assuré qu'il ne s'agissait pas d'une sanction ", dit-il. " Elle m'a confirmé qu'il n'y avait pas d'incompatibilité entre mon appartenance à la Scientologie et le fait d'occuper des responsabilités à la centrale. Mais l'atmosphère était devenue ici irrespirable ".

La nouvelle affectation de l'ingénieur ne comprendra pas de fonction de management. " Je perds le bénéfice d'un an de formation. Le poste auquel je me destinais était un véritable tremplin. Maintenant, je vais avoir un parcours classique. De ce point de vue, mon déroulement de carrière est clairement affecté ", reconnaît le scientologue, qui s'inquiète de cette dérive vers un " religieusement correct " qui tend à imposer " une liste noire des professions interdites ".

Il y a deux ans, un certain Pierre Denis <pieral@club-internet.fr> était intervenu sur le forum alt.religion.scientology, en se déclarant ingénieur en centrale nucléaire, et en affirmant n'avoir aucun doute à propos du livre de Ron Hubbard " All about radiations ". Voici son message retrouvé sur Dejanews :
 

Author: Pierre 
Email: pieral@club-internet.fr 
Subject: Re: Simply Scientologist 
Date: 1996/12/29 
Forums: alt.religion.scientology 
Message-ID: <32C6900E.4F25@club-internet.fr> 

Tilman Hausherr wrote:

> In <32C661ED.3763@club-internet.fr>, Pierre 
> <pieral@club-internet.fr> wrote:

> >I'm Scientologist for more than 8 years and I'm also 
> >Ingeneer in a nuclear power plant.
> >              ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

> Now you've really scared me!

> What is your professional opinion on the accuracy 
> of "All about Radiation"

> Tilman

I've studied a lot about radiation and neutronic (sorry I'm not sure of the translation). All about radiation is completely true and is wise to give the point of view of the mental effect of radiation.

Don't mix-up civil nuclear and nuclear weapon.

All about radiation is a very good book and not a controversial one.

(marquage en rouge et en caractères gras effectué par nos soins)

En réponse à ce scientologue, qui ne semble pas se poser de questions sur certaines " théories " hubbardiennes présentées dans ce livre " All about radiation ", Tilman Hausherr lui a rappelé cet extrait de la page 47 :

Voici la traduction, trouvée dans un autre livre de Ron Hubbard, " Le Programme de purification "  : De telles aberrations pseudo-scientifiques auraient dû interpeller l'ingénieur scientologue Pierre Denis, travaillant en centrale nucléaire, et qui prétend dans son message avoir beaucoup étudié sur les radiations !!! Ces élucubrations signées Ron Hubbard méritent une analyse détaillée : voir " La radiation est soluble dans l'eau " ! [sic]


Scientologie dans la crèche

Charlie-Hebdo, 23 décembre 1998, par Xavier Pasquini.

On ne recrute jamais assez jeune pour former des adeptes dociles. Cette année, la Scientologie joue donc au Père Noël pour les fêtes.

[Résumé]

La branche française de la scientologie a commencé fin novembre dans le XIIè arrondissement de Paris, une campagne de promotion de son activité  de collecte de jouets destinés aux enfants défavorisés. Elle a démarché quelques services publics (comme les hôpitaux) pour relayer la demande. Emmanuelle  Aulagnier, chargée des relations publiques, explique : " Nous aimerions que chaque enfant du quartier ait un Noël, et sommes heureux de pouvoir y contribuer ". Les
jouets devraient être distribués le 23 décembre dans les locaux de la secte.

Cette collecte n'a pas reçue l'agrément de la mairie de l'arrondissement et ne doit en aucun cas être confondue avec les collectes mises en place par des associations caritatives tels les Restos du Coeur ou le Secours Populaire.


Les nuages judiciaires s'accumulent

Libération, 24 décembre 1998. Par David Dufresne.

Pour la première fois, la secte est visée comme personne morale. L'église fondée par Ron Hubbard redoute son "éradication".

[Résumé]

Voulant être dédommagée de la perte de 140.000F " investis " en vitamines, livres, cours etc.. au sein de la scientologie, une ex-adepte avait d'abord obtenu 100.000F en référé, après avoir refusé de signer un accord avec la secte. Mardi, cette ancienne adepte a déposé une plainte pour " escroquerie, recel, exercice illégal de la médecine " envers les personnes auxquelles elle fut confrontée, mais également envers la secte en tant que personne morale : depuis l'entrée en vigueur du Code Pénal, des personnes morales peuvent être poursuivies pour des délits.

D. Dufresne revient alors sur  l'ambiance qui régnait dans une brasserie près de l'Assemblée Nationale qui servit de point de presse à l'Eglise de scientologie la semaine dernière : ambiance bon teint mais discours cinglants : " milice " (c'est ainsi qu'est désignée la mission interministérielle de lutte contre les sectes), " lois liberticides ", " petite clique de députés antireligieux ", " maccarthysme ", " harcèlement administratif ". La conférence de presse, menée par Danielle Gounord, porte-parole de la secte en France, Jean Dupuis, responsable presse, et Jean-Louis Gagnot, " chargé des affaires de discrimination ", consiste en un rappel de toutes les " attaques " contre la secte, n'ayant, d'après elle, pour seul but que son " éradication ".

La secte, qui prétend avoir 5.000 adeptes et 300 permanents en France, accuse les pouvoirs publics de sombrer dans la paranoïa anti-secte, en citant comme exemple la décision de réduire la Commission parlementaire sur le patrimoine des sectes de 30 à 15 membres pour éviter les fuites. La secte accuse également la France de vouloir suivre l'exemple de l'Allemagne, pays honni des scientologues, qui considère que la scientologie cherche à infiltrer les milieux économiques et administratifs.

La contre-attaque ne se fait pas attendre, mais porte sur une cible bien plus démunie que les adversaires pourtant clairement désignés tout le long de la conférence de presse : la secte vient de déposer plainte contre... Janine Tavernier, présidente de l'ADFI, pour diffamation, parce que cette dernière avait fait part publiquement de son avis sur la possible implication de la scientologie dans la disparition des pièces du dossier du procès concernant la secte. Janine Tavernier se déclare " absolument pas impressionnée ".


Bombe à retardement

BULLES, 4ème trimestre 1998.

Le 16 novembre, à l'issue de l'émission Le grand débat sur les sectes organisé par TF1 à Paris, un scientologue de corvée s'est acquitté de sa mission : relancer la rumeur en affir-mant que le poseur de bombe à proximité des locaux de la Scientologie à Angers était un membre de l'ADFI. Or toute la presse a publié que celui-ci, identifié, nommé, a du s'expliquer devant la police ; c'était un étudiant de la Faculté Belle-Beille, qui bien sûr n'avait rien à voir avec l'ADFI. Malheureusement cet égaré n'a jamais eu les honneurs d'un prétoire. Pourquoi

Voir plus de détails sur cet attentat dans Précis pour dissuader ou diffamer impunement. BULLES, 4ème trimestre 1997.


Anne Piquereau court toujours

Regards sur, décembre 1998.

Ardente prosélyte de la secte scientologue, l'ex-championne d'athlétisme Anne Piquereau use et abuse de son aura de sportive au plus haut niveau pour diffuser ouvertement, dans les clubs dont elle est l'entraîneur et dans toutes les formes de son enseignement, la pensée de Ron Hubbard. Alertées durant l'été, les instances de la Jeunesse et des Sports et de l'Education Nationale ont appelé à la plus grande vigilance les établissements scolaires et les clubs d'athlétisme de la région parisienne où Anne Piquereau pourrait avoir à intervenir.


Des éloges signées " Non à la drogue, oui à la vie "

Regards sur, décembre 1998.

Décidément, ce bulletin de Noël ne tarit pas de cadeaux à l'égard de la scientologie, en faisant la plus grande lumière possible sur ses agissements multiples et variés.

Même si bon nombre de gens en étaient informés, il n'est jamais inutile de rappeler que l'association scientologue Non à la drogue, oui à la vie, qui s'était déjà manifestée sur les parvis à Lyon au moment du procès de Lyon de juillet 1997, n'est aucunement agréée par le ministère de la Santé.

Avatar de la précédente filiale scientologue Narconon, elle diffuse un tract " La vérité sur le joint " et " ectasy: le traître démasqué ", qui lui permet de donner les adresses de 10 centres scientologiques en France.

Alarme, alarme !

 

 Allemagne

En Allemagne, la scientologie reste sous surveillance

Le Monde, 22-23 novembre 1998, dépêche AFP.

[Texte intégral]

Bonn. Après une réunion, vendredi 20 novembre, du ministre fédéral de l'intérieur et de ses homologues des différents Länder, l'Allemagne a décidé de maintenir l'Eglise de scientologie sous haute surveillance. Les ministres se sont fondés sur les conclusions d'un rapport commandé aux renseignements intérieurs, selon lesquelles l'Eglise de scientologie prône un "nouvel ordre social ", compromettant la sécurité intérieure. Ce rapport fait état en particulier de l'existence de services de l'Eglise de scientologie, chargé d' " infiltrer " les gouvernements et les milieux économiques. Le ministre bavarois de l'intérieur, Günther Beckstein (CSU) a été parmi les plus virulents à demander le maintien d'une ligne dure contre la scientologie, qui compte en Allemagne moins de 10 000 membres selon les renseignements intérieurs. Elle en revendique 30.000.

 

 Etats-Unis

Scientologate pour Clinton

Charlie-Hebdo, 18 mars 1998, par Xavier Pasquini

Clinton passe d'un scandale à l'autre avec virtuosité. Dernier en date, une belle collusion avec la Scientologie.

[Résumé]

Dans une interview au magazine américain George en 1996, John Travolta a raconté avoir été reçu avec d'autres scientologues à la Maison Blanche, Clinton lui assurant d'aider la Scientologie en échange de la promesse que le personnage joué par Travolta dans son prochain film sur la campagne de Clinton, "Primary Colors", soit rendu sympathique au public. Travolta confia plus récemment, dans le Time du 22 septembre 1997 [édition US], que Clinton lui avait dit avoir de la sympathie pour la scientologie depuis qu'il avait partagé sa chambre d'étudiant avec un scientologue.

Clinton confia donc des textes exclusifs au journal de la Scientologie, les journalistes américains se rappelèrent que le fisc américain se comportait depuis la présidence de Clinton de façon plus qu'arrangeante avec la secte qui fut débarrassée de ses ennuis fiscaux passés, et en particulier, il nomma son conseiller à la Sécurité, Sandy Berger, comme "l'homme de référence de la Scientologie auprès de l'administration". Sandy Berger, après avoir "démenti très mollement" ces affirmations, tint ainsi des propos peu amènes envers l'Allemagne fin 1996 et début 1997. Madeleine Allbright, fin 1997, fit aussi "la leçon" à Klaus Kinkel, le ministre allemands des affaires étrangères.

L'attitude de ces personnes proches de Clinton n'est pourtant pas représentative de l'attitude des responsables politiques américains en général. Ainsi, en novembre dernier, après avoir reconnu qu'il n'y avait aucune intolérance religieuse en Allemagne, le Congrès américain a rejeté une résolution visant à blâmer le gouvernement de Helmut Kohl par 311 voix contre 101. [Et] la révélation des liens entre Clinton et la secte via Sandy Berger, puis les interventions gouvernementales illégales ont amené Michael Forbes, membre républicain de la Chambre des représentants, à demander que la commission des Affaires étrangères auditionne Travolta, Berger et Allbright pour éventuellement établir le délit de "trafic d'influence".


Bon anniversaire Ron !

Regards sur, décembre 1998.

Le maire de Philadelphie (Etats-Unis) a signé en mars demier une proclamation pressant tout un chacun de " se joindre par l'action et l'engagement financier " à la célébration de l'anniversaire de Ron Hubbard.

Le gouvemeur de Pennsylvanie, qui ne voulait pas être en reste, a affirmé qu'il envoyait une lettre officielle de félicitations aux bureaux de la secte scientologue à New-York.


Hollywood et la Scientologie : Liaisons fatales

Glory, juillet-août 1998, par Pierre Zik

[Résumé]

En mars 1998, John Travolta confie au magazine George que le film " Primary Colors " est intentionnellement pro-Clinton par suite d'un arrangement qu'il a personnellement aidé à régler, entre l'Eglise de Scientologie et Clinton et ses proches, qui avait pour contrepartie le soutien de l'administration Clinton dans la lutte que mène la secte contre l'Allemagne. L'aveu confirme les présomptions très fortes de la presse américaine sur l'existence d'un tel arrangement, vu les gestes de l'administration en faveur de la secte, parallèlement à la présence peu discrète de John Travolta dans les locaux présidentiels à la mi 97.

La question est de savoir maintenant les raisons de cet aveu. Pour la presse américaine, c'est " simplement parce que les pressions des Etats-Unis sur l'Allemagne ont été vaines, et que la Scientologie, furieuse, a voulu montrer qu'elle pouvait atteindre n'importe qui, y compris l'homme le plus puissant du monde ".

Le journaliste fait alors une longue histoire des vedettes les plus célèbres membres de la Scientologie, en remontant aux années 60 et au "Celebrity Project" mis en place par Ron Hubbard, sans oublier l'affaire de la publicité parue dans l'International Herald Tribune fin 96 pour 56.000 dollars, dans laquelle des personnalités d'Hollywood non-membres de la Scientologie, mais travaillant avec John Travolta ou Tom Cruise, appelait subtilement l'Allemagne à ne pas recommencer comme avec les Juifs...

L'article se termine par une liste amusante d'allusions contenues dans les grosses productions hollywoodiennes à la Scientologie.


Un ex-scientologue homosexuel porte plainte contre la secte

Le San Diego Union Tribune, 11 août 1998, par George Rush et Joanna Mollow.

Article original disponible sur http://www.uniontrib.com/news/uniontrib/tue/currents/news_1c11rush.html.

[Résumé]

Michael Pattison, artiste de Bervely Hills, affirme que la scientologie lui a présenté le cas de John Travolta comme l'exemple d'un homosexuel "guéri" de son homosexualité grâce à l'église. Il porte plainte contre l'eglise de scientologie, John Travolta et 21 autres membres, parce qu'il a dépensé " 25 ans et 500 000 dollars a essayer de devenir hétérosexuel - et qu'il est toujours homosexuel ".

Son avocat, Graham Berry, opposant de longue date à la secte, affirme que son client était au centre de Clearwater avec Travolta, et que la secte utilisa le cas de celui-ci comme exemple d'une guérison de ce qu'ils appellent " sa ruine ". Cette plainte a lieu alors qu'un livre récent, " Open Secret: Gay Hollywood 1928-1998 ", de David Ehrenstein, rapporte que l'eglise de scientologie a la réputation d'être un lieu où des personnalités publiques peuvent dévoiler leur homosexualité en petit comité.


Délire scientologique : Les psys auraient tué Judy Garland...

Studio, novembre 1998.

[Extrait]

Plus de 235.000 membres de la communauté internationale du show business ont reçu une publication provenant de l'Eglise de Scientologie, qui accuse directement le corps psychiatrique d'avoir causé la mort de légendes telles que John Lennon, Janis Joplin, Vivien Leigh, Judy Garland, Billie Holiday, Ernest Hemingway... Accompagnée d'une lettre signée par des artistes scientologues comme Anne Archer, Juliette Lewis ou Jason Lee, la publication - intitulée Harming Artists : Psychiatry Manipulating Creativity - explique comment toutes ces tragédies américaines auraient été provoquées par la " traîtrise " des psychiatres et psychologues. Ceux-ci auraient en effet constitué " une influence néfaste, ayant totalement détruit la confiance en soi de ces artistes ". La publication ne fait pas référence à un fou armé, la drogue, la boisson, ou tout simplement la dépression...


 Italie

En Italie, Science & Vie aide la Scientologie !

Le Virus Informatique, Mai 1998.

 [Extrait]

Science & Vie a maintenant un petit cousin italien, Scienza & Vita. Les deux publications se ressemblent beaucoup, même maquette notamment, et le mag français a présenté l'italien dans un récent numéro (ainsi qu'un ibère (...)). Il se trouve que dans son édition de mars (p. 43), le nouveau venu accueille une publicité pour un bouquin d'Hubbard, le scientologue. Contactée, la rédaction italienne n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Mais le fait reste assez troublant de la part d'une revue qui nous a habitués dans le passé à des prises de position contre les bonimenteurs de toute sorte. (...)

 [Le journal reproduit la pleine page de publicité en question. Insistons de plus sur les mots "par le passé"...]


 Russie

Expansion scientologue en Russie

Berliner Morgenpost (Journal allemand), début mai 1998.

La secte psycho américaine scientologie a mobilisé la Russie et tient désormais bien des poste-clés dans les affaires et l'administration centrale.

Même le premier Ministre Russe, Serge Kirijenko, est supposé avoir eu des contacts avec la scientologie, d'après les déclarations des experts russes en matière de sectes.

Si l'on en croit le Pr Alexander DVORKIN, commissaire de l'église orthodoxe sur le problème sectaire, nombre de nouveaux hommes d'affaire russes prennent des cours payés des milliers de dollars, portant des titres ronflants comme " Esprit d'Equipe et responsabilité - partage au niveau directorial ", dans l'organisation scientologue.

La Scientologie s'étend plus vite en russie que n'importe où ailleurs dans le monde. Le QG de Moscou, qui compte 150 staffs, est le plus grand au monde. Il existe en tout 54 centres suivant les doctrines d'Hubbard. Dans un avenir proche, une cinquantaine d'autres seront ouverts dans d'autres états tels l'Ouzbekistan et le Kazakstan. Si l'on y ajoute les collèges Hubbard, la Scientologie est présente en plus de 300 endroits.

En plus des cités de Moscou et St Petersburg, les scientologues ont témoigné d'un grand intérêt pour les grands complexes militaro-industriels et s'y sont  installés. C'est le cas des villes de Perm, dans l'Oural, de Nijni-Novgorod sur la Volga, où nombre d'usines d'armements existent ou de cités comme Tiumen, où l'on trouve désormais de nombreux scientologues.

La scientologie a très bien réussi à Perm, où l'ancien Maire Vladimir Fil voulut imposer à toute son administration les cours et le style de management hubbardiens en moins d'un an.

A Nijni-Novgorod, tous les principaux administrateurs avaient pris des séminaires scientologues, puis l'administration de la cité a coupé sa coopération avec les séminaires scientologues en Mars 97, et les officiels ont ôté les portraits d'Hubbard des murs de la ville.

La scientologie a aussi trouvé des adeptes dans les cercles les plus influents. L'ancien chef des services secrets et l'actuel ministre de l'intérieur, Sergei Stepashin, ont eu des chaudes envolées en faveur de la secte psycho. On constate aussi que le conseiller du Premier Ministre, Boris Nemzov, serait, selon Dvorkin, un "hubbardien confirmé".


Kirienko est-il un adepte de la Scientologie

L'Événement du Jeudi, 7 mai 1998, interview de V. Ivanidze.

Interview d'Elena, députée à la Douma, membre de la fraction Pouvoir au peuple (nationaux, proches des communistes).Elle est à l'origine de la création d'une commission parlementaire d'enquête sur les activités de l'Eglise de scientologie en Russie. Y compris dans les cercles du pouvoir.

[Extraits]

BULLES, 2ème trimestre 1998.

[Extrait]

Kiriyenko a envoyé une bonne douzaine de cadres de la banque Garantia, dont il était le patron, suivre la même formation, le tout aux frais de l'entreprise. Questionné à ce sujet, le candidat Kiriyenko s'en est tiré par une pirouette : " ça doit être un poisson d'avril "... Comme on ne le sait que trop, ces stages servent à la Scientologie à recruter des adeptes et à faire entrer des entreprises dans le réseau WISE. Le problème est de savoir si Kiriyenko s'est soumis à l'auditing (interrogatoire poussé, avec l'aide d'une sorte de détecteur de mensonge, l'électromètre Hubbard). Dans ce cas, en effet, la Scientologie possède un dossier sur Kiriyenko, avec des renseignements personnels, voire intimes, permettant d'exercer éventuellement des pressions sur lui, même s'il n'est pas scientologue à part entière (dépêche Reuters, 30/3/98 ; Berliner Zeitung, 30/3/98 ; Der Spiegel, 1° sem./4/98).


 Suisse

Les pressions d'un scientologue

Le Courrier (Suisse), 9 juillet 1998, interview par Pierre Cormon.

[Résumé]

L'avocat François Bellanger, président des commissions genevoise et intercantonale sur les dérives sectaires, est la cible d'un tract de l'UNIR, Union contre l'intolétance religieuse, enième organisation paravent de l'Eglise de scientologie. Dans l'interview reproduite ici en extenso, Maître Bellanger fait de plus état de pression reçues de la part d'un scientologue. La Scientologie, par la voix de son porte-parole suisse Jürg Stettler, nie toute implication dans ces agissements.
 

Interview

Avez-vous déjà reçu des menaces  
  •  J'ai fait l'objet il y a quelques mois d'une tentative de pression relativement forte de la part d'un membre de l'Eglise de Scientologie.
Qui, en particulier  
  • Un membre de Genève, d'un niveau assez important.
Que vous a-t-il dit précisément  
  • Il m'a fait comprendre que, si je soutenais une certaine personne, je m'exposais à des problèmes.
Quelle était cette personne que vous ne deviez pas soutenir Etait-ce François Lavergnat (fondateur d'une association de défense des victimes des sectes Il a récemment gagné un procès en diffamation contre deux scientologues, ndlr) 
  • (Sourire). Je vous laisse imaginer.
A-t-il formulé une menace précise  
  • Non, ce n'est jamais explicite. Les choses étaient dites de manière subtile, pas directe.
Pourquoi n'avez-vous pas porté plainte  
  • Il n'y a aucune preuve, c'est parole contre parole. Et à ce stade, cela me semblait totalement inutile.
Y a-t-il eu des suites  
  • Non, aucune.


Des scientologues marchent sur Genève

Info Dimanche (Suisse), 5 juillet 1998, par Valérie Duby.

[Résumé]

Les scientologues ont organisés courant juillet une " marche européenne pour la liberté des religions ", partie d'Angleterre avec pour étapes annoncées Paris, Auxerre, Les Rousses, Gex, Ferney-Voltaire et se poursuivre le 15 juillet à Genève. Au total, une quinzaine de marcheurs permanents, qui protestent ainsi contre la "chasse aux sorcières" dont ils s'estiment victimes depuis les massacres de l'Ordre du temple solaire.

Parallèlement, la scientologie édite un Guide pour la protection des droits de l'homme en Europe avec des adresses d'organisation des droits de l'homme et des conseils à ceux qui s'estiment victimes de violation des droits religieux, ainsi qu'un formulaire-type à envoyer à ses supérieurs hiérarchiques à la justice et au gouvernement.

Témoignage de l'échec de cette marche :

15 juillet : " Une trentaine de personnes afin d'admirer le passage de la frontière. Les coureurs ont dû emprunter le trottoir...  ".

Plus tard : " A Plaimpalais, il y avait une cinquantaine de personnes environ pour le cortège. Le tract n'a pas eu grand effet : il n'y avait que des raëliens pour venir les soutenir. Et ils ne se mélangent pas trop ! Aucun élément "perturbateur" ne s'y est mêlé pour diffuser des informations critiques. Ambiance surréaliste parmi les ballons (aucune idée s'il y avait un lâcher avec un prix à la clef) au son des cloches à vaches. Et ils n'ont pas tous arboré le T-shirt spécialement créé pour l'occasion. Le groupe ne s'est pas agrandi devant l'ONU. Un petit podium a été monté pour faire de la musique et déclamer quelques discours, qui ne faisaient pas beaucoup de bruit au milieu des voitures. "

Enfin : " Un peu plus de monde à Lausanne : une petite centaine de personnes, tous scientologues. Beaucoup trop d'enfants à mon goût, dont certains particulièrement bien dressés pour remettre des tracts aux passants (les adultes étaient tranquilles sur ce coup). Pour le reste, c'était comme à Genève hier, mis à part une prolifération de ballons importante - et qui ont attiré l'attention - qui ont été lâchés au bord du lac. Mais une fois cela fait, tout le matériel a été remballé vite fait bien fait : tout ceci a duré deux heures au grand maximum. On a pourtant eu droit cette fois à un vrai révérend scientologue en tenue. Mais le 'révérend' a bénéficié des conseils d'une  personne extérieure pour s'habiller à cette occasion ".


Rapport préparé à l'intention de la Commission consultative de protection de l'Etat (juillet 1998)

[Résumé]

Le département fédéral de Justice et de Police suisse a rendu public son rapport sur les activités de la Scientologie en Suisse, préparé à l'attention de la Commission consultative en matière de protection de l'Etat. Selon les observations formulées par les auteurs du rapport, les activités de la secte paraissent inquiétantes : " diverses activités présentent d'importantes composantes financières. Des membres se trouvent en partie mis sous forte pression pour acquérir de nouvelles prestations, appareils et livres ". " La Scientologie présente les caractéristiques d'un système totalitaire ". " Il est prouvé que la Scientologie déploie des activités analogues à celles d'un service de renseignements, en particulier pour assurer la protection de son propre mouvement face à des dangers réels ou présumés ". Toutefois en dépit de ce constat très critique, les rédacteurs du rapport jugent qu'il n'y a pas lieu de surveiller la secte, à défaut d'indice précis mettant en évidence une tentative d'infiltration de l'Etat suisse. Le groupe de travail préconise néanmoins la création d'un observatoire relié à une institution scientifique universitaire.

L'intégralité du rapport se trouve sur http://www.bupo.admin.ch/44100-00scient-f.htm.


Secte homophobe réclame "Droits de l'Homme"...

La secte hypocrite et homophobe part en croisade en faveur des "Droits de l'Homme" tout en continuant à violer les droits de ses propres membres et en espérant aussi éliminer les "indésirables".

La secte américaine "scientologie" prépare une manifestation internationale sous forme d'une "marche" depuis ses quartiers généraux anglais, via les Pays-Bas, la Belgique, la France, la Suisse, l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne.

La manifestation prétend célébrer le 50ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, alors qu'elle vise en fait à détruire directement les positions hostiles de certains des gouvernements européens à son encontre: ces états, en particulier l'Allemagne, cherchent à enquêter en profondeur sur les activités réelles et les dogmes de la secte.

Dates et lieux des manifestations et passages :


La tactique scientologue

Regards sur, décembre 1998.

Selon le n° de mars-avril du journal bimensuel américain de lutte contre les sectes, The Cult Observer, John Travolta, fidèle à son devoir de défense de sa secte bien aimée, a écrit en novembre 1997 au responsable de la chaîne de télévision anglaise, Channel 4, pour le supplier de ne pas autoriser la diffusion d'un documentaire sur la vie du fondateur de la scientologie, Ron Hubbard, qui désignait celui-ci comme un escroc. Cette diffusion, disait l'acteur, était une " incitation à la haine contre la scientologie ".

Le relais de l'acteur était pris à l'encontre des producteurs de ce documentaire par des détectives privés qui les harcelaient chez eux, et les représentants de la scientologie, qui répandaient des rumeurs selon lesquelles les créateurs de ce film pouvaient être impliqués dans une " conspiration internationale d'extorsion de fonds et de blanchiment d'argent ".

Quant au journaliste, Joseph Mallia, qui, dans une série en quatre parties dans le Boston Herald, a traité des pratiques de cette « église », il a été l'objet d'une enquête lancée par la secte auprès de son ex-épouse dont il est divorcé depuis 15 ans. L'épouse a refusé de coopérer.

Autre technique très au point outre-Atlantique : l'influence politique. La Scientologie a entrepris d'enrôler les membres du Congrès, le Département d'Etat, et même le Président Clinton pour faire avancer ses projets à l'étranger, en particulier donner un coup de pouce contre le gouvemement allemand qui ose placer sous le contrôle de la loi les fonctionnaires scientologues.

Autre cible visée, le gouvemement suédois qui ne protège pas assez le copyright des oeuvres hubbardiennes sur Intemet, puisqu'un site suédois de critique contre la scientologie n'a pas été encore interdit ! ( aux dernières nouvelles, la secte aurait fini par obtenir gain de cause dans cette affaire).

En Russie, non seulement l'ex-Premier ministre Sergei Kirienko a admis que, pendant qu'il était directeur de la Garantia Bank à Nijni Novgorod, il avait envoyé 10 à 15 de ses adjoints vers la Scientologie, mais encore la nouvelle élite des affaires sont favorables aux cours hubbardiens « L'esprit d'équipe », « Le partage des responsabilités au niveau du management ». Quant à Michaïl Teodorovitch, conseiller de l'actuel Premier ministre, Boris Nemsov, il serait « un hubbardiste confirmé », si l'on en croit Alexandre Dworkin, un expert en sectes de l'Eglise Orthodoxe russe.